Une Epreuve mythique
La Marmotte, c'est un des événements majeurs auxquels tout cycliste rêve de se frotter un jour. Cette cyclosportive est constituée d'un parcours à faire pâlir les plus belles étapes du Tour de France. Il faut tour à tour franchir les cols du Glandon, du Télégraphe, du Galibier, et effectuer la montée finale vers l'Alpe d'Huez, soit 174 kms pour 5000 m de dénivelé. Ces cols sont habituellement classés Hors Catégorie pour 3 d'entre eux et en 1ère Catégorie pour le Télégraphe. Le challenge est beau, les décors somptueux, les montées mythiques. Bref c'est pour cet ensemble de raisons que cette cyclosportive est mondialement connue, et que les 7500 places disponibles sont prises d'assaut dès l'ouverture des inscriptions.
La Marmotte, c'est un des événements majeurs auxquels tout cycliste rêve de se frotter un jour. Cette cyclosportive est constituée d'un parcours à faire pâlir les plus belles étapes du Tour de France. Il faut tour à tour franchir les cols du Glandon, du Télégraphe, du Galibier, et effectuer la montée finale vers l'Alpe d'Huez, soit 174 kms pour 5000 m de dénivelé. Ces cols sont habituellement classés Hors Catégorie pour 3 d'entre eux et en 1ère Catégorie pour le Télégraphe. Le challenge est beau, les décors somptueux, les montées mythiques. Bref c'est pour cet ensemble de raisons que cette cyclosportive est mondialement connue, et que les 7500 places disponibles sont prises d'assaut dès l'ouverture des inscriptions.
Après m'être testé sur l'Etape du Tour l'année dernière, certes un peu moins difficile, mais avec un dénivelé assez similaire, l'objectif majeur pour cette année sera cette cyclosportive, le Saint Graal, pour le modeste cycliste que je suis !
J'attendrais tout de même l'annonce de l'Etape du Tour, en octobre, pour me décider, mais l'Etape s'annonçant finalement moins relevée que celle(s) de l'année dernière, je n'ai plus d'hésitation, et je suis fermement décidé à participer à la Marmotte. J'en discute avec Timothée, un collègue de travail, qui lui aussi est déçu par la prochaine Etape du Tour, et lorsque je lui fais découvrir le parcours de la Marmotte, il est immédiatement conquis, et il décide de se joindre à moi dans cette aventure.
Le 1er décembre est une date à ne pas manquer, car elle marque le début des inscriptions. Dès minuit, les serveurs sont saturés et je devrais me relever à 2h du matin pour effectuer mon inscription. Les 7500 places disponibles auront été prises en l'espace d'un Week End. Il ne me restera plus ensuite qu'à fournir le certificat médical dans le courant de l'année prochaine.
Quelques jours plus tard, je ne tarde pas à effectuer mes réservations, afin de trouver un lieu pour notre séjour. Le lieu de départ étant le même tous les ans, les hôtels les plus proches et les plus abordables ont bien sûre été réservés depuis longtemps. J'opte donc pour un camping situé à Rochetaillé. Nous aurons 7 kms à parcourir pour nous rendre au départ, mais je connais bien cette route, et je sais qu'il n'y aura que du plat, donc pas de quoi entamer nos forces avant le départ.
Préparation
Les mois qui vont suivre, seront dédiés à un entrainement en vue de la participation à la Marmotte. Jusqu'à fin décembre, il s'agira d'effectuer du foncier, puis à partir de janvier, d'intégrer du travail de force et de vélocité sur Home Trainer, et ensuite ajouter quelques simulations de montées de col, toujours sur Home Trainer. Ma saison est également entrecoupée d'objectifs intermédiaires, afin de rester motivé et de me mettre en situation. Je prendrais part à quelques cyclosportives (Jacques Gouin, Blé d'Or, Vélostar), ainsi qu'au Tour de la Sarthe (une épreuve cyclotouriste sur 3 jours). A 3 semaines de l'événement, je partirais une semaine près de Chambéry, afin d'effectuer quelques bonnes montées (14000 m de dénivelé au total).
Les mois qui vont suivre, seront dédiés à un entrainement en vue de la participation à la Marmotte. Jusqu'à fin décembre, il s'agira d'effectuer du foncier, puis à partir de janvier, d'intégrer du travail de force et de vélocité sur Home Trainer, et ensuite ajouter quelques simulations de montées de col, toujours sur Home Trainer. Ma saison est également entrecoupée d'objectifs intermédiaires, afin de rester motivé et de me mettre en situation. Je prendrais part à quelques cyclosportives (Jacques Gouin, Blé d'Or, Vélostar), ainsi qu'au Tour de la Sarthe (une épreuve cyclotouriste sur 3 jours). A 3 semaines de l'événement, je partirais une semaine près de Chambéry, afin d'effectuer quelques bonnes montées (14000 m de dénivelé au total).
J'arrive au terme de ma préparation. Je suis plutôt satisfait, j'aurais suivi mon programme d'entrainement à la lettre, et les sensations sont plutôt bonnes à une semaine de la course. Par rapport à l'année dernière, mon état de forme est même probablement meilleur. J'affiche un total de 4500 kms depuis le début de l'année.
J'ai la chance d'avoir déjà effectué toutes ces montées par le passé. Ce sera ma 4ème montée du Glandon (la 2nde par ce versant), 3ème du Télégraphe, 3ème du Galibier (2nde par ce versant) et seconde de l'Alpe d'Huez.
Je suis plutôt confiant, la météo s'annonçant en plus très bonne. Tout semble se passer trop bien, il n'y a pas eu le moindre grain de sable jusque là.
Le grain de sable
Nous sommes à la veille de l'épreuve, et je pars assez tôt le matin en voiture, et prends Timothée au passage, à une gare de RER. La route se passe bien, et à cette veille de grands départs, l'autoroute n'est pas trop chargée. Nous ne sommes plus qu'à 30 kms de Grenoble et devrions arriver à Rochetaillé en début d'après-midi, ce qui nous laissera largement de temps pour nous rendre à l'Alpe d'Huez pour retirer nos dossards.
Nous sommes à la veille de l'épreuve, et je pars assez tôt le matin en voiture, et prends Timothée au passage, à une gare de RER. La route se passe bien, et à cette veille de grands départs, l'autoroute n'est pas trop chargée. Nous ne sommes plus qu'à 30 kms de Grenoble et devrions arriver à Rochetaillé en début d'après-midi, ce qui nous laissera largement de temps pour nous rendre à l'Alpe d'Huez pour retirer nos dossards.
C'est à ce moment précis, que le voyant de température s'affichera et que la voiture se mettra immédiatement en mode dégradé, nous obligeant à nous arrêter. Nous sommes remorqués par une dépanneuse jusqu'à la prochaine aire de péage. L'assurance nous réserve une voiture de location à Bourgoin Jailleu et nous envoie un taxi pour nous y emmener. Nous ne savons pas quel type de véhicule nous aurons, mais nous savons que ce sera un petit modèle, et nous sommes donc un peu inquiet à l'idée de devoir y rentrer 2 vélos ainsi que pas mal d'autres affaires pour le camping et pour les vélos. Le taxi nous appelle, il se trouve en fait à l'adresse de la société de dépannage, mais pas là où nous avons été déposés. S'en suivra ensuite une longue attente où régulièrement, lorsque je rappelle l'assurance, on nous mentionne qu'un taxi va arriver, mais où personne n'arrivera. A 18h30, nous finissons enfin par avoir notre taxi qui nous emmène à Bourgoin Jailleu. Le chauffeur est un peu surpris par l'adresse de l'agence de location que l'assurance lui a communiqué, et décide tout de même de passer à l'autre adresse au cas où. Lorsque nous arrivons, le responsable vient de fermer la grille et il s'apprête à partir. Il nous confirme que c'est bien ici, et il accepte très gentiment de nous faire les papiers et de sortir le véhicule. A 30 secondes prêts, je pense qu'on pouvait dire adieu veaux, vaches, cochons, Marmotte... Au mieux l'assurance nous aurait payé un hôtel pour pouvoir récupérer le véhicule le lendemain, mais là, il ne nous aurait plus resté qu'à rentrer chez nous bredouilles.
Nous reprenons donc le sens de notre route, et nous arrêtons à l'aire de péage où nous récupérons nos affaires. On nous a loué une 208, et même s'il ne reste pas beaucoup d'espace, nous arrivons à rentrer toutes nos affaires.
Nous arrivons au camping un peu après 21h00, le temps de monter la tente, manger un morceau (le repas du midi a été un peu zappé, pas top la veille d'une course comme celle-là), monter les vélos, et à 22h30 nous nous couchons.
Bien entendu, avec toute cette histoire, nous n'avons pas eu le temps de retirer nos dossards, il nous faut donc nous lever à 4h30 le samedi matin, pour aller les retirer avant le départ. Nous arrivons là-bas dans les temps, ça prend quelques minutes à chaque concurrent, car il faut expliquer où fixer la plaque et la puce. On nous remet un sac avec quelques bricoles, je garde le brassard et quelques gels et me débarrasse du reste.
Nous nous rendons dans notre SAS (le dernier). J'aurais espérer, avec ma participation à l'Etape du Tour, gagner un SAS, mais il n'en a pas été tenu compte, et finalement ce n'est pas plus mal, c'est quand même plus sympa de se retrouver tous les deux à attendre le départ ensemble.
La course
7h50, le départ de notre SAS est donné, et je passerai sous l'arche 5 mn plus tard. Nous traversons Bourg d'Oisans, où s'en suit une longue ligne droite jusqu'à Rochetaillé, et j'essaye déjà de remonter quelques places dans la mesure du possible. J'aperçois Timothée me dépasser un peu plus loin, alors que je suis coincé derrière un groupe.
Une première partie de montée, mais le col ne démarre pas vraiment ici, il faut attendre de passer le premier barrage. Nous arrivons dans la forêt, où la montée commence, et j'en profite pour m'arrêter sur le coté et enlever mon coupe-vent.
Nous sommes au début de la course, et la population est assez dense dans ce début de montée. J'entends des hollandais qui râlent derrière moi, ils aimeraient pouvoir passer, mais je suis moi-même obligé de suivre l'allure de ceux qui me précèdent. Au fur et à mesure de la montée, des espaces vont se libérer ensuite, et il sera plus facile de garder le rythme souhaité.
Quelques bons pourcentages vers la fin de cette première partie, puis on traverse le village du Rivier d'Allemont. En passant, j'entends une vieille dame réprimander un coureur qui s'est arrêté le long d'un muret pour se soulager. Il est vrai qu'il aurait pu choisir un autre endroit, c'est tout de même pas ce qui manque sur un tel parcours.
S'ensuit une descente de 1 km très pentue, et la reprise de la montée qui fait toujours un peu mal après un tel changement de rythme. Le décor commence à se faire plus sauvage, avec plus de rochers, et de magnifiques lacs et barrages. Nous avons passé la partie la plus difficile, même s'il reste encore pas mal de kms. J'ai pris mon rythme, je me sens bien, et je décide d'accélérer un peu l'allure. Je vais remonter pas mal de places dans cette dernière partie du Glandon.
J'arrive en haut du col, il est à peine 10h00 et j'ai 20 mn d'avance sur mes prévisions. Il y a un ravitaillement, mais je ne m'arrête pas, je sais que j'ai de quoi tenir jusqu'à St Michel. D'après nos temps intermédiaires respectifs, qui nous seront donnés après la course, j'ai dû dépasser Timothée au cours de la montée, mais ni lui, ni moi, ne nous en sommes rendus comptes.
J'attaque la descente du Glandon. En raison de sa dangerosité, et de plusieurs accidents survenus par le passé, l'organisation a préféré neutraliser cette descente, aussi le temps passé à effectuer la descente, sera décompté du temps final. Peu après le début de la descente, un gars est en train de réparer sur le coté, un autre crèvera devant moi, et un autre également en train de réparer un peu plus loin. Probablement des gravillons dans cette zone.
Un peu plus loin, alors que je suis dans un groupe, ça freine violemment devant moi. Une vache est en fait au beau milieu de la route. Et oui, les routes de montagne c'est un peu ça aussi parfois.
Encore quelques kms de descente et malheureusement, l'inévitable s'est de nouveau produit. Un concurrent est à terre, les secours étant à son chevet. Malgré la neutralisation de la descente, beaucoup roulent encore trop vite, et sans vouloir mettre ce malheureux en cause, il a très bien pu être victime d'un autre concurrent qui se serait rabattu un peu trop vite.
Nous arrivons à St Etienne de Cuisnes, où le chrono redémarre. Il commence à faire de plus en plus chaud, et nous traversons la vallée de la Maurienne par la voie qui longe l'autoroute. Je suis dans un groupe qui roule à bonne allure, et j'ai repéré des gars d'un club que je décide de suivre, et lorsque nous reprenons de petits groupes de coureurs, je m'arrange pour rester dans leurs roues à chaque fois.
Un gars aperçoit ma caméra, et me demande en anglais si je suis en train de filmer, et je lui réponds en anglais. Je me rendrais compte ensuite qu'il était français lui aussi, lorsqu'il s'adresse à l'un de ses camarades. Mais il est vrai qu'avec près de 88% d'étrangers sur cette course, l'anglais s'impose comme langue par défaut.
Arrivé à St Michel, je profite d'un arrêt ravitaillement pour remplir mes bidons. C'est un peu long et on doit attendre que quelqu'un les remplisse.
Je démarre la montée du Télégraphe. Il fait très chaud. C'est en principe la montée la plus facile des 4, mais je me sens moins à l'aise que dans le Glandon, et même les passages à 5 ou 6% me semblent difficiles. J'avoue que je vais commencer à gamberger pas mal dans ma tête, la montée du Galibier qu'il faudra enchainer derrière, risque de s'annoncer assez pénible.
J'arrive finalement en haut, et en analysant ma montée après course, j'aurais assez bien temporisé, en ne perdant guère plus de 5 mn dans cette montée. Je remplis un bidon en haut du col, et repars en direction de Valloire, où débute le Galibier. Nous en sommes, à la moitié du parcours et j'ai mis tout juste 5h00, je suis exactement dans mes prévisions.
Je retrouve les mêmes sensations que dans le Télégraphe, et toujours cette chaleur qui me pèse. En passant devant le ravitaillement à la sortie de Valloire, que j'avais initialement décidé de laisser de coté, j'aperçoit un gars avec de beaux quartiers d'orange. Voilà qui va me requinquer! Je m'arrête finalement, et je me revitalise à coup d'orange et de banane.
Je repars. La première partie du Galibier, n'est pas la plus difficile, mais j'essaye de gérer la montée, sachant qu'il faut en garder pour après. J'arrive à Plan Lachat, le temps d'une pause bien naturelle, et j'attaque les 8 derniers kms, ceux qui sont les plus durs. Nous dépassons à présent les 2000 m d'altitude, et les températures vont redevenir plus agréables, avec même un léger vent. Lorsque les pourcentages se font à plus de 10%, je suis soulagé, j'arrive à les passer, et je commence à me sentir de mieux en mieux.
Plus on s'approche du sommet, et plus il commence à y avoir de concurrents à marcher à coté de leur vélo. La neige est encore présente.
Je m'arrête au ravitaillement, celui-ci est assuré par des militaires.
Je démarre la descente en direction du col du Lautaret. C'est assez agréable, il n' y a pas trop de monde et on peut descendre assez vite. Jusqu'à Bourg d'Oisans, la descente est très longue, avec près de 40 kms de descente depuis le col du Galibier.
Depuis le Lautaret, ce n'est pas très pentu, mais la route est assez droite, et on n'a pas trop à utiliser les freins. J'avoue que je redoutais un peu les nombreux tunnels qu'il fallait traverser, mais tout se passera bien, et même si certains étaient faiblement éclairés, je garderais toujours une distance de sécurité, par rapports à ceux qui me précèdent.
Une première partie de montée, mais le col ne démarre pas vraiment ici, il faut attendre de passer le premier barrage. Nous arrivons dans la forêt, où la montée commence, et j'en profite pour m'arrêter sur le coté et enlever mon coupe-vent.
Nous sommes au début de la course, et la population est assez dense dans ce début de montée. J'entends des hollandais qui râlent derrière moi, ils aimeraient pouvoir passer, mais je suis moi-même obligé de suivre l'allure de ceux qui me précèdent. Au fur et à mesure de la montée, des espaces vont se libérer ensuite, et il sera plus facile de garder le rythme souhaité.
Quelques bons pourcentages vers la fin de cette première partie, puis on traverse le village du Rivier d'Allemont. En passant, j'entends une vieille dame réprimander un coureur qui s'est arrêté le long d'un muret pour se soulager. Il est vrai qu'il aurait pu choisir un autre endroit, c'est tout de même pas ce qui manque sur un tel parcours.
S'ensuit une descente de 1 km très pentue, et la reprise de la montée qui fait toujours un peu mal après un tel changement de rythme. Le décor commence à se faire plus sauvage, avec plus de rochers, et de magnifiques lacs et barrages. Nous avons passé la partie la plus difficile, même s'il reste encore pas mal de kms. J'ai pris mon rythme, je me sens bien, et je décide d'accélérer un peu l'allure. Je vais remonter pas mal de places dans cette dernière partie du Glandon.
J'arrive en haut du col, il est à peine 10h00 et j'ai 20 mn d'avance sur mes prévisions. Il y a un ravitaillement, mais je ne m'arrête pas, je sais que j'ai de quoi tenir jusqu'à St Michel. D'après nos temps intermédiaires respectifs, qui nous seront donnés après la course, j'ai dû dépasser Timothée au cours de la montée, mais ni lui, ni moi, ne nous en sommes rendus comptes.
J'attaque la descente du Glandon. En raison de sa dangerosité, et de plusieurs accidents survenus par le passé, l'organisation a préféré neutraliser cette descente, aussi le temps passé à effectuer la descente, sera décompté du temps final. Peu après le début de la descente, un gars est en train de réparer sur le coté, un autre crèvera devant moi, et un autre également en train de réparer un peu plus loin. Probablement des gravillons dans cette zone.
Un peu plus loin, alors que je suis dans un groupe, ça freine violemment devant moi. Une vache est en fait au beau milieu de la route. Et oui, les routes de montagne c'est un peu ça aussi parfois.
Encore quelques kms de descente et malheureusement, l'inévitable s'est de nouveau produit. Un concurrent est à terre, les secours étant à son chevet. Malgré la neutralisation de la descente, beaucoup roulent encore trop vite, et sans vouloir mettre ce malheureux en cause, il a très bien pu être victime d'un autre concurrent qui se serait rabattu un peu trop vite.
Nous arrivons à St Etienne de Cuisnes, où le chrono redémarre. Il commence à faire de plus en plus chaud, et nous traversons la vallée de la Maurienne par la voie qui longe l'autoroute. Je suis dans un groupe qui roule à bonne allure, et j'ai repéré des gars d'un club que je décide de suivre, et lorsque nous reprenons de petits groupes de coureurs, je m'arrange pour rester dans leurs roues à chaque fois.
Un gars aperçoit ma caméra, et me demande en anglais si je suis en train de filmer, et je lui réponds en anglais. Je me rendrais compte ensuite qu'il était français lui aussi, lorsqu'il s'adresse à l'un de ses camarades. Mais il est vrai qu'avec près de 88% d'étrangers sur cette course, l'anglais s'impose comme langue par défaut.
Arrivé à St Michel, je profite d'un arrêt ravitaillement pour remplir mes bidons. C'est un peu long et on doit attendre que quelqu'un les remplisse.
Je démarre la montée du Télégraphe. Il fait très chaud. C'est en principe la montée la plus facile des 4, mais je me sens moins à l'aise que dans le Glandon, et même les passages à 5 ou 6% me semblent difficiles. J'avoue que je vais commencer à gamberger pas mal dans ma tête, la montée du Galibier qu'il faudra enchainer derrière, risque de s'annoncer assez pénible.
J'arrive finalement en haut, et en analysant ma montée après course, j'aurais assez bien temporisé, en ne perdant guère plus de 5 mn dans cette montée. Je remplis un bidon en haut du col, et repars en direction de Valloire, où débute le Galibier. Nous en sommes, à la moitié du parcours et j'ai mis tout juste 5h00, je suis exactement dans mes prévisions.
Je retrouve les mêmes sensations que dans le Télégraphe, et toujours cette chaleur qui me pèse. En passant devant le ravitaillement à la sortie de Valloire, que j'avais initialement décidé de laisser de coté, j'aperçoit un gars avec de beaux quartiers d'orange. Voilà qui va me requinquer! Je m'arrête finalement, et je me revitalise à coup d'orange et de banane.
Je repars. La première partie du Galibier, n'est pas la plus difficile, mais j'essaye de gérer la montée, sachant qu'il faut en garder pour après. J'arrive à Plan Lachat, le temps d'une pause bien naturelle, et j'attaque les 8 derniers kms, ceux qui sont les plus durs. Nous dépassons à présent les 2000 m d'altitude, et les températures vont redevenir plus agréables, avec même un léger vent. Lorsque les pourcentages se font à plus de 10%, je suis soulagé, j'arrive à les passer, et je commence à me sentir de mieux en mieux.
Plus on s'approche du sommet, et plus il commence à y avoir de concurrents à marcher à coté de leur vélo. La neige est encore présente.
Je m'arrête au ravitaillement, celui-ci est assuré par des militaires.
Je démarre la descente en direction du col du Lautaret. C'est assez agréable, il n' y a pas trop de monde et on peut descendre assez vite. Jusqu'à Bourg d'Oisans, la descente est très longue, avec près de 40 kms de descente depuis le col du Galibier.
Depuis le Lautaret, ce n'est pas très pentu, mais la route est assez droite, et on n'a pas trop à utiliser les freins. J'avoue que je redoutais un peu les nombreux tunnels qu'il fallait traverser, mais tout se passera bien, et même si certains étaient faiblement éclairés, je garderais toujours une distance de sécurité, par rapports à ceux qui me précèdent.
J'arrive à Bourg d'Oisans, il est 16h30. L'objectif était d'arriver avant 18h15, heure à partir de laquelle on ne m'aurait plus autoriser à monter l'Alpe d'Huez. Ca va, j'ai de la marge. Je profite du dernier ravitaillement pour refaire le plein de mes bidons, à vrai dire un seul aurait probablement suffit, mais comme je m'attendais à souffrir, j'ai préféré assurer.
Me voilà parti, pour cette dernière montée mythique. Au début de la montée, mon compteur indique 42°C en plein soleil. Je sais que les premiers kms sont les plus durs, jusqu'au virage N° 17, mais à vrai dire le premier virage me semble déjà si loin... Comme de nombreux concurrents, je ferais quelques petits arrêts, afin de récupérer un peu, de préférence dans les virages, comme ceux-ci sont plats et permettent de se relancer.
Je surveille mon chrono, je ne sais pas exactement combien de temps il me sera décompter dans la descente du Glandon, mais je sais que ça peut le faire, pour obtenir le brevet d'argent. Tout ça va me motiver, et il ne sera plus question de faire d'arrêts supplémentaires.
J'aperçoit la pancarte de l'Alpe d'Huez, même si on rentre dans le village, il reste encore quelques kms avant d'atteindre l'arrivée, mais la traversée du village sera agréable, avec les encouragements du public, le passage sous le tunnel, et la dernière ligne droite avant la ligne d'arrivée.
Je ne réalise pas trop le parcours que je viens de faire, je suis juste fatigué et juste content d'en terminer.
Je termine en 10h04 (hors descente du Glandon), l'objectif est atteint, et je peux savourer ma médaille d'argent.
Timothée, me rejoindra un peu plus tard, et même s'il aura pris son temps dans la partie neutralisée, nous n'aurons au final qu'une douzaine de minutes d'écart.
Pour la petite histoire, j'avais fait un pari avec mes collègues, et si jamais je n'avais pas atteint le temps limite de 10h18, pour obtenir le brevet d'argent, je ne me serais pas rasé pendant une semaine. Ouf l'honneur est sauf...
Quelques chiffres
7500: Le nombre de participants (plus de 85% d'étrangers)
4377: Ma position à l'arrivée
10h 46: Le temps total
10h 04: Le temps officiel après décompte de la descente du Glandon
Le Col du Glandon - Hors Catégorie:
- 24,1 kms de montée à 4,8%
Le Col du Télégraphe - 1ère Catégorie:
- 11,8 kms de montée à 7,3%
Le Col du Galibier - Hors Catégorie:
- 17,9 kms de montée à 6,8%
L'Alpe d'Huez - Hors Catégorie:
- 13,9 kms de montée à 8,1%
La vidéo:
Epilogue
Une semaine plus tard, ma voiture a été réparée (pompe à eau cassée), et j'ai pu retourner à Grenoble pour la récupérer. Tout est bien qui fini bien.
Pour mon anniversaire, les copains m'ont offert le maillot à pois officiel, du Tour de France. Il est magnifique, et j'ai hâte de retourner en montagne pour l'arborer fièrement !
Me voilà parti, pour cette dernière montée mythique. Au début de la montée, mon compteur indique 42°C en plein soleil. Je sais que les premiers kms sont les plus durs, jusqu'au virage N° 17, mais à vrai dire le premier virage me semble déjà si loin... Comme de nombreux concurrents, je ferais quelques petits arrêts, afin de récupérer un peu, de préférence dans les virages, comme ceux-ci sont plats et permettent de se relancer.
Je surveille mon chrono, je ne sais pas exactement combien de temps il me sera décompter dans la descente du Glandon, mais je sais que ça peut le faire, pour obtenir le brevet d'argent. Tout ça va me motiver, et il ne sera plus question de faire d'arrêts supplémentaires.
J'aperçoit la pancarte de l'Alpe d'Huez, même si on rentre dans le village, il reste encore quelques kms avant d'atteindre l'arrivée, mais la traversée du village sera agréable, avec les encouragements du public, le passage sous le tunnel, et la dernière ligne droite avant la ligne d'arrivée.
Je ne réalise pas trop le parcours que je viens de faire, je suis juste fatigué et juste content d'en terminer.
Je termine en 10h04 (hors descente du Glandon), l'objectif est atteint, et je peux savourer ma médaille d'argent.
Timothée, me rejoindra un peu plus tard, et même s'il aura pris son temps dans la partie neutralisée, nous n'aurons au final qu'une douzaine de minutes d'écart.
Pour la petite histoire, j'avais fait un pari avec mes collègues, et si jamais je n'avais pas atteint le temps limite de 10h18, pour obtenir le brevet d'argent, je ne me serais pas rasé pendant une semaine. Ouf l'honneur est sauf...
Quelques chiffres
7500: Le nombre de participants (plus de 85% d'étrangers)
4377: Ma position à l'arrivée
10h 46: Le temps total
10h 04: Le temps officiel après décompte de la descente du Glandon
Le Col du Glandon - Hors Catégorie:
- 24,1 kms de montée à 4,8%
Le Col du Télégraphe - 1ère Catégorie:
- 11,8 kms de montée à 7,3%
Le Col du Galibier - Hors Catégorie:
- 17,9 kms de montée à 6,8%
L'Alpe d'Huez - Hors Catégorie:
- 13,9 kms de montée à 8,1%
La vidéo:
Epilogue
Une semaine plus tard, ma voiture a été réparée (pompe à eau cassée), et j'ai pu retourner à Grenoble pour la récupérer. Tout est bien qui fini bien.
Pour mon anniversaire, les copains m'ont offert le maillot à pois officiel, du Tour de France. Il est magnifique, et j'ai hâte de retourner en montagne pour l'arborer fièrement !