C'est devenu une tradition, cette cyclo démarrant à 20 mn de chez moi, je me suis inscrit cette année encore. Mais cette fois-ci, j'ai décidé de me tester sur le grand parcours, qui fait 169 km, et nous permet d'aller chercher quelques bonnes côtes dans le Perche.
Je ne me fixe pas d'objectif de classement, de toute façon, il est clair que ce parcours rassemble les meilleurs coureurs, et que mon nom apparaitra probablement plutôt vers la fin du classement. Je vais quand même essayer d'effectuer la parcours en moins de 5h43, ce qui constitue la limite pour obtenir le brevet d'argent.
Dimanche matin, j'avoue que je suis un peu anxieux. Il a plu une bonne partie du samedi, avec quelques orages, et ça ne s'annonce pas terrible pour ce dimanche non plus.
Je me rends à Lèves, et déjà la pluie fait son apparition. J'attends le dernier moment pour aller m'échauffer, et avec les pieds déjà mouillés, je décide finalement de repasser à la voiture, et d'ajouter les protections pour les chaussures. Ce petit détour, me fera perdre un peu de temps, et je me positionnerais dans l'aire de départ, 1 à 2 mn avant qu'il ne soit donné. Je suis donc dans les tous derniers à m'élancer. Il pleut toujours.
Le départ est donné, et j'arrive à remonter quelques places, mais arrivé dans la première petite côte, où la route est peu large, impossible de remonter vers l'avant. A la sortie de la côte, nous nous retrouverons une petite dizaine à rouler ensemble.
Nous prenons un virage à gauche, à Poisvilliers, et là un gars chasse de la roue arrière et s'étale sur la route. J'arrive à passer sur le coté, mais cette petite déconvenue désorganisera le groupe, et je me retrouverais finalement seul avec un autre gars de Versailles.
On aperçoit au loin un gros groupe constitué de l'ensemble des coureurs. Je me dis que rien n'est perdu, et qu'il y a peut-être encore moyen de revenir. Je ne ménage pas mes efforts, et mon compagnon assure lui-aussi quelques relais, mais je vois bien que l'allure est un peu trop rapide pour lui. Il me le confirme d'ailleurs un peu plus tard.
Nous récupérons un autre lâché, et notre duo devient un trio.
Je suis partagé entre accélérer un peu l'allure au risque de perdre mes 2 compagnons, ou essayer de les garder le plus longtemps possible. Mais la raison est la plus forte, et je vais m'économiser beaucoup plus en roulant avec eux, d'autant que le parcours est encore très long.
Nous avons vent de coté puis vent de face, et notre 3eme compagnon nous donne quelques conseils pour nous placer, et faire tourner nos relais a 3 tout en nous protégeant du vent, et effectivement c'est assez efficace. Malheureusement, nous le perdons sous un relai un peu trop appuyé, et nous ralentissons un peu pour lui permettre de recoller. Nous allons assurer les relais à 2 ensuite.
Le gars de Versailles donne quelques consignes, et fini en s'adressant à moi: "Et toi, arrêtes de faire le mariol...". Il a raison au fond, et forcer trop l'allure, n'aurait été bénéfique pour personne. J'ai réussi à adapter mon allure, et au final, je ne le regrettes pas, puisque nous aurons parcouru une cinquantaine de kms, tous les 3, sans voir personne d'autre.
Un moment donné, une voiture nous double, avec un gars se tenant à la portière. Nous sommes un peu perplexe, et avons du mal à comprendre quel mérite il pourra en tirer.
Nous passons la côte de Pontgouin. J'ai de nouveau trop appuyé, et je dois attendre mes 2 compagnons pour pouvoir continuer.
2 coureurs nous rejoignent, puis un autre. C'est de bonne augure, et nous pouvons récupérer et partager des relais avec eux.
Nous arrivons à l'embranchement des 2 circuits. Je m'attendais à ce que les premiers du petit circuit, partis une demi heure après nous, nous aient déjà rattrapés, mais finalement non.
D'autres coureurs nous rejoignent, nous sommes une bonne dizaine à présent. Il y en a un qui joue le chef et donne des consignes à tout le monde pour organiser un relai. J'ai l'impression que ça en agace beaucoup, mais finalement tout le monde s'exécute, et nous roulerons efficacement.
Nous sommes dans le Perche, et passons les premières bosses. Un de mes compagnons du matin, ne sera plus en mesure de nous suivre.
Nous faisons la jonction avec un autre groupe devant nous, et au fil des bosses, le groupe va se scinder, et je me retrouverais dans le groupe de devant.
J'arrive à tenir ma place dans le groupe, mais j'ai des début de crampe, et une des dernières bosses me sera fatale et je décrocherais.
Heureusement pour moi, nous revenons à présent vers la Beauce, et avantage non négligeable, j'ai à présent le vent dans le dos. Je vais faire une trentaine de km, tout seul, à vive allure, je vais remonter ma moyenne et me refaire une santé par la même occasion.
Je m'arrête au ravitaillement, le temps de remplir un bidon et repars.
La fin du parcours est un peu en escalier sur la carte, et il y a du coup quelques portions de route où on reprends le vent de face. Je suis scotché par moment, et j'ai des doutes sur la possibilité de faire le temps souhaité.
A 10 kms de l'arrivée, je me fais reprendre par un groupe d'une dizaine de coureurs, avec qui j'étais lorsque nous passions les premières bosses dans le Perche. L'allure étant idéal, je vais finir avec eux jusqu'à la ligne d'arrivée.
Je termine en 5h50 et je loupe le brevet d'argent pour quelques minutes.
Cette édition aura été marquée par les averses et le vent, et sur les 222 coureurs au départ, seuls 157 rescapés rallieront l'arrivée, avec de nombreux abandons dû à des crevaisons. Je ne termine que 131e, mais je suis tout de même content de ma course, je ne m'attendais pas à mieux à vrai dire.
Du côté des pros, Alexandre Pichot (Europcar) et Thierry Marie (ex pro) étaient venu participer à l'épreuve.
J'ai beaucoup apprécié tous ces gens qui nous ont encouragés, au bord de la route, dans les petits villages traversés. Incroyable, j'en ai vu plus ici, que lors de mon Paris Roubaix, il y a 15 jours.
Coté organisation, j'avais un peu peur, ne connaissant pas le grand parcours, qu'il ne soit pas bien indiqué, mais j'ai été rassuré. Les traces au sol étaient bien visibles et il y avait énormément de signaleurs (et même plusieurs sur les ronds points). Un grand merci à eux, d'autant qu'ils sont restés fidèlement à leur poste, malgré les averses.