samedi 28 juin 2014

L'Ardéchoise 2014 - La Méridionale

C'est la cyclo qui rassemble le plus de monde en France, tous parcours confondus. Et il faut dire qu'il y en a pour tous, avec des parcours en randonnées qui peuvent se faire sur 2, 3 ou 4 jours, ou des cyclosportives qui ont lieu le samedi.
 
Pour cette première participation, j'ai choisi le parcours de la Méridionale en 4 jours. C'est le plus long, avec un total de 619 kms pour 10800m de dénivelé. Cette option me permettra de découvrir l'Ardèche en en effectuant quasiment le tour du nord vers le sud.
 
Inscrit au mois de novembre, on me fait rapidement un retour par mail, pour me proposer les différents hôtels où je séjournerai chaque soir, et par conséquent la distance et le dénivelé de chacune des étapes (entre 150 et 160 km à chaque fois, mais des dénivelés sensiblement différents, en fonction des zones). N'habitant pas dans le coin, je réserve en plus un hôtel la veille du départ et le soir de l'arrivée.
 
Mardi 17 juin, je me rends à St Félicien, pour y retirer mon dossard. J'y dépose le sac avec les affaires qui me suivront d'hôtel en hôtel. Celui-ci ne doit pas excéder 10 kg, et j'ai dû sacrifier une paire de tong ainsi qu'une bombe de mousse à raser, pour atteindre le poids escompté. D'ailleurs, la pesée au moment de remettre mon sac, confirme que je suis tout juste à 10 kg. Ensuite, direction St Péray où j'avais réservé un hôtel pour la nuit. Avec la petite route de montagne, c'est un peu plus long que ce je pensais pour s'y rendre, mais ce n'est pas grave, je n'aurais pas d'heure de départ fixe le lendemain..
 
Jour 1:
 
Réveil de bonne heure, pour me rendre à St Félicien où un parking, improvisé dans un champ, est prévu pour les participants de plusieurs jours. Je monte le vélo, et vérifie que je n'oublie rien. Déjà, pour certains, les choses se présentent mal: quelqu'un a oublié d'éteindre ses feux, alors qu'il ne reviendra pas avant 4 jours, un autre se rends compte au moment de partir, qu'il a oublié ses chaussures, alors qu'il habite à 60 km de là.
 
Je me rends au contrôle de départ, et m'élance pour cette première étape qui compte 158 km pour 2720 m de dénivelé, avec déjà de nombreux cols à franchir.
 
Hormis, une première difficulté vers le début de parcours, avec des pourcentages à 14%, le reste se monte plutôt bien.
 
Nous traversons de nombreux villages, où nous sommes à chaque fois très chaleureusement reçus. Tous les habitants se sont mobilisés pour faire de cet instant une grande fête, et les villages sont très joliment décorés aux couleurs de l'ardéchoise (le jaune et le violet), le vélo y étant à l'honneur sous toutes formes, et dans les endroits les plus improbables. Les habitants se prennent au jeu en se déguisant sur un thème différent à chaque fois. Et quant aux ravitaillements ils sont copieux, variés, et le plus souvent pourvus de produits locaux.
 
Ah vraiment, plus le parcours avance, et plus on prends du plaisir à s'arrêter dans ces petits villages, et faire un petit bout de causette avec ses habitants.
 
Le parcours n'étant pas chronométré, il s'agit de bien gérer ses efforts et surtout ses arrêts, pour ne pas arriver à une heure trop tardive, mais cela laisse de la marge.
 
En cours de matinée, et régulièrement ensuite, nous subirons un peu de pluie.
 
Nous montons le col de la Faye, la principale difficulté du jour. En haut, je profite d'un ravitaillement, pour manger un peu. Je ne m'attarde pas trop car il ne fait pas très chaud.
 
Redescente, puis montée du col de Tauzuc. Arrivé en haut, je ne note pas de flèchage au sol, comme il y en avait jusqu'à présent, et je continue en descente. Au bout de 5 km, je me sens un peu seul, plus personne derrière, ni devant. Effectivement, je n'ai pas pris la bonne direction, et je dois remonter ces 5 kms où je retrouve au col, la petite pancarte que je n'avais pas vu.
 
Nous retrouvons la pluie vers la fin de la montée du col de la Fayolle, et les conditions se dégradent au col, avec l'arrivée de l'orage. Il ne reste plus qu'une longue descente vers Privas, mais la pluie va laisser place à des trombes d'eau. Il n'y a pas où s'abriter, et je continue la descente derrière un petit groupe de coureur, le freinage étant assez inefficace dans les virages.
 
Nous arrivons à Privas, trempés et transis de froid.
 
Je regagne mon hôtel, où je retrouve mon sac avec de quoi me changer, après une bonne douche.
 
Je fais la connaissance de Joël, qui partagera la chambre avec moi. Il est venu avec un petite bande de copains, et je me joins à eux pour le diné.
 
Jour 2:
 
Levé de bonne heure, car nous devons déposer nos sacs avant 7h30 si l'ont veux qu'ils soient pris en charge par les transporteurs. J'en profite pour faire un petit nettoyage et re-huilage du vélo qui a bien pris avec l'averse de la veille.
 
Cette seconde étape nous emmènera jusqu'à Les Vans, avec 156 km pour 1995 m de dénivelé. C'est en principe, la journée la moins difficile.
 
Il fait beau à présent, et il est prévu grand soleil pour les 3 derniers jours à parcourir.
 
Je pars avec mes nouveaux compagnons de route: Joël, Jean, Pascal, Alain, Paulo et Luc.
 
Depuis Privas, nous arrivons rapidement au pied du col du Benas, la principale difficulté du jour, mais le col est régulier et il se monte bien.
 
Au ravitaillement de St Rémèze, nous ne sommes pas très loin des gorges de l'Ardèche, qui ne sont pas sur le parcours de la Méridionale. Certains dans le groupe veulent profiter de l'aubaine, et faire un petit crochet supplémentaire pour prendre la route des Gorges, et c'est vrai qu'il aurait été dommage de s'en priver, tant le panorama en vaut la chandelle. Nous poussons même jusqu'au Pont d'Arc, même s'il nous faut ensuite remonter le col de Serre de Tourre descendu pour l'occasion.
 
Nous rejoignons St Martin d'Ardèche, et reprenons le fil du parcours, même si ce petit détour nous aura valu 30 km supplémentaires.
 
Nous traversons de nombreux villages toujours aussi bien accueillis. A Orgnac l'Aven, on nous remet un petit sachet de Lavande, alors qu'à Vagnas, nous sommes accueillis par Mario qui nous offre une bouteille de vin d'Ardèche. Image un peu surréaliste ensuite, du porteur de la bouteille qui doit la caler dans son porte bidon.
 
A la sortie, d'un village, une petite fille me tire un sourire, en m'encourageant, alors que je porte un maillot à pois: "Allez la rougeolle!".
 
Même si les cols ne sont pas bien longs aujourd'hui, le parcours continue à monter et descendre régulièrement, et le petit col de la Serre vers la fin, comportera même quelques passages sévères qui feront mal, le tout sous une route au goudron collant sous le soleil.
 
Le col de Pigère, le dernier qu'il nous faut monter, nous fait traverser un magnifique village médiéval, et vers la fin de la montée, nous sommes conviés à nous arrêter à un ravitaillement en pleine forêt. Celui-ci est tenu par les habitants d'un autre village, qui n'est pas sur le parcours cette année mais le sera l'année prochaine, et ils tenaient à prendre un peu le pouls en vue de l'année prochaine. Nous sommes reçus royalement, avec un bon verre de "Marquisette", cocktail de là-bas, à base de rhum et de rosé. Rien de mieux, pour nous requinquer, ou pour nous couper les pattes... c'est au choix.
 
Nous arrivons aux Vans. Je laisse mes compagnons de route, s'ils me lisent, merci encore à eux pour leur sympathie, et pour m'avoir attendu lorsque j'étais un peu à la traine.
 
Je me rends au petit hôtel situé près de l'arrivée: un ancien couvent transformé en hôtel, plein de charme et très plaisant.
 
Je fais la connaissance de Jean, mon nouveau compagnon de chambre, et je me joins à lui, Jean-Régis et Bernard pour le repas.
 
Jour 3:
 
Aujourd'hui, 150 km à parcourir, avec un dénivelé de 3395 m, c'est l'étape la plus difficile de ces 4 jours.
 
Le petit déjeuner étant servi à partir de 6h30, je laisse Jean et ses amis partir plus tôt, et je préfère prendre mon temps, et partir un peu plus tard.
 
Depuis Les Vans, nous regagnons le petit village de Ste Marguerite, encore une fois très bien accueilli. Alors que je suis remonté sur mon vélo, j'ai d'ailleurs un peu de mal à repartir, tant les gens sont charmants et viennent discuter avec moi.
 
Du village, démarre ensuite la montée au col de Terre Rouge, probablement le plus difficile de ces 4 jours, avec 16 km de montée.
 
En haut du col, une voiture arrive à notre hauteur, et je reconnais Gérard Misler, le président de l'Ardéchoise. Nous le retrouverons d'ailleurs au village de Montselgues, alors que nous mangeons une bonne soupe chaude (leur fameuse potion magique), et aurons grand plaisir à discuter avec lui.
 
Sur le parcours, je croise régulièrement mes compagnons de route de la veille.
 
Les cols se succèdent, et dans une descente, je me fais doubler par un gars, qui me signale son maillot de la main. Il porte le maillot vert du Tour de France, et je me porte à sa hauteur avec mon maillot à pois, et j'en profite pour faire connaissance. Le maillot jaune n'est pas avec nous, mais ça fera parti de ces petits moments improvisés qui laissent de bons souvenirs.
 
Nous sommes à 20 kms de l'arrivée, et je m'arrête à un ravitaillement. Alors que je reprends mon vélo, je m'aperçoit que celui-ci est crevé. Effectivement, je retire une écharde métallique plantée dans le pneu. Changement de chambre à air et je repars. Nous empruntons ensuite une petite route en mauvais état, au bord du lac d'Issarlès, et après 5 ou 6 kms, je me retrouve de nouveau crevé. Ma mini pompe, ne m'ayant pas permis de regonfler à bloc, j'ai probablement été plus vulnérable en passant sur un trou. Je n'ai plus de chambre à air, juste des rustines, et j'ai toutes les peines du monde à trouver où ma chambre a été percée. Un petit groupe de coureur aura la gentillesse de s'arrêter et de me dépanner d'une chambre à air, me permettant ainsi de terminer mon périple.
 
Arrivé au Béage, je n'ai pas de mal à trouver mon hôtel, celui de Beauséjour, puisqu'il est situé juste en face le dernier ravitaillement. Mention spéciale pour cet hôtel, où le repas qui nous a été servi, était excellent et bien garni.
 
Je retrouve Jean et ses compagnons, qui sont également hébergés à cet hôtel, et Pol, qui partagera la chambre avec moi.
 
Jour 4:
 
C'est la dernière étape, il reste 161 km pour 2760 m de dénivelé, pour regagner St Félicien.
 
Nous nous levons de bonne heure, et partons tous ensemble un peu après 6h30, une fois le petit déjeuné pris.
 
Nous montons quelques premier cols, et nous atteignons le col du Gerbier de Jonc, bien connu par son Mont où la Loire y prends sa source.
 
Je fais la descente par le coté droit du Gerbier, alors que j'aurais dû prendre à gauche, en reprenant le parcours des Sucs. Malgré ce raccourci involontaire, je reprendrais ensuite le fil du parcours avant la montée du col de l'Ardéchoise.
 
Je m'arrête moins aux ravitaillements, on est samedi, et il y a à présent beaucoup de monde.
 
Encore les cols de Clavière, et de Lalouvesc à franchir, et il ne reste plus qu'une longue descente jusqu'à St Félicien.
 
A l'arrivée, le village est noir de monde, et je ne m'attarde pas. Je récupère mon sac, et j'ai l'impression d'être un escargot transportant sa maison, lorsque je retourne en vélo au parking avec mon sac de 10 kg sur le dos.
 
 
Cette Ardéchoise me laissera d'excellents souvenirs. L'épreuve est certes sportive, mais c'est aussi une belle aventure humaine, où l'ont fait de très belles rencontres, tant sur le vélo que dans les villages. L'Ardèche est une très belle région, aux décors variés, et où les gens sont vraiment accueillants. Avec la multitude de parcours qui sont proposés, il y en a pour tous les niveaux.
 
 
 

lundi 2 juin 2014

La Mont Ventoux Beaumes de Venise 2014

Cette épreuve n'était pas inscrite dans mon programme initialement, et je me suis laissé tenter lorsque Timothée, profitant d'une semaine de vacances dans la région, m'a proposé d'y participer avec lui. L'idée de me frotter une nouvelle fois au mont Ventoux, ne pouvait que me séduire.
 
Le parcours de cette cyclo, alterne tous les 2 ans, et nous avons droit cette année au parcours le plus difficile, avec 170 kms, une montée du Ventoux par Bédoin, et une seconde depuis Sault. Le dénivelé total est proche des 4000m.
 
 
 
Je prends la route et rejoins donc Timothée, le vendredi après-midi, et nous nous rendons à Beaumes de Venise qui est très proche, pour y retirer nos dossards. Au passage, j'en profite, pour passer chez un caviste, et faire quelques dégustations, en prenant soin d'éviter tout abus.
 
Samedi matin, nous partons à Beaumes de Venise en voiture. Il y a peu de parking dans le village, et nous trouvons une place dans une rue où nous pouvons stationner. Une habitante nous fait part de son mécontentement de voir ainsi tant de voitures près de chez elle. Visiblement, nous ne sommes pas les bienvenus.
 
Nous nous rendons sous l'arche de départ, où celui-ci sera donné avec quelques minutes de retard. Le temps est idéal, avec un grand soleil, et une vingtaine de degrés.
 
Nous nous élançons, et déjà le tempo est donné par ceux qui sont devant. Tim me passe dans une des premières lignes droites, et je m'efforce de mon coté de rester au contact. On est qu'en début de course, et il faut que je redescende le cardio, sinon je le paierais dès la première montée du Ventoux.
 
J'ai un groupe en point de mire, mais je préfère me contenter de maintenir mon allure, quelques gars étant dans ma roue. A l'approche d'un village, un gars passe devant, mais il interprète mal la direction d'un signaleur et prends a droite au lieu de filler tout droit. Du coup je le suis, et nous devons faire demi-tour. Je me rends compte alors, que ce n'est plus quelques gars que je trainais derrière moi, mais un peloton assez conséquent.
 
Nous passons Bedoin. Les signaleurs sont là pour nous faciliter la traversée, mais quelques coups de klaxons des automobilistes qui sont obligés d'attendre notre passage, laisse une nouvelle fois à penser que nous ne sommes pas les bienvenus ici aussi.
 




Nous arrivons au début de la montée du Mont Ventoux, jusque-là rien de trop méchant, j'essaye de rouler à bonne allure, sans faire d'effort inutile. Nous passons St Estève, et je sais que c'est là que les choses se corsent, avec 10 bornes proches des 10%. Je roule à mon rythme, sans me mettre dans le rouge, et arrivant à remonter régulièrement d'autres cyclistes (parfois même ne faisant pas partie de la course). Je passe le chalet Reynard, mais ne m'arrête pas au ravitaillement. La fin de la montée est toujours aussi magique, il continue à faire beau, et il y a peu de vent.

 



Arrivé en haut du Mont Chauve, j'enfile le coupe vent, et c'est parti pour une descente à vive allure. Les premiers virages ne permettent pas de battre des records de vitesse, mais je me surprends à frôler les 80 km/h dans quelques lignes droites.
 




Nous traversons Malaucène, et je m'arrête au ravitaillement situé à la sortie. Je ne traine pas et repart en direction du col de Veaux. Je suis dans un petit groupe, sur une petite route tranquille, quand nous apercevons un groupe de coureurs en train de réparer sur le coté. Je me dis que c'est sans doute dû à quelques gravillons, mais au fil des kilomètres, la densité de coureurs en train de changer ses chambres à air, est telle, que ça ne laisse plus de place au doute. Il s'agit bien d'un acte de malveillance, et une zone de plusieurs kilomètres, a été copieusement semée de clous. Quelle honte !...
 
Je continue la traversée de la zone, prudemment, et en percevant toute la détresse de ceux qui ayant les 2 roues crevées sont dans l'impossibilité de repartir. J'ai l'impression que mes pneus sont plutôt résistants, mais je sens comme du mou dans ma roue avant. Je m'arrête, et force est de constater que me voila crevé à mon tour. Je m'arrête à coté d'un groupe de hollandais, qui font un sitting dans l'herbe. Visiblement, pour eux la course est terminée, et ils attendent que quelqu'un vienne les chercher. Je répare et je repart.
 
Pendant encore quelques kilomètres, de nombreux coureurs sur les cotés, et je sais qu'une nouvelle crevaison reste toujours possible.
 
J'arrive au col de Veaux, là où les 2 parcours bifurquent. Ouf, il semble que mes 2 roues devraient tenir le coup à présent. Je prends à droite, et je me retrouve avec quelques cyclistes, mais nous sommes déjà moins nombreux. Finalement, notre petit groupe va monter à une quinzaine d'unités, et je ne cache pas mon plaisir de pouvoir rouler avec eux.
 
Cette partie comporte quelques portions roulantes, mais de nombreux passages en montée régulièrement. La fatigue commence à se faire sentir, et j'ai un peu de mal à rester au contact par moment. Je vais finalement décrocher du coté d'Aurel, alors qu'il reste encore toute la montée jusqu'au Chalet Reynard, depuis Sault. D'ailleurs, je n'ai même pas remarqué que j'avais passé Sault, puisqu'on ne traverse pas le village.
 
Au fil de ces derniers kms, le temps a rapidement changé se faisant plus nuageux, et j'ai même droit à quelque gouttes de pluie. Il y a même un éclair suivi d'un coup de tonnerre assez proche. Je n'ai d'ailleurs plus beaucoup de tonus, et tout ça me laisse imaginer une fin de course des plus difficile.
 
Même si les pourcentages ne dépassent pas les 5 ou 6%, il reste cependant encore de nombreux kms, et je sens bien que je ne suis plus trop dans le coup. Je m'accroche en espérant limiter la casse.
 
J'entends un autre cycliste, arrivant à ma hauteur: "Ca y est, on se retrouve!". Je me retourne, c'est Timothée! Je m'attendais à ce qu'il soit loin devant. Il me raconte alors son passage dans la zone à clous, et de sa malchance, qui lui a coûté la crevaison de la roue avant et de la roue arrière. N'ayant qu'une chambre à air, il a pu être dépanné par un cycliste extérieur à la course. Il m'a d'ailleurs vu passé, alors qu'il terminait sa réparation, mais avec tous ces cyclistes au bord de la route, je ne l'ai malheureusement pas remarqué.
 
Tim a conservé un bon coup de pédale, et je suis incapable de continuer à son allure. Je sais alors que je ne le reverrais plus avant l'arrivée.
 
Les derniers kilomètres avant le chalet Reynard, redeviennent moins pentus, et je peux repasser le grand plateau.
 
Arrivé au chalet, je fais le plein de mes bidons et mange quelques fruits. J'ai du mal à manger autre chose à vrai dire.
 
Je fais la descente que nous avons monté le matin dans l'autre sens, jusqu'à Bedoin. Le Mistral s'est levé et sur la fin, quelques bons coup de vents m'incitent à réduire ma vitesse dans la descente.
 
Même si le plus dure est à présent derrière moi, il reste encore quelques petits cols à passer: le col de la Madeleine, le col de la Chaine et le col de Suzette. Quelques coureurs vont me dépasser, mais je me retrouverais seul pour effectuer ces montées et la fin du parcours, avec parfois un peu de mistral.
 
Je ne me rappelles plus trop de leur longueur et de leur pourcentage, mais je m'accroche à chaque fois. Le col de la Chaine est celui qui présente les plus forts pourcentages, mon compteur affichant 9% par moment. Finalement, ce sont les parties dans lesquelles je semble perdre le moins de temps.
 

Passé Suzette, il ne reste plus qu'une longue descente jusqu'à Beaumes de Venise. Je passe l'arche d'arrivée, en 8h 31, et Tim vient me rejoindre, ayant lui, passé la ligne 25 mn avant moi. Malgré nos différences d'âge et de catégories, nous décrochons tous deux le brevet d'argent.

Je termine finalement 430e, à mon niveau quoi, et je ne regrette pas d'avoir opté pour le grand parcours, car il était vraiment somptueux. Et cette succession de petits cols, en plus des 2 montées du géant de Provence, s'est révélée finalement assez usante.

Dommage que la course aie été faussée par quelques êtres irrespectueux, qui ont jugés bons de semer la zizanie à mi course.

La vidéo: