Comme tous les ans, depuis 2012,j'ai participé de nouveau à la Blé d'Or, et c'est sur le grand parcours que je me suis cette fois aligné. Les parcours sont nouveaux, avec pour ce grand parcours, 160 km au programme, avec de nombreuses côtes dans le Perche.
L'année dernière, j'avais fait un de mes meilleurs temps sur le petit parcours, mais à vrai dire, ma course n'avait pas été passionnante, ayant suivi un même groupe du début à la fin. Je sais que ce ne sera pas le cas sur ce grand parcours, avec probablement peu de cyclistes de mon niveau. Je me fixe à titre personnel, de pouvoir atteindre le brevet d'argent, et de boucler le parcours en moins de 5h23, soit une moyenne de 30 km/h sur les 160 km.
J'arrive à Lèves dimanche matin, 1h avant le départ prévu à 10h, et je retrouve Jean-François avec qui j'avais prévu de rouler. Malheureusement, à son arrivée, il s'est rendu compte de l'oubli de son casque. Nous demandons autour de nous, mais bien entendu c'est le genre d'accessoire que l'on amène rarement en double. J'ai juste le temps de faire un aller-retour rapide chez moi pour en récupérer un, malheureusement, avec le flot de véhicules qui est encore en train d'arriver, il m'est impossible de sortir de l'espace de stationnement situé autour de l'étang.
Résigné, JF ne se voit que dans l'impossibilité de participer et envisage de rentrer chez lui. Je suis déçu moi aussi, d'autant que le temps s'annonce plutôt ensoleillé, et que j'aurais pris beaucoup de plaisir à rouler avec lui, dans des conditions nettement meilleures à celles que nous avions connues, il y a un mois, sur la Jacques Gouin.
Je pars tout de même m'échauffer rapidement, et vais me placer dans le SAS.
Le départ est donné, et nous nous retrouvons rapidement à monter cette petite côte à la sortie de Lèves, sur une route étroite, et qui contribue généralement à constituer les groupes de niveau.
J'ai accroché un groupe qui semble rouler à une allure qui me convient bien, mais le rythme est soutenu, et au bout de 10 km, je décroche et reste à quelques longueurs de ce groupe. Heureusement, quelques coureurs me rejoignent, et ensemble nous arrivons à recoller au groupe.
Je fais une dizaine de bornes supplémentaires avec eux, mais ai à nouveau des difficultés à tenir ma place. Ca roule par à coup, et je me fais décrocher dès que la route s'élève un peu, faisant l'effort pour revenir à chaque fois. A force de faire l'élastique à l'arrière, celui-ci fini par céder, et je me retrouve définitivement seul, seulement 20 kms après le départ.
Le vent n'est pas trop fort, et j'arrive malgré tout, seul, à maintenir un écart d'une centaine de mètres avec eux, pendant de nombreux kilomètres.
Au sommet d'une petite bosse, un regroupement de spectateurs me redonne un peu de baume au cœur en m'encourageant et en m'avertissant que le groupe n'est pas loin devant, mais je sais que je ne pourrais plus les rejoindre à présent.
J'ai l'impression d'être lancé dans un exercice de contre la montre, depuis à présent 50 kms, n'ayant vu personne me rejoindre, ni personne d'autre s'être fait lâché du groupe.
Bien que la plupart des carrefours soient régulés par des bénévoles, j'ai un doute quant à la forme d'une des flèches jaunes censées marquer la direction du parcours. Celle-ci n'indiquait-elle pas de tourner à droite? Je lève un peu le pied dans le doute, et vois à ce moment-là un autre coureur qui revient derrière moi.
Je l'attend et me remet à pédaler avec lui, rassuré de ne pas m'être trompé de parcours. Il m'explique avoir crevé, alors qu'il visait un top 10 sur l'épreuve, et me demande à son tour: "Toi aussi tu as crevé?". Heu... non, et je me sens un peu penaud de lui avouer que je n'ai tout simplement pas réussi à tenir le rythme du groupe dans lequel j'étais. En tout cas, j'ai été très honoré qu'il m'est prêté des qualités que je n'ai pas ;-)
Très gentiment, il me propose de me caler dans sa roue. Je mets un point d'honneur à assurer quelques relais tout de même, jusqu'à ce que quelques kms plus loin, nous arrivions dans l'une des premières bosses du Perche, où je suis incapable de le suivre.
Le parcours se fait à présent moins roulant, avec de nombreuses successions de montées et de descentes. Je continue à rouler seul, j'espère toujours un peu de renfort venant de l'arrière, mais je me mets à l'évidence, que le gros des coureurs doit à présent être loin devant moi.
Dans une côte, j'aperçois un autre coureur, quelques centaines de mètres devant moi. Je maintiens l'écart avec lui, mais parviens à le rejoindre dans la partie roulante qui suit.
Nous nous relayons bien, j'ai parfois du mal à rester dans sa roue dans les montées, mais j'arrive à revenir dès que la pente s'affaiblit.
Un peu plus tard, nous rejoignons d'autres coureurs, dans une autre bosse, mais je n'arrive pas à suivre le rythme et me retrouve de nouveau seul. Finalement, je retrouve ce petit groupe un peu plus loin, avant de reperdre de nouveau le contact.
Au second ravitaillement, je rempli un bidon, et repars avec l'un de mes compagnons de route précédents. Nous nous relayons bien pendant quelques kms, mais je suis surpris de ne plus le voir tout à coup, dans ma roue. Quelques instants auparavant, nous avons roulé sur une route un peu sale avec de gros graviers, j'ai bien peur qu'il aie été victime d'une crevaison.
Je dois rouler seul de nouveau. Il me reste 30 km à parcourir, et j'estime le temps qu'il me faudra pour tenir sous les 5h23. Ca risque d'être juste, d'autant que j'aborde une longue ligne droite, en faux plat montant, et vent de face. Ma moyenne en prends un coup, et mon moral aussi, mais les choses s'améliorent, dès que je tourne à droite et que je retrouve une route beaucoup plus roulante.
Je retrouve le final que je connais bien à présent, et que j'adore, avec cet enchainement de la côte qui mène à Lèves, suivi de la descente en ville, et de l'arrivée en haut de la côte de la Chacatière.
J'en termine en 5h21 finalement, juste 2 mn en dessous la limite que je m'étais fixée pour le brevet d'argent. J'aurais rouler les 3/4 du temps tout seul, mais je reste satisfait d'avoir réussi à maintenir une allure régulière d'un bout à l'autre. Il faut bien avouer que le niveau des concurrents sur ce grand parcours est quand même assez relevé, et que j'ai encore beaucoup à travailler, si je veux tenir le rythme de la plupart d'entre eux.
Sur mon portable, il y a un message de JF, l'organisation a finalement réussi à lui trouver un casque, et même s'il était trop tard pour partir sur le grand parcours, il a tout de même pu prendre le départ du petit parcours à 10h30. Je suis content qu'il aie pu participer, et je le retrouve après la course, pour échanger sur nos prestations respectives.
Une belle cyclo, à laquelle je prends toujours autant de plaisir à participer. Cette année, les parcours étaient bien différents de ce que j'ai pu connaître par le passé, mais ils étaient tout aussi plaisants et sécurisés par les nombreux signaleurs.