dimanche 10 septembre 2017

Les Ballons Vosgiens 2017

La saison est déjà bien avancée, et les principaux objectifs sont passés, mais l'envie de rouler encore un peu en montagne étant encore là, les Ballons Vosgiens m'offraient une dernière opportunité de me frotter à un beau parcours de moyenne montagne. J'en touche un mot à Jean-François qui est séduit lui aussi et accepte de m'accompagner dans cette aventure. Cette cyclosportive étant organisée tous les 2 ans, c'est l'occasion d'y participer cette année.
 
Le parcours est comme je les aime, très accidenté avec une succession de cols plus ou moins longs et pentus, pour 156 km et 3700 m de dénivelé.


 
Profitant de ma période de congés, j'ai eu l'occasion de travailler mon coup de pédale dans les stations des Alpes, mais les objectifs principaux étant passés, je suis loin de mon niveau optimal. JF est dans la même situation, lui-aussi n'ayant pas eu l'occasion de travailler beaucoup le dénivelé ces derniers temps. Mais qu'importe, il s'agira pour nous, avant tout de se faire plaisir sur une dernière cyclo de fin de saison.
 
Je retrouve JF au camping de Gérardmer le samedi, et nous partons dans l'après midi à la Mauselaine, pour y récupérer nos dossards. Nous y montons en voiture par le côté le plus raide, celui qui avait donné lieu à arrivée d'étape du Tour de France, il y a 3 ans. Cependant, nous apprendrons par la suite que lors de la cyclo, nous effectuerons la montée par l'autre côté, plus long mais moins raide, de bon augure en fin de cyclo, alors que nous serons beaucoup moins frais.
 
Nous nous rendons au départ le dimanche matin, situé au bout du lac, et pas bien loin du camping. Je prends le coupe vent et les manchettes, il fait encore un peu frais. La pluie est annoncée en cours de journée, mais à l'inverse le temps se dégagera très rapidement et nous bénéficierons d'une très belle journée ensoleillée finalement.
 
Le départ est donné, et je suis JF à travers les rues de Gérardmer. J'utilise un nouveau bras pour déporter mon compteur, et je ne l'avais encore jamais testé en parallèle de mon autre bras pour la caméra. Même celle-ci éteinte, il semble que cela gêne la transmission des informations, et je me rends compte , peu après le départ, que je ne connais ni ma fréquence cardiaque, ni ma cadence. J'essaye de réinitialiser mais rien n'y fait. Tant pis, il va falloir que je roule aux sensations, en veillant à ne pas me mettre dans la zone rouge.
 
Nous attaquons le col de la Schlucht, 10 km à la pente régulière. Je suis un petit groupe de coureurs dont l'allure me va bien. Je passe JF qui préfère modérer son allure pour ne pas exploser plus tard. Alors que nous bifurquons sur la route des crêtes, je m'arrête pour l'attendre. Nous repartons, et effectuons cette partie accompagnés de 2 autres coureurs. Cette route est très agréable, avec un enchainement de courtes montées et descentes, et surtout de magnifiques points de vues sur la vallée.
 
Passé le Platzerwazel, une longue descente qui nous mène au pied du Petit Ballon. JF n'étant pas dans le meilleur état de forme dans les montées aujourd'hui, nous convenons d'un commun accord, à ce que je ne l'attende pas en haut des cols.
 
Je pars devant et atteins le sommet après 10 km de montée, fait à mon rythme, et la sensation d'avoir maintenu le cardio au seuil. Je mange 2,3 trucs en passant le ravito, et repars aussitôt dans la descente. Il y a peu de monde, et je peux l'effectuer au rythme souhaité. Je rejoins un autre concurrent, mais je suis gêné et ne trouve pas d'opportunité de le doubler. C'est lors de la sortie d'un virage que j'entends un "psch..." et que je me sens immédiatement rouler sur la jante. Pas de doute, j'ai crevé, et je m'arrête aussitôt sur le côté, sur une bande de terrain qui me permet de m'écarter le plus possible de la route afin de ne pas risquer l'accident pour ceux qui descendront à pleine vitesse à cet endroit. Je commence à démonter ma roue, celle-ci est brûlante, et je pense dans un premier temps que ma crevaison est due à cette surchauffe, alors que je devais trop maintenir les freins sur la jante, derrière ce coureur, mais JF m'indiquera plus tard avoir noté la présence de verre dans ce virage. D'ailleurs, alors que je suis occupé à changer la chambre à air, il arrive à son tour dans la descente, me reconnaît et s'arrête. J'ai tout ce qu'il faut pour réparer, alors inutile de lui faire perdre du temps, j'aurais encore le temps de le rejoindre dans une des montées suivantes. Il passe encore quelques coureurs, et quasiment tous me proposeront leur aide. Geste de solidarité qui fait plaisir à voir, mais qui ne s'avérera pas nécessaire. Je mets un peu plus de temps que prévu à réparer et regonfler, mais je repars finalement.
 
J'en termine avec la descente, en gardant un œil sur ma roue arrière, espérant ne pas avoir loupé une étape lors de la réparation. Il ne reste pas grand monde derrière moi, mais j'arrive à remonter quelques concurrents sur un replat.
 
J'attaque le col de Firstplan, régulier et pas très long. A chaque coureur que j'aperçois au loin, j'espère retrouver JF, mais il est déjà visiblement plus loin.
 
Après la descente du Firstplan, suit une autre montée, mais je ne sais plus où j'en suis du parcours, et j'ai à l'esprit qu'il s'agirait du Markstein, le plus long du parcours. La montée est finalement assez courte, il s'agissait en fait du col de Bannstein, que j'avais totalement oublié.
 
En haut du col, il y a un ravitaillement, et je retrouve JF qui vient d'arriver lui aussi. Il me prévient sur le fait qu'ils n'ont plus d'eau, et ça n'arrange vraiment pas mes affaires, alors que je suis quasiment à sec, et que j'avais délibérément choisi de ne pas remplir mes bidons au 1er ravitaillement. J'arrive finalement à obtenir un reste de thé, mais avec 2 demi-bidons, la longue montée du Markstein qui nous attends, et la chaleur qui commence à se faire bien sentir, il va falloir rouler à l'économie.
 
Nous repartons, accompagnés de quelques coureurs. En traversant un village, j'aperçois une fontaine et en averti immédiatement mes partenaires, mais en s'approchant de plus prêt, on y lit la mention "eau non potable". Tant pis, il va falloir s'en passer.
 
Nous abordons la montée du Markstein. Je n'ai pas les jambes pour aller plus vite que JF en début de montée, mais progressivement je trouve mon allure et je pars devant. Outre sa longueur, cette montée présente de bons pourcentages vers son milieu. A 4 ou 5 km du sommet, alors que j'essaye de relancer en danseuse, je suis pris de crampes dans la jambe droite. Je me rassois et mets tout à gauche en réduisant sensiblement l'allure sur la fin de la montée.
 
Je m'arrête au ravitaillement et JF m'y rejoins lui aussi. Il y a de l'eau cette fois, et je remplis mes bidons quasi vides. L'un des bénévoles qui tient le ravito nous informe de l'accident qui s'est produit peu de temps avant, sur le parcours de 90 km, dans la descente, entre un coureur et un véhicule. La course a due être neutralisée pendant 20 mn pour permettre l'intervention des secours. Souhaitons que ce participant se rétablisse vite.
 
Nous prenons à notre tour cette longue descente du Markstein, avec 3 ou 4 autres coureurs.
 
Après quelques kilomètres assez roulants, nous abordons la montée du col de Bramont, 7 km à la pente très régulière. Je pars devant, et me fait rejoindre par un autre coureur alors qu'il reste 4 ou 5 km de montée. Il a un meilleur coup de pédale que moi, et il pourrait me passer, mais il prends le temps de rester à mes côtés pour discuter. Nous montons, du coup, à une allure régulière, et cette plaisante conversation me fera oublier la montée. Arrivé en haut du col, je le laisse filer pour attendre JF, et nous repartons.
 
Le col suivant est le col des Feignes, je l'ai déjà monté il y a plus de 10 ans, et j'en garde le souvenir d'un col facile. C'est toujours le cas, mais je pensais sa pente plus régulière, alors que le début et en faux plat, et sa fin reprends du 5% de moyenne. Je prends soin de ne pas me mettre dans le rouge, car je sens de nouvelles crampes se profiler.
 
En haut, c'est le dernier ravitaillement, et nous prenons notre temps. En repartant, je me sens un peu nauséeux, il faut dire qu'avec tous ces gels avalés au cours de la journée, l'estomac commence à vouloir dire stop. JF a lui aussi cette sensation. Nous repartons, et cette envie de vomir va s'estomper au fil des kilomètres.




Après un peu de descente, nous enjambons un petit pont et voyons la route se redresser franchement, il s'agit du col de la Grosse Pierre. Au ravito, on nous a briefé sur le fait qu'il y avait un "coup de cul" à passer dans le 1er tiers, et effectivement, je vois mon compteur passer au dessus des 10%. JF est plus à l'aise que moi, alors que je suis un peu en retrait, essayant d'éviter les crampes. Une automobiliste me fait en passant: "ça monte, hein?", et je ne peux qu'acquiescer. Le reste de la montée redevient ensuite plus abordable, alors que nous reprenons la route principale.

Il ne nous reste plus à présent, qu'à rejoindre Gérardmer, et à monter les 3 derniers kilomètres jusqu'à La Mauselaine, heureusement moins pentus par ce côté. Nous montons ensemble. Un signaleur nous annonce qu'une bonne bière nous attends à l'arrivée, ce qui me rebooste, car c'est exactement ce dont j'ai besoin à cet instant. Lorsque nous arrivons au niveau de la ligne d'arrivée, par excès de politesse, ni JF, ni moi, ne veux la franchir en premier, mais j'accepte finalement de passer devant, et gagner ainsi une place anecdotique.

Nous allons prendre notre repas, accompagné d'une bonne bière bien fraiche. L'appétit n'est pas franchement là, et c'est dommage parce que le plateau est plutôt sympa.

Nous n'aurons pas réaliser une grosse perf à vrai dire, mais qu'importe, cette cyclosportive était un bon moyen de prolonger encore un peu la saison, avec un parcours qui en valait la chandelle, des montées et paysages sympas et bien répartis tout au long du parcours, et une organisation de qualité. J'ai notamment apprécié le polo qui était offert à l'inscription, en lieu et place du traditionnel maillot qui reste la plupart du temps au fond d'une armoire.

La vidéo: