mardi 16 avril 2019

La Blé d'Or 2019

La Blé d'Or est devenue, au fil des années, une cyclosportive incontournable, pour moi qui suit Eurélien, et proche du départ. Ce ne sont pourtant pas mes routes d'entrainement habituelles, mais les parcours empruntent de petites routes agréables et tranquilles.

Je retrouve au départ, les amis avec lesquels nous commençons à avoir pas mal de cyclosportives en commun. Jean-François et Jean-Claude m'accompagneront sur le grand parcours, tandis que Bruno s'alignera sur le petit parcours.

Nous sommes début avril,  et les conditions climatiques se sont bien améliorées. Elles s'annoncent même excellentes, puisqu'il n'est pas prévu de pluie dans la région, ni de fort vent.

Après un petit échauffement, et une reconnaissance de la première côte pour Jean-Claude, qui prends part à sa première Blé d'Or, nous allons nous positionner au départ. Nous évoquons avec d'autres coureurs, les conditions dantesques de vent que nous avons connus il y a quelques semaines sur la Jacques Gouin, et nous devrions prendre beaucoup plus de plaisir aujourd'hui, puisqu'on ne devrait pas trop le sentir sur les plaines de la Beauce.

Le départ est donné, et comme à chaque fois, certains prennent tous les risques, pour se placer au mieux dès le départ. Je reste très vigilant, et fait l'effort dans la côte peu étroite, 2 km après le départ, car c'est en général en haut de celle-ci, que se forment les différents groupes d'allure. Alors, que j'arrive presque en haut, je fais un gros effort, pour me caller dans les roues d'un groupe devant moi, et me retrouve en fait dans la roue de Jean-François, sans vraiment l'avoir calculer.

L'allure du groupe continue à bonne intensité, et je suis toujours sous le coup de l'effort fait précédemment. Je m'accroche à l'arrière du groupe, mais perds déjà quelques mètres, que je dois reboucher à chaque fois.

Au bout de 7 km, je me fais irrémédiablement lâché. D'habitude, j'arrive à tenir une bonne demi-heure à cette allure, mais l'état de forme moins prononcé que j'ai pu noté cette année, à cette même période, semble se confirmer.

Ce n'est pas grave, je continue à maintenir une allure soutenue, en espérant que quelqu'un d'autre dans le groupe sautera lui aussi, et qu'il deviendra un allier de circonstance. Je poursuis ainsi, une dizaine de km, seul, et je finis par me faire reprendre par un groupe derrière moi, d'une vingtaine de coureurs.

L'allure me convient bien, et me permets de récupérer à l'arrière du groupe.

Il ne doit plus rester beaucoup de monde derrière. Je me rassure en me disant qu'il doit au moins rester Jean-Claude, puisque je ne l'ai pas revu depuis le départ.

Dans ce groupe, l'esprit n'est pas à la compétition, et on sent l'allure un peu saccadée, alors que nous pourrions gagner en efficacité. Nous devons même réduire notre allure, lorsqu'un des membres du groupe s'arrêtera pour un besoin naturel, et mettra un temps fou à réintégrer le groupe.

Une fois le groupe au complet, je me porte à l'avant, et avec l'aide de 5 ou 6 gars, nous relayons de façon à redynamiser l'allure. Malheureusement, d'autres gars viennent régulièrement se replacer à l'avant du groupe, sans prendre de relai, ce qui a pour effet de casser l'harmonie de la poursuite.

Moins motivé pour relayer, je redescends en fin de groupe. On sent qu'il n'y a pas l'envie de rouler plus vite, et ça papote tranquillement au sein du groupe. Ce manque d'attention se traduit rapidement, par le bruit de 2 roues qui frottent devant moi. Je comprends tout de suite, et m'écarte, alors que les 2 gars se retrouvent au sol. Nous nous arrêtons tous, pour nous assurer qu'il n'y a pas de bobo, mais l'un des gars ne pourra repartir, et devra attendre la voiture balai, sa roue avant étant pliée.
 
Nous repartons, et arrivons au premier ravitaillement. Ayant pris des grands bidons, j'ai nullement l'envie de m'arrêter, alors que c'est ce l'option choisie par l'ensemble du groupe. Je continue, et profite de la côte suivante pour rejoindre 3 compagnons qui ne se sont pas arrêtés eux-aussi.
 
Nous sommes à présent dans le Perche, et le profile devient moins roulant, avec une successions de montées et de descentes. Nous sommes plutôt efficaces tous les 4. Même si nous sommes 2 à nous partager la plupart des relais, et être devant dans les bosses, nous arrivons à nous maintenir groupés, et à maintenir une bonne allure.
 
J'ai quelques craintes, dans les premières bosses, car je sens quelques débuts de crampes, mais tout rentre rapidement dans l'ordre, après m'être réalimenté convenablement.
 
Je reconnais la côte, avec ses passages à 13 ou 14%, celle qui m'avait obligée à abandonner l'année dernière, suite à la rupture de ma chaine.
 
Nous retrouvons la Beauce, toujours tous les 4, et avec l'aide d'un vent favorable, nous continuons à relayer à 3, le terrain s'y prêtant plus facilement à présent.
 
A environ 35 km de l'arrivée, le groupe que nous avions laissé au 1er ravitaillement, nous rejoint enfin. Nous avons fait une belle résistance tous les 4, mais nous reprenons l'allure du groupe. Et de nouveau, l'allure me semble saccadée, en venant même à regretter de ne plus pouvoir rouler tous les 4 comme auparavant.
 
A l'approche du final, l'allure du groupe accélère, j'ai perdu une cinquantaine de mètres au pied de la dernière difficulté, mais arrive à en combler une partie dans la montée.
 
Je m'attends à devoir encore monter la côte de la Chacatière, mais le final a cette fois été modifié, et nous coupons à travers les rues de Lèves, pour passer la ligne d'arrivée dans l'autres sens, à mon grand étonnement.
 
Je mets quasiment le même temps qu'il y a 2 ans, et malgré ma place lointaine dans le classement, j'ai la satisfaction d'avoir réaliser un bon temps compte tenu de mon niveau.
 
Jean-François a une fois de plus assuré, en tenant longuement l'allure de son groupe au départ, et en terminant plus d'une dizaine de mn devant moi. Il est récompensé d'un podium, avec une très belle 3e place dans sa catégorie.
 
Jean-Claude aura réalisé une belle course lui aussi, malheureusement, ravagé par les crampes, et probablement sous la pression de la voiture balai qui le suivait, il décidera d'abandonner à moins de 30 km de l'arrivée. Malgré une moyenne honorable de 27 km/h, sur les 135 premiers kms de courses, et un parcours exigeant, on notera tout de même que le niveau global était plutôt relevé sur ce parcours.
 
Bruno a lui aussi réalisé une très belle moyenne sur le petit parcours, en dépit de son manque d'entrainement cette année.
 
Les conditions finalement bonnes pour ce cru 2019, et l'organisation toujours au top, nous aurons permis de passer, cette année encore, une journée très agréable.
 

dimanche 17 mars 2019

La Jacques Gouin 2019

C'est devenu une tradition pour moi, l'année cyclosportive commence avec la Jacques Gouin, dont le départ se situe à 1h de chez moi.
 
Jean-François et Jean-Claude ont repris sérieusement l'entrainement, eux aussi, en ce début d'année, et une émulation se crée entre nous, à travers nos sorties respectives, pour arriver au top de notre forme au départ de la course. Bruno, qui n'a pas eu l'occasion de beaucoup rouler, fera l'impasse pour cette année.
 
Les 2 dernières éditions avaient été copieusement arrosées, et il nous faudra attendre la veille, pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés cette année. Il est prévue quelques averses, mais c'est principalement le vent tempétueux qui est annoncé qui nous inquiète, avec des rafales prévues jusqu'à 80 km/h. Même si chacun d'entre nous affiche une grande part d'inquiétude, personne ne se défilera, et nous serons bien présents tous les 3 au départ.
 
Le parcours évolue un peu tous les ans, et avec ses 115 kms ponctués de nombreuses côtes, sur des routes la plupart du temps assez tranquilles, il est vraiment sympa.  Le secteur pavé qui avait été finalement annulé l'année dernière, à cause de sa dangerosité sous la pluie, devrait bien être au programme cette année, histoire de corser encore un peu plus le tout dans le final.
 
Je retrouve JF et JC à Mennecy. La route est déjà bien mouillée, et lorsque nous partons nous échauffer, une petite pluie fine fait son apparition. Nous regagnons notre SAS de départ. La bonne humeur est encore présente, mais il y a une bonne part d'angoisse au fond de chacun d'entre nous.
 
Le départ est donné, j'y vais à mon allure sans chercher à me placer, et procède à quelques accélérations dès que l'espace se libère devant moi.
 
Dès que nous quittons la ville, une première grosse rafale de vent me surprend, et je veille à me positionner pour ne pas risquer la chute, que ce soit de mon fait, ou du fait d'un autre coureur. Après seulement 5 km de course, je suis vraiment inquiet, le vent est vraiment très fort, et je ne suis pas sûre de pouvoir assurer un numéro d'équilibriste pendant encore plus de 100 bornes.
 
Le vent fait son effet, et rapidement, de nombreux petits groupes vont se former. Après 11 ou 12 kms, nous abordons le pied de la première montée, qui aura pour effet de disloquer le groupe dans lequel j'étais. En haut, alors que nous retrouvons une portion de plaine, avec un fort vent de côté, je rejoins JF, qui était parti devant moi.
 
Alors que JF assure un relai, je me fais copieusement asperger de boue, en traversant une flaque. Nous continuons ensemble pendant plusieurs km, en nous relayant, avec l'aide d'un autre compagnon.
 
Le rythme est trop élevé pour JF qui éprouve le besoin de récupérer un peu, et d'un commun accord, je continue seul, lorsque j'arrive en haut de la côte suivante.
 
Même si mes jambes répondent encore plutôt bien, ma progression est laborieuse, et je n'ai plus la possibilité de bénéficier de relais à présent. Je ne suis franchement pas rassuré, lorsque j'emprunte une route, avec un peu plus de circulation, et un fort vent venant de la droite qui pourrait me faire faire un écart au moment du passage d'un véhicule.

Après une trentaine de kms seul, je me fais reprendre par JF, accompagné d'un petit groupe qui s'est reconstitué au fil des kms. Il a récupéré, et il se sent beaucoup mieux à présent. A l'inverse, je paye les efforts pendant le temps où j'étais seul, et je peine à rester au contact du groupe. Après m'être fait décroché, je profite d'une nouvelle côte pour recoller au groupe. Mais je décroche à nouveau, et dois finalement poursuivre de nombreux kms seul.

Le vent est à présent de face, et je n'imaginais pas pouvoir me retrouver scotché à 12 ou 13 km/h, sur le petit plateau, dans de telles portions de plat.
 
Nous avons passé la mis course, et je surveille sur mon compteur, le moment où nous allons bifurquer vers l'Est, synonyme de vent porteur, mais celui se fait attendre, avec de longues portions où il est soit de face, soit de côté.
 
Je traverse le village de Bouville, et alors que j'arrive au pied de la côte du même nom, quelques coureurs sont arrêtés sur le bas côté, occupés à réparer une crevaison. L'un deux me signale avoir 4 clous plantés dans ses pneus. Je comprends immédiatement que c'est l'œuvre d'un imbécile, et j'essaye de rester attentif devant ma roue. Arrivé en haut de la côte, je pense être tiré d'affaire, mais sur la partie plane qui suit, je commence à sentir du mou dans ma roue arrière. Crevaison lente, mais crevaison quand même, et je dois m'arrêter moi aussi pour changer la chambre à air. Un autre cycliste arrive à ma hauteur, je lui explique la situation, et je suis surpris qu'il prenne le temps de discuter avec moi pendant que je suis en train de réparer, mais celui-ci ne faisait pas la course, et il en terminait de sa sortie dominicale.
 
Je repars. Je rejoins 2 coureurs qui ont eu eux aussi la même mésaventure, et je les laisse dans la côte de Boutigny.
 
Le vent devient à présent favorable, et je peux à présent retrouver de la vitesse.
 
J'arrive sur le secteur pavé, peu avant Champcueil. L'entrée du secteur étant un peu gras, je m'y engage avec peu de vitesse, et ai ensuite un peu de mal à retrouver de la vélocité. Les pavés sont différents de ceux des environs de Roubaix, mais ils font leur effet, et je suis content de sortir du secteur, après un bon km.
 
Peu de temps après, il reste la côte de Champcueil à franchir, avant de retrouver à nouveau un fort vent de face. J'ai un autre concurrent quelques centaines de mètres devant moi, et de bonne guère, nous nous livrons à un duel à distance, chacun luttant contre le vent. Il se retourne régulièrement pour jauger l'écart qui nous sépare, et il réaccélère dès que je commence à me rapprocher, mais je parviens à le rattraper. Beau joueur, il me félicite, et je poursuis ma route, espérant le tirer un peu avec moi, mais il semble avoir trop donné.
 
Il me reste encore quelques ronds points à passer, et je suis heureux de passer la ligne d'arrivée, malgré mon temps ridicule. Je n'avais jamais connu de telles conditions, et franchement, arriver entier au terme de la course était déjà une petite victoire.
 
Je retrouve JF, arrivé avant moi, ainsi que JC qui arrivera peu de temps après moi, et qui aura lui aussi eu droit à sa punaise dans le pneu.
 
En dépit de ces conditions dantesques, cette Jacques Gouin n'aura pas été le meilleur cru que j'ai connu, mais je suis satisfait de l'avoir terminée pour la 7e fois consécutive.
 
Au niveau de l'organisation, rien à redire au niveau du signalement des carrefours et des bénévoles qui ont bravé les conditions météos. Les repas et packs coureurs étaient tout de même un peu minimalistes, cette année.