lundi 2 juin 2014

La Mont Ventoux Beaumes de Venise 2014

Cette épreuve n'était pas inscrite dans mon programme initialement, et je me suis laissé tenter lorsque Timothée, profitant d'une semaine de vacances dans la région, m'a proposé d'y participer avec lui. L'idée de me frotter une nouvelle fois au mont Ventoux, ne pouvait que me séduire.
 
Le parcours de cette cyclo, alterne tous les 2 ans, et nous avons droit cette année au parcours le plus difficile, avec 170 kms, une montée du Ventoux par Bédoin, et une seconde depuis Sault. Le dénivelé total est proche des 4000m.
 
 
 
Je prends la route et rejoins donc Timothée, le vendredi après-midi, et nous nous rendons à Beaumes de Venise qui est très proche, pour y retirer nos dossards. Au passage, j'en profite, pour passer chez un caviste, et faire quelques dégustations, en prenant soin d'éviter tout abus.
 
Samedi matin, nous partons à Beaumes de Venise en voiture. Il y a peu de parking dans le village, et nous trouvons une place dans une rue où nous pouvons stationner. Une habitante nous fait part de son mécontentement de voir ainsi tant de voitures près de chez elle. Visiblement, nous ne sommes pas les bienvenus.
 
Nous nous rendons sous l'arche de départ, où celui-ci sera donné avec quelques minutes de retard. Le temps est idéal, avec un grand soleil, et une vingtaine de degrés.
 
Nous nous élançons, et déjà le tempo est donné par ceux qui sont devant. Tim me passe dans une des premières lignes droites, et je m'efforce de mon coté de rester au contact. On est qu'en début de course, et il faut que je redescende le cardio, sinon je le paierais dès la première montée du Ventoux.
 
J'ai un groupe en point de mire, mais je préfère me contenter de maintenir mon allure, quelques gars étant dans ma roue. A l'approche d'un village, un gars passe devant, mais il interprète mal la direction d'un signaleur et prends a droite au lieu de filler tout droit. Du coup je le suis, et nous devons faire demi-tour. Je me rends compte alors, que ce n'est plus quelques gars que je trainais derrière moi, mais un peloton assez conséquent.
 
Nous passons Bedoin. Les signaleurs sont là pour nous faciliter la traversée, mais quelques coups de klaxons des automobilistes qui sont obligés d'attendre notre passage, laisse une nouvelle fois à penser que nous ne sommes pas les bienvenus ici aussi.
 




Nous arrivons au début de la montée du Mont Ventoux, jusque-là rien de trop méchant, j'essaye de rouler à bonne allure, sans faire d'effort inutile. Nous passons St Estève, et je sais que c'est là que les choses se corsent, avec 10 bornes proches des 10%. Je roule à mon rythme, sans me mettre dans le rouge, et arrivant à remonter régulièrement d'autres cyclistes (parfois même ne faisant pas partie de la course). Je passe le chalet Reynard, mais ne m'arrête pas au ravitaillement. La fin de la montée est toujours aussi magique, il continue à faire beau, et il y a peu de vent.

 



Arrivé en haut du Mont Chauve, j'enfile le coupe vent, et c'est parti pour une descente à vive allure. Les premiers virages ne permettent pas de battre des records de vitesse, mais je me surprends à frôler les 80 km/h dans quelques lignes droites.
 




Nous traversons Malaucène, et je m'arrête au ravitaillement situé à la sortie. Je ne traine pas et repart en direction du col de Veaux. Je suis dans un petit groupe, sur une petite route tranquille, quand nous apercevons un groupe de coureurs en train de réparer sur le coté. Je me dis que c'est sans doute dû à quelques gravillons, mais au fil des kilomètres, la densité de coureurs en train de changer ses chambres à air, est telle, que ça ne laisse plus de place au doute. Il s'agit bien d'un acte de malveillance, et une zone de plusieurs kilomètres, a été copieusement semée de clous. Quelle honte !...
 
Je continue la traversée de la zone, prudemment, et en percevant toute la détresse de ceux qui ayant les 2 roues crevées sont dans l'impossibilité de repartir. J'ai l'impression que mes pneus sont plutôt résistants, mais je sens comme du mou dans ma roue avant. Je m'arrête, et force est de constater que me voila crevé à mon tour. Je m'arrête à coté d'un groupe de hollandais, qui font un sitting dans l'herbe. Visiblement, pour eux la course est terminée, et ils attendent que quelqu'un vienne les chercher. Je répare et je repart.
 
Pendant encore quelques kilomètres, de nombreux coureurs sur les cotés, et je sais qu'une nouvelle crevaison reste toujours possible.
 
J'arrive au col de Veaux, là où les 2 parcours bifurquent. Ouf, il semble que mes 2 roues devraient tenir le coup à présent. Je prends à droite, et je me retrouve avec quelques cyclistes, mais nous sommes déjà moins nombreux. Finalement, notre petit groupe va monter à une quinzaine d'unités, et je ne cache pas mon plaisir de pouvoir rouler avec eux.
 
Cette partie comporte quelques portions roulantes, mais de nombreux passages en montée régulièrement. La fatigue commence à se faire sentir, et j'ai un peu de mal à rester au contact par moment. Je vais finalement décrocher du coté d'Aurel, alors qu'il reste encore toute la montée jusqu'au Chalet Reynard, depuis Sault. D'ailleurs, je n'ai même pas remarqué que j'avais passé Sault, puisqu'on ne traverse pas le village.
 
Au fil de ces derniers kms, le temps a rapidement changé se faisant plus nuageux, et j'ai même droit à quelque gouttes de pluie. Il y a même un éclair suivi d'un coup de tonnerre assez proche. Je n'ai d'ailleurs plus beaucoup de tonus, et tout ça me laisse imaginer une fin de course des plus difficile.
 
Même si les pourcentages ne dépassent pas les 5 ou 6%, il reste cependant encore de nombreux kms, et je sens bien que je ne suis plus trop dans le coup. Je m'accroche en espérant limiter la casse.
 
J'entends un autre cycliste, arrivant à ma hauteur: "Ca y est, on se retrouve!". Je me retourne, c'est Timothée! Je m'attendais à ce qu'il soit loin devant. Il me raconte alors son passage dans la zone à clous, et de sa malchance, qui lui a coûté la crevaison de la roue avant et de la roue arrière. N'ayant qu'une chambre à air, il a pu être dépanné par un cycliste extérieur à la course. Il m'a d'ailleurs vu passé, alors qu'il terminait sa réparation, mais avec tous ces cyclistes au bord de la route, je ne l'ai malheureusement pas remarqué.
 
Tim a conservé un bon coup de pédale, et je suis incapable de continuer à son allure. Je sais alors que je ne le reverrais plus avant l'arrivée.
 
Les derniers kilomètres avant le chalet Reynard, redeviennent moins pentus, et je peux repasser le grand plateau.
 
Arrivé au chalet, je fais le plein de mes bidons et mange quelques fruits. J'ai du mal à manger autre chose à vrai dire.
 
Je fais la descente que nous avons monté le matin dans l'autre sens, jusqu'à Bedoin. Le Mistral s'est levé et sur la fin, quelques bons coup de vents m'incitent à réduire ma vitesse dans la descente.
 
Même si le plus dure est à présent derrière moi, il reste encore quelques petits cols à passer: le col de la Madeleine, le col de la Chaine et le col de Suzette. Quelques coureurs vont me dépasser, mais je me retrouverais seul pour effectuer ces montées et la fin du parcours, avec parfois un peu de mistral.
 
Je ne me rappelles plus trop de leur longueur et de leur pourcentage, mais je m'accroche à chaque fois. Le col de la Chaine est celui qui présente les plus forts pourcentages, mon compteur affichant 9% par moment. Finalement, ce sont les parties dans lesquelles je semble perdre le moins de temps.
 

Passé Suzette, il ne reste plus qu'une longue descente jusqu'à Beaumes de Venise. Je passe l'arche d'arrivée, en 8h 31, et Tim vient me rejoindre, ayant lui, passé la ligne 25 mn avant moi. Malgré nos différences d'âge et de catégories, nous décrochons tous deux le brevet d'argent.

Je termine finalement 430e, à mon niveau quoi, et je ne regrette pas d'avoir opté pour le grand parcours, car il était vraiment somptueux. Et cette succession de petits cols, en plus des 2 montées du géant de Provence, s'est révélée finalement assez usante.

Dommage que la course aie été faussée par quelques êtres irrespectueux, qui ont jugés bons de semer la zizanie à mi course.

La vidéo:


 

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