Après avoir participé à une des étapes organisées en 2012 (Albertville - La Toussuire), j'ai décidé de remettre ça cette année, avec une belle étape Pyrénéenne, empruntant le col du Tourmalet, et la montée d'Hautacam. Bien que cette étape ne comporte que 2 cols, elle reste d'un niveau convenable, par rapport à ce qui est proposé habituellement, avec près de 4000 m de dénivelé pour 148 kms.
Sébastien et Timothée, seront de la partie eux aussi, et nous nous lancerons tous les 3 dans cette belle aventure.
Coté préparation, j'avais planifié plusieurs cyclos depuis le début de l'année, afin de me motiver et de me mettre en condition: Jacques Gouin, Paris Roubaix Challenge, Blé d'Or, Ventoux Beaumes de Venise, Ardéchoise, et j'arrive dans un bon pic de forme, à quelques semaines de l'Etape.
De plus, je connais bien ces 2 montées que j'ai déjà eu l'occasion d'effectuer par le passé, et je sais qu'une arrivée à Hautacam c'est quelque chose qu'il faudra bien négocier.
L'avant-course
Nous prenons la route le vendredi, Seb et moi, et arrivons à Pau en début d'après-midi. Nous avons le temps de retirer nos dossards et de regarder la fin de l'étape sur l'écran géant.
Nous regagnons ensuite le camping de Morlaàs, où nous établirons notre camp de base.
Samedi matin, direction Lau Balagnas, en bas de la montée de Hautacam, afin d'y déposer notre véhicule, puis retour à Pau avec la navette qui a été mise en place par l'organisation. Nous retrouverons Timothée dans l'après midi, qui nous a rejoint par le train. Après avoir récupéré nos vélos, déposés le matin, au parc gratuit, situé au village, nous rentrons ensuite tous ensemble à Morlaàs. Nous ne pouvons plus reculer à présent, il faut au moins que l'un d'entre nous termine la course, si l'on veut récupérer la voiture.
Malgré l'annonce de quelques averses par la météo, nous serons finalement épargnés, ces 2 jours.
La course
Dimanche matin, voilà le moment tant attendu, celui pour lequel on s'est entrainé toute l'année, et qu'on ne veux manquer pour rien au monde. Même si l'ambiance entre nous est bon enfant, chacun gère sa petite dose de stress et d'adrénaline, lié à la crainte que les choses ne se passent pas comme prévu, ou que la météo s'en mêle.
Nous regagnons Pau en vélo, et nous nous répartissons dans les sas auxquels nous avons été affectés. Ayant déjà effectué une Etape du Tour, j'aurai le privilège de partir 20 mn avant Timothée, et 30 mn avant Seb, pour qui ce sont leur première édition.
Un peu avant 8h, le départ de notre sas est donné, nous nous élançons à travers les rues de Pau, et nous nous retrouvons assez rapidement sur une petite route de campagne. Pour l'instant, le temps est convenable et la température idéale.
Je n'hésite pas à rouler à bonne allure et à dépasser des concurrents lorsque c'est possible, tout en surveillant mon cardio.
Quelques petites côtes avant d'arriver à Nay, puis la première difficulté répertoriée, la côte de Bénéjacq (2,6 km à 6,9 %), que j'avale assez rapidement.
Encore quelques kilomètres de faux plat, et nous abordons ensuite, la côte de Loucrup, seconde difficulté du jour, avec 2 km à 6,9 %. Elle sera elle aussi assez rapidement montée, sans présenter de réelle difficulté.
Comme je l'avais prévu initialement, je m'arrête au ravitaillement de Bagnères de Bigorre, afin de refaire le plein de mes bidons. Le temps s'est à présent bien couvert, et je sens des premiers grains de pluie. Le ciel est très gris au loin et ne présage rien de bon, et je profite de l'arrêt pour enfiler mes manchettes.
La route commence à s'élever progressivement, et la pluie commence à se faire de plus en plus forte, m'obligeant à enfiler la veste de pluie.
Nous arrivons à Sainte Marie de Campan, où l'ascension du Tourmalet commence réellement. La pluie redouble, et on n'entends plus personne dans les rangs, chacun se contentant de monter à son rythme, et espérant une accalmie.
Nous passons le lieudit de Gripp, et je sais que dorénavant, il n'y aura plus de répit jusqu'au sommet. Par moment, la pluie s'arrrête, mais il se remet à pleuvoir tout aussi rapidement.
Nous arrivons aux paravalanches, La Mongie n'est plus très loin, mais il faut commencer à affronter quelques rampes à 10%.
Passé la station, inutile d'essayer d'admirer le paysage, car nous sommes à présent noyés dans le brouillard. De nombreux camping cars, venus pour le passage des pros sont déjà en place, et seuls quelques braves resteront à l'extérieur pour nous encourager.
Après une dernière rampe, j'atteins le sommet du col. J'avais l'intention de m'arrêter, histoire de récupérer quelques barres et gels dans ma poche, sous ma veste de pluie, mais les conditions climatiques m'en dissuadent, et je préfère attaquer la descente dans la foulée. Il ne fait pas plus de 7°C, et nous sommes noyés dans l'humidité.
Je passe le premier virage de la descente où déjà, les secours sont à l'œuvre.
En jetant un coup d'œil à mon compteur, celui-ci n'affiche plus que 2 barres verticales, qui me rappellent étrangement le jeu pong des années 80. Il n'a visiblement pas aimé ces conditions humides, et pour lui la course s'arrêtera là, mais pas pour moi, qui ne suis résolument pas décidé à rendre les armes.
La route est complètement détrempée, et je continue la descente, tout en anticipant au maximum les passages de virages. Dans une ligne droite, ce sont même quelques vaches, qu'il faudra prendre soin d'éviter.
En jetant un coup d'œil à mon compteur, celui-ci n'affiche plus que 2 barres verticales, qui me rappellent étrangement le jeu pong des années 80. Il n'a visiblement pas aimé ces conditions humides, et pour lui la course s'arrêtera là, mais pas pour moi, qui ne suis résolument pas décidé à rendre les armes.
La route est complètement détrempée, et je continue la descente, tout en anticipant au maximum les passages de virages. Dans une ligne droite, ce sont même quelques vaches, qu'il faudra prendre soin d'éviter.
Je continue la descente, j'ai froid aux mains et aux pieds, et mes muscles se tétanisent, à tel point qu'une crampe me vient dans une cuisse. Il faudrait que je mange quelque chose, mais je n'ai pas le courage d'essayer d'extirper quelque chose de ma poche, ni même de m'arrêter. Tant pis, je continue, et je prends soin de mouliner les jambes régulièrement pour faire passer les crampes.
Au niveau de Barège, quelques bonnes lignes droites, qui permettent de redonner un peu d'allure, puis arrivé à Luz Saint Sauveur, je prends cette fois-ci le temps de m'arrêter. Il faut absolument que je mange quelque chose, si je ne veux pas le payer dès le début de la montée d'Hautacam. Je ne me suis pas arrêté longtemps, mais je suis transis de froid et je commence à grelotter sur place. Il faut éviter de se refroidir alors je repars sitôt une bonne barre avalée.
Les kilomètres suivants seront plus descendants que plats, et permettront de tourner à nouveau les jambes, et de relancer la machine, à une bonne allure.
Arrivé au rond point de Pierrefite, nous bifurquons à droite, et une portion plane accompagnée par le soleil qui refait son apparition, est une bénédiction.
J'arrive à Arbouix, situé au pied de Hautacam. Je fais un arrêt rapide au ravitaillement. Suite à l'arrêt de mon compteur, je n'avais plus trop la notion du temps, et je suis agréablement surpris en regardant ma montre, de constater que je suis largement en avance sur mes meilleures prévisions. Si je fais une bonne montée de Hautacam, je devrais réaliser un bon classement.
Je m'élance dans la montée. C'est incroyable, une foule immense est présente et nous encourage de toute part. Certains font retentir les cloches, et, porteur d'un maillot à pois, j'ai droit à des encouragements particuliers. Pendant quelques instants, je me sent dans la peau d'un coureur du Tour de France, qui doit fendre la foule pour aller chercher la victoire.
Le soleil est là, et le moral est d'un seul coup complètement reboosté. Que c'est bon ce bain de foule!
Je m'élance dans la montée. C'est incroyable, une foule immense est présente et nous encourage de toute part. Certains font retentir les cloches, et, porteur d'un maillot à pois, j'ai droit à des encouragements particuliers. Pendant quelques instants, je me sent dans la peau d'un coureur du Tour de France, qui doit fendre la foule pour aller chercher la victoire.
Le soleil est là, et le moral est d'un seul coup complètement reboosté. Que c'est bon ce bain de foule!
La pente s'élève rapidement, et donne lieu à des pourcentages sérieux qui me ramènent rapidement à la réalité. Nous croisons ceux qui ont terminé la course et qui redescendent, et heureusement, nous ne sommes pas dans des groupes trop compact à la montée, et il reste la possibilité de doubler lorsque c'est nécessaire.
Cette montée est vraiment terrible par ses changements de pente, et on retrouve régulièrement de bonnes rampes qu'ils faut passer en force.
Au niveau de St André, il y a 3 kms soutenus à plus de 10%, et je sais que lorsque je les aurais passé, j'aurais fait le plus dur.
Il reste 2 kms, et la pluie fait de nouveau son apparition. Pas question de s'arrêter, il faut en finir au plus vite à présent.
Je passe la ligne, et contrairement à l'arrivée à La Toussuire il y a 2 ans, il manque la sono, le soleil et le public. Hautacam étant un cul de sac, l'arrivée est du coup moins festive, mais qu'importe.
Le temps d'envoyer un SMS à Timothée et Seb pour les prévenir de mon arrivée, je ne m'attarde pas là-haut où il ne fait pas bien chaud, et redescends au village de Lau Balagnas. La course étant terminée, descente tranquille et prudente, sous la pluie, et en prenant soin de ne pas gêner les autres concurrents qui sont dans la montée.
Arrivé au village, on nous remet notre médaille de finisher, et nous pouvons ensuite profiter de la Pasta Party.
Seb et Timothée en terminent eux-aussi et nous nous retrouvons au village. J'aurais conservé mon avantage du départ jusqu'au bout finalement sans jamais les revoir, mais Seb aura réussi à grignoter ma marge de quelques minutes en réalisant un très bon temps de 7h. Timothée, pénalisé par un arrêt prolongé en bas du Tourmalet, causé par un début d'hypothermie, n'aura pas démérité, en repartant courageusement et en ralliant l'arrivée. Beaucoup n'auront pas eu cette chance, et auront dû jeter l'éponge au sommet ou dans la descente du Tourmalet.
Au final, j'aurais réalisé une très bonne performance en me classant 2674e sur près de 10000 concurrents au départ. Il faut croire que je suis plus à l'aise dans les mauvaises conditions, ou peut-être que j'avais tout simplement envie d'en finir au plus vite.
L'organisation a été au top une fois encore, seul petit bémol, cette longue attente de 1h30 pour quitter le parking une fois la course terminée, où aucune solution de contournement n'avait été prévue.
Comme la dernière fois, beaucoup trop d'emballages trainaient sur la route, c'est pourtant si simple de les garder sur soi...
Les Chiffres:
Le col du Tourmalet: 17.1 km à 7.3 %
La montée de Hautacam: 13.6 km à 7.8 %
Mon temps: 7 h 10 mn 33 sec
Ma position à l'arrivée: 2674
Le nombre de finishers: 8453
Le nombre de partants: 9876
Le nombre d'inscrits: 13000
La vidéo:
Cette montée est vraiment terrible par ses changements de pente, et on retrouve régulièrement de bonnes rampes qu'ils faut passer en force.
Au niveau de St André, il y a 3 kms soutenus à plus de 10%, et je sais que lorsque je les aurais passé, j'aurais fait le plus dur.
Il reste 2 kms, et la pluie fait de nouveau son apparition. Pas question de s'arrêter, il faut en finir au plus vite à présent.
Je passe la ligne, et contrairement à l'arrivée à La Toussuire il y a 2 ans, il manque la sono, le soleil et le public. Hautacam étant un cul de sac, l'arrivée est du coup moins festive, mais qu'importe.
Le temps d'envoyer un SMS à Timothée et Seb pour les prévenir de mon arrivée, je ne m'attarde pas là-haut où il ne fait pas bien chaud, et redescends au village de Lau Balagnas. La course étant terminée, descente tranquille et prudente, sous la pluie, et en prenant soin de ne pas gêner les autres concurrents qui sont dans la montée.
Arrivé au village, on nous remet notre médaille de finisher, et nous pouvons ensuite profiter de la Pasta Party.
Seb et Timothée en terminent eux-aussi et nous nous retrouvons au village. J'aurais conservé mon avantage du départ jusqu'au bout finalement sans jamais les revoir, mais Seb aura réussi à grignoter ma marge de quelques minutes en réalisant un très bon temps de 7h. Timothée, pénalisé par un arrêt prolongé en bas du Tourmalet, causé par un début d'hypothermie, n'aura pas démérité, en repartant courageusement et en ralliant l'arrivée. Beaucoup n'auront pas eu cette chance, et auront dû jeter l'éponge au sommet ou dans la descente du Tourmalet.
Au final, j'aurais réalisé une très bonne performance en me classant 2674e sur près de 10000 concurrents au départ. Il faut croire que je suis plus à l'aise dans les mauvaises conditions, ou peut-être que j'avais tout simplement envie d'en finir au plus vite.
L'organisation a été au top une fois encore, seul petit bémol, cette longue attente de 1h30 pour quitter le parking une fois la course terminée, où aucune solution de contournement n'avait été prévue.
Comme la dernière fois, beaucoup trop d'emballages trainaient sur la route, c'est pourtant si simple de les garder sur soi...
Les Chiffres:
Le col du Tourmalet: 17.1 km à 7.3 %
La montée de Hautacam: 13.6 km à 7.8 %
Mon temps: 7 h 10 mn 33 sec
Ma position à l'arrivée: 2674
Le nombre de finishers: 8453
Le nombre de partants: 9876
Le nombre d'inscrits: 13000
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