dimanche 5 juillet 2015

Le Défi des Fondus de l'Ubaye 2015

Adepte de la pratique du vélo sous toutes ses formes, ce défi se présentait à moi comme une nouvelle épreuve qu'il me fallait tenter un jour. A vrai dire, je n'avais pas spécialement prévu d'y participer dès cette année, mais un changement dans mon programme initial, et le décalage de mes vacances m'offre finalement cette opportunité. Je pourrais ainsi participer à l'épreuve le lendemain de mon arrivée, et profiter de la semaine qui suivra pour monter d'autres cols dans cette région de l'Ubaye que je ne connais pas.
 
Le principe de ce défi est simple; au départ de Barcelonnette, effectuer jusqu'à 7 montées, en moins de 24h, et dans cet ordre: Col de Vars, Station Sainte-Anne, Cime de la Bonette, Col de la Cayolle, Col d'Allos, Col Saint-Jean, Col du Pontis. L'accès à la confrérie se fait dès lors qu'on a monté 4 cols (Membre), 5 cols (Maître) ou 7 cols (Grand Maître). Je me fixe pour objectif les 5 cols, avec l'espoir de pouvoir continuer sur les 7 cols.
 
Contrairement à une cyclosportive, le parcours n'est pas en boucle, une fois un col atteint, on le redescend et on passe au suivant, ce qui permet à chacun d'arrêter quand bon lui semble. Il n'y a pas de classement, et chacun est libre de rouler à son allure.
 
Cerise sur le gâteau, nous pédalons pour une bonne cause, et notre engagement est en quasi-totalité reversé à l'association "Vaincre la Mucoviscidose". Même les commerces locaux y vont de leur soutien, en fournissant la majeur partie des ravitaillements.
 
A une semaine de l'événement, ma participation est plutôt compromise, je souffre d'un mal de dos, qui je pense va rapidement s'estomper, et à l'inverse, à 3 jours de l'épreuve, celui-ci me fait un mal de chien, m'interdisant toute possibilité de monter sur un vélo. Heureusement, tout va rentrer dans l'ordre aussi rapidement que le mal était venu, et je redeviendrais opérationnel le jour J.
 
Arrivé à Barcelonnette le vendredi en début d'après-midi, je retire ma plaque de cadre et assiste à la réunion d'information organisée en fin de soirée. Tout nous est clairement expliqué: les contrôles en haut des cols, les ravitaillements, la possibilité de laisser des affaires à différents points du parcours, ... Pour la sécurité de tous, nous devrons pointer à chaque lieu de passage et informer de notre souhait d'arrêter ou inversement de continuer vers d'autres cols.
 
Samedi matin, je fais partie de la première vague à s'élancer à 5h30 de Barcelonnette. Ceux ayant prévu de 1 à 3 montées s'élanceront à 8h. Nous pointons notre carte de route, et nous élançons dans la vallée.
 
Ca roule tranquille jusqu'au pied du col de Vars. Les premiers kms sont assez roulants, et passés les 2 tunnels, la montée démarre véritablement. Les derniers kms sont plus durs, et déjà je croise les premiers qui en ont finis et qui redescendent. J'arrive en haut à mon tour, le temps de pointer ma carte et je redescends.
 
Je reprends la vallée et bifurque vers la station Sainte-Anne. Cette montée est courte mais comporte quelques bonnes portions qu'il faut bien négocier. Les températures commencent à monter, de même que mon cardio qui me semble un peu plus élevé que je ne l'aurais souhaité. J'arrive en haut, me disant que je récupérerais dans la descente.
 
Je regagne la vallée et m'arrête au ravitaillement de Jausier. Il faut à présent attaquer le gros morceau de la journée, la cime de la Bonette et ses 2802 m d'altitude, réputée être le point le plus haut d' Europe pouvant être atteint via une route goudronnée. Il faut faire preuve de patience, les 24 kms de montée pour 1600 m de dénivelé, ne s'avaleront pas d'un coup de pédale. La route est plutôt belle et
large au départ, il fait de plus en plus chaud, mais le léger vent qui souffle fait oublier cette impression. Et pourtant, je suis luisant de sueur, ce qui semble plaire aux mouches qui prennent un malin plaisir à se regrouper autour de moi, et à m'accompagner dans la montée. Ce qui me rassure, c'est que les autres cyclistes que je dépasse emmènent eux aussi leur essaim de mouches satellites. Je tente de les berner par quelques accélérations, mais rien à faire, elles reviennent. La montée se poursuit, et quelques rampes plus difficiles viennent casser le rythme qui était jusque là régulier. De premières crampes apparaissent, et je réalise avoir sous estimé la chaleur et les efforts lâchés dans les premières ascensions. J'absorbe un gel, m'hydrate, mais c'est trop tard, le mal est fait, et je me résigne à faire quelques arrêts dès lors que je me sens dans le dur. Le dernier kilomètre est un mur, et je me fais violence pour aller jusqu'au sommet. Malgré quelques minutes perdues ça et là, je suis encore dans le timing que je m'étais fixé, mais je commence à avoir de gros doute quant à mes capacités à tenir jusqu'au bout.
 
Je redescends à Barcelonnette, et prends le temps de me restaurer convenablement d'une salade de pâtes que les bénévoles de l'association ont pris soin de nous préparer. Je repars avec l'espoir que cette salade sera magique et qu'elle me redonnera mes jambes.
 
J'attaque le col de la Cayolle, même si celui-ci est un peu moins pentu que la Bonette, il est tout de même long de 25 kms et il ne faudra guère plus compter sur l'ombre durant la montée. D'ailleurs, je ne tarderais pas à retrouver mes amies les mouches, venant régulièrement faire un petit bout de chemin avec moi. La première partie du col n'est pas la plus difficile, mais les jambes ne sont pas revenues, et le moral commence lui-aussi à me lâcher. Dommage, car ce col est assurément l'un des plus beaux de la région, j'aurais aimé prendre plus de plaisir à le monter. Vers la fin du col, la pente se fera un peu plus sévère, sans être pourtant excessive, m'obligeant à de nouveaux arrêts. Je me sens tout honteux, d'être là à l'arrêt, alors que les autres me dépassent, certains essayant même de m'encourager. Mes bidons qui avaient été remplis d'eau bien fraiche au dernier ravitaillement, contiennent à présent de l'eau chaude qui me donne mal au ventre. Je repars, mais je sens bien qu'il n'y a plus d'essence, et que le cœur n'y est plus.
 
J'atteins le sommet du col, n'oubliant surtout pas de pointer. Ce col est le 4e, synonyme d'entrée dans la confrérie. Je redescends tranquillement, me disant que les jambes et l'envie reviendront peut-être. Au ravitaillement d'Uvernet, il y a d'un coté, l'accès au col d'Allos, le 5e, et de l'autre le retour à Barcelonnette. Et puis flûte, je rentre, plus l'envie, plus les jambes, et tous ces derniers cols que je n'ai pas monté, je les monterais au cours de la semaine de vacances qu'il me reste dans la région.
 
De retour à Barcelonnette, je rends ma plaque et notifie l'équipe de mon intention d'arrêter là. Une belle balade tout de même de 180 kms pour 4300 m de dénivelé, mais qui me laisse un petit goût de déception. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, mais j'aurais appris de mes erreurs, et aurais déjà rectifié le tir au cours de la chaude semaine qui suivra, concernant certains points qui m'ont fait défaut.
 
En soirée, le repas préparé par les bénévoles est un régal, et tant la soupe à l'oignon que les pâtes me requinqueront à la fois les muscles et le moral. Chapeau à eux, qui assureront le service jusqu'à 5h du matin lorsque les derniers arrivants des 7 cols en finiront.
 
Coté organisation, ce défi fut une vrai réussite, et la trentaine de membres qui y ont contribués, ont œuvrés durant tout un week-end à l'accueil des participants, les pointages, les ravitaillements, la restauration... sans oublier tout le travail amont. Le fruit de tout ce labeur a permis de récolter un peu plus de 17000 € au profit de l'association Vaincre la Mucoviscidose. Franchement, un grand bravo, et un grand merci à toute l'équipe !
 
Que l'on monte un col, ou 7 cols, ce défi reste un défi personnel, que l'on peux réaliser dans une ambiance très conviviale, et quel que soit son niveau.
 
Je me suis arrêté après 4 cols cette année, mais promis je reviendrais, la région est trop belle, et toute l'équipe des Fondus de l'Ubaye trop sympas !

1 commentaire:

  1. Bravo encore une fois mon Dad. Ca c'est du défi ! Passes maintenant de bonnes vacances !!!

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