mardi 16 avril 2019

La Blé d'Or 2019

La Blé d'Or est devenue, au fil des années, une cyclosportive incontournable, pour moi qui suit Eurélien, et proche du départ. Ce ne sont pourtant pas mes routes d'entrainement habituelles, mais les parcours empruntent de petites routes agréables et tranquilles.

Je retrouve au départ, les amis avec lesquels nous commençons à avoir pas mal de cyclosportives en commun. Jean-François et Jean-Claude m'accompagneront sur le grand parcours, tandis que Bruno s'alignera sur le petit parcours.

Nous sommes début avril,  et les conditions climatiques se sont bien améliorées. Elles s'annoncent même excellentes, puisqu'il n'est pas prévu de pluie dans la région, ni de fort vent.

Après un petit échauffement, et une reconnaissance de la première côte pour Jean-Claude, qui prends part à sa première Blé d'Or, nous allons nous positionner au départ. Nous évoquons avec d'autres coureurs, les conditions dantesques de vent que nous avons connus il y a quelques semaines sur la Jacques Gouin, et nous devrions prendre beaucoup plus de plaisir aujourd'hui, puisqu'on ne devrait pas trop le sentir sur les plaines de la Beauce.

Le départ est donné, et comme à chaque fois, certains prennent tous les risques, pour se placer au mieux dès le départ. Je reste très vigilant, et fait l'effort dans la côte peu étroite, 2 km après le départ, car c'est en général en haut de celle-ci, que se forment les différents groupes d'allure. Alors, que j'arrive presque en haut, je fais un gros effort, pour me caller dans les roues d'un groupe devant moi, et me retrouve en fait dans la roue de Jean-François, sans vraiment l'avoir calculer.

L'allure du groupe continue à bonne intensité, et je suis toujours sous le coup de l'effort fait précédemment. Je m'accroche à l'arrière du groupe, mais perds déjà quelques mètres, que je dois reboucher à chaque fois.

Au bout de 7 km, je me fais irrémédiablement lâché. D'habitude, j'arrive à tenir une bonne demi-heure à cette allure, mais l'état de forme moins prononcé que j'ai pu noté cette année, à cette même période, semble se confirmer.

Ce n'est pas grave, je continue à maintenir une allure soutenue, en espérant que quelqu'un d'autre dans le groupe sautera lui aussi, et qu'il deviendra un allier de circonstance. Je poursuis ainsi, une dizaine de km, seul, et je finis par me faire reprendre par un groupe derrière moi, d'une vingtaine de coureurs.

L'allure me convient bien, et me permets de récupérer à l'arrière du groupe.

Il ne doit plus rester beaucoup de monde derrière. Je me rassure en me disant qu'il doit au moins rester Jean-Claude, puisque je ne l'ai pas revu depuis le départ.

Dans ce groupe, l'esprit n'est pas à la compétition, et on sent l'allure un peu saccadée, alors que nous pourrions gagner en efficacité. Nous devons même réduire notre allure, lorsqu'un des membres du groupe s'arrêtera pour un besoin naturel, et mettra un temps fou à réintégrer le groupe.

Une fois le groupe au complet, je me porte à l'avant, et avec l'aide de 5 ou 6 gars, nous relayons de façon à redynamiser l'allure. Malheureusement, d'autres gars viennent régulièrement se replacer à l'avant du groupe, sans prendre de relai, ce qui a pour effet de casser l'harmonie de la poursuite.

Moins motivé pour relayer, je redescends en fin de groupe. On sent qu'il n'y a pas l'envie de rouler plus vite, et ça papote tranquillement au sein du groupe. Ce manque d'attention se traduit rapidement, par le bruit de 2 roues qui frottent devant moi. Je comprends tout de suite, et m'écarte, alors que les 2 gars se retrouvent au sol. Nous nous arrêtons tous, pour nous assurer qu'il n'y a pas de bobo, mais l'un des gars ne pourra repartir, et devra attendre la voiture balai, sa roue avant étant pliée.
 
Nous repartons, et arrivons au premier ravitaillement. Ayant pris des grands bidons, j'ai nullement l'envie de m'arrêter, alors que c'est ce l'option choisie par l'ensemble du groupe. Je continue, et profite de la côte suivante pour rejoindre 3 compagnons qui ne se sont pas arrêtés eux-aussi.
 
Nous sommes à présent dans le Perche, et le profile devient moins roulant, avec une successions de montées et de descentes. Nous sommes plutôt efficaces tous les 4. Même si nous sommes 2 à nous partager la plupart des relais, et être devant dans les bosses, nous arrivons à nous maintenir groupés, et à maintenir une bonne allure.
 
J'ai quelques craintes, dans les premières bosses, car je sens quelques débuts de crampes, mais tout rentre rapidement dans l'ordre, après m'être réalimenté convenablement.
 
Je reconnais la côte, avec ses passages à 13 ou 14%, celle qui m'avait obligée à abandonner l'année dernière, suite à la rupture de ma chaine.
 
Nous retrouvons la Beauce, toujours tous les 4, et avec l'aide d'un vent favorable, nous continuons à relayer à 3, le terrain s'y prêtant plus facilement à présent.
 
A environ 35 km de l'arrivée, le groupe que nous avions laissé au 1er ravitaillement, nous rejoint enfin. Nous avons fait une belle résistance tous les 4, mais nous reprenons l'allure du groupe. Et de nouveau, l'allure me semble saccadée, en venant même à regretter de ne plus pouvoir rouler tous les 4 comme auparavant.
 
A l'approche du final, l'allure du groupe accélère, j'ai perdu une cinquantaine de mètres au pied de la dernière difficulté, mais arrive à en combler une partie dans la montée.
 
Je m'attends à devoir encore monter la côte de la Chacatière, mais le final a cette fois été modifié, et nous coupons à travers les rues de Lèves, pour passer la ligne d'arrivée dans l'autres sens, à mon grand étonnement.
 
Je mets quasiment le même temps qu'il y a 2 ans, et malgré ma place lointaine dans le classement, j'ai la satisfaction d'avoir réaliser un bon temps compte tenu de mon niveau.
 
Jean-François a une fois de plus assuré, en tenant longuement l'allure de son groupe au départ, et en terminant plus d'une dizaine de mn devant moi. Il est récompensé d'un podium, avec une très belle 3e place dans sa catégorie.
 
Jean-Claude aura réalisé une belle course lui aussi, malheureusement, ravagé par les crampes, et probablement sous la pression de la voiture balai qui le suivait, il décidera d'abandonner à moins de 30 km de l'arrivée. Malgré une moyenne honorable de 27 km/h, sur les 135 premiers kms de courses, et un parcours exigeant, on notera tout de même que le niveau global était plutôt relevé sur ce parcours.
 
Bruno a lui aussi réalisé une très belle moyenne sur le petit parcours, en dépit de son manque d'entrainement cette année.
 
Les conditions finalement bonnes pour ce cru 2019, et l'organisation toujours au top, nous aurons permis de passer, cette année encore, une journée très agréable.
 

dimanche 17 mars 2019

La Jacques Gouin 2019

C'est devenu une tradition pour moi, l'année cyclosportive commence avec la Jacques Gouin, dont le départ se situe à 1h de chez moi.
 
Jean-François et Jean-Claude ont repris sérieusement l'entrainement, eux aussi, en ce début d'année, et une émulation se crée entre nous, à travers nos sorties respectives, pour arriver au top de notre forme au départ de la course. Bruno, qui n'a pas eu l'occasion de beaucoup rouler, fera l'impasse pour cette année.
 
Les 2 dernières éditions avaient été copieusement arrosées, et il nous faudra attendre la veille, pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés cette année. Il est prévue quelques averses, mais c'est principalement le vent tempétueux qui est annoncé qui nous inquiète, avec des rafales prévues jusqu'à 80 km/h. Même si chacun d'entre nous affiche une grande part d'inquiétude, personne ne se défilera, et nous serons bien présents tous les 3 au départ.
 
Le parcours évolue un peu tous les ans, et avec ses 115 kms ponctués de nombreuses côtes, sur des routes la plupart du temps assez tranquilles, il est vraiment sympa.  Le secteur pavé qui avait été finalement annulé l'année dernière, à cause de sa dangerosité sous la pluie, devrait bien être au programme cette année, histoire de corser encore un peu plus le tout dans le final.
 
Je retrouve JF et JC à Mennecy. La route est déjà bien mouillée, et lorsque nous partons nous échauffer, une petite pluie fine fait son apparition. Nous regagnons notre SAS de départ. La bonne humeur est encore présente, mais il y a une bonne part d'angoisse au fond de chacun d'entre nous.
 
Le départ est donné, j'y vais à mon allure sans chercher à me placer, et procède à quelques accélérations dès que l'espace se libère devant moi.
 
Dès que nous quittons la ville, une première grosse rafale de vent me surprend, et je veille à me positionner pour ne pas risquer la chute, que ce soit de mon fait, ou du fait d'un autre coureur. Après seulement 5 km de course, je suis vraiment inquiet, le vent est vraiment très fort, et je ne suis pas sûre de pouvoir assurer un numéro d'équilibriste pendant encore plus de 100 bornes.
 
Le vent fait son effet, et rapidement, de nombreux petits groupes vont se former. Après 11 ou 12 kms, nous abordons le pied de la première montée, qui aura pour effet de disloquer le groupe dans lequel j'étais. En haut, alors que nous retrouvons une portion de plaine, avec un fort vent de côté, je rejoins JF, qui était parti devant moi.
 
Alors que JF assure un relai, je me fais copieusement asperger de boue, en traversant une flaque. Nous continuons ensemble pendant plusieurs km, en nous relayant, avec l'aide d'un autre compagnon.
 
Le rythme est trop élevé pour JF qui éprouve le besoin de récupérer un peu, et d'un commun accord, je continue seul, lorsque j'arrive en haut de la côte suivante.
 
Même si mes jambes répondent encore plutôt bien, ma progression est laborieuse, et je n'ai plus la possibilité de bénéficier de relais à présent. Je ne suis franchement pas rassuré, lorsque j'emprunte une route, avec un peu plus de circulation, et un fort vent venant de la droite qui pourrait me faire faire un écart au moment du passage d'un véhicule.

Après une trentaine de kms seul, je me fais reprendre par JF, accompagné d'un petit groupe qui s'est reconstitué au fil des kms. Il a récupéré, et il se sent beaucoup mieux à présent. A l'inverse, je paye les efforts pendant le temps où j'étais seul, et je peine à rester au contact du groupe. Après m'être fait décroché, je profite d'une nouvelle côte pour recoller au groupe. Mais je décroche à nouveau, et dois finalement poursuivre de nombreux kms seul.

Le vent est à présent de face, et je n'imaginais pas pouvoir me retrouver scotché à 12 ou 13 km/h, sur le petit plateau, dans de telles portions de plat.
 
Nous avons passé la mis course, et je surveille sur mon compteur, le moment où nous allons bifurquer vers l'Est, synonyme de vent porteur, mais celui se fait attendre, avec de longues portions où il est soit de face, soit de côté.
 
Je traverse le village de Bouville, et alors que j'arrive au pied de la côte du même nom, quelques coureurs sont arrêtés sur le bas côté, occupés à réparer une crevaison. L'un deux me signale avoir 4 clous plantés dans ses pneus. Je comprends immédiatement que c'est l'œuvre d'un imbécile, et j'essaye de rester attentif devant ma roue. Arrivé en haut de la côte, je pense être tiré d'affaire, mais sur la partie plane qui suit, je commence à sentir du mou dans ma roue arrière. Crevaison lente, mais crevaison quand même, et je dois m'arrêter moi aussi pour changer la chambre à air. Un autre cycliste arrive à ma hauteur, je lui explique la situation, et je suis surpris qu'il prenne le temps de discuter avec moi pendant que je suis en train de réparer, mais celui-ci ne faisait pas la course, et il en terminait de sa sortie dominicale.
 
Je repars. Je rejoins 2 coureurs qui ont eu eux aussi la même mésaventure, et je les laisse dans la côte de Boutigny.
 
Le vent devient à présent favorable, et je peux à présent retrouver de la vitesse.
 
J'arrive sur le secteur pavé, peu avant Champcueil. L'entrée du secteur étant un peu gras, je m'y engage avec peu de vitesse, et ai ensuite un peu de mal à retrouver de la vélocité. Les pavés sont différents de ceux des environs de Roubaix, mais ils font leur effet, et je suis content de sortir du secteur, après un bon km.
 
Peu de temps après, il reste la côte de Champcueil à franchir, avant de retrouver à nouveau un fort vent de face. J'ai un autre concurrent quelques centaines de mètres devant moi, et de bonne guère, nous nous livrons à un duel à distance, chacun luttant contre le vent. Il se retourne régulièrement pour jauger l'écart qui nous sépare, et il réaccélère dès que je commence à me rapprocher, mais je parviens à le rattraper. Beau joueur, il me félicite, et je poursuis ma route, espérant le tirer un peu avec moi, mais il semble avoir trop donné.
 
Il me reste encore quelques ronds points à passer, et je suis heureux de passer la ligne d'arrivée, malgré mon temps ridicule. Je n'avais jamais connu de telles conditions, et franchement, arriver entier au terme de la course était déjà une petite victoire.
 
Je retrouve JF, arrivé avant moi, ainsi que JC qui arrivera peu de temps après moi, et qui aura lui aussi eu droit à sa punaise dans le pneu.
 
En dépit de ces conditions dantesques, cette Jacques Gouin n'aura pas été le meilleur cru que j'ai connu, mais je suis satisfait de l'avoir terminée pour la 7e fois consécutive.
 
Au niveau de l'organisation, rien à redire au niveau du signalement des carrefours et des bénévoles qui ont bravé les conditions météos. Les repas et packs coureurs étaient tout de même un peu minimalistes, cette année.
 
 

lundi 24 septembre 2018

La Cyclo des Pyrénées 2018

C'est la seconde fois que l'association Parcourir & Découvrir propose une traversée des Pyrénées, mais cette fois-ci d'est en ouest. Je n'avais pas pris part à la première, il y a 2 ans, mais avais déjà eu l'occasion d'effectuer une traversée des Alpes, avec eux. J'avais adoré, et lorsque Jean-François, Jean-Claude et Alain se montrent eux aussi intéressés pour la faire, nous n'hésitons pas une seconde pour nous inscrire.
 
Le parcours, en 6 étapes, est concocté par François-Xavier et Patrick. Il est superbe, avec de beaux enchainements, et des étapes plus ou moins difficiles. J'ai déjà monté pas mal de cols dans les Pyrénées, mais il y en a de nombreux que je ne connais pas, ou que je n'ai monté que par un autre versant.
 
Nous sommes début septembre, et j'ai callé mes vacances de manière à ce que la dernière semaine me permette de faire la traversée. J'ai pu rouler un peu dans les Alpes, 15 jours avant, et cela m'a rassuré sur mon état de forme, certes moins bon que les années précédentes, mais suffisant.
 
A notre grand regret, Jean-François ne peux malheureusement se joindre à nous, pour raison de santé, et nous nous organisons finalement, JC, Alain et moi, pour effectuer le trajet en commun, vers St Cyprien, au bord de la Méditerranée.
 
Nous arrivons sous un magnifique soleil, et lorsque tous les participants sont là, Philippe Delachenal, le maître de cérémonie, nous présente tout son staff, composé de Christian pour la logistique, Eric le mécano, Jacques le médecin, Olivier le bagagiste, François-Xavier pour la gestion des parcours, site web, photos, et les 6 kinés: Patrick, Xavier, Laure, Elise, Bertrand et Sarah. J'avais fait connaissance avec la plupart d'entre eux, il y a 2 ans, et je suis très heureux de retrouver cette équipe, ô combien sympathique, et d'un dévouement à toute épreuve, tout au long de la semaine. Le rôle de chacun ne se limite pas à une tâche spécifique, et nous les croiserons tout au long de la journée, tant à s'occuper des ravitaillements, qu'à nous porter assistance, nous encourager, ou même partager un bout de route avec nous sur le vélo.
 
Etape 1: Saint-Cyprien - Axat

139 km - D+ 2900 m , via Col de Palomère (1036 m) et Col de Jau (1506 m)



Bien que cette étape n'aie pas l'air d'être la plus difficile sur le papier, FX nous mets en garde au briefing, au contraire, qu'elle le sera. 2 cols seront à franchir, et bien qu'ils ne soient pas d'une grande difficulté, le parcours sera tout de même usant.
 
Après un bon petit dej, pris à l'UCPA de Saint-Cyprien, nous partons tous ensemble, vêtus des maillots (très réussis), offerts par l'organisation.
 
Nous effectuons les premières dizaines de kms en groupe, sur une partie relativement plate, avant d'aborder les premières pentes qui nous mèneront au col de Palomère. Dans la montée, chacun se mets à rouler à son allure. J'arrive au col de Fourtou, avant de retrouver une partie de transition, que j'effectue en compagnie de Sandrine. Nous roulons efficacement, mais avec peut-être un peu trop d'euphorie, pour ce 1er col de la traversée. Après une courte descente, nous retrouvons la fin de la montée de Palomère. Je laisse filer Sandrine, et arrive en haut quelques minutes plus tard.
 
Je profite du ravitaillement, bien garni, alors que JC arrive lui aussi. Bien restauré, je repars, pensant JC déjà parti.
 
Nous redescendons par une magnifique petite route en corniche. Je rejoins quelques gars, et assure la descente de notre petit groupe, à l'avant.
 
Même si nous sommes encore assez loin du col de Jau, la route commence à monter modérément, sur un revêtement qui ne rends pas. Il commence à faire très chaud, et cette montée qui semble interminable, se fait de plus en plus usante. J'ai probablement trop donné dans le 1er col, et j'en paye les conséquences désormais. Je sens des débuts de crampes dans le mollet droit, puis dans la cuisse droite. Certains doivent d'ailleurs s'arrêter, victime de crampes eux-aussi. Je gère mon effort, mais je dois tout de même finir les 3 derniers kms sur le 32 dents, alors que je ne pensais pas devoir l'utiliser aujourd'hui.
 
Arrivé au col, alors que je crois que le plus dur est fait, je me lance dans la descente, prenant rapidement de la vitesse dans la première ligne droite. En arrivant dans le premier virage, je suis surpris de rattraper aussi rapidement les 2 gars partis un peu avant moi, et horreur, je réalise que la route devient tapissée d'une multitude de petits gravillons. Il en sera ainsi tout le reste de la descente, et il faudra redoubler de vigilance, pour ne pas se gaufrer...
 
J'arrive avec un petit groupe à Axat, où nous sommes hébergés en mobile-home. JC me rejoins un peu plus tard, alors qu'il était finalement parti après moi du ravitaillement.
 
Nous retrouvons aussi Alain, qui a comme nous tous, souffert de cette 1ère journée, et nous nous offrons un bon moment de récupération au massage, installé dans un lieu idyllique, au bord de l'eau.
 
Etape 2: Axat - Ercé

149 km - D+ 3750 m , via Col de Paillères (2001 m), Port de Lers (1517 m) et Col d'Agnes (1570 m)


 
Seconde journée de notre périple, et c'est déjà celle la plus longue en distance et en dénivelé.
 
Les départs sont cette fois échelonnés en trois groupes, en fonction de notre heure d'arrivée la veille. Je pars dans le dernier groupe, avec Maryline, Vincent, et ceux d'un très bon niveau. Pour être honnête, je suis sans conteste le moins bon de ce groupe, et je n'ai nullement l'intention de me tirer la bourre avec eux.
 
Nous remontons les gorges de St Georges, une très jolie route en corniche, par laquelle nous étions arrivés la veille. Je n'ai pas mis le coupe-vent, pensant que la température remonterait rapidement, mais nous sommes principalement à l'ombre, et il fait tout de même un peu frais.
 
La route monte tranquillement, et nous arrivons tous ensembles, au pied du col de Pailhères. Tout le monde s'arrête pour se dévêtir, sauf moi qui suis déjà en état d'aborder la montée. Rapidement, je me fais dépasser par les plus rapides du groupe, ainsi que les autres, au fur et à mesure de la montée.
 
J'aborde les derniers lacets, et me remémore ces photos prises d'hélico, où on les voit s'enchainer comme un serpentin, même si le rendu est assez différent lorsqu'on les aborde à vélo.
 
La pente reste soutenue jusqu'au bout. En arrivant au col, qui reste l'un des rares cols Pyrénéens à plus de 2000 m, je retrouve JC et Alain, et nous faisons la descente ensemble.
 
A Ax Les Termes, nous formons un petit groupe, et nous poursuivons sur une petite route assez irrégulière, mais tranquille, avec de courtes montées et descentes, et des passages en corniche. Nous bénéficions de magnifiques points de vues sur la vallée.
 
Après le ravitaillement, je repars en compagnie de JC et de Philippe. Nous roulons efficacement tous les 3, en nous relayant, toujours sur une route irrégulière.
 
A la sortie de Tarascon, la route commence à s'élever, et Philippe décroche volontairement pour rouler à son allure. JC ne tarde pas à en faire autant quelques kms plus loin.
 
La montée vers le Port de Lers est assez longue, mais plutôt régulière. Alors que je rejoins Stella, vers la fin du col, son prénom sur son dossard, et la chaleur aidant, me donnent tout à coup envie d'une bonne bière bien fraîche.
 
Je ne m'attarde pas au col, et reprends les quelques kms de descente, qui permettent d'enchainer avec le col d'Agnes. Ce qu'il reste de montée ensuite pour atteindre le col, n'est plus qu'une formalité, mais il ne faut pas sous estimer la pente.
 
Une fois là-haut, il ne nous reste plus qu'une longue descente, mais au regard des pourcentages qui s'affichent, cet autre versant ne semble pas simple à gravir dans l'autre sens.
 
Je me fait dépasser par Stella dans la descente, et je prends immédiatement sa roue. Malgré la pente et les virages, ses trajectoires sont parfaites, et c'est un pur plaisir de descendre avec elle.
 
Nous arrivons à Ercé, où nous pouvons à présent profiter de la fin d'après-midi. C'est Sarah qui me masse les jambes ce soir. Sa technique est différente et plutôt "musclée", et même si je me retiens de hurler de douleur, elle sait trouver l'endroit précis où masser, et d'une manière très efficace.

JC, Alain, et moi, partageons cette fois une chambre avec Eric et Noël, tout heureux de passer une nuit sans être gênés par des ronflements :-)
 
Etape 3: Ercé - Luchon

105 km - D+ 2320 m , via Col de la Core (1395 m), Col de Portet d'Aspet (1069 m) et Col de Menté (1349 m)


 
Au réveil, c'est un peu l'agacement, la machine à café est en panne, et nous n'avons pour la plupart d'entre nous, pas eu notre dose de caféine. Mais tant pis, on s'en passera pour cette fois.
 
Je pars cette fois-ci entre le 2e et le 3e groupe, profitant d'un petit groupe, qui part lui aussi.
 
Arrivé au pied du col de La Core, je laisse le groupe et roule à mon allure. La montée est assez longue, mais régulière, et idéale pour entamer la journée.
 
Au sommet, je retrouve JC, nous faisons la descente ensemble, et poursuivons sur un bout de route assez plat jusqu'au pied du col du Portet d'Aspet.
 
Peu de temps après avoir abordé la montée, la pente commence déjà à se raidir par endroit. C'est à ce moment-là, que je me fais dépasser, comme un courant d'air, par un coureur pro de la FDJ. Il va tellement vite que je n'ai pas le temps de l'identifier, mais il monte à une telle cadence, et avec tant d'aisance, que je fais pâle figure à côté de lui. Je le recroise un peu plus loin qui redescend déjà, mais il n'a tout de même pas eu le temps d'aller jusqu'au col, et devait s'entrainer à donner le maximum sur quelques kms seulement.
 
Après avoir passé un petit replat, au milieu, j'arrive au sommet avec l'impression que la montée n'était finalement pas aussi dure qu'elle le paraissait.
 
Je fais la descente avec JC, l'autre versant étant beaucoup plus pentu, et permettant de battre quelques records de vitesse. Attention toutefois, car la stèle à la mémoire de Fabio Casartelli, mort dans cette même descente, est là pour nous le rappeler.
 
Arrivé au niveau du pont de l'Oule, il me semble reconnaître le début de la montée du col de Menté que j'avais monté sur la Lapébie, il y a quelques années, mais mon GPS ne semble pas vouloir m'indiquer de prendre à gauche. Je poursuis quelques mètres avant de comprendre mon erreur, et de continuer dans la descente. Alors que j'ai ralenti, et que JC a lui accéléré devant, j'ai beau lui crier de s'arrêter, mais il ne m'entends pas, et je dois sprinter dans la descente pour revenir à sa hauteur. Nous nous refaisons un bon km de montée en sens inverse, mais sans conséquence heureusement.
 
La montée du col de Menté est assez facile au début, mais elle devient plus soutenue ensuite.
 
En haut, j'attends un peu, dans l'éventualité de repartir avec JC, mais un bon groupe repart, et je me joins à eux, dans le but de les accompagner dans la vallée qui mène à Luchon.
 
En bas de la descente, il reste environ 20 km en faux plat, pour atteindre Luchon, et l'allure qui est donnée par le groupe sur les 5 premiers kms me convient très bien. Mais suite à un relai trop appuyé, l'allure s'emballe, et je me fais décrocher, devant poursuivre seul jusqu'à Luchon.
 
A Luchon, je tombe directement sur le bon hôtel, et arrive finalement en même temps qu'une partie du groupe avec qui j'étais.
 
La restauration est assurée non loin de là, et on nous sert même un excellent Côte de Bourg, en guise de récompense à tous nos efforts.
 
La journée se termine par quelques bières partagées avec Alain et JC.
 
Etape 4: Luchon - Argelès-Gazost

116 km - D+ 3128 m , via Col de Peyresourde (1569 m), Col d'Aspin (1489 m) et Col du Tourmalet (2115 m)



Il a plu durant la nuit, et il fait encore un peu frais le matin lorsque nous partons, mais il est prévu du beau temps malgré tout.

Je pars en compagnie de JC, alors que Alain s'élance derrière nous, avec un petit groupe, où ils ont à présent pris l'habitude de rouler ensemble.

C'est en quelque sorte une étape de légende aujourd'hui, puisqu'il nous faudra enchainer 3 des cols les plus connus du Tour de France: Peyresourde, Aspin et Tourmalet.

Sitôt sorti de Luchon, nous attaquons les premières pentes du col de Peyresourde. J'ai rejoins Eric, ainsi que 2 autres participants, et nous montons ensemble à une allure qui me convient parfaitement. Dans le dernier km, Eric se dégourdit un peu les jambes, en accélérant un peu, et nous le retrouvons au sommet.

Le ciel est bien dégagé à présent, et la vue depuis les derniers lacets était superbe.

Le petit restaurant en haut du col, bien connu des cyclistes, et où on sert des crêpes pour un prix modique, est toujours en activité, et nous prenons beaucoup de plaisir à en déguster une, très gentiment offerte par Patrick, le kiné.

Nous repartons pour une descente rapide, et après avoir traversé Arreau, nous nous attaquons au col d'Aspin. Je ne connaissais pas ce côté, mais il est lui aussi magnifique à monter, sans être trop difficile. Malgré les quelques bières et le Côte de Bourg de la veille, JC et moi avons plutôt l'impression d'être en forme aujourd'hui, et de ne pas subir la pente.

Une fille, qui ne fait pas partie du groupe, nous dépasse. C'est dingue ce qu'elle est affinée, et ce qu'elle dégage comme aisance sur le vélo!

Nous ne nous attardons pas au sommet, et repartons jusqu'au ravitaillement situé à mi descente.

Il ne nous reste qu'un col à monter, le non moins prestigieux Tourmalet, depuis Sainte Marie de Campan. Je commence à bien connaître cette montée, et me rappelle qu'il est au départ assez simple jusqu'à Gripp. Ensuite, la pente se fait soutenue jusqu'aux paravalanches situés juste avant La Mongie, où la pente se redresse nettement avec des passages à 10% et plus.

Je suis dans un bon jour, et ne souffre pas trop de cette montée finalement. En tout cas, moins que sur une fameuse Etape du Tour, où nous l'avions monté sous la pluie, et étions transis de froid.

Au sommet, je retrouve Patrick, qui me propose une bière. Ca tombe bien, j'avais prévu d'attendre JC pour repartir avec lui. Nous buvons une excellente bière locale, alors qu'il fait un peu froid au sommet, et que les nuages ont fait leur apparition.

Patrick repart, en oubliant son sac, mais nous en rendant compte, nous le remettons à l'organisation.

Dans la descente, nous essuyons quelques gouttes de pluie, limite grêle, mais rien de bien méchant au final.

Nous retrouvons Patrick à Luz Saint Sauveur, le rassurons sur son sac, et effectuons le faux-plat descendant ensemble jusqu'à Argelès-Gazost. Patrick a encore de bonnes jambes, et il nous sème à plusieurs reprises.

Nous passons une fin d'après-midi plaisante au bar, ne devant le quitter que le temps du massage, situé juste à côté.

Je suis l'un des rares chanceux à avoir une chambre individuelle, avec un petit balcon. J'en profite pour faire un peu de lessive, et passe une bonne nuit réparatrice.

Etape 5: Argelès-Gazost - Irraty

129 km - D+ 3828 m , via  Col du Soulor (1474 m), Col d'Aubisque (1709 m), Col de Marie Blanque (1035 m) et Col de Bagargui (1327 m)



Au briefing, Patrick (celui qui a tracé cette étape) nous a averti, que cette étape serait un gros chantier, et effectivement, elle comporte des cols assez rugueux.

Au départ d'Argelès-Gazost, juste le temps de se mettre en chauffe, et nous abordons déjà quelques kilomètres de montée, à la sortie de la ville. Avec l'humidité du matin, j'avais revêtit le coupe-vent, mais je dois rapidement l'enlever en haut, parce que cette courte montée m'a déjà mis en nage.

Nous profitons d'un petit groupe sur le replat qui mène au pied du Soulor. J'aime bien cette montée pas très longue, et aux pourcentages soutenus, mais réguliers.

Dans le dernier km, je me fais dépasser par Maryline, partie bien après moi. Je mets un point d'honneur à repasser devant elle, puis à tenir sa roue, mais elle est décidément trop forte, et je décroche dans les 300 derniers mètres.

Je retrouve JC, et nous repartons dans la courte descente qui mène au pied de l'Aubisque. Même si la vue sur le cirque du Lutor, n'est pas trop dégagée, on devine malgré tout de beaux paysages.

La montée de l'Aubisque est assez courte par ce côté, et ce n'est qu'une formalité d'arriver en haut.

La descente est suivie de quelques kilomètres de plat, que nous effectuons en compagnie d'Eric et de Noël.

Marie-Blanque est réputée avoir des pentes sévères, mais par ce côté, elles ne sont finalement jamais trop longues, et la montée se passe finalement plutôt bien. Ceux qui le souhaitaient, avaient la possibilité d'escamoter ce col, mais ils auront été peu nombreux.

Au ravito, les kinés s'inquiètent du stock de "TUC" pour le lendemain. Apparemment, les bons conseils de Sarah, la naturaliste, sur les bienfaits de ce biscuit, auront portés leur fruit.

Nous repartons par le côté le plus pentu de la descente, et je me permets quelques bonnes pointes de vitesse.

En bas, nous avons à présent une bonne quarantaine de kms assez plats, à parcourir, et nous roulons dans une petit groupe de 6, avec JC et Eric. Je ne suis à présent plus aussi frais que les jours précédents, et dès que la route s'élève un peu, j'ai de suite les cuisses qui brûlent. Le tempo qui est donné à l'avant me semble un peu trop rapide, compte tenu du final qui nous attends, et je me décide à lisser mon effort, en perdant quelques mètres dès que la route s'élève, et en revenant sur le plat. J'ai horreur de ce type de route, en tôle ondulée, et sans franche montée, à vrai dire.

Non sans mal pour rester dans le groupe, nous arrivons au pied de la dernière difficulté. Il me faut passer rapidement tout à gauche, tant les pourcentages s'accentuent à présent. J'étais inquiet sur mes capacités à monter, mais il semble que ce type de terrain me convienne mieux, puisque je suis devant mes compagnons à présent.

A Larrau, la montée s'apaise, puis redescend. Je croyais être dans l'ascension du Bagargui, mais celle-ci ne démarre en réalité que plus loin.

La route se redresse de nouveau, et malgré de premiers kms déjà difficiles, les panneaux indicateurs de pente par kilomètre, sur le côté, font peur: 12.5 %, 13 %, 12% ... Je suis en prise en permanence, et malgré le 32 que j'ai jugé sage de monter, quelques dents de plus à l'arrière, ne seraient pas du luxe.

Ce col est pourtant magnifique, mais la dureté de ses pentes, m'en font oublier le reste. Avec la présence de vaches, il reste un peu de bouse par endroit, et la roue arrière, conjuguée à la forte pente, y patine par endroit.

J'arrive au sommet, il ne reste plus qu'une bonne centaine de mètres, mais une averse fait son apparition, alors que nous y avons échappés toute la journée.

Pas le temps de s'attarder au col, et je regagne l'accueil des chalets d'Irraty, 400 m plus loin. Suffisant pour arriver bien trempé.

Les chalets sont répartis tout autour du col de Bagargui, c'est assez atypique, et nous sommes loin de toute agitation.

Etape 6: Irraty - Ciboure

120km - D+ 1600 m , via Col d'Ispéguy (672 m), Puerto de Otxondo (570 m) et Col de Saint-Ignace (169 m)



Nous repartons du chalet, au petit matin. Il fait encore nuit, et le brouillard épais qui est présent, s'ajoute à cette impression de manque de luminosité.

Etant donné les conditions, Philippe hésite encore à nous faire partir sur l'itinéraire normal, ou via un itinéraire bis où il y a moyen de retrouver une route plus belle, et si possible épargnée par le brouillard. Il part en reconnaissance avec FX pour se rendre compte des conditions, un peu plus bas, à la bifurcation des 2 options.

Nous partons peu avant 8h, avec JC. Nos lampes sont en places, mais ma lampe avant est déjà déchargée.

Nous descendons une partie du col de Bagargui, par l'autre versant, et arrivons à la bifurcation où sont situés Philippe et FX. Le brouillard c'est un peu levé, et FX nous donne le feu vert pour continuer sur le parcours initialement prévu. Ce que nous ne savons pas à ce moment-là, c'est que le brouillard va finalement se ré-épaissir, peu après notre passage, et qu'il sera finalement conseillé aux autres d'emprunter l'autre itinéraire.

Les conditions ne sont vraiment pas bonnes, et malgré le coupe vent et les manchettes, il fait froid et humide.

Nous abordons à présent une petite route en corniche, pas très large. En temps normal, la vue est censée être magnifique, mais avec cet épais brouillard, nous ne voyons rien à plus de 4 ou 5 mètres.

Sur la route, s'alternent courtes montées et courtes descentes, mais Pays Basque oblige, dès que ça grimpe, on se prends tout de suite de bons "coups de cul" à plus de 10 %.

JC m'avait promis quelques attaques dans le Bagargui la veille, auxquelles je n'avais finalement pas eu droit, ayant effectué toute la montée devant. Dans une partie montante, j'essaye de le prendre à son propre jeu, et je l'attaque, mais ayant rapidement les cuisses qui brûlent de nouveau, je reprends une allure normale, sitôt après l'avoir dépassé. Mais il n'en faut pas plus pour décider JC de contrattaquer, et je le vois partir dans le brouillard, mètre après mètre, sans plus avoir l'énergie nécessaire pour le rattraper. Chapeau, et je dois bien l'admettre, c'était une très belle attaque, placée au moment opportun, et dans les règles de l'art ;-)

Je reviens sur 2 autres cyclistes, ce sont Hervé et Eric, qui partageaient le chalet avec nous, et je fais un bout de chemin avec eux.

On est toujours dans la purée de pois, la route est toujours aussi peu large, avec des ravins que l'on devine par endroit sur le côté. Nous croisons quelques 4X4, et il faut veiller à rester bien à droite. Il y a aussi de nombreux animaux dans le coin (chevaux, moutons, vaches) et la route est maculée de nombreux excréments par endroit. Malgré tous ces dangers potentiels, je dois en plus faire face à un chien de berger qui entame une course-poursuite derrière moi. J'entends nettement ces aboiements se rapprocher, et je dois me résoudre à piquer un sprint dans le brouillard pour le distancer, sans trop savoir ce qu'il y a devant moi.

J'aborde à présent une longue descente vers Saint Jean Pied de Port. J'ai espoir que le brouillard se dissipe au fur et à mesure de la descente, mais je n'y vois que dalle ! J'essaye d'enlever mes lunettes, à travers desquelles je ne distingue plus rien, mais celles-ci étant adaptées pour corriger une forte myopie, c'est encore pire sans, et je ne me sens pas en sécurité si je dois éviter un obstacle devant moi.

Je fais une descente à vitesse très réduite, beaucoup me dépassant. Je n'arrive même plus à lire les indications de mon GPS, que j'ai pourtant sous les yeux, et je dois m'arrêter dès que j'ai un doute à une intersection, pour vérifier.

Après 40 kms, dans des conditions dantesques, j'arrive à St Jean Pied de Port, où le brouillard semble enfin se dissiper. Je repars avec un petit groupe, et fatalement, je décroche dès que la route s'élève, de nouveau les cuisses en feu. Je fais finalement toute cette partie de transition, seul, jusqu'au pied du col d'Ispéguy.

Celui-ci n'est pas très pentu. Après 1 ou 2 kms de montée, je retrouve mes jambes, et me permets
même de dépasser quelques attardés.

Au sommet, il y a le ravitaillement, et j'y retrouve JC, non sans le féliciter pour son attaque rondement menée, et qui lui a permis de prendre le large.

Nous repartons ensemble, alors que l'autre versant du col est lui situé en Espagne, et que nous traversons quelques ravissants petits villages basques.

Après plusieurs kilomètres assez plats, la route s'élève de nouveau, mais les pancartes ne semble pas mentionner de col, à cet endroit. JC me lâche dès les premiers mètres de montée, et après 2 bons kilomètres de montée, il a plusieurs centaines de mètres d'avance sur moi, mais l'écart se stabilise, et la tendance s'inverse alors que je reviens peu à peu sur lui. Je dépasse JC, surpris de constater une nouvelle fois, que la longueur de la montée joue à mon avantage.

Je retrouve Patrick au sommet, de ce qui est indiqué comme le col d'Otxondo. Il m'avoue ne pas avoir aimé du tout cette montée, et je le comprends, même si la pente était modérée, cette longue portion de route droite dont on ne voit jamais le bout, sur une route large et assez fréquentée, n'avait rien de très emballant.

Alors que JC assure la descente devant moi, je le vois soudainement s'arrêter d'urgence sur le bas côté. La fixation de son support de téléphone sur sa potence est en train de lâcher, et il a eu le bon réflexe. Le problème arrive fort heureusement en fin de notre traversée, et nous pourrons encore compter sur mon GPS, pour nous assurer de rallier l'arrivée sans encombre.

Alors que nous traversons Ainhoa, charmant petit village, aux maisons à colombage, nous retrouvons Patrick, et n'étant pas en retard sur l'horaire, nous prenons le temps de boire une bière en terrasse. Le personnel étant pas mal occupé à servir au restaurant, nous nous attardons finalement plus longtemps que prévu.

Nous repartons, JC, Patrick (le breton), Patrick (le varois) et moi, en nous relayons sur une route à présent plus très élevée, et beaucoup plus urbanisée.

Nous arrivons au pied du col de St Ignace, le dernier de cette traversée. Il n'est pas très haut et pas très long non plus. JC place une de ces dernières attaques, alors que je lâche rapidement l'affaire, me contentant de monter tranquillement. Patrick (le varois) se pique au jeu, et ils terminent tous les deux là-haut au sprint.

Nous repartons, et reformons un groupe avec lequel nous allons à présent rouler sur les derniers kilomètres, jusqu'à Ciboure, en périphérie de St Jean de Luz. Nous prenons une bonne claque, lorsque nous nous retrouvons face à l'océan.

Après l'arrivée de tous les participants, nous nous retrouvons à la mairie, où les élus nous ont gentiment invités à célébrer la fin de cette traversée.

L'après midi se termine, après quelques bonnes bières partagées ensemble, sur le port de St Jean de Luz.

Le samedi, retour à Saint-Cyprien en car, pour une bonne partie d'entre nous. Histoire de finir agréablement ce séjour, JC, Alain, Patrick et moi, passons la soirée à Collioure.

Le lendemain, c'est le retour vers la capitale, et le changement est brutal pour moi, lorsque, dès le lundi matin, je dois regagner mon travail à Paris, et retrouver toute cette agitation.

Cette traversée des Pyrénées m'aura satisfait à tout points de vue. L'organisation a été irréprochable, comme la dernière fois, et ce parcours, que l'ensemble d'entre nous avons trouvé plus difficile que la traversée des Alpes, était vraiment splendide, et parfaitement tracé. Philippe et toute son équipe ont encore une fois assuré, et ils ont apportés cette dose de bonne humeur, qui nous donne envie de vouloir repartir pour un tour à chaque fois. Quant aux participants, j'ai eu plaisir à rouler au côté des uns et des autres, sans se prendre la tête, et toujours dans un très bon esprit.

Ah, j'ai oublié de mentionner la restauration. Et bien, pensant brûler pas mal de calories durant ce périple, je me suis fait plaisir aux nombreux buffets, sans doute un peu trop, et la balance a donnée son verdict à mon retour. Après tout, j'étais en vacances, et il faut dire que nous avons été à chaque fois, plutôt bien reçus. 

mercredi 1 août 2018

L'Etape du Tour 2018 : Annecy - Le Grand Bornand

Après avoir fait l'impasse l'année dernière, l'Etape du Tour qui est annoncé fin octobre, propose un parcours séduisant de 169 km pour 4000 m de dénivelé, il n'en faut pas plus pour me décider à y participer de nouveau. C'est déjà ma 5e Etape du Tour, et c'est toujours magique de participer à un tel événement, tant l'organisation y est top, avec des routes fermées à la circulation, rien que pour nous, et un public massé en nombre au bord des routes pour nous encourager.
 
Le parcours nous fera partir d'Annecy, pour atteindre le Grand Bornand situé 30 km plus loin, mais il faudra pour cela franchir de nombreuses montées redoutables, et aux pourcentages élevés.
 
 
 
Comme tous les ans, les 15000 places disponibles sont rapidement vendues.
 
Côté entrainement, je suis loin de mon meilleur niveau cette année. L'hiver a été difficile, et l'entrainement fortement réduit ces derniers mois suite à des problèmes familiaux. Le seul point positif, c'est que j'ai pu reconnaître la plupart des cols, lors de la Grand Bô, il y a 15 jours. En me basant sur les temps que j'avais mis dans les Glières, le col des Fleuries, de Romme et de la Colombière, j'estime mes temps de passage à différents points du parcours, ainsi que le temps global.
 
J'arrive à Annecy le samedi après-midi, et je rejoins Jean-François dans un camping situé à 6 km de là, que nous avions pris soin de réserver suffisamment tôt. Il est rempli pour l'ensemble de participants à la course. JF qui devait prendre le départ de la course lui aussi, doit se résigner à déclarer forfait pour raison de santé. Etre sur les lieux d'un tel événement, quand on est passionné de vélo, et ne pouvoir participer, est quelque chose de frustrant, mais il l'accepte.
 
Nous nous rendons à Annecy, dans le but de récupérer nos dossards, et de réceptionner Brigitte à la gare. Se garer à Annecy est mission impossible, tous les parkings sont pleins. Nous tournons longuement à la recherche d'une place, avant de nous rabattre dans une petite rue, située assez loin du centre.
 
Alors que nous avions prévu de retirer nos dossards, nous arrivons finalement à la gare, à la minute près, en même temps que le train de Brigitte, lui aussi retardé à cause des grèves et de divers problèmes.
 
Nous profitons de la fin d'après-midi pour nous rendre sur le village, retirer nos dossards, et faire le tour des exposants. Il fait chaud, à l'image du temps annoncé le lendemain pour la course.
 
Dimanche matin, je me lève un peu avant 5h, car je dois être dans mon SAS de départ à Annecy avant 6h30. Je suis dans le SAS 3 cette année, et c'est plutôt une bonne chose, parce qu'il me permettra, en partant tôt, de profiter un peu plus de la fraicheur, mais aussi de passer dans les Glières avant que les bouchons ne commencent à se former en fin de course.
 
Le départ de mon SAS est donné à 6h52, mais il s'écoule encore bien 4 ou 5 mn avant que je ne puisse passer la ligne de départ, tant nous sommes nombreux. El Diablo, le mythique supporter du Tour de France est présent au départ, pour nous encourager.
 
Ca part assez tranquillement dans les rues d'Annecy, et nous nous retrouvons rapidement au bord du lac, sur sa rive ouest. Au bout de quelques km, des paquets de coureurs se forment, et je me retrouve avec quelques uns dont l'allure me convient, et que je me décide de suivre.
 
La route est plutôt plate, et la moyenne assez élevée, en ce début de parcours. Alors que nous avons contourné le lac par le sud, nous commençons par monter une première côte, puis le col de Bluffy, pas très long, mais qui calme déjà l'allure, et opère des différences de vitesse entre les participants.
 
Après avoir traversé quelques villages, nous arrivons à Thônes, où démarre l'ascension du col de la Croix Fry, première difficulté du jour. Ce n'est pas le plus dur, mais c'est le plus long, avec quelques bons pourcentages en milieu de montée.
 
Je double un concurrent, dès le pied du col, il est tout à gauche avec un pignon de 25, voire moins, et semble déjà devoir monter à l'arrache. Je n'ose imaginer dans quel état il sera dans la montée des Glières, parce qu'il me semble avoir été plutôt optimiste dans le choix de ses développements.
 
Nous traversons quelques villages en cours de montée, où les spectateurs sont là en nombre, en nous encourageant bruyamment au son des cloches. C'est quelque chose que j'apprécie à chaque fois, et une ambiance qu'on ne retrouve sur aucune autre cyclosportive.
 
Un jet d'eau a été installé dans la montée, pour rafraichir les coureurs, mais tout le monde le contourne, il est encore tôt, et la chaleur loin d'être suffocante pour l'instant. Mais à l'heure où passeront les derniers, je suppose qu'il aura un effet bénéfique sur eux.
 
J'arrive en haut, et me lance immédiatement dans la descente. Des espaces se sont créés, et je peux descendre sans être gêné.
 
Il reste une portion de plat, avant de bifurquer à gauche, et de reprendre la route d'Entremont. Je ne me pose pas de question et roule à mon allure, parfois en me callant derrière d'autres coureurs, parfois en menant le train.
 
Je suis à présent sur une portion du parcours que je connais bien, puisque situé pas très loin du Grand Bornand, et que j'ai déjà emprunté il y a 15 jours sur la Grand Bô. La partie jusqu'au pont qui marque le début de la montée des Glières est assez roulante, et même si elle est toujours ombragée, il y fait moins froid cette fois-ci.
 
Rapidement, la route s'élève, et les pourcentages de pente indiqués sur mon compteur passent à 2 chiffres. C'est probablement la montée qui est la plus crainte, et on sent bien que personne ne cherche à faire le "kéké" dans celle-ci.
 
Je suis tout à gauche, et même si la route est assez dense en coureurs, on arrive à dépasser, en faisant parfois preuve de patience. Il faut parfois ralentir fortement pour ne pas accrocher ceux qui nous précèdent, mais tout se passera bien, tant pour moi que les autres coureurs devant moi.

J'atteins le sommet, content qu'il n'y aie pas eu d'incident, et déjà débute le fameux sentier empierré de 2 km, digne des chemins empruntés par les forçats des premiers Tours de France.
 
Comme une tradition, je revêts un maillot à pois à chaque Etape du Tour, et lorsque j'arrive à hauteur d'un gendarme qui est descendu de sa moto, j'ai droit à un "allez Warren!" amical, en référence bien sûre à Warren Barguil, dernier détenteur du maillot à pois.
 
J'essaye d'être très vigilant et concentré sur ce sentier. En effet, il y a 15 jours, des passages avaient été rebouchés par des lits de gravier, où les roues s'y enfonçaient, réduisant l'équilibre de façon précaire. Finalement, l'état de ce chemin est bien meilleur à présent. De nombreux véhicules ont dû l'emprunter depuis, et il y a sur toute sa longueur, au moins 2 traces où les roues des voitures ont balayé le gravier. Il me suffit de veiller à ne pas quitter ces traces. J'atteins le sommet, et retrouve la route goudronnée qui fait face au mémorial des Glières.
 
Je m'engage dans la descente, et sans surprise, retrouve une partie montante peu de temps après. La descente reprend pour de bon ensuite, et est très roulante.
 
J'arrive à Fillière, où un ravitaillement complet est présent. Comme prévu, je m'y arrête. Nous ne sommes pas loin de la mi-course, mais il reste encore pas mal de dénivelé à franchir.
 
Je repars, et sitôt se dresse la montée du col des Fleuries. Celle-ci est de difficulté raisonnable, par rapport aux autres. Une moto de gendarmerie me double pendant la montée, et son conducteur me lance à nouveau "Allez Warren!". Je ne l'ai pas reconnu sur le coup, mais je comprends rapidement de qui il s'agit.
 
Comme lors de la Grand Bô, le vent se fait de face, mais ce sera cette fois-ci moins gênant, tant nous sommes nombreux à monter, et nous pouvons nous protéger facilement les uns des autres.
 
La descente se fait rapidement et sûrement, car on peut se dépasser sans avoir à prendre de risque.
 
Il reste à présent une longue partie plate pour atteindre le pied du col de Romme. Je ne la connais qu'en partie, sur la Grand Bô, nous l'avions laissée au profit de la montée du Mont Saxonnex, que nous empruntions en plus.
 
Cette partie est piégeuse, car il est facile de se mettre dans l'allure des autres et de se mettre dans le rouge. J'essaye d'y faire attention, en jugeant de l'allure des groupes qui me dépassent, soit en prenant leurs roues, soit en les laissant filler.
 
Alors que je suis dans un petit groupe, le gars qui est devant fait un effort depuis un bon moment, et je me décide à le relayer. Mais je vais finalement faire de nombreux km sans que personne ne me relaye.
 
Nous arrivons au pied du col de Romme, qui m'impressionne toujours autant par sa pente qui se cabre de façon radicale. Tout ce petit monde qui était tranquillement dans ma roue, n'a plus besoin de moi à présent, et chacun démarre la montée à son rythme.
 
Alors que la montée s'était bien passée il y a 15 jours, je me sens nettement moins à l'aise cette fois-ci. Il faut dire que la chaleur devient de plus en plus harassante, et elle contribue, en plus des premiers km à plus de 10%, à un état de fatigue générale, qui se fait de plus en plus présent. Je ne me laisse pas influencer par ceux qui montent plus vite que moi, et je m'efforce de maintenir une allure acceptable.
 
A 2 km du sommet, la fatigue est très présente. Même si je ne ressens pas de crampe, j'ai une sensation de vertiges, et je me décide à faire un arrêt de 2 ou 3 mn, le temps de récupérer et de les faire passer.
 
Je repars et poursuis jusqu'au col. Je me rappelle de la présence de la fontaine dans le village, et je m'y rends afin d'y remplir mes bidons d'eau fraiche.
 
La descente jusqu'au Reposoir se fait sans trop de circulation. Il y a un ravitaillement en bas, mes bidons sont pleins, mais je préfère assurer le coup et manger un peu, car je sais que c'est en général un moment de la course où je commence à être dégouté des gels, et puis les ravitos de l'Etape du Tour sont en général bien pourvus. J'y trouve effectivement mon bonheur.
 
Je ne m'attarde pas trop, et repars dans la montée de la Colombière. En dehors du final, les premiers kms sont en principe moins difficiles que dans le col de Romme, mais je reste très fatigué, et incapable de réduire le nombre de dents à l'arrière. La sensation de vertige me reprends, et je m'impose un nouvel arrêt dans une des zones d'ombre pour récupérer.
 
Je repars et atteins le final et ses 3 derniers kms à respectivement 9, 10 et 11%. Je dois m'arrêter une nouvelle fois. Il commence à y avoir beaucoup de monde à s'arrêter comme moi, à présent, mais aussi qui commence à monter à pied. Certains se sont même arrêtés pour faire la sieste dans l'herbe sur le côté. Je les envie, car j'ai moi aussi cette lassitude qui me ferait apprécier une bonne sieste, mais je risquerais de m'endormir et de ne me réveiller qu'une heure après. De toute façon, le fin de la montée est proche, et je me fais violence pour aller au bout.
 
Le col est visible depuis de nombreux kms, il me semble inatteignable, mais je fini par y parvenir.
 
Il ne reste plus que 10 km de descente, et l'arrivée est au bout. J'essaye de rester concentré, et prends toujours autant de plaisir sur cette route fraichement refaite.
 
Alors que j'arrive au niveau du Chinaillon, un policier écarquille les yeux à mon passage. Je comprends immédiatement que ce n'est pas pour moi, mais que quelque chose est en train de se passer derrière moi. Aussitôt le policier se met à siffler ardemment pour arrêter l'intéressé. J'entends alors derrière moi, ce que je croyais être le bruit d'une des motos encadrant la course, mais je me fais dépasser avec stupeur par un quad lancé à vive allure dans la descente. Il n'a bien sûre pas le droit d'être là, les routes étant fermées pour l'occasion, à la circulation. J'essaye de ne me pas me laisser perturber par cette scène, et je poursuis la descente.
 
J'arrive au Grand Bornant, et commence à savourer la longue ligne droite qui mène jusqu'à l'arrivée, sous les applaudissements du public, venu en nombre.
 
El Diablo est de nouveau présent sur le côté droit de la ligne, et je me dirige naturellement vers lui pour le saluer. Je passe la ligne en me disant que le calvaire est terminé, et que je vais pouvoir relâcher toute la tension nerveuse et physique de la course...
 
C'est alors que l'impensable se produit. Le quad qui m'avait dépassé dans la descente, surgit de nulle part, face à moi, 2 motos de gendarmerie à ses trousses, dont une qui essaye de le bloquer en arrivant derrière moi. Il ne me reste pas beaucoup de lucidité, mais j'ai la sagesse de ne me pas me mettre en plein milieu de son chemin. Il passe à fond entre les barrières et moi, et tape violemment ma roue avant. Mon vélo a subit quelques dommages qui le rendent impropre à rouler, mais je suis sauf, et je viens d'éviter la catastrophe. Il règne un vent de panique sur l'arrivée. Heureusement, j'apprendrais pas la suite que le quad aura été interpellé quelques secondes plus tard, mettant fin à ses agissements. D'après les articles que j'aurais pu lire par la suite, cet acte n'était manifestement pas d'ordre terroriste, mais il semble être l'œuvre d'un détraqué mental. Quelques cyclistes ayant tout de même été blessés, je souhaite que leurs blessures n'aient pas été trop graves...
 
Ayant initialement prévu de rentrer à Annecy en vélo, celui-ci n'est plus en état de me le permettre. Fort heureusement, JF aura la gentillesse de venir me chercher en voiture finalement.
 
Une fois de plus, l'Etape du Tour a rempli ses promesses quand au tracé, à l'organisation, et la convivialité des participants. Pour ma part, cette mésaventure dans le final, m'aura laissé un goût amère, mais je relativise en me disant que ça aurait pu être bien pire.

La vidéo:


dimanche 1 juillet 2018

La Grand Bô 2018

Profitant d'une semaine de vacances dans les Alpes, j'ai décidé de la mettre à profit d'une façon différente des autres fois, puisque je vais enchainer ma seconde cyclosportive en l'espace d'une semaine. A l'inverse, j'effectue moins de sorties durant la semaine, afin de me préserver.
 
Alors que la Mercantour Bonette constituait mon objectif principal, il y a une semaine, j'étais en manque de forme, et un peu en deça de mes prévisions. Cela dit, les quelques sorties effectuées en montagne cette semaine, m'ont permis de noter une progression, et je me sens à présent dans de meilleures conditions au départ de la Grand Bô.
 
Ce parcours, bien que de seulement 110 km, n'en sera pas moins exigeant, avec tout de même 5 montées, la plupart comportant de longs passages à plus de 10%, et il ne faudra pas trop compter sur les portions de plat. Alors que l'organisation propose habituellement un parcours identique tous les ans, elle innove cette année, en proposant la montée du plateau des Glières en début de parcours, à la place du col de la Croix Fry. L'Etape du Tour ayant lieu au même endroit, quelques semaines plus tard, le profile collera parfaitement, et ce sera une bonne préparation pour bons nombres de coureurs qui y participeront, et dont je fais parti.
 
 
 
J'ai la chance d'être hébergé sur place au Grand Bornand, et de pouvoir me rendre rapidement au départ. Je prends cependant le temps d'aller m'échauffer sur les routes adjacentes.
 
Il est prévu du beau temps toute la journée, et les températures ne devraient pas être trop fortes, c'est l'idéal! Il fait encore un peu frais au départ, mais ça devrait se réchauffer rapidement.
 
Jean-François ne participe finalement pas à la course, mais il vient m'encourager au départ.
 
Le départ est donné, et nous prenons la direction du Petit Bornand. Je me contente de suivre l'allure de ceux qui me précèdent. J'ai enlevé le coupe-vent au départ, de façon à être plus à l'aise dès que la route va s'élever en direction des Glières, mais je le regrette, parce que toute la partie précédent la montée se fait principalement à l'ombre.
 
Nous attaquons la montée des Glières, probablement la principale difficulté du jour, avec près de 5 km à 11% de moyenne. Le 1er km n'est pas encore le plus raide, mais rapidement les pourcentages s'alternent de façon plus ou moins irrégulière, mais avec de forts pourcentage la majeure partie du temps.
 
J'arrive à remonter des coureurs régulièrement, heureusement, il se crée des espaces, et nous ne nous gênons pas entre nous. Il en sera peut-être tout autre à l'Etape du Tour, où nous serons probablement plus nombreux, et d'autant plus que la route n'est quand même pas très large.
 
J'arrive en haut de ce qui semble être le sommet, mais la montée n'est pas finie pour autant. Nous abordons à présent le sentier non goudronné, fait de terre et de gravier. Le début est plat, et permet de prendre ses repères, mais rapidement la pente reprends. S'ajoute à cela des passages faits de gros lits de graviers. Un commerçant du Grand Bornand nous a expliqué, que de nombreux trous occasionnés par les 4 X 4, venaient d'être rebouchés.
 
Autant je m'attendais aux passages faits de terre battue, que je ne m'attendais pas à ces passages remplis de graviers assez grossiers, et pas vraiment tassés. Lors de leur franchissement, il faut parfois se donner le tour, pour passer à l'endroit où il y en a le moins. Arrivé au niveau d'une ferme, je dois d'ailleurs mettre pied à terre, comme d'autres coureurs, tant mes roues s'y enfoncent, et l'équilibre y devient précaire. Les chutes et les crevaisons ont été nombreuses, d'après ce qu'on m'a rapporté après la course.
 
J'atteins le sommet, sans incident, et suis très heureux de retrouver du bitume sous mes roues. Mais que ces 2 kms m'ont parus interminable, tant il fallait être vigilant aux autres, et à sa propre trajectoire. Je sais à quoi m'attendre pour l'Etape du Tour, à présent, et c'est à mon avis un endroit où il faudra être très concentré, quitte à y lâcher quelques minutes pour le passer sans encombre.
 
Nous sommes à présent bien espacés, et j'en profite pour partir à mon allure dans la descente. Rapidement, on retrouve une partie montante, mais la descente reprends un peu plus loin.
 
Un coureur a malheureusement mal négocié celle-ci, et les secours sont déjà à son chevet.
 
Nous retrouvons la civilisation en bas, et sommes déjà sur les pentes du second col, le col des Fleuries. C'est sans conteste le plus facile du parcours, puisqu'il est régulier, autour des 4%. Le vent s'est levé, et l'avoir de face pendant toute la montée, est toutefois une difficulté supplémentaire. Je ne tarde d'ailleurs pas à m'en rendre compte, alors que je me retrouve isolé. Heureusement, 2 autres coureurs me dépassent, et je fais l'effort pour rester dans leurs roues.
 
Je laisse mes compagnons en haut du col, au ravitaillement, et plonge immédiatement dans la descente. Le vent y est toujours de face.
 
Je traverse quelques villages, où il faut parfois repédaler un peu, et j'en profite pour repasser quelques concurrents.
 
Au terme d'une longue partie, alternant descentes et replats, je me fais dépasser par un petit groupe de 5 ou 6 coureurs, et je prends immédiatement leur roue. Mais il ne reste en fait, que quelques centaines de mètres, avant d'attaquer les premières pentes du Mont Saxonnex. Je me fais discrets derrière eux, au début, mais je décide finalement d'accélérer l'allure, et de les dépasser rapidement. La montée est régulière, autour des 9%, et elle me convient bien, d'autant qu'elle n'est pas trop exposée au soleil. Peu avant d'arriver au village qui porte le même nom, la route se fait soudainement moins pentue, et je me permets de repasser la plaque.
 
Contrairement aux autres montées du parcours, celle-ci ne sera pas au programme de l'Etape du Tour, mais je ne boude pas mon plaisir de l'avoir montée, et elle compensera un peu, en terme de dénivelé, la Croix Fry qu'il faudra rajouter en début d'Etape.
 
Une fois traversé le village, je retrouve un belle descente où je peux me faire plaisir, sans être gêné par les autres concurrents.
 
Arrivé en bas, des signaleurs font la circulation au carrefour, car c'est là que se séparent le moyen et le grand parcours, avec au choix, la montée de la Colombière pour le moyen, ou l'enchainement Romme + Colombière pour le grand. Je n'ai aucune hésitation, pour l'instant les jambes répondent bien, et je prends la direction du col de Romme.
 
Après quelques kms en milieu urbain, je bifurque à droite, et j'aperçois de loin la cambrure de la route qui marque le début de la montée du col de Romme. La pente s'y fait rapidement autour des 9%, et me rappelle à quelque chose prêt, ce que je viens de monter dans le Mont Saxonnex. La différence notable, est que j'y suis quasiment tout le temps exposé au soleil. Il fait chaud, et je sue un peu plus, mais ce n'est pas non plus la grosse canicule, et je me dis que ça pourrait être bien pire.
 
Je me fais parfois dépassé par d'autres cyclistes, mais à y regarder de prêt, la plupart n'ont pas de plaque sur leur guidon, et sont simplement des locaux venus s'entrainer, et qui sont probablement plus frais que moi.
 
Je passe le col, les sensations restent bonnes jusque là. 1 km plus bas, un ravitaillement est installé dans un village, au pied de la fontaine, et j'en profite pour refaire le plein.
 
Je repars seul pour une descente rapide, et un peu plus ombragée par ce coté.
 
J'atteins le Reposoir, d'où je retrouve la montée de la Colombière, et pour sa partie la plus difficile. A la sortie du Reposoir, les pourcentages y sont pour l'instant moins forts que dans le col de Romme. Là encore, on est souvent exposé au soleil.
 
Je remonte des coureurs régulièrement, mais j'avoue ne pas savoir si ceux-ci avaient fait la montée depuis Cluses, où s'ils étaient montés eux-aussi par le col de Romme.
 
J'arrive dans les 3 derniers kms de la montée, où les pourcentages sont successivement indiqués à 9, 10 et 11%. Je repasse tout à gauche, mais j'arrive à garder une certaine souplesse de pédalage et une vitesse qui me laissent à penser que je ne suis pas si usé que ça au final.
 
Un gars se callent dans ma roue, et nous finissons la montée ensemble. A 300 m du sommet, un autre gars est arrêté au bord de la route, j'essaye de l'encourager et de la motiver, mais il est visiblement très fatigué, et il devra s'y prendre à plusieurs fois pour finir la montée.
 
Arrivé au col, c'est la délivrance, il ne reste plus qu'une longue descente jusqu'au Grand Bornand. La route a été refaite sur une bonne partie, c'est un billard! Les courbes ne sont pas trop prononcées, et de longues portions de lignes droites, permettent de prendre rapidement de la vitesse. C'est du pur plaisir!
 
Retour à la réalité cependant, puisque les pompiers sont en train de secourir un malheureux qui s'est loupé dans un virage.
 
J'arrive au Grand Bornand sans problème particulier. Dans le virage en bas, j'aperçois bien l'arche du départ, mais un pompier qui est là pour faire la circulation, m'induit en erreur, semblant m'indiquer de continuer. J'ai de gros doutes, et en effet, au rond point, les signaleurs me confirment devoir faire demi tour. Cette bévue m'aura coûtée pas loin de 2 mn, mais elle n'aura pas une grande incidence sur mon classement final.
 
Ce parcours était tout bonnement magnifique, même s'il restait exigeant, et j'ai vraiment hâte d'y poser mes roues de nouveaux pour l'Etape du Tour qui s'y déroulera 15 jours plus tard. Grace au tour, de nombreuses portions ont été regoudronnées, c'est un plus indéniable. Le sentier de 2 kms, à la fin des Glières sera un passage où il faudra éviter de se faire piégé bêtement, en y cassant un dérailleur par exemple, ou en ayant tout autre problème mécanique.
 
Côté organisation, les signaleurs étaient en nombre suffisant, et le parcours très bien fléché. Il fallait être vigilant à celui-ci, les pros ayant aussi un fléchage en place pour le Tour de Savoie Mont Blanc, le lendemain, sur les mêmes routes.
 
 

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