dimanche 1 juillet 2018

La Grand Bô 2018

Profitant d'une semaine de vacances dans les Alpes, j'ai décidé de la mettre à profit d'une façon différente des autres fois, puisque je vais enchainer ma seconde cyclosportive en l'espace d'une semaine. A l'inverse, j'effectue moins de sorties durant la semaine, afin de me préserver.
 
Alors que la Mercantour Bonette constituait mon objectif principal, il y a une semaine, j'étais en manque de forme, et un peu en deça de mes prévisions. Cela dit, les quelques sorties effectuées en montagne cette semaine, m'ont permis de noter une progression, et je me sens à présent dans de meilleures conditions au départ de la Grand Bô.
 
Ce parcours, bien que de seulement 110 km, n'en sera pas moins exigeant, avec tout de même 5 montées, la plupart comportant de longs passages à plus de 10%, et il ne faudra pas trop compter sur les portions de plat. Alors que l'organisation propose habituellement un parcours identique tous les ans, elle innove cette année, en proposant la montée du plateau des Glières en début de parcours, à la place du col de la Croix Fry. L'Etape du Tour ayant lieu au même endroit, quelques semaines plus tard, le profile collera parfaitement, et ce sera une bonne préparation pour bons nombres de coureurs qui y participeront, et dont je fais parti.
 
 
 
J'ai la chance d'être hébergé sur place au Grand Bornand, et de pouvoir me rendre rapidement au départ. Je prends cependant le temps d'aller m'échauffer sur les routes adjacentes.
 
Il est prévu du beau temps toute la journée, et les températures ne devraient pas être trop fortes, c'est l'idéal! Il fait encore un peu frais au départ, mais ça devrait se réchauffer rapidement.
 
Jean-François ne participe finalement pas à la course, mais il vient m'encourager au départ.
 
Le départ est donné, et nous prenons la direction du Petit Bornand. Je me contente de suivre l'allure de ceux qui me précèdent. J'ai enlevé le coupe-vent au départ, de façon à être plus à l'aise dès que la route va s'élever en direction des Glières, mais je le regrette, parce que toute la partie précédent la montée se fait principalement à l'ombre.
 
Nous attaquons la montée des Glières, probablement la principale difficulté du jour, avec près de 5 km à 11% de moyenne. Le 1er km n'est pas encore le plus raide, mais rapidement les pourcentages s'alternent de façon plus ou moins irrégulière, mais avec de forts pourcentage la majeure partie du temps.
 
J'arrive à remonter des coureurs régulièrement, heureusement, il se crée des espaces, et nous ne nous gênons pas entre nous. Il en sera peut-être tout autre à l'Etape du Tour, où nous serons probablement plus nombreux, et d'autant plus que la route n'est quand même pas très large.
 
J'arrive en haut de ce qui semble être le sommet, mais la montée n'est pas finie pour autant. Nous abordons à présent le sentier non goudronné, fait de terre et de gravier. Le début est plat, et permet de prendre ses repères, mais rapidement la pente reprends. S'ajoute à cela des passages faits de gros lits de graviers. Un commerçant du Grand Bornand nous a expliqué, que de nombreux trous occasionnés par les 4 X 4, venaient d'être rebouchés.
 
Autant je m'attendais aux passages faits de terre battue, que je ne m'attendais pas à ces passages remplis de graviers assez grossiers, et pas vraiment tassés. Lors de leur franchissement, il faut parfois se donner le tour, pour passer à l'endroit où il y en a le moins. Arrivé au niveau d'une ferme, je dois d'ailleurs mettre pied à terre, comme d'autres coureurs, tant mes roues s'y enfoncent, et l'équilibre y devient précaire. Les chutes et les crevaisons ont été nombreuses, d'après ce qu'on m'a rapporté après la course.
 
J'atteins le sommet, sans incident, et suis très heureux de retrouver du bitume sous mes roues. Mais que ces 2 kms m'ont parus interminable, tant il fallait être vigilant aux autres, et à sa propre trajectoire. Je sais à quoi m'attendre pour l'Etape du Tour, à présent, et c'est à mon avis un endroit où il faudra être très concentré, quitte à y lâcher quelques minutes pour le passer sans encombre.
 
Nous sommes à présent bien espacés, et j'en profite pour partir à mon allure dans la descente. Rapidement, on retrouve une partie montante, mais la descente reprends un peu plus loin.
 
Un coureur a malheureusement mal négocié celle-ci, et les secours sont déjà à son chevet.
 
Nous retrouvons la civilisation en bas, et sommes déjà sur les pentes du second col, le col des Fleuries. C'est sans conteste le plus facile du parcours, puisqu'il est régulier, autour des 4%. Le vent s'est levé, et l'avoir de face pendant toute la montée, est toutefois une difficulté supplémentaire. Je ne tarde d'ailleurs pas à m'en rendre compte, alors que je me retrouve isolé. Heureusement, 2 autres coureurs me dépassent, et je fais l'effort pour rester dans leurs roues.
 
Je laisse mes compagnons en haut du col, au ravitaillement, et plonge immédiatement dans la descente. Le vent y est toujours de face.
 
Je traverse quelques villages, où il faut parfois repédaler un peu, et j'en profite pour repasser quelques concurrents.
 
Au terme d'une longue partie, alternant descentes et replats, je me fais dépasser par un petit groupe de 5 ou 6 coureurs, et je prends immédiatement leur roue. Mais il ne reste en fait, que quelques centaines de mètres, avant d'attaquer les premières pentes du Mont Saxonnex. Je me fais discrets derrière eux, au début, mais je décide finalement d'accélérer l'allure, et de les dépasser rapidement. La montée est régulière, autour des 9%, et elle me convient bien, d'autant qu'elle n'est pas trop exposée au soleil. Peu avant d'arriver au village qui porte le même nom, la route se fait soudainement moins pentue, et je me permets de repasser la plaque.
 
Contrairement aux autres montées du parcours, celle-ci ne sera pas au programme de l'Etape du Tour, mais je ne boude pas mon plaisir de l'avoir montée, et elle compensera un peu, en terme de dénivelé, la Croix Fry qu'il faudra rajouter en début d'Etape.
 
Une fois traversé le village, je retrouve un belle descente où je peux me faire plaisir, sans être gêné par les autres concurrents.
 
Arrivé en bas, des signaleurs font la circulation au carrefour, car c'est là que se séparent le moyen et le grand parcours, avec au choix, la montée de la Colombière pour le moyen, ou l'enchainement Romme + Colombière pour le grand. Je n'ai aucune hésitation, pour l'instant les jambes répondent bien, et je prends la direction du col de Romme.
 
Après quelques kms en milieu urbain, je bifurque à droite, et j'aperçois de loin la cambrure de la route qui marque le début de la montée du col de Romme. La pente s'y fait rapidement autour des 9%, et me rappelle à quelque chose prêt, ce que je viens de monter dans le Mont Saxonnex. La différence notable, est que j'y suis quasiment tout le temps exposé au soleil. Il fait chaud, et je sue un peu plus, mais ce n'est pas non plus la grosse canicule, et je me dis que ça pourrait être bien pire.
 
Je me fais parfois dépassé par d'autres cyclistes, mais à y regarder de prêt, la plupart n'ont pas de plaque sur leur guidon, et sont simplement des locaux venus s'entrainer, et qui sont probablement plus frais que moi.
 
Je passe le col, les sensations restent bonnes jusque là. 1 km plus bas, un ravitaillement est installé dans un village, au pied de la fontaine, et j'en profite pour refaire le plein.
 
Je repars seul pour une descente rapide, et un peu plus ombragée par ce coté.
 
J'atteins le Reposoir, d'où je retrouve la montée de la Colombière, et pour sa partie la plus difficile. A la sortie du Reposoir, les pourcentages y sont pour l'instant moins forts que dans le col de Romme. Là encore, on est souvent exposé au soleil.
 
Je remonte des coureurs régulièrement, mais j'avoue ne pas savoir si ceux-ci avaient fait la montée depuis Cluses, où s'ils étaient montés eux-aussi par le col de Romme.
 
J'arrive dans les 3 derniers kms de la montée, où les pourcentages sont successivement indiqués à 9, 10 et 11%. Je repasse tout à gauche, mais j'arrive à garder une certaine souplesse de pédalage et une vitesse qui me laissent à penser que je ne suis pas si usé que ça au final.
 
Un gars se callent dans ma roue, et nous finissons la montée ensemble. A 300 m du sommet, un autre gars est arrêté au bord de la route, j'essaye de l'encourager et de la motiver, mais il est visiblement très fatigué, et il devra s'y prendre à plusieurs fois pour finir la montée.
 
Arrivé au col, c'est la délivrance, il ne reste plus qu'une longue descente jusqu'au Grand Bornand. La route a été refaite sur une bonne partie, c'est un billard! Les courbes ne sont pas trop prononcées, et de longues portions de lignes droites, permettent de prendre rapidement de la vitesse. C'est du pur plaisir!
 
Retour à la réalité cependant, puisque les pompiers sont en train de secourir un malheureux qui s'est loupé dans un virage.
 
J'arrive au Grand Bornand sans problème particulier. Dans le virage en bas, j'aperçois bien l'arche du départ, mais un pompier qui est là pour faire la circulation, m'induit en erreur, semblant m'indiquer de continuer. J'ai de gros doutes, et en effet, au rond point, les signaleurs me confirment devoir faire demi tour. Cette bévue m'aura coûtée pas loin de 2 mn, mais elle n'aura pas une grande incidence sur mon classement final.
 
Ce parcours était tout bonnement magnifique, même s'il restait exigeant, et j'ai vraiment hâte d'y poser mes roues de nouveaux pour l'Etape du Tour qui s'y déroulera 15 jours plus tard. Grace au tour, de nombreuses portions ont été regoudronnées, c'est un plus indéniable. Le sentier de 2 kms, à la fin des Glières sera un passage où il faudra éviter de se faire piégé bêtement, en y cassant un dérailleur par exemple, ou en ayant tout autre problème mécanique.
 
Côté organisation, les signaleurs étaient en nombre suffisant, et le parcours très bien fléché. Il fallait être vigilant à celui-ci, les pros ayant aussi un fléchage en place pour le Tour de Savoie Mont Blanc, le lendemain, sur les mêmes routes.
 
 

La vidéo:


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