lundi 30 septembre 2013

La Gentleman du Coeur 2013

La Gentleman du Coeur se courait ce samedi à l'hippodrome de Longchamp, à Paris, et Timothée qui y avait participé l'année dernière (et était également présent avec moi sur la Marmotte cette année), m'a proposé de me joindre à lui. Cette épreuve est organisée par le Mécénat Chirurgie Cardiaque, et notre participation est reversée sous forme de don à l'association, une excellente initiative.
 
Pour les non initiés, une gentleman, c'est un contre la montre qui se déroule par équipe de deux. Certaines comportent même parfois un système de bonus/handicap en fonction de l'âge, mais ce n'est pas le cas de celle-ci.
 
Je suis habituellement plutôt adepte des longues distances, avec du dénivelé, et même si je n'ai pas spécialement l'âme d'un rouleur, j'avoue que le défit me tentait bien. Là, il nous faudra effectuer les 18 kms du parcours à fond, tout à l'opposé d'une épreuve de montagne, où il nous faut gérer nos efforts sur plus de 8 heures de course.
 
Le circuit de Longchamp est bien connu des parisiens, puisque c'est le lieu où ils se retrouvent habituellement le week-end, pour rouler soit à leur propre allure, soit pour se tirer la bourre. Le circuit fait un peu plus de 3.5 kms, et est relativement plat, avec une légère montée, suivi d'une légère descente.
 
Je n'avais jamais roulé sur ce circuit jusqu'à présent, aussi, afin de trouver nos marques avec Timothée, nous nous y sommes rendus le Week-End précédent, afin de faire quelques essais. Les tests s'étaient avérés concluant, et sans vraiment nous concerter, nous nous sommes répartis les relais, chacun y trouvant les zones dans lesquelles il était à l'aise pour les relances. Notre duo semblait plutôt homogène, et les relais assez réguliers.
 
Je pense que c'est un des points essentiels de ce type d'épreuve; le duo doit être composé de coureurs ayant un niveau identique, si l'on veut être efficace, sinon le coureur ayant le meilleur niveau doit être en mesure d'effectuer le maximum de relais, sans pour autant décrocher son partenaire.
 
Nous nous retrouvons donc sur place, samedi en début d'après midi. La météo était assez incertaine, avec des risques de pluie, et finalement, le ciel va se dégager progressivement, laissant place à un peu de soleil.
 
Nous avons juste le temps de faire 2 tours de circuit pour nous échauffer. Nous nous mettons bien entendu en retrait, afin de ne pas gêner les concurrents qui se sont déjà élancés sur le circuit, et qui effectuent leur chrono.
 
Nous allons nous placer au départ, dans l'ordre des numéros de dossard. L'équipe avec le numéro précédent le notre, n'est pas là, et nous nous retrouvons projetés plus vite que prévu vers la rampe. On nous installe la plaque avec notre numéro, ainsi que la puce électronique. J'ai juste le temps de déclencher ma caméra, et de m'installer sur la rampe de lancement. Celle-ci est fournie par ASO, il s'agit de celle qui est utilisée lors des contre la montre du Tour de France, même si elle n'est pas aussi joliment décorée que sur cette dernière.


 
Je clipse mes 2 pédales, pendant que quelqu'un sur la rampe retient mon vélo. Le décompte électronique se fait entendre, et au dernier bip, le vélo est alors lâché. Je descend devant, et sitôt la rampe passée, je lance l'allure. Après quelques mètres, je me retourne et aperçoit Timothée, distancé de quelques mètres. Dans la précipitation, il n'a pas eu le temps de clipser ses pédales, mais tout rentre dans l'ordre et il recolle rapidement.
 
Nous allons ensuite rouler tel que nous l'avions répété à l'entrainement, en restant bien concentrés et homogènes dans notre duo, chacun effectuant les relances et relais aux endroits que nous avions déjà travaillés. Nous allons doubler régulièrement d'autres duos, et, c'est le jeu, nous faire doubler également par d'autres bons rouleurs.


 
Les équipes ont été réparties au départ, en fonction du niveau des binômes, aussi nous n'avons pas trop à en découdre avec de fortes équipes pour l'instant.
 
A 2 tours de l'arrivée, j'ai un doute, je ne vois pas la puce électronique sur mon vélo, et j'ai peur qu'on aie oublié de me l'installer, mais je me rendrais compte plus tard, que seul l'un des deux concurrents en est équipé.
 
Arrivé dans le 5ème tour, il ne faut pas se louper à l'arrivée, car il nous faut penser à bifurquer à droite, où le dernier passage mettra fin au chrono. Par sécurité, Timothée me le rappelle, et je lui confirme.
 
Notre chrono sera de 28:15, à 38.21 km/h de moyenne et des tours réalisés entre 5:30 et 5:44. Nous aurons été assez constants, même si avec la fatigue, les performances se sont dégradées au fil des tours.


 
Un affichage des résultats intermédiaires, nous place 22ème sur 79, mais c'est sans compter tous les cadors, qui eux s'élanceront au delà de cette position. Là, on commencera à voir beaucoup plus de casques profilés, et vélos de contre la montre équipés de roues lenticulaires s'élancer.
 
Nous serons finalement classés 62ème sur 132. Plutôt satisfait, étant donné notre niveau.

Les 1ers remportent la gentleman en 21:12 (50.93 km/h)
 
Plusieurs personnalités étaient présentes et y participaient elles-aussi. Voici leur temps (à pondérer suivant le niveau de leur coéquipier):

 2 . Romain Zingle (coureur cycliste Cofidis) en 22:25 (48.15 km/h)

14. John Gadret (coureur cycliste AG2R) en 24:43 (43.67 km/h)

30. Laurent Brochard (ex coureur cycliste) et Roger Legeay (ex coureur cycliste et directeur sportif) en 25:44 (41.95 km/h)

60. Magali Le Floc'h (coureuse cycliste) en 28:09 (38.36 km/h)

110. Anthony Delon (comédien) et David Brécourt (comédien) en 32:32 (33.18 km/h)

111. Magali Le Floc'h (coureuse cycliste) et Satya Oblette (mannequin) en 32:39 (33.06 km/h)

118. Christian Morin (présentateur TV et radio) en 35:08 (30.73) 

 
L'après-midi s'est terminée par la remise des prix, ainsi que d'une tombola, plutôt bien dotée.

(Laurent Brochard, Roger Legeay et Satya Oblette)
 
Une très belle épreuve, organisée par des bénévoles, et dans le but d'aider l'association. L'occasion pour tout cycliste, quelque soit le niveau, de passer une très agréable journée.
 
 La Vidéo:
 
 
 

jeudi 18 juillet 2013

La Marmotte 2013

Une Epreuve mythique

La Marmotte, c'est un des événements majeurs auxquels tout cycliste rêve de se frotter un jour. Cette cyclosportive est constituée d'un parcours à faire pâlir les plus belles étapes du Tour de France. Il faut tour à tour franchir les cols du Glandon, du Télégraphe, du Galibier, et effectuer la montée finale vers l'Alpe d'Huez, soit 174 kms pour 5000 m de dénivelé. Ces cols sont habituellement classés Hors Catégorie pour 3 d'entre eux et en 1ère Catégorie pour le Télégraphe. Le challenge est beau, les décors somptueux, les montées mythiques. Bref c'est pour cet ensemble de raisons que cette cyclosportive est mondialement connue, et que les 7500 places disponibles sont prises d'assaut dès l'ouverture des inscriptions.


 
Après m'être testé sur l'Etape du Tour l'année dernière, certes un peu moins difficile, mais avec un dénivelé assez similaire, l'objectif majeur pour cette année sera cette cyclosportive, le Saint Graal, pour le modeste cycliste que je suis !
 
J'attendrais tout de même l'annonce de l'Etape du Tour, en octobre, pour me décider, mais l'Etape s'annonçant finalement moins relevée que celle(s) de l'année dernière, je n'ai plus d'hésitation, et je suis fermement décidé à participer à la Marmotte. J'en discute avec Timothée, un collègue de travail, qui lui aussi est déçu par la prochaine Etape du Tour, et lorsque je lui fais découvrir le parcours de la Marmotte, il est immédiatement conquis, et il décide de se joindre à moi dans cette aventure.
 
Le 1er décembre est une date à ne pas manquer, car elle marque le début des inscriptions. Dès minuit, les serveurs sont saturés et je devrais me relever à 2h du matin pour effectuer mon inscription. Les 7500 places disponibles auront été prises en l'espace d'un Week End. Il ne me restera plus ensuite qu'à fournir le certificat médical dans le courant de l'année prochaine.
 
Quelques jours plus tard, je ne tarde pas à effectuer mes réservations, afin de trouver un lieu pour notre séjour. Le lieu de départ étant le même tous les ans, les hôtels les plus proches et les plus abordables ont bien sûre été réservés depuis longtemps. J'opte donc pour un camping situé à Rochetaillé. Nous aurons 7 kms à parcourir pour nous rendre au départ, mais je connais bien cette route, et je sais qu'il n'y aura que du plat, donc pas de quoi entamer nos forces avant le départ.
 
Préparation

Les mois qui vont suivre, seront dédiés à un entrainement en vue de la participation à la Marmotte. Jusqu'à fin décembre, il s'agira d'effectuer du foncier, puis à partir de janvier, d'intégrer du travail de force et de vélocité sur Home Trainer, et ensuite ajouter quelques simulations de montées de col, toujours sur Home Trainer. Ma saison est également entrecoupée d'objectifs intermédiaires, afin de rester motivé et de me mettre en situation. Je prendrais part à quelques cyclosportives (Jacques Gouin, Blé d'Or, Vélostar), ainsi qu'au Tour de la Sarthe (une épreuve cyclotouriste sur 3 jours). A 3 semaines de l'événement, je partirais une semaine près de Chambéry, afin d'effectuer quelques bonnes montées (14000 m de dénivelé au total).
 
J'arrive au terme de ma préparation. Je suis plutôt satisfait, j'aurais suivi mon programme d'entrainement à la lettre, et les sensations sont plutôt bonnes à une semaine de la course. Par rapport à l'année dernière, mon état de forme est même probablement meilleur. J'affiche un total de 4500 kms depuis le début de l'année.

J'ai la chance d'avoir déjà effectué toutes ces montées par le passé. Ce sera ma 4ème montée du Glandon (la 2nde par ce versant), 3ème du Télégraphe, 3ème du Galibier (2nde par ce versant) et seconde de l'Alpe d'Huez.
 
Je suis plutôt confiant, la météo s'annonçant en plus très bonne. Tout semble se passer trop bien, il n'y a pas eu le moindre grain de sable jusque là.
 
Le grain de sable

Nous sommes à la veille de l'épreuve, et je pars assez tôt le matin en voiture, et prends Timothée au passage, à une gare de RER. La route se passe bien, et à cette veille de grands départs, l'autoroute n'est pas trop chargée. Nous ne sommes plus qu'à 30 kms de Grenoble et devrions arriver à Rochetaillé en début d'après-midi, ce qui nous laissera largement de temps pour nous rendre à l'Alpe d'Huez pour retirer nos dossards.
 
C'est à ce moment précis, que le voyant de température s'affichera et que la voiture se mettra immédiatement en mode dégradé, nous obligeant à nous arrêter. Nous sommes remorqués par une dépanneuse jusqu'à la prochaine aire de péage. L'assurance nous réserve une voiture de location à Bourgoin Jailleu et nous envoie un taxi pour nous y emmener. Nous ne savons pas quel type de véhicule nous aurons, mais nous savons que ce sera un petit modèle, et nous sommes donc un peu inquiet à l'idée de devoir y rentrer 2 vélos ainsi que pas mal d'autres affaires pour le camping et pour les vélos. Le taxi nous appelle, il se trouve en fait à l'adresse de la société de dépannage, mais pas là où nous avons été déposés. S'en suivra ensuite une longue attente où régulièrement, lorsque je rappelle l'assurance, on nous mentionne qu'un taxi va arriver, mais où personne n'arrivera. A 18h30, nous finissons enfin par avoir notre taxi qui nous emmène à Bourgoin Jailleu. Le chauffeur est un peu surpris par l'adresse de l'agence de location que l'assurance lui a communiqué, et décide tout de même de passer à l'autre adresse au cas où. Lorsque nous arrivons, le responsable vient de fermer la grille et il s'apprête à partir. Il nous confirme que c'est bien ici, et il accepte très gentiment de nous faire les papiers et de sortir le véhicule. A 30 secondes prêts, je pense qu'on pouvait dire adieu veaux, vaches, cochons, Marmotte... Au mieux l'assurance nous aurait payé un hôtel pour pouvoir récupérer le véhicule le lendemain, mais là, il ne nous aurait plus resté qu'à rentrer chez nous bredouilles.
 
Nous reprenons donc le sens de notre route, et nous arrêtons à l'aire de péage où nous récupérons nos affaires. On nous a loué une 208, et même s'il ne reste pas beaucoup d'espace, nous arrivons à rentrer toutes nos affaires.
 
Nous arrivons au camping un peu après 21h00, le temps de monter la tente, manger un morceau (le repas du midi a été un peu zappé, pas top la veille d'une course comme celle-là), monter les vélos, et à 22h30 nous nous couchons.
 
Bien entendu, avec toute cette histoire, nous n'avons pas eu le temps de retirer nos dossards, il nous faut donc nous lever à 4h30 le samedi matin, pour aller les retirer avant le départ. Nous arrivons là-bas dans les temps, ça prend quelques minutes à chaque concurrent, car il faut expliquer où fixer la plaque et la puce. On nous remet un sac avec quelques bricoles, je garde le brassard et quelques gels et me débarrasse du reste.
 
Nous nous rendons dans notre SAS (le dernier). J'aurais espérer, avec ma participation à l'Etape du Tour, gagner un SAS, mais il n'en a pas été tenu compte, et finalement ce n'est pas plus mal, c'est quand même plus sympa de se retrouver tous les deux à attendre le départ ensemble.

La course
 
7h50, le départ de notre SAS est donné, et je passerai sous l'arche 5 mn plus tard. Nous traversons Bourg d'Oisans, où s'en suit une longue ligne droite jusqu'à Rochetaillé, et j'essaye déjà de remonter quelques places dans la mesure du possible. J'aperçois Timothée me dépasser un peu plus loin, alors que je suis coincé derrière un groupe.


Une première partie de montée, mais le col ne démarre pas vraiment ici, il faut attendre de passer le premier barrage. Nous arrivons dans la forêt, où la montée commence, et j'en profite pour m'arrêter sur le coté et enlever mon coupe-vent.

Nous sommes au début de la course, et la population est assez dense dans ce début de montée. J'entends des hollandais qui râlent derrière moi, ils aimeraient pouvoir passer, mais je suis moi-même obligé de suivre l'allure de ceux qui me précèdent. Au fur et à mesure de la montée, des espaces vont se libérer ensuite, et il sera plus facile de garder le rythme souhaité.

Quelques bons pourcentages vers la fin de cette première partie, puis on traverse le village du Rivier d'Allemont. En passant, j'entends une vieille dame réprimander un coureur qui s'est arrêté le long d'un muret pour se soulager. Il est vrai qu'il aurait pu choisir un autre endroit, c'est tout de même pas ce qui manque sur un tel parcours.

S'ensuit une descente de 1 km très pentue, et la reprise de la montée qui fait toujours un peu mal après un tel changement de rythme. Le décor commence à se faire plus sauvage, avec plus de rochers, et de magnifiques lacs et barrages. Nous avons passé la partie la plus difficile, même s'il reste encore pas mal de kms. J'ai pris mon rythme, je me sens bien, et je décide d'accélérer un peu l'allure. Je vais remonter pas mal de places dans cette dernière partie du Glandon.



J'arrive en haut du col, il est à peine 10h00 et j'ai 20 mn d'avance sur mes prévisions. Il y a un ravitaillement, mais je ne m'arrête pas, je sais que j'ai de quoi tenir jusqu'à St Michel. D'après nos temps intermédiaires respectifs, qui nous seront donnés après la course, j'ai dû dépasser Timothée au cours de la montée, mais ni lui, ni moi, ne nous en sommes rendus comptes.

J'attaque la descente du Glandon. En raison de sa dangerosité, et de plusieurs accidents survenus par le passé, l'organisation a préféré neutraliser cette descente, aussi le temps passé à effectuer la descente, sera décompté du temps final. Peu après le début de la descente, un gars est en train de réparer sur le coté, un autre crèvera devant moi, et un autre également en train de réparer un peu plus loin. Probablement des gravillons dans cette zone.

Un peu plus loin, alors que je suis dans un groupe, ça freine violemment devant moi. Une vache est en fait au beau milieu de la route. Et oui, les routes de montagne c'est un peu ça aussi parfois.

Encore quelques kms de descente et malheureusement, l'inévitable s'est de nouveau produit. Un concurrent est à terre, les secours étant à son chevet. Malgré la neutralisation de la descente, beaucoup roulent encore trop vite, et sans vouloir mettre ce malheureux en cause, il a très bien pu être victime d'un autre concurrent qui se serait rabattu un peu trop vite.

Nous arrivons à St Etienne de Cuisnes, où le chrono redémarre. Il commence à faire de plus en plus chaud, et nous traversons la vallée de la Maurienne par la voie qui longe l'autoroute. Je suis dans un groupe qui roule à bonne allure, et j'ai repéré des gars d'un club que je décide de suivre, et lorsque nous reprenons de petits groupes de coureurs, je m'arrange pour rester dans leurs roues à chaque fois.

Un gars aperçoit ma caméra, et me demande en anglais si je suis en train de filmer, et je lui réponds en anglais. Je me rendrais compte ensuite qu'il était français lui aussi, lorsqu'il s'adresse à l'un de ses camarades. Mais il est vrai qu'avec près de 88% d'étrangers sur cette course, l'anglais s'impose comme langue par défaut.

Arrivé à St Michel, je profite d'un arrêt ravitaillement pour remplir mes bidons. C'est un peu long et on doit attendre que quelqu'un les remplisse.

Je démarre la montée du Télégraphe. Il fait très chaud. C'est en principe la montée la plus facile des 4, mais je me sens moins à l'aise que dans le Glandon, et même les passages à 5 ou 6% me semblent difficiles. J'avoue que je vais commencer à gamberger pas mal dans ma tête, la montée du Galibier qu'il faudra enchainer derrière, risque de s'annoncer assez pénible.


J'arrive finalement en haut, et en analysant ma montée après course, j'aurais assez bien temporisé, en ne perdant guère plus de 5 mn dans cette montée. Je remplis un bidon en haut du col, et repars en direction de Valloire, où débute le Galibier. Nous en sommes, à la moitié du parcours et j'ai mis tout juste 5h00, je suis exactement dans mes prévisions.

Je retrouve les mêmes sensations que dans le Télégraphe, et toujours cette chaleur qui me pèse. En passant devant le ravitaillement à la sortie de Valloire, que j'avais initialement décidé de laisser de coté, j'aperçoit un gars avec de beaux quartiers d'orange. Voilà qui va me requinquer! Je m'arrête finalement, et je me revitalise à coup d'orange et de banane.

Je repars. La première partie du Galibier, n'est pas la plus difficile, mais j'essaye de gérer la montée, sachant qu'il faut en garder pour après. J'arrive à Plan Lachat, le temps d'une pause bien naturelle, et j'attaque les 8 derniers kms, ceux qui sont les plus durs. Nous dépassons à présent les 2000 m d'altitude, et les températures vont redevenir plus agréables, avec même un léger vent. Lorsque les pourcentages se font à plus de 10%, je suis soulagé, j'arrive à les passer, et je commence à me sentir de mieux en mieux.


Plus on s'approche du sommet, et plus il commence à y avoir de concurrents à marcher à coté de leur vélo. La neige est encore présente.

Je m'arrête au ravitaillement, celui-ci est assuré par des militaires.

Je démarre la descente en direction du col du Lautaret. C'est assez agréable, il n' y a pas trop de monde et on peut descendre assez vite. Jusqu'à Bourg d'Oisans, la descente est très longue, avec près de 40 kms de descente depuis le col du Galibier.

Depuis le Lautaret, ce n'est pas très pentu, mais la route est assez droite, et on n'a pas trop à utiliser les freins. J'avoue que je redoutais un peu les nombreux tunnels qu'il fallait traverser, mais tout se passera bien, et même si certains étaient faiblement éclairés, je garderais toujours une distance de sécurité, par rapports à ceux qui me précèdent.
 
J'arrive à Bourg d'Oisans, il est 16h30. L'objectif était d'arriver avant 18h15, heure à partir de laquelle on ne m'aurait plus autoriser à monter l'Alpe d'Huez. Ca va, j'ai de la marge. Je profite du dernier ravitaillement pour refaire le plein de mes bidons, à vrai dire un seul aurait probablement suffit, mais comme je m'attendais à souffrir, j'ai préféré assurer.

Me voilà parti, pour cette dernière montée mythique. Au début de la montée, mon compteur indique 42°C en plein soleil. Je sais que les premiers kms sont les plus durs, jusqu'au virage N° 17, mais à vrai dire le premier virage me semble déjà si loin... Comme de nombreux concurrents, je ferais quelques petits arrêts, afin de récupérer un peu, de préférence dans les virages, comme ceux-ci sont plats et permettent de se relancer.

Je surveille mon chrono, je ne sais pas exactement combien de temps il me sera décompter dans la descente du Glandon, mais je sais que ça peut le faire, pour obtenir le brevet d'argent. Tout ça va me motiver, et il ne sera plus question de faire d'arrêts supplémentaires.

J'aperçoit la pancarte de l'Alpe d'Huez, même si on rentre dans le village, il reste encore quelques kms avant d'atteindre l'arrivée, mais la traversée du village sera agréable, avec les encouragements du public, le passage sous le tunnel, et la dernière ligne droite avant la ligne d'arrivée.

Je ne réalise pas trop le parcours que je viens de faire, je suis juste fatigué et juste content d'en terminer.

Je termine en 10h04 (hors descente du Glandon), l'objectif est atteint, et je peux savourer ma médaille d'argent.

Timothée, me rejoindra un peu plus tard, et même s'il aura pris son temps dans la partie neutralisée, nous n'aurons au final qu'une douzaine de minutes d'écart.

Pour la petite histoire, j'avais fait un pari avec mes collègues, et si jamais je n'avais pas atteint le temps limite de 10h18, pour obtenir le brevet d'argent, je ne me serais pas rasé pendant une semaine. Ouf l'honneur est sauf...

Quelques chiffres

7500: Le nombre de participants (plus de 85% d'étrangers)
4377: Ma position à l'arrivée
10h 46: Le temps total
10h 04: Le temps officiel après décompte de la descente du Glandon

Le Col du Glandon - Hors Catégorie:
- 24,1 kms de montée à 4,8%

Le Col du Télégraphe - 1ère Catégorie:
- 11,8 kms de montée à 7,3%

Le Col du Galibier - Hors Catégorie:
- 17,9 kms de montée à 6,8%

L'Alpe d'Huez - Hors Catégorie:
- 13,9 kms de montée à 8,1%

La vidéo:



Epilogue

Une semaine plus tard, ma voiture a été réparée (pompe à eau cassée), et j'ai pu retourner à Grenoble pour la récupérer. Tout est bien qui fini bien.

Pour mon anniversaire, les copains m'ont offert le maillot à pois officiel, du Tour de France. Il est magnifique, et j'ai hâte de retourner en montagne pour l'arborer fièrement !
 

dimanche 16 juin 2013

Je suis un fêlé...

Beaucoup parmi vous, le savait déjà, mais c'est à présent officiel!
Mais reprenons les choses dans l'ordre...
 
Comme les années précédentes, j'ai décidé de partir une semaine en juin, avec mon vélo, afin d'explorer une nouvelle région, et d'y monter les cols du coin.
Cette année, j'ai choisi Chambéry, qui est au carrefour d'un ensemble de cols situés principalement dans les Alpes, et certains autres appartenant au massif du Jura. Ces cols, bien que moins connus, sont pour la plupart empruntés régulièrement par le Tour De France, et sont situés à des altitudes de 1000 à 1700m.
C'est quelque part une chance pour moi, cette année ayant encore été neigeuse assez tardivement, à ces altitudes tous ces cols sont ouverts.
 
Jour 1

Pour ma première sortie, j'ai décidé de m'attaquer au Mont du Chat, une montée considérée comme une des plus dure de France, et pour cause, la plupart des 14 kms de montée sont à plus de 10%.

Voici le profil:



Le temps s'annonçant incertain, je me lève très tôt, et je me rends sur place quelques kms avant le Bourget du Lac, et à 8:30 je m'élance.
 
La montée est effectivement soutenue, et il faut adopter un rythme et le garder jusqu'à la fin. Pendant la montée, c'est le cas de le dire, je ne croiserais pas un chat.
La descente de l'autre coté est tout aussi raide, et les animaux de la forêt ont dû me maudire, lorsque dans les virages à plus de 10%, je devais faire couiner mes patins de frein sur mes jantes carbones.

Je pousse ensuite jusqu'au col de l'Epine, qui me permettra ensuite de rentrer vers Chambéry. Ce col est moins difficile. Tout come le Mont du Chat, il a la particularité d'appartenir au massif du Jura, alors que, vu sa localisation sur une carte, on serait tenté de penser qu'il s'agit des derniers replis du massif des Alpes.
De retour à la voiture, juste le temps de ranger mes affaires, et la pluie tombera ensuite abondamment tout l'après-midi.

Jour 2

Cette journée, devait être une journée de transition avec 2 cols au programme et moins de dénivelé, il n'en fut rien.

Je me rends donc non loin de Chapareillan, d'où on peut monter le col du Granier, par son coté le plus court mais aussi le plus raide. Les premiers kms sont assez abordables, d'ailleurs je me fait déposer par un autre cycliste. J'ai le temps de lire "Chambéry" sur son cuissard, inutile de lutter face à un gars du coin qui est surement un meilleur grimpeur que moi. Rapidement, les kms à plus de 10% vont s'enchainer sans discontinuer jusqu'à la fin.

J'effectue la descente par l'autre coté jusqu'à St Pierre d'Entremont d'où démarre l'ascension du col du Cucheron. Les pourcentages sont raisonnables et la montée pas trop longue.
J'ai avec moi, une photocopie de l'Atlas, et pour faire la boucle et rentrer, je peux soit passer par le col de Porte, soit passer par un autre col dont je n'identifie pas bien le nom sur mon plan, et qui ne semble pas très pentu. Etant donné que j'ai déjà prévu de monter le col de Porte quelques jours plus tard, j'opte pour l'autre col. Il s'agira en fait du col du Coq, et mal m'en a pris de le sous estimer, et de ne pas étudier son profile auparavant.
Ce col se monte sur une petite route en forêt très bucolique, et des moins fréquentées, avec quelques rampes assez longues, et des pourcentages à faire peur allant jusqu'à 15%.
Pas mécontent d'avoir monté ce petit bijou, qui n'était pas prévu dans mon programme, et assez inattendu finalement.

Jour 3

N'étant situé pas très loin d'Annecy, j'avais prévu d'effectuer une sortie qui me permettrait de me frotter aux différentes difficultés des concurrents de l'Etape du Tour cette année. Marmotte oblige, la veille de cette épreuve, je ne pourrais participer à l'Etape du Tour cette année.
Le parcours que j'ai choisi d'effectuer, sera quelque peu différent, puisque je partirais depuis Chambéry et non Annecy, et j'effectuerais les montées dans un ordre différent. Je remplacerais également les quelques cotes et petits cols du début de l'étape, par la montée du col de Plainpalais, qui me permettra d'effectuer le retour par un seul col, plus long. Au final, la distance et le dénivelé seront comparables avec 137 kms pour 3400m de dénivelé.
Ma location est situé à St Jean d'Arvey, mais je redescends à St Alban, d'où je peux attaquer le Mont Rêvard dans sa totalité. Le col est un des plus longs de la région avec 23 kms, mais ses pourcentages ne sont pas affolants. La partie la plus dure se situe sur les premiers kms, mais passé St Jean d'Arvey, la pente est assez constante avec des pourcentages principalement à 5 ou 6%. Les concurrents de l'Etape s'épargneront les kms les plus difficiles puisqu'ils rejoindront St Jean d'Arvey par le col des Prés. La montée est vraiment un régal, le revêtement est parfait, et Tour de France oblige, de nombreuses portions ont été refaites, du billard!

La descente est toute aussi agréable, et je suis impressionné lorsque je croise une femme qui effectue la montée sur une drôle de machine, debout sur une sorte de vélo élyptique!
Je rejoins ensuite Quintal, d'où démarre la montée du Semnoz. Les signaleurs n'étant bien sûre pas présent pour me guider, je dois surveiller mon plan, afin de suivre la bonne route. Je suis censé traverser le pont de l'Abime, malheureusement celui-ci est indiqué comme fermé, y compris cyclistes et piétons, je suppose que le revêtement est  en train d'être refait pour le passage du Tour. Dommage, j'aurais bénéficié d'un beau point de vue.
J'arrive à Quintal, et j'attaque le Semnoz, rapidement, on se retrouve dans des portions à plus de 10%. Je double une cycliste (fort mignonne d'ailleurs :-) ), elle est à la peine dans ces pourcentages et je l'encourrage. Après quelques kilomètres, on arrive à un stop, et on tourne à droite. Je me souviens alors de la vidéo faite par le site Vélo101 décrivant l'étape, et mentionnant qu'à partir de ce stop on a passé les gros pourcentages. Malgré tout, il reste encore de nombreux kilomètres, où on reste principalement dans du 8%. A quelques kms du sommet je double un gars qui monte, en prise, en zigzagant. J'arrive au sommet, content d'en avoir terminé, après un peu plus de 11 kms d'une montée assez soutenue, qui me rappelle quelque peu l'Alpe d'Huez dans son profile, avec de fort pourcentages au début, et le reste qui ne faiblit pas.

Arrivé au Semnoz, les coureurs de l'Etape en auront fini, nul doute que cette montée aura fait des dégâts parmi les participants. Je redescends le Semnoz, et rejoins le col de Leschaux. Il faut être prudent au début de la descente, mais rapidement de longues lignes droites, permettent de se faire plaisir et de faire quelques pointes de vitesse.

Je rejoins Lescheraines et attaque la montée du col de Plainpalais. La montée n'est pas très difficile, mais à cette heure de la journée, la chaleur commence à se faire sentir, et les kms dans les
jambes aussi. Je ne sais pas si ce sera le cas pour les concurrents de l'étape qui emprunteront sur une route parallèle le col des Prés, mais cette montée bénéficiera assez peu d'ombre et d'air frais.
Je la ferais tranquillement sans chercher à faire un chrono.

Arrivé au col, il ne me restera plus qu'à reprendre la descente du Mont Rêvard pour rentrer.

En bref, une Etape du Tour qui s'annonce très intéressante, même si à comparer avec celle que j'ai effectué l'année dernière, elle me semble beaucoup plus abordable.

Jour 4

Déjà 8000 m de dénivelé dans les jambes, après ces 3 jours, et demain s'annonce une grosse journée, alors aujourd'hui c'est farniente et repos au bord du lac du Bourget.

Jour 5
 
Voilà ce qui devait constituer le point d'orgue de cette semaine.

Aujourd'hui un seul col, mais pas des moindres: Le Grand Colombier. Certains le considèrent comme le plus dure de France. Ce col peux être monté de plusieurs façons différentes. En fait les 2 accès au col peuvent se subdiviser en 2 routes possibles sur chaque versant, soit 4 façons différentes de le monter. Quelle que soit la route empruntée, il faudra au minimum se frotter à du 14 ou 19%.

Le défi du jour, va donc consister à monter ce col par le plus grand nombre de routes possibles, afin de rentrer dans la "Confrérie des Fêlés du Grand Colombier".

15 jours avant de partir, j'avais effectué la demande de la petite carte qui permet d'homologuer son entrée dans la confrérie (qu'on m'a d'ailleurs retourné 2/3 jours après l'envoi de mon courrier). Le principe est simple, une fois la carte en sa pocession, plusieurs options permettent de valider les différentes montées: par poinçonnage (pince de type course d'orientation aux départs), par tamponnage chez les commerçants, par photos, ou encore par le relevé altimétrique du compteur.
Pour être sûre de l'homologation, je vais faire ceinture et bretelle, en enregistrant le profile sur mon compteur, mais en apposant aussi sur ma carte les différents points de contrôle.

Je me lève donc assez tôt, et me rends à Culoz, qui est un des départs situé au milieu des 3 autres, et me permettra de repasser à la voiture pour effectuer les ravitaillements. Il est à peine plus de 8:00, mais le thermomètre de la voiture affiche déjà 20°C. D'après la météo, cette journée était présentée comme une belle journée, mais au final elle s'apparentra plus à une très chaude journée d'été.

Pour ma première montée, j'ai choisi celle au départ d'Artemarre, réputée la plus difficile. Depuis Culoz, les 7/8 kms pour rejoindre Artemarre me serviront de mise en jambe. J'arrive au village et poinçonne ma carte avec la pince située au dos de la pancarte de départ, et note l'heure de départ.
Me voila donc parti pour cette première montée, les premiers kms sont à découverts mais ne sont pas très durs, il fait déjà très chaud. Un rapide calcul me laisse à penser que pour atteindre le dénivelé attendu, la fin risque d'être terrible!
 
J'arrive à Virieu Le Petit, et prends l'accès à droite, la route qui est surnommée la "directissime", qui permet l'accès au col par la route la plus courte mais aussi la plus raide. Et effectivement, on ne tarde pas à voir le compteur afficher du 10%, et progressivement plus encore. J'arrive dans la portion la plus difficile, déjà 12 à 13% sur mon compteur, et 2 gars me doublent peu avant la passage dantesque à 19% sur 400m. Je suis équipé d'un plateau compact (le triple étant à juste titre fort recommandé pour ce type de passage). Ma cadence n'est plus que de 40 tours/mn, et croyez-moi 400 m c'est très long à ce régime. 200 m après le début de cette portion, je double un des 2 gars qui m'avait passé précédemment, il a mis pied à terre. Il est dit, et je veux bien le croire, qu'il est impossible de repartir lorsqu'on s'arrête ici, et qu'on doit finir à pied. Je pense que c'est ce qui a du arriver pour ce cycliste, parce qu'il aura disparu de mon sillage. Je me dis que le travail effectué en force sur mon Home Trainer à cette cadence m'aura probablement sauver la mise.



J'en fini avec cette portion, mais je retrouve des pourcentages à 12/13% qui font encore mal. En fait sur 4.5 kms, la moyenne de cette section sera tout de même de 12%, heureusement tout se passe en forêt, et l'ombre est un allié précieux. Peu avant d'arriver au sommet, le cycliste qui avait coincé précédemment, me rejoint et nous atteignons le col ensemble.

Le temps de prendre quelques photos, manger un peu, et je prends la descente pour retourner à Culoz. Je profite de la descente pour étudier les pourcentages de ce que j'aurais à remonter juste après. Passé la zone boisée, ce coté est splendide, et j'ai le privilège de le descendre par un magnifique ciel bleu. La partie en bord de falaise offre une superbe vue sur le Rhône en contre-bas et les monts environnants. La pente à cet endroit, ainsi que la série de virages très courts, me ramènent cependant à la réalité, et il faudra rester prudent et garder un oeil sur la route.


 
J'arrive à Culoz, et m'arrête à ma voiture. Il me faudra faire 2 montées successives (l'autre étant située à l'opposé), alors je prends suffisamment en boisson et barres énergétiques.

Au départ de la route, je ne vois pas la pancarte avec la pince, mais j'aperçoit l'Office de Tourisme non loin de là, je m'y rends pour faire apposer un tampon sur ma carte.

Et c'est parti pour une seconde montée. Les premiers kms permettent de se remettre dans le rythme, et arrivé sur la partie en bord de falaise, je retrouve les pourcentages supérieurs à 10% auxquels je m'attendais. Arrivé aux abords des premiers rochers, la différence de température est très nette. Il est près de midi, et les rochers restituent la chaleur, on se croirait dans un four. Je continue la montée à mon rythme, double un premier cycliste au passage. Je suis ruisselant de sueur, et bois en conséquence. Je dégouline tellement, que la sueur me coule à présent dans un oeil, et me brûle, au point que je dois finir la montée de cette portion difficile en fermant l'oeil. Je sais qu'après on reprends une portion d'ombre, où la pente est un peu moins sévère, je décide donc de continuer la montée jusqu'à cette zone, mais ça me semblera interminable. J'atteinds la forêt, m'arrête le temps de m'essuyer l'oeil et le visage et je repars. La fin sera plus ombragée, avec toujours de bons pourcentages. Vers la fin du col, on retrouve au sol les inscriptions faites il y a un an, lors du dernier passage du Tour par ce versant, classé HC, et où Thomas Vockler avait brillamment remporté l'étape et conquis le maillot à pois.

Avec cette deuxième montée, j'ai à présent un pied dans la confrérie, en ayant réalisé les 2 principales montées par les versants est et ouest. Le timing est correct et j'ai encore le temps d'effectuer la montée d'un à 2 versants.

Je redescends vers Lochieu, puis Champagne d'où démarre la 3ème montée. Même si les forts pourcentages y sont bien présents par endroit, ce coté semble plus facile que les 2 autres, avec quelques zones moins pentues qui permettront de récupérer. Par contre, il y aura assez peu de zones d'ombres par ce coté, et lorsque je vois mon compteur afficher 35°C, je me dis que je vais souffrir. En passant à Lochieu, je repère une fontaine, et j'en profite pour remplir un bidon d'eau fraiche.

J'arrive à Champagne, et repère la pancarte de départ et m'apprète à poinçonner, lorsqu'un couple de  normands situés dans un camping car juste à coté m'aperçoit et viens discuter avec moi. Ils sont forts sympathiques et comme moi passionnés de vélo. Ils ont choisi d'attendre le lendemain pour effectuer le défi eux-aussi, étant donné la chaleur, mais le réaliseront en VTT. Ils sont admiratifs de voir que j'ai pu passer le passage à 19% avec mon compact. Nous passons de nombreuses minutes à discuter des différentes montées du Grand Colombier, ainsi que des autres cols de la région, et j'aurais pu discuter avec eux encore bien des heures, c'est toujours agréable de rencontrer des gens qui partagent la même passion. Ils me proposent de quoi manger et je leur réponds en plaisantant qu'un moteur électrique me serait plus utile. Un coup d'oeil à mon compteur, en plein soleil, il fait à présent 42°C! Je poinçonne et repars pour cette 3eme montée.

Jusqu'à Lochieu, la pente n'est pas trop forte, avec même une partie descendante. Finalement, je remplis un second bidon en passant près de la fontaine de Lochieu, ca ne me sera pas inutile étant donné la chaleur. Je continue la montée, j'ai débranché le cerveau, le rythme est moins soutenu, mais je m'accroche dès que la pente reprends les 10%. A 4kms du sommet, je me dis qu'une petite pause sera la bienvenue, et je prends le temps de souffler 5 mn à l'ombre, avant d'en finir avec la montée.

Je retrouve vers la fin la route provenant d'Artemarre, qui est commune à cette montée, et sais que les derniers kms restent soutenus, mais je fini sans lacher prise.

Il est 16:00, et je n'aurais finalement pas perdu trop de temps dans cette dernière montée. J'ai encore le temps de redescendre et de remonter par Anglefort. J'ai encore un peu de jus dans les jambes, mais je sais que ce sera difficile, la chaleur n'ayant pas arrangé les choses. Je me dis que lorsque je serais à la Marmotte, il me restera l'équivalent de l'Alpe d'Huez à monter et que je m'y sentirais encore capable de passer les premières rampes, et de mouliner tranquillement dans les derniers kilomètres à 7/8 %.

J'en resterais donc là pour cette fois, déjà très heureux d'avoir effectué 3 bels montées, et de pouvoir ainsi rejoindre la confrérie des Fêlés du Grand Colombier, au rang de "Maître". Et puis voilà, effectuer les 4 montées sera un nouveau défi et une nouvelle motivation, pour revenir dans la région, et monter de nouveau ce col si fascinant.

Jour 6

Je me lève un peu plus tardivement, et au réveil les jambes sont un peu enquilosées. Je regarde au dehors, la vallée est plongée sous le brouillard. Je planifie donc une sortie courte avec la montée de la station de La Ruchère En Chartreuse, pour cet après midi. Je n'ai pas trouvé le profile de cette montée assez peu connue, sur internet, mais je sais qu'elle avait été classée Hors Catégorie, lors d'un contre la montre remporté par Laurent Fignon en 1985.

Je me rends à Les Echelles, qui me permettra de monter à La Ruchère, je fais le début de la montée jusqu'à St Christophe Sur Guiers, mais la route est barrée. Je me dis que je peux peut-être passer en vélo, mais d'après la nature des travaux qui concerne la réfaction des abords de la falaise, ce n'est sans doute pas prudent. Je regarde mon plan, il y a un autre col de l'autre coté du village des Echelles, le col de la Croix des mille martyrs. Je fais demi tour et pars à l'assaut de ce col.
C'est un petit col facile, 10 kms à 5/6 % de moyenne, très régulier. Finalement c'était une montée idéale pour récupérer de ma grosse sortie de la veille.
 
Jour 7
 
Il me reste 2 cols, prévus dans mon programme. J'ai de la chance la météo est idéale, il fait beau et pas trop chaud. Je me rends à St Laurent des Ponts, d'où démarre l'ascension du col de Porte. Par ce coté, il est assez long, 18 kms, mais il est assez progressif, et je peux attaquer l'ascension à froid, les premiers kms me serviront de mise en jambe. En plus, on longe le Guiers, une petite rivière, qui apporte beaucoup de fraicheur. On est samedi, et beaucoup d'autres cyclistes effectuent l'ascension également. A 1 km du sommet, alors qu'il reste encore quelques bons pourcentages, un gars me fait "j'suis cuit!" quand je le dépasse, mais il aura tenu bon puisqu'il me rejoindra au col quelques minutes après.
 
J'attaque ensuite la descente en direction de St Egreve, celle-ci est assez technique et il faut rester prudent. Je démarre ensuite la montée du col de la Charmette, sur une petite route forestière très tranquille, et je comprendrais pourquoi ensuite. Le col fait un peu plus de 12 kms, et il reste assez soutenu à 8% de moyenne. J'arrive en haut, pensant d'après mon plan, que la route continue sur l'autre versant et qu'elle permet de rallier mon point de départ. En fait une route existe, mais est interdite à la circulation (sous peine d'amende). Tant pis, il me reste 10 kms à faire et je n'ai pas vraiment envie de refaire tout le chemin inverse. Cette route devait être un accès au col par le passé, mais elle a cessé d'être entretenue, par endroit le goudron a disparu, à d'autre ça s'apparente plus à du cyclocross. Je traverse un long tunnel non éclairé (heureusement j'avais prévu de la lumière), mais je n'y vois pas grand chose, le sol est complétement défoncé, et je continu à être emporté par la pente dans ce tunnel. Il ne faut pas être clostro! Après plusieurs kms, l'état de la route s'améliore et je peux enfin rejoindre St Laurent. Ce fut probablement la descente la moins rapide que j'ai effectuée à ce jour.
 
Voila, il ne me reste plus hélas qu'à reprendre la route, et à rejoindre ma Beauce un peu moins montagneuse. Sur 6 sorties, j'aurais finalement effectué 14 ascensions pour un peu plus de 14000 m de dénivelé. Les sensations étaient bonnes, et les cols malgré leur manque de notoriété, pas si simples qu'on aurait pu le croire.

Reste plus qu'à mettre tout ça en pratique sur la Marmotte dans 3 semaines.

mercredi 22 mai 2013

Le Tour de la Sarthe 2013

Le Week-End de la Pentecôte est traditionnellement le WE où se déroule le Tour de la Sarthe, dans le petit village de Tennie. Le nom pourrait laisser à penser qu'on effectue le tour du département, mais il s'agit en fait d'effectuer pendant les 3 jours, 3 boucles successives qui nous feront revenir à chaque fois à Tennie, pour un total d'un peu plus de 500 kms.
 
J'avais eu connaissance de cette épreuve cyclotouriste, via un magasine, et après m'être renseigné plus amplement sur internet, je me suis décidé à y participer. Plusieurs raisons à cela, la date à laquelle elle se déroulait, me permettait de la caller entre ma dernière cyclosportive et ma semaine de préparation à la montagne. De plus, je pourrais travailler un peu l'endurance, avec plusieurs heures de selle, et le fait que le cardio ne sera pas trop sollicité, favorisera la perte de poids, fort appréciable avant la montagne.
 
Jour 1

 
Je me lève à 3:45, et j'arrive à Tennie après 2h de route. Je me gare à l'entrée du camping municipal de Tennie où j'avais déjà réservé un emplacement quelques semaines auparavant. Le temps de monter le vélo et de m'équiper, et je me rends au lieu de départ situé à quelques centaines de mètres de là.
Je récupère ma plaque et en profite pour acheter quelques tickets que je pourrais utiliser lors des ravitaillements. Le prix est très modique et la prestation, assurée par des bénévoles, sera de qualité.
 
A 7:30, nous voilà tous partis pour notre première étape. Il y a des participants de tous ages, des vélos de toute sortes. La voiture ouvreuse en tête permet de réguler l'allure du peloton, mais également de signaler notre présence. Un grand nombre de motards sont présents, et assurent la sécurité du peloton, en signalant les rétrécissements et autres dangers potentiels que représente la chaussée, mais aussi en stoppant momentanément les véhicules, le temps de notre passage.
Pour ce premier jour, la météo n'est finalement pas si mauvaise, et nous avons même droit à un peu de soleil en cours de matinée.
 
Dans le peloton tout le monde parle du Belvédaire, qui constitue la difficulté du jour, mais également la plus importante sur ces 3 jours. Je ne connais ni sa longueur, ni son dénivelé, et lorsque nous arrivons au pied, je suis placé assez loin dans le peloton. Cette montée, bien qu'elle n'aie rien à voir avec le Galibier, sera pour moi un bon exercice de préparation à la Marmotte, qui aura lieu dans peu de temps, alors je décide de faire la montée à fond, et je remonte le peloton à bonne allure. Les derniers lacets m'obligent à passer le petit plateau (ce sera d'ailleurs le seul usage que j'en aurais au cours du Week End), et je suis surpris quand j'arrive en haut, de voir qu'il n'y a en fait que 5 ou 6 gars à être déjà arrivés. Enfin ne nous enflammons pas, lorsque je ferais la Marmotte, les concurrents seront d'un tout autre niveau, mais en tout cas, je me serais fait plaisir dans cette montée.



Le ravitaillement a lieu, et nous repartons ensuite pour 50 kms avant la prochaine pause.
Nous avions été épargnés par la pluie jusque là, mais nous allons rouler la dernière heure, sous une bonne averse continue.
 
Mon compteur indique 186 kms pour cette première étape.
 
Je rentre au camping et me rends sur mon emplacement. Le camping est vraiment très agréable et les blocs propres et bien équipés. Au niveau rapport qualité / prix, difficile de faire mieux.
Le seul problème c'est qu'il continue à pleuvoir, et je me résous à monter la tente sous la pluie. Le temps de prendre une bonne douche et je peux enfin souffler de cette première journée marathon.

Jour 2

 
Je croise un voisin de camping, fort sympathique, il m'explique avoir préféré dormir dans sa voiture. J'admire son courage, la nuit n'a pas dû être facile pour lui.

7:30 et nous voila parti pour notre second périple. Le parcours sera un peu différent des autres années. En effet, le grand prix de France de moto, a lieu le jour même au Mans, et afin d'éviter d'emprunter des routes fréquentées par les motards, nous ferons une boucle qui nous emmènera en Mayenne.
 
Nous croiserons quelques groupes de motard, qui nous encourageront par quelques vrombissements de moteur.
 
La matinée est ponctuée par un petit crachin continue, cette fois-ci j'ai installé un garde boue (acheté en urgence la veille de mon départ) à l'arrière, et c'est un confort appréciable, qui ne nuira pas à ma performance de toute façon.
 
A la pause déjeuner, j'en profite pour vérifier l'état de mes plaquettes de frein. A l'arrière, il ne me reste quasiment rien, et à l'avant elles sont pas mal entamées aussi. Je les avais vérifiées avant de partir, et je pensais largement avoir assez. Heureusement, j'ai au dernier moment rajouter une paire de plaquettes neuves avec mes affaires, par précaution. Il faut dire, qu'en roulant en peloton, à une allure qui nous est dictée par la voiture ouvreuse, on se retrouve très souvent dans les descentes, ou dès que la voiture régule un peu l'allure, à devoir solliciter ses freins. Pour l'après-midi qui va suivre, je vais utiliser principalement mes freins à l'avant, afin de ménager l'arrière, mais en hésitant pas à les utiliser pour les freinages plus poussés.
 
En début d'après midi, la route s'est asséchée et il fait un temps déjà plus agréable. Après la pause de l'après-midi, nous repartons, beaucoup ayant ôter les vêtements de pluie (j'ai moi-même longuement hésité), et 2 kms après être reparti, nous essuierons une première averse d'orage. Il s'en suivra quelques autres ensuite.
Nous passons par Ste Suzanne, où la côte, montée sous la pluie, créera des cassures dans le peloton, mais tout rentrera dans l'ordre et les retardataires pourront recoller au peloton.
 
Nous aurons effectué 185 kms pour cette seconde journée.
 
Je rentre au camping, et la priorité est de changer les plaquettes. Il ne reste quasiment plus rien, mais heureusement je n'aurais pas atteins le métal, et donc pas esquinté mes jantes.
 
Jour 3


 C'est la dernière journée, les muscles commencent à tirer un peu. A vrai dire ce sont les bras qui montrent les plus grands signes de fatigues. Il faut dire qu'ils sont beaucoup plus sollicités au freinage que lorsque j'effectue mes sorties seul.
 
Nous voilà parti pour notre dernière étape, la plus courte. Le temps sera dans un premier temps couvert, mais nous aurons ensuite droit à de la pluie régulièrement.
 
Alors que je suis vers l'avant du peloton, Roland (le speaker à bord de la voiture ouvreuse) nous fait part d'un truc incroyable; un cheval vient de quitter son enclos et de traverser devant sa voiture. Nous en voyons ensuite un second traverser juste devant le peloton. Heureusement plus de peur que de mal, mais il y aurait pu y avoir des dégats dans le peloton.
 
Nous sommes de retour à Tennie, moment de la fête pour tout le monde. Les habitants du village ont bravé la pluie pour venir nous applaudir, et tout le monde est content d'en terminer.
 
Nous aurons parcouru 145 kms pour cette dernière journée.

En retournant au camping, une bière m'attend à coté de ma voiture, je suppose que c'est une attention du camping, mais je n'ai pas su finalement qui je devais remercier.

Je retourne ensuite pour la remise des prix. Après le discours des différents élus locaux, les coupes sont distribuées aux clubs les plus représentés, ainsi qu'aux participants les plus agés. Chaque participant ayant parcouru la totalité du parcours se verra remettre également un trophée.


Il y aura eu finalement un peu plus de 200 participants chaque jour, et nous aurons parcourus un peu plus de 500 kms à travers la Sarthe, la Mayenne, le Maine et Loire et l'Orne.

Malgré les conditions climatiques qui n'étaient pas favorables, j'aurais malgré tout passé un excellent Week-End, tant d'un point de vue sportif, que du coté très convivial des participants.

Les organisateurs ont fait un très gros boulot, pour faire de ce Week-End une très belle fête du vélo, avec de beaux parcours, des ravitaillements très bien pourvus et une sécurité au top. Tout est géré par des bénévoles et le coût pour les participants est vraiment modique.

Encore bravo à toute l'équipe, et longue vie à cette épreuve!

mercredi 1 mai 2013

La Vélostar 2013

En ce jour de 1er mai, avait lieu la Vélostar, dans l'Essonne.
 
Levé 5h du matin, pour me rendre à Marcoussis, au Parc des Célestins. Heureusement que j'avais vu large au niveau timing, malgré le GPS, le parc n'y était pas répertorié, et j'ai un peu galéré dans les environs de Marcoussis pour trouver.
 
Je me gare dans la ZI et monte mon vélo. Cette fois-ci je roulerais avec une paire de Shimano RS80 C50, fraichement achetées et tout juste essayées le WE dernier. Ce type de roue est parfait pour les portions roulantes, et je ne les ai pas trouvées pénalisantes en montée. Par contre je dois m'habituer au niveau des relances, ça demande beaucoup plus d'énergie.
 
J'en ai aussi profité pour monter ma caméra sur mon casque, histoire de faire quelques tests, avant de l'utiliser sur la Marmotte. A vrai dire, j'étais peut-être bien le seul ainsi harnaché.
 
Je pars chercher mon dossard. Ma route croise forcément celle de ceux qui reviennent avec leur dossard et le sac qui leur a été offert, d'où dépasse un poireau. Je trouve la situation assez comique, avec tous ces poireaux qui défilent les uns après les autres, et je repartirais moi aussi avec mon poireau.
 
L'allez retour depuis la ZI m'aura finalement permis de m'échauffer un peu, comme il me reste un peu de temps, je refais quelques kms supplémentaires, et repars me placer dans mon SAS. En passant devant la ligne, j'ai le temps de reconnaitre Raymond Poulidor, venu pour l'occasion. Il était inscrit sur le petit parcours, mais ne montera finalement pas sur le vélo. Dommage, j'aurais eu plaisir à rouler à ses cotés.
 
Cette fois-ci, les SAS sont clairement affichés, il y a devant, les SAS de ceux qui font le grand parcours, et ensuite les SAS du petit parcours. Mon N° 70, me permettra d'être bien positionné pour le départ.
 
Nous attendons le départ. J'avoue que je suis d'humeur assez mitigée, contrairement aux autres cyclos que j'ai fait précédemment. J'avais une douleur dans un mollet après m'être levé et le temps ne s'annonce pas terrible, avec déjà du vent et de la grisaille. Pendant que j'attends dans le SAS, je veux me moucher une dernière fois, mais je me rends compte que j'ai épinglé mon mouchard en même temps que mon dossard, ce que je peut être c... parfois  ;-)
 
Le départ est donné pour le grand parcours, et quelques minutes plus tard c'est notre tour. Je fais un pas trop mauvais départ et essaye de me positionner autant que possible, et contrairement aux autres fois, j'essaye de ne pas trop me mettre dans le rouge sur les premiers kilomètres.


 
Nous sommes assez nombreux, et une première côte arrive 10mn après le départ, et j'en profite pour remonter quelques places, s'en suit une longue ligne droite, où un groupe d'une vingtaine de coureurs va se constituer. Nous reprendrons encore d'autres coureurs et notre groupe continuera à grossir.
 
Les 50 premiers kilomètres sont avalés à près de 35 de moyenne , et je prends un grand plaisir à rouler avec mes nouvelles roues, qui sont parfaitement adaptées à la situation. Par contre, la pluie fera son apparition.
 
Nous tournons à droite, nous sommes à présent vent de face, ma relance laisse un peu à désiré, et je n'arrive pas à recoller. Je me fais violence pour essayer de revenir car je sais que c'est le wagon qu'il ne faut surtout pas laisser filler. Le vent est vraiment très fort, et seul, ma vitesse s'écroule. J'ai l'impression de revivre la Jacques Gouin, je me dis que cette fois, ça ne sert à rien de batailler seul face au vent et qu'il vaut mieux attendre des renforts, mais pour l'instant personne à l'horizon. Un homme et une femme me rejoindront quelques kilomètres plus loin, ils étaient eux-aussi dans le même groupe que moi auparavant. Nous avons roulé ensemble de nombreux kms tous les 3, essayant de nous partager les relais (mais j'avoue que le gars a fait le gros du travail, j'étais un peu cuit sur la fin pour l'aider), merci à eux ! Quelques coureurs isolés nous ont finalement rejoints ensuite.
 
Pendant quelques kms, je roulerais ensuite avec d'autres coureurs isolés, décrochés de l'avant, ou remontant de l'arrière. J'aurais même droit à ma propre moto escorte, pendant un moment, bien que j'étais tout seul.
 
A une vingtaine de kms de l'arrivée, nous avons finalement été repris par un peloton très important. C'est cruel ce sport parfois, on se dit qu'on se donne parfois bien du mal et qu'on ferait mieux parfois de s'arrêter au bord de la route et d'attendre que ça arrive... Mais c'est ce qui fait tout le charme de ce sport et je retiendrais probablement plus ce type de moment, que mon temps ou mon classement.
 
Ce groupe va finalement m'emmener jusqu'au bout, même si parfois, à la faveur de quelques côtes, le groupe perdra de nombreux éléments, mais à chaque fois, les jonctions s'opéreront.
 
Nous arrivons à Marcoussis, l'arrivée étant jugée en haut de la côte de l'escargot (j'adorre ce nom si révélateur!), et j'en profite pour me repositionner vers l'avant du peloton, et lorsque nous arrivons dans la côte, là je me fais vraiment plaisir et je lâche tout, en faisant une belle montée, avec le soleil qui est revenu, en prime. Nous avons même droit aux honneurs des pom poms girls juste avant la ligne d'arrivée.


 
Finalement mon compteur indiquera 99.5 kms contrairement aux 95 kms annoncés. J'ai appris ensuite que des travaux ont impliqué la modification du parcours à un endroit.
 
Je retourne à la voiture me changer et ranger le vélo, et retourne chercher mon plateau repas (le poireau, ce ne sera pas pour ce midi).
 
Les résultats sont à présent disponibles. A ma grande surprise, je suis 126e sur 287 classés (sans doute un peu plus de 300 au départ). J'avais l'impression d'avoir un peu loupé ma course, dans la partie ventée, et le fait qu'aucun peloton ne revenait derrière nous, me laissait à penser qu'il ne restait peut-être pas tant de monde que ça derrière. Je suis plutôt satisfait finalement, et je sais que je pourrais encore faire mieux.
Le compte-rendu de Vélo 101:
 
 
 

dimanche 14 avril 2013

La Blé d'Or 2013

Aujourd'hui se courait la Blé d'Or, près de Chartres.
 
Je suis inscrit sur le petit parcours, l'objectif étant de tenir en moins de 3h15, pour atteindre le niveau argent. La finir est aussi un premier objectif en soi, l'année dernière, je n'avais pu effectuer que 5km suite à la casse de ma fixation arrière.
 
Cette cyclo se déroule pas loin de chez moi, aussi j'ai pu m'y préparer les semaines précédentes, en repérant déjà le parcours.
 
J'avais entrepris d'équiper mon vélo de roues Campagnolo, avec des jantes plus hautes, mais j'ai dû me résigner à conserver une roue plus classique à l'arrière. Il me fallait changer tour à tour la cassette, plus la roue libre, puis le moyeu. Bref inutile de tenter une configuration que je n'aurais pas eu le temps de tester au préalable de toute façon.
 
Le temps est idéal, grand soleil, avec des températures prévues à 24°C dans l'après-midi. Pour la première fois de l'année, je vais enfin pouvoir revêtir les vêtements courts.
 
Le départ n'est donné qu'à 10:30, mais je préfère arriver assez tôt, pour pouvoir me garer facilement. L'accès se fait par un petit chemin en terre bien défoncé, sachant qu'il a pas mal plu les jours précédents, inutile d'arriver avec une voiture trop propre. Je retrouve Sébastien, mon voisin, qui participe à sa première cyclo.
 
J'attends le départ de ceux qui font le grand parcours à 10:00, et je pars faire quelques kilomètres d'échauffement, et me replace sur la ligne 10 mn avant le départ, il y a déjà beaucoup de monde et me retrouve dans les dernières positions. Dans le SAS, 2 crevaisons ont lieu tour à tour, pas de chance...
 
Le départ est donné, tout se passe bien, et contrairement à la Jacques Gouin, je trouve que ça part plus calmement. Après les 2 premiers kms, une première côte, j'y suis à mon aise, et en profite pour remonter pas mal de places. C'est assez étiré, et au bout de quelques kilomètres, je me retrouve dans un groupe d'une douzaine de coureurs. Je profite d'une petite montée pour fausser compagnie à ce groupe et venir me placer dans un autre groupe devant.
 
A une trentaine de kms du départ, Seb revient à ma hauteur, il m'explique que son dérailleur a lâché peu après le départ, il est contraint de rouler sur le petit pignon, n'ayant plus que ses 2 plateaux pour faire varier ses développements. Ca semble mission impossible si loin de l'arrivée. Nous roulerons quelques kilomètres ensembles, et il partira ensuite devant.
 
Peu avant Pontgouin, j'ai réussi à partir avec quelques gars, il y a ensuite une côte assez longue, et je sais que c'est là que je devrais faire jouer mon va tout. Effectivement en abordant la côte nous ramassons pas mal de coureurs, et j'en profite pour reprendre quelques places, et sortir de la côte dans un groupe d'une dizaine de coureurs.


 
Arrivé vers St Germain, nous avons repris d'autres groupes, et nous sommes à présent une bonne trentaine. Je me laisse porter par ce groupe, j'ai déjà fais pas mal d'efforts et j'ai besoin de me refaire un peu les jambes. Nous roulerons ensemble pas mal de kms, mais le groupe finira par se scinder de nouveau. Heureusement, j'arrive à tenir jusque là. Je me permettrais même de partir vers l'avant par moment quand ça monte, pour ramener notre groupe vers ceux qui nous précèdent.
 
La fin du parcours est tout aussi ventée que ne l'était le début, en fait, on se rends compte qu'on prends le vent de coté la plupart du temps.
 
A un carrefour, à mon grand étonnement, nous filons tout droit, alors que j'avais pris l'habitude de prendre à droite, direction Fontaine-Guyon, lorsque j'effectuais le parcours seul. Il s'agissait peut-être de l'ancien parcours.
 
Notre groupe perds régulièrement des coureurs, et à mon tour, je commence à accuser le coup. Heureusement il y a des successions de petites bosses, et j'arrive à recoller dans les portions montantes. Nous arrivons à la Fontaine Guyon, ou une autre côte nous attends. Je ne prends pas de risque et repasse le petit plateau, et je déraille... Le temps de remettre la chaine, m'essuyer les mains pleines de cambouis et je repars. A ma grande surprise, je reviens très facilement à l'avant du groupe.
 
Il ne doit plus rester qu'une douzaine de coureurs, l'allure est plus faible qu'au début, mais nous arrivons toujours à maintenir une allure convenable.
 
Nous bifurquons à gauche, je suis à l'arrière, perds 10 mètres, puis 20... Nous sommes à 10 kms de l'arrivée, mais là je n'arrive plus à recoller. Je regarde mon compteur, je sens que ça va être juste pour les 3h15. J'arriverais à reprendre quelques coureurs lâchés eux aussi. Arrivé dans l'avant dernière côte, je sais qu'il me faudra terminer seul et je donne tout. S'en suit une descente et la montée final de la côte de la Chacatière.
 
D'après mon compteur, je termine en 3h18, c'est loupé pour l'argent, mais je m'en sors plutôt bien, depuis le début je n'aurais fait que remonter des places sans quasiment en perdre.
 
Une petite collation et je repars à la voiture, où je retrouve Seb. Malgré son problème de dérailleur, il a assuré comme un chef et termine honorablement en 3h12. Chapeau, nul doute qu'il pourra faire beaucoup mieux la prochaine fois.
 
Je me rends ensuite au gymnase, ou un plateau repas nous est offert.

Je termine 197e sur 336 (375 engagés).
 
Très belle cyclo en tout cas, une organisation au top, bien signalée, et le maillot commémorant les 20 ans de l'épreuve très sympa. Je prends déjà rendez-vous pour l'année prochaine.





dimanche 3 mars 2013

La Jacques Gouin 2013

Aujourd'hui avait lieu la Jacques Gouin, une cyclosportive de 115 kms au départ de Mennecy, dans l'Essonne.

J'étais au départ pour ma première cyclo de l'année, et en fait la première qui aie lieu sur un parcours de plaine, si j'exclu l'Etape du Tour et la Blé d'Or sur laquelle je n'avais fait que 5 kms avant de casser mon vélo l'année dernière.

Le départ était donné à 9:00, mais par sécurité j'étais la-bas dès 8:00 afin de m'équiper et de prendre le temps de m'échauffer sans stress.
Il était prévu des SAS en fonction du N° du dossard, mais la mise en place des participants a été quelque peu difficile. Il faut dire que les N° des dossards correspondant a chaque Sas avaient été posés sur des grilles, elle-mêmes sur le coté et masquées par les voitures des concurrents. Enfin tout est rentré dans l'ordre et le départ a pu être donné à l'heure. Les Sas n'avaient un rôle qu'assez virtuel et tout le monde a été laché en même temps.

Nous voila donc parti, tout le monde partant à fond, mais devant s'arrêter 2 kms plus loin, ou le départ réel était donné.
Contrairement à l'étape du tour où je préferrais gérer mon allure, cette fois-ci, je suis parti dans l'optique de partir à fond et de tout donner dès le départ, et ça part vite en effet. Après quelques kms je me retrouve isolé avec un groupe intéressant devant, je fais un gros effort pour revenir et le cardio s'affole. J'apperçoit au loin la camionnette de début de course, je me dis que je ne suis finalement pas si mal placé que ça.

Je vais resté pas mal de kms dans ce groupe, parfois on reprend des coureurs, parfois on en perds. L'allure est très rapide, et même si on se laisse emmener par le groupe, le cardio reste élevé. Dès qu'il y a des côtes à passer, je me rends compte que j'y suis plutôt à mon aise, et du coup les groupes explosent de nouveaux.

Je suis alors dans un groupe de 7/8 courreurs, devant 2 gars partent dans la montée et ceux qui les suivent ne sont pas en mesure de suivre le rythme. Je me décide à partir à mon tour espérant les rejoindre. Je vais en fait devoir batailler durant de nombreux kms seul, ils sont a porter de mire à 3/400 m et je réduis l'écart par moment, en reperds à d'autre moment. Beaucoup de coureurs ont été repris et font à présent partis de leur groupe. Je finirrais par revenir mais j'ai déja laché pas mal d'énergie, et au bout de 60 kms je commence à avoir quelques débuts de crampe. Il faut dire qu'au court de la bataille, j'ai probablement oublié de m'alimenter suffisamment.

A ce moment je préfèrre réduire un peu l'allure de façon à récupérer un peu, je me dis que d'autres vont finalement arriver par l'arrière en renfort, mais je vais finalement me retrouver seul pendant de nombreux kms. A un moment donné, je reprends un gars qui a cassé un rayon et a une roue voilée, je roulerais un peu avec lui, mais je n'aurrais pas la force de le suivre.

Un groupe fini par arriver, et je me mets dans les roues. Les crampes sont toujours là et je dois me faire violence pour arriver à les suivre. Régulièrement je me fait distancé, et arrive a revenir dans les cotes. Ensuite, je vais rouler de nombreux kms, où il n'y aura plus de groupe, des gars isolés avec qui je roulerais un peu.

A 15kms de l'arrivée, un groupe me dépasse, et je peux me mettre dans leurs roues, ca relance tout de suite mon allure, j'étais à l'agonie vent de face juste avant. Le groupe finira par se disloquer dans une côte. Encore une fois je suis à mon aise dans la montée, et lorsque je me rends compte que je suis sur le dernier pignon, je peste d'en être déjà là. Je regarde mon compteur et me rends compte que la côte fait en fait 15% (elle montera même à 17%), je me dis que finalement je ne suis pas si mal.

Les derniers kms se feront en prenant les roues de quelques coureurs isolés. Nous passons la ligne d'arrivée, quelle délivrance.

Je mettrais finalement 4h, c'est le temps que je mets quand je roule seul sur ce genre de parcours habituellement. Là j'aurais fait une grosse première moitié à fond, et une deuxième à plus faible allure à cause des crampes. La stratégie de course n'a pas été payante finalement, mais tant pis, au moins j'ai vécu une course de mouvement plus intéressante que si j'étais resté callé tout le temps à la même allure.

Après la course un plateau repas nous est offert, et les prix sont remis.

Les résultats sont à présent publiés sur le site. Je suis classé 408 sur 485 pour un temps de 4h07 (correspondant en fait au temps pris sur 117 kms incluant les 2 kms avant le départ réel). Pour un coursier, la performance serait très médiocre. A mon niveau, c'est assez logique finalement. Je peux me consoler en me disant que dans ma catégorie d'age, en non licensié, je finis 12e sur 22. En réalisant la course parfaite, je n'aurais probablement pas été au dessus de la 300e place, étant donné le niveau.
 
Enfin tant pis pour le classement, j'ai passé un bon moment, en plus il a fait très beau. Le prochain coup j'esssayerais de mieux gérer mon début de course et de m'alimenter convenablement pendant la course.

Au niveau du parcours rien à redire, c'était bien balisé, des signaleurs à chaque carrefour, qui géraient très bien , voire même nous encourrageaient pour certains.

Le relevé du dénivelé avec mon compteur:

 
Le compte-rendu de Vélo 101: