samedi 20 septembre 2014

La Levallois - Honfleur 2014

Ce n'est que tardivement, que je me suis décidé à participer à cette épreuve, suite à l'annulation de la Jacques Anquetil, qui devait avoir lieu le week-end suivant.
 
Cette épreuve se déroule en randonnée, où il n'y a ni chrono, ni classement. Le parcours fait environ 217 km, mais j'ai décidé de pousser le vice un peu plus loin, en ajoutant une portion de près de 90 km jusqu'à Bayeux, où je passerais la nuit chez des amis, avant de rentrer en train le lendemain. J'aurais donc un peu plus de 300 km à parcourir au cours de cette journée.


J'ai prévu un petit sac à dos, avec le minimum d'affaires: vêtements de rechange, une paire de chaussures légères, serviette, brosse à dent...
 
Sébastien qui y a participé l'année dernière, récidive cette année. Il avait plu abondement l'année dernière, mais le temps s'annonce beaucoup plus clément cette année. Nous ferons la route ensemble.
 
Levé à 4h, et à 5h30 nous arrivons à Levallois. Nous trouvons une place dans une rue, pour nous garer. Je m'apprête à payer le parcmètre, lorsqu'un gars passe en vélo et me fait: "pas le samedi!". Effectivement, je m'apprêtais à payer pour la journée du lundi...
 
Nous nous rendons au retrait des dossards, et il y a déjà un peu de monde. Il nous faut attendre 6h15, toutefois, où la salle est alors ouverte. Je retire l'enveloppe avec mon dossard, et dépose mon petit sac à dos à la consigne, je pourrais ainsi le récupérer à Honfleur.
 
A 6h45, nous sommes prêts, et nous élançons parmi un groupe de coureurs. Heureusement que nous sommes arrivés tôt, il y a encore beaucoup de monde à faire la queue pour le retrait des dossards.
 
Il fait encore nuit, les rues sont assez éclairées, mais j'ai quand même prévu des leds clignotantes, d'autant plus que le temps est assez brumeux.
 
Les coureurs sont assez éparpillés, et nous n'hésitons pas à remonter vers l'avant. Ce n'est pas une cyclosportive, et pourtant nous sommes pris par le jeu de rouler à un bon rythme, lorsque c'est possible.
 
Après quelques kms, nous commençons à voir les premiers champs, alors que le jour commence à se lever.
 
Les coureurs sont à présent un peu plus regroupés, et nous continuons notre progression, d'un groupe à un autre.
 
Arrivé à Thoiry, nous nous arrêtons rapidement au ravitaillement, et repartons en compagnie de quelques autres coureurs, auxquels se joindront encore d'autres un peu plus loin.
 
L'allure est plutôt rapide, et Seb n'hésite pas à se porter à l'avant, si bien qu'il se retrouve parfois tout seul devant dans les côtes, et je m'extrais alors du groupe pour le rejoindre. Nous roulerons comme ça quelques km, avant que le groupe ne revienne finalement à chaque fois.
 
Lors d'une longue côte, il y a de nombreux coureurs, je perds Seb de vue, et le retrouverais finalement au second ravitaillement. Il est 10h40, et on nous sert un sac repas. Il est vrai qu'on a roulé assez vite, et que nous sommes plutôt en avance pour manger. Tant pis, j'avale ce que je peux avaler et nous repartons.
 
Nous faisons quelques km ensemble, avant d'être rejoins par un petit groupe de 3 coureurs. Ca roule plutôt fort, et je préviens Seb de ne pas m'attendre si jamais je décroche.
 
Nous rattrapons un premier coureur puis un autre. La route est plutôt roulante, tout le monde tient la cadence, mais une côte assez longue, va d'abord décrocher 2 coureurs, et moi-même peu avant d'arriver en haut. L'écart se fait tout de suite, et seul, je sais que je ne reviendrais pas.
 
Je continue à mon allure, et j'ai en point de mire un autre groupe de coureur juste devant. Je profite d'une longue descente pour les rejoindre.
 
L'allure est un peu moins élevée que celle du groupe précédent, parti devant, mais elle me convient bien. Nous roulons à bonne allure, et je vais quand même pouvoir récupérer quelques forces en vu de ce qu'il me restera à effectuer après Honfleur.
 
Le groupe s'arrête au 3e ravitaillement, et nous repartons ensemble, jusqu'à ce qu'un des coureurs se rende compte qu'ils ont oublié l'un des membres de leur club. Ils s'arrêtent, et je continue seul. 10 kms plus loin, le groupe me dépasse et je recolle à nouveau.
 
Nous ne sommes plus très loin de Honfleur, et nous apercevons le pont de Normandie, imposant.
 
Arrivé, à quelques km de Honfleur, nous sommes rejoins par un autre groupe de coureur, et le final se fera à allure élevée. Nous longeons le port, la route n'étant pas en très bon état, puis c'est l'arrivée.
 
Je retrouve Seb, qui est arrivé 20 mn avant moi. Il est 14h30, ça va, je suis en avance sur mes prévisions, et ça me laisse du temps pour me rendre à Bayeux. Je mange un peu, refais le plein de mes bidons, récupère mon petit sac à dos, et me voila reparti, mais seul cette fois, et sans fléchage.
 
J'ai tracé mon parcours sur une carte, et je me suis fais une sorte de road book, avec les villes à traverser et le nom des départementales, mais j'avoue qu'un compteur GPS, m'aurait sans doute plus aidé.
 
Dès la sortie de Honfleur, une première côte, pas très pentu, mais plutôt longue.
 
La suite du parcours, se fera sur de petites routes assez tranquilles et pas trop fréquentées, heureusement. Il me faut régulièrement m'arrêter pour vérifier ma carte, et m'assurer de ne pas avoir à faire demi-tour, mais tout se passera bien, et je suivrais l'itinéraire prévu.
 
Passé Ouistreham, la fin sera plutôt roulante, et j'arrive chez mes amis François et Karine, après un peu plus de 300 km, fatigué, mais pas complètement mort. Je remercie François au passage, de s'être tenu prêt à venir me chercher en cas de défaillance, mais il n'aura pas eu besoin heureusement.
 
Pour en revenir à la Levallois-Honfleur, l'organisation à été top. Même si ce n'est pas une course, il y a des coureurs de tous niveaux, et on ne roule jamais seul. Pour beaucoup, l'objectif est de rallier Honfleur, quelle que soit l'allure.

Une très belle épreuve, et un défi qu'on peux se lancer sans forcément avoir un gros niveau, dès lors qu'on a un minimum d'entrainement, et qu'on gère bien son allure.

mercredi 27 août 2014

L'Etape Sanfloraine 2014

Ayant prévu une semaine de vacances dans la région avec des amis, à la même période, l'occasion était trop belle pour ne pas participer à cette cyclosportive. 3 parcours sont proposés, et j'ai choisi le  plus grand, avec 146 km pour près 2600 m de dénivelé. Le niveau y sera certes plus élevé, mais je ne me focalise pas sur le classement, ce sera plus l'occasion pour moi de réaliser un beau parcours à travers la région environnant Saint Flour, tout en bénéficiant de l'organisation de la course.


 
Notre location est située à quelques kms de Saint Flour, et je profites de notre passage le samedi, pour y retirer mon dossard sur l'aire d'arrivée situé sur la ville haute.
 
Dimanche matin, je retourne à Saint Flour, et me gare sur l'un des parkings près de l'arrivée. Contrairement à d'autres cyclos, la ville est plutôt bien pourvue en parkings, y compris pour les campings cars, et cela permets au 700 participants de se garer aisément. La ville est complétement plongée dans le brouillard, et une heure avant le départ il ne fait que 4°C. Je n'avais pas envisagé qu'il fasse aussi froid, mais j'enfile tout de même une paire de manchettes et un coupe-vent.
 
Je pars m'échauffer un peu, puis je redescends à la ville basse où le départ sera donné.
 
Je me place dans le premier sas, non pas parce que je suis un crack, mais parce que les numéros ont été affectés dans l'ordre des inscriptions. Il semble qu'il y aie quand même pas mal de prétendants à la victoire dans ce sas, aussi, je me place plutôt dans les dernières positions, histoire de ne pas gêner ceux qui feront la course en tête.
 
Le speaker évoque la disparition d'un des organisateurs de la course, et tous les participants s'executent unanimement lors de la minute d'applaudissement qui leur est demandée à sa mémoire.
 
Il est 9h, et Bernard Hinault est venu donner le coup d'envoi, en personne. Les participants des 3 parcours sont lancés en même temps, cependant, le 1er km sera neutralisé derrière voiture de l'organisation.
 
La température est remontée à 7°C, mais il y a toujours beaucoup de brouilllard. Nous sommes assez nombreux, et rapidement de premières côtes permettent d'étirer le peloton.
 
Il y a longtemps que je suis venu dans la région, aussi je découvre les lieux au fur et à mesure de notre progression. A la sortie d'un virage, après quelques kms, nous nous retrouvons nez à nez avec le viaduc de Garabit, construit par Gustave Eiffel, impressionnant ! Ensuite, la route remonte et nous longeons les gorges de la Truyère. Il y a encore un peu de brouillard, et je ne peux pas trop profiter de la vue, mais ce n'est pas grave j'aurais l'occasion d'y repasser, au cours des jours qui suivent.
 
On ne peux pas dire que le parcours comporte beaucoup de plat, en fait, nous alternons montées et descentes. L'organisation a bien fait les choses, et de petites pancartes ont été apposées avec le nombre de kms de montée restant, avec bien souvent entre 3 et 5 kms de montée.
 
Nous passons à Fridefont, où les concurrents du 57 kms devront biffurquer.
 
Le brouillard a fini par se lever, le ciel se fait bien bleu et les températures remontent. J'enlève tout d'abord mon coupe vent, puis mes manchettes un peu plus tard.
 
Nous traversons Pierrefort, et je m'arrête comme prévu au ravitaillement, afin de refaire le plein de mes bidons. Les températures ne sont pas excessives, et je rempli un seul bidon.
 
Je repars, et continuerais en compagnie de petits groupes de coureurs, mais l'alternance de montées et de descentes, fait que mes compagnons de route changent assez régulièrement.
 
Arrivé aux quatres routes de Cézens, nous sommes une bonne douzaine de coureurs, et c'est là que se séparent les 2 parcours restants. Je prends à gauche pour le 146 kms, mais tout le monde prends à droite le 109 kms. Je me retourne, seul un autre coureur a biffurquer avec moi. Nous discutons un peu, et essayons de rouler efficacement ensemble, comme nous reprenons à présent le vent de face.
 
Le gars est très bon descendeur, et je me ferais larguer dans la descente qui suivra. A l'inverse, dès que la route s'élève de nouveau, je parviens à combler mon retard et à reprendre un peu d'avance.

Nous passons Brezons, suivi d'un petit bout de vallée, et nous arrivons au pied du col de Lagrifoul, principale difficulté de ce parcours, avec près de 9 kms de montée. Les kms commencent à peser un peu, mais la montée se fera agréablement, par une température clémente. En haut du col, il y a beaucoup de paturages, et nous basculons ensuite pour une courte descente, avant d'attaquer le col de Prat de Bouc, qui constitue le passage situé aux abords du Plomb du Cantal.
 
Comme mentionné au début, je suis en vacances dans la région avec quelques amis, et c'est en haut du col de Prat de Bouc que je leur ai donné rendez-vous. Et je ne suis pas déçu lorsque j'arrive au sommet du col, j'ai droit aux encourragements de mes supporters, équipés comme pour le passage du Tour de France, avec les banderolles à mon nom. Je me doute que tout ça était préparé de longue date à mon insu, et ça me fait vraiment chaud au coeur, qu'ils aient improvisé cette petit fête en haut du col. Merci à eux, d'autant plus que l'attente devait être longue avant mon arrivée !
 
Je prends le temps de partager ce moment avec eux, et je repars, il reste une bonne quarantaine de kms encore. 
 
Je rejoins quelques coureurs dans la descente de Prat de Bouc.
 
La fin du parcours comporte à présent des montées moins longues, mais il reste tout de même très valloné, et nous n'arrrêterons pas notre petit chassé croisé jusqu'à la fin, avec mon précédent compagnon de route, bien meilleur descendeur que moi.
 
Nous arrivons à Saint-Flour, mais il nous reste encore un bout de montée jusqu'à l'arrivée située en ville haute. J'y mets mes dernières forces, et je passe la ligne avec un sentiment de bonheur.
 
Bien sûre, je fini loin au classement, en 6h05, mais j'ai beaucoup apprécié cette cyclo, avec un magnifique parcours très varié, et alternant montées et descentes, où il faut à la fois des qualités de grimpeur mais aussi de descendeur.
 
Encore merci à mes amis supporters, qui ont grandement contribué à rendre cette journée inoubliable !

vendredi 25 juillet 2014

L'Etape du Tour 2014 : Pau - Hautacam

Après avoir participé à une des étapes organisées en 2012 (Albertville - La Toussuire), j'ai décidé de remettre ça cette année, avec une belle étape Pyrénéenne, empruntant le col du Tourmalet, et la montée d'Hautacam. Bien que cette étape ne comporte que 2 cols, elle reste d'un niveau convenable, par rapport à ce qui est proposé habituellement, avec près de 4000 m de dénivelé pour 148 kms.


 
Sébastien et Timothée, seront de la partie eux aussi, et nous nous lancerons tous les 3 dans cette belle aventure.

Coté préparation, j'avais planifié plusieurs cyclos depuis le début de l'année, afin de me motiver et de me mettre en condition: Jacques Gouin, Paris Roubaix Challenge, Blé d'Or, Ventoux Beaumes de Venise, Ardéchoise, et j'arrive dans un bon pic de forme, à quelques semaines de l'Etape.

De plus, je connais bien ces 2 montées que j'ai déjà eu l'occasion d'effectuer par le passé, et je sais qu'une arrivée à Hautacam c'est quelque chose qu'il faudra bien négocier.
 
L'avant-course
 
Nous prenons la route le vendredi, Seb et moi, et arrivons à Pau en début d'après-midi. Nous avons le temps de retirer nos dossards et de regarder la fin de l'étape sur l'écran géant.
 
Nous regagnons ensuite le camping de Morlaàs, où nous établirons notre camp de base.
 
Samedi matin, direction Lau Balagnas, en bas de la montée de Hautacam, afin d'y déposer notre véhicule, puis retour à Pau avec la navette qui a été mise en place par l'organisation. Nous retrouverons Timothée dans l'après midi, qui nous a rejoint par le train. Après avoir récupéré nos vélos, déposés le matin, au parc gratuit, situé au village, nous rentrons ensuite tous ensemble à Morlaàs. Nous ne pouvons plus reculer à présent, il faut au moins que l'un d'entre nous termine la course, si l'on veut récupérer la voiture.
 
Malgré l'annonce de quelques averses par la météo, nous serons finalement épargnés, ces 2 jours.
 
La course
 
Dimanche matin, voilà le moment tant attendu, celui pour lequel on s'est entrainé toute l'année, et qu'on ne veux manquer pour rien au monde. Même si l'ambiance entre nous est bon enfant, chacun gère sa petite dose de stress et d'adrénaline, lié à la crainte que les choses ne se passent pas comme prévu, ou que la météo s'en mêle.
 
Nous regagnons Pau en vélo, et nous nous répartissons dans les sas auxquels nous avons été affectés. Ayant déjà effectué une Etape du Tour, j'aurai le privilège de partir 20 mn avant Timothée, et 30 mn avant Seb, pour qui ce sont leur première édition.
 
Un peu avant 8h, le départ de notre sas est donné, nous nous élançons à travers les rues de Pau, et nous nous retrouvons assez rapidement sur une petite route de campagne. Pour l'instant, le temps est convenable et la température idéale.
 
Je n'hésite pas à rouler à bonne allure et à dépasser des concurrents lorsque c'est possible, tout en surveillant mon cardio.
 
Quelques petites côtes avant d'arriver à Nay, puis la première difficulté répertoriée, la côte de Bénéjacq (2,6 km à 6,9 %), que j'avale assez rapidement.
 
Encore quelques kilomètres de faux plat, et nous abordons ensuite, la côte de Loucrup, seconde difficulté du jour, avec 2 km à 6,9 %. Elle sera elle aussi assez rapidement montée, sans présenter de réelle difficulté.
 
Comme je l'avais prévu initialement, je m'arrête au ravitaillement de Bagnères de Bigorre, afin de refaire le plein de mes bidons. Le temps s'est à présent bien couvert, et je sens des premiers grains de pluie. Le ciel est très gris au loin et ne présage rien de bon, et je profite de l'arrêt pour enfiler mes manchettes. 
 
La route commence à s'élever progressivement, et la pluie commence à se faire de plus en plus forte, m'obligeant à enfiler la veste de pluie.
 
Nous arrivons à Sainte Marie de Campan, où l'ascension du Tourmalet commence réellement. La pluie redouble, et on n'entends plus personne dans les rangs, chacun se contentant de monter à son rythme, et espérant une accalmie.
 
Nous passons le lieudit de Gripp, et je sais que dorénavant, il n'y aura plus de répit jusqu'au sommet. Par moment, la pluie s'arrrête, mais il se remet à pleuvoir tout aussi rapidement.
 
Nous arrivons aux paravalanches, La Mongie n'est plus très loin, mais il faut commencer à affronter quelques rampes à 10%.
 
Passé la station, inutile d'essayer d'admirer le paysage, car nous sommes à présent noyés dans le brouillard. De nombreux camping cars, venus pour le passage des pros sont déjà en place, et seuls quelques braves resteront à l'extérieur pour nous encourager.
 
Après une dernière rampe, j'atteins le sommet du col. J'avais l'intention de m'arrêter, histoire de récupérer quelques barres et gels dans ma poche, sous ma veste de pluie, mais les conditions climatiques m'en dissuadent, et je préfère attaquer la descente dans la foulée. Il ne fait pas plus de 7°C, et nous sommes noyés dans l'humidité.
 
Je passe le premier virage de la descente où déjà, les secours sont à l'œuvre.

En jetant un coup d'œil à mon compteur, celui-ci n'affiche plus que 2 barres verticales, qui me rappellent étrangement le jeu pong des années 80. Il n'a visiblement pas aimé ces conditions humides, et pour lui la course s'arrêtera là, mais pas pour moi, qui ne suis résolument pas décidé à rendre les armes.

La route est complètement détrempée, et je continue la descente, tout en anticipant au maximum les passages de virages. Dans une ligne droite, ce sont même quelques vaches, qu'il faudra prendre soin d'éviter.
 
Je continue la descente, j'ai froid aux mains et aux pieds, et mes muscles se tétanisent, à tel point qu'une crampe me vient dans une cuisse. Il faudrait que je mange quelque chose, mais je n'ai pas le courage d'essayer d'extirper quelque chose de ma poche, ni même de m'arrêter. Tant pis, je continue, et je prends soin de mouliner les jambes régulièrement pour faire passer les crampes.
 
Au niveau de Barège, quelques bonnes lignes droites, qui permettent de redonner un peu d'allure, puis arrivé à Luz Saint Sauveur, je prends cette fois-ci le temps de m'arrêter. Il faut absolument que je mange quelque chose, si je ne veux pas le payer dès le début de la montée d'Hautacam. Je ne me suis pas arrêté longtemps, mais je suis transis de froid et je commence à grelotter sur place. Il faut éviter de se refroidir alors je repars sitôt une bonne barre avalée.
 
Les kilomètres suivants seront plus descendants que plats, et permettront de tourner à nouveau les jambes, et de relancer la machine, à une bonne allure.
 
Arrivé au rond point de Pierrefite, nous bifurquons à droite, et une portion plane accompagnée par le soleil qui refait son apparition, est une bénédiction.
 
J'arrive à Arbouix, situé au pied de Hautacam. Je fais un arrêt rapide au ravitaillement. Suite à l'arrêt de mon compteur, je n'avais plus trop la notion du temps, et je suis agréablement surpris en regardant ma montre, de constater que je suis largement en avance sur mes meilleures prévisions. Si je fais une bonne montée de Hautacam, je devrais réaliser un bon classement.

Je m'élance dans la montée. C'est incroyable, une foule immense est présente et nous encourage de toute part. Certains font retentir les cloches, et, porteur d'un maillot à pois, j'ai droit à des encouragements particuliers. Pendant quelques instants, je me sent dans la peau d'un coureur du Tour de France, qui doit fendre la foule pour aller chercher la victoire.

Le soleil est là, et le moral est d'un seul coup complètement reboosté. Que c'est bon ce bain de foule!
 
La pente s'élève rapidement, et donne lieu à des pourcentages sérieux qui me ramènent rapidement à la réalité. Nous croisons ceux qui ont terminé la course et qui redescendent, et heureusement, nous ne sommes pas dans des groupes trop compact à la montée, et il reste la possibilité de doubler lorsque c'est nécessaire.

Cette montée est vraiment terrible par ses changements de pente, et on retrouve régulièrement de bonnes rampes qu'ils faut passer en force.

Au niveau de St André, il y a 3 kms soutenus à plus de 10%, et je sais que lorsque je les aurais passé, j'aurais fait le plus dur.

Il reste 2 kms, et la pluie fait de nouveau son apparition. Pas question de s'arrêter, il faut en finir au plus vite à présent.

Je passe la ligne, et contrairement à l'arrivée à La Toussuire il y a 2 ans, il manque la sono, le soleil et le public. Hautacam étant un cul de sac, l'arrivée est du coup moins festive, mais qu'importe.

Le temps d'envoyer un SMS à Timothée et Seb pour les prévenir de mon arrivée,  je ne m'attarde pas là-haut où il ne fait pas bien chaud, et redescends au village de Lau Balagnas. La course étant terminée, descente tranquille et prudente, sous la pluie, et en prenant soin de ne pas gêner les autres concurrents qui sont dans la montée.

Arrivé au village, on nous remet notre médaille de finisher, et nous pouvons ensuite profiter de la Pasta Party.

Seb et Timothée en terminent eux-aussi et nous nous retrouvons au village. J'aurais conservé mon avantage du départ jusqu'au bout finalement sans jamais les revoir, mais Seb aura réussi à grignoter ma marge de quelques minutes en réalisant un très bon temps de 7h. Timothée, pénalisé par un arrêt prolongé en bas du Tourmalet, causé par un début d'hypothermie, n'aura pas démérité, en repartant courageusement et en ralliant l'arrivée. Beaucoup n'auront pas eu cette chance, et auront dû jeter l'éponge au sommet ou dans la descente du Tourmalet.

Au final, j'aurais réalisé une très bonne performance en me classant 2674e sur près de 10000 concurrents au départ. Il faut croire que je suis plus à l'aise dans les mauvaises conditions, ou peut-être que j'avais tout simplement envie d'en finir au plus vite.

L'organisation a été au top une fois encore, seul petit bémol, cette longue attente de 1h30 pour quitter le parking une fois la course terminée, où aucune solution de contournement n'avait été prévue.

Comme la dernière fois, beaucoup trop d'emballages trainaient sur la route, c'est pourtant si simple de les garder sur soi...

Les Chiffres:

Le col du Tourmalet:             17.1 km à 7.3 %
La montée de Hautacam:       13.6 km à 7.8 %

Mon temps:                            7 h 10 mn 33 sec
Ma position à l'arrivée:          2674
Le nombre de finishers:         8453
Le nombre de partants:          9876
Le nombre d'inscrits:           13000


La vidéo:


 

samedi 28 juin 2014

L'Ardéchoise 2014 - La Méridionale

C'est la cyclo qui rassemble le plus de monde en France, tous parcours confondus. Et il faut dire qu'il y en a pour tous, avec des parcours en randonnées qui peuvent se faire sur 2, 3 ou 4 jours, ou des cyclosportives qui ont lieu le samedi.
 
Pour cette première participation, j'ai choisi le parcours de la Méridionale en 4 jours. C'est le plus long, avec un total de 619 kms pour 10800m de dénivelé. Cette option me permettra de découvrir l'Ardèche en en effectuant quasiment le tour du nord vers le sud.
 
Inscrit au mois de novembre, on me fait rapidement un retour par mail, pour me proposer les différents hôtels où je séjournerai chaque soir, et par conséquent la distance et le dénivelé de chacune des étapes (entre 150 et 160 km à chaque fois, mais des dénivelés sensiblement différents, en fonction des zones). N'habitant pas dans le coin, je réserve en plus un hôtel la veille du départ et le soir de l'arrivée.
 
Mardi 17 juin, je me rends à St Félicien, pour y retirer mon dossard. J'y dépose le sac avec les affaires qui me suivront d'hôtel en hôtel. Celui-ci ne doit pas excéder 10 kg, et j'ai dû sacrifier une paire de tong ainsi qu'une bombe de mousse à raser, pour atteindre le poids escompté. D'ailleurs, la pesée au moment de remettre mon sac, confirme que je suis tout juste à 10 kg. Ensuite, direction St Péray où j'avais réservé un hôtel pour la nuit. Avec la petite route de montagne, c'est un peu plus long que ce je pensais pour s'y rendre, mais ce n'est pas grave, je n'aurais pas d'heure de départ fixe le lendemain..
 
Jour 1:
 
Réveil de bonne heure, pour me rendre à St Félicien où un parking, improvisé dans un champ, est prévu pour les participants de plusieurs jours. Je monte le vélo, et vérifie que je n'oublie rien. Déjà, pour certains, les choses se présentent mal: quelqu'un a oublié d'éteindre ses feux, alors qu'il ne reviendra pas avant 4 jours, un autre se rends compte au moment de partir, qu'il a oublié ses chaussures, alors qu'il habite à 60 km de là.
 
Je me rends au contrôle de départ, et m'élance pour cette première étape qui compte 158 km pour 2720 m de dénivelé, avec déjà de nombreux cols à franchir.
 
Hormis, une première difficulté vers le début de parcours, avec des pourcentages à 14%, le reste se monte plutôt bien.
 
Nous traversons de nombreux villages, où nous sommes à chaque fois très chaleureusement reçus. Tous les habitants se sont mobilisés pour faire de cet instant une grande fête, et les villages sont très joliment décorés aux couleurs de l'ardéchoise (le jaune et le violet), le vélo y étant à l'honneur sous toutes formes, et dans les endroits les plus improbables. Les habitants se prennent au jeu en se déguisant sur un thème différent à chaque fois. Et quant aux ravitaillements ils sont copieux, variés, et le plus souvent pourvus de produits locaux.
 
Ah vraiment, plus le parcours avance, et plus on prends du plaisir à s'arrêter dans ces petits villages, et faire un petit bout de causette avec ses habitants.
 
Le parcours n'étant pas chronométré, il s'agit de bien gérer ses efforts et surtout ses arrêts, pour ne pas arriver à une heure trop tardive, mais cela laisse de la marge.
 
En cours de matinée, et régulièrement ensuite, nous subirons un peu de pluie.
 
Nous montons le col de la Faye, la principale difficulté du jour. En haut, je profite d'un ravitaillement, pour manger un peu. Je ne m'attarde pas trop car il ne fait pas très chaud.
 
Redescente, puis montée du col de Tauzuc. Arrivé en haut, je ne note pas de flèchage au sol, comme il y en avait jusqu'à présent, et je continue en descente. Au bout de 5 km, je me sens un peu seul, plus personne derrière, ni devant. Effectivement, je n'ai pas pris la bonne direction, et je dois remonter ces 5 kms où je retrouve au col, la petite pancarte que je n'avais pas vu.
 
Nous retrouvons la pluie vers la fin de la montée du col de la Fayolle, et les conditions se dégradent au col, avec l'arrivée de l'orage. Il ne reste plus qu'une longue descente vers Privas, mais la pluie va laisser place à des trombes d'eau. Il n'y a pas où s'abriter, et je continue la descente derrière un petit groupe de coureur, le freinage étant assez inefficace dans les virages.
 
Nous arrivons à Privas, trempés et transis de froid.
 
Je regagne mon hôtel, où je retrouve mon sac avec de quoi me changer, après une bonne douche.
 
Je fais la connaissance de Joël, qui partagera la chambre avec moi. Il est venu avec un petite bande de copains, et je me joins à eux pour le diné.
 
Jour 2:
 
Levé de bonne heure, car nous devons déposer nos sacs avant 7h30 si l'ont veux qu'ils soient pris en charge par les transporteurs. J'en profite pour faire un petit nettoyage et re-huilage du vélo qui a bien pris avec l'averse de la veille.
 
Cette seconde étape nous emmènera jusqu'à Les Vans, avec 156 km pour 1995 m de dénivelé. C'est en principe, la journée la moins difficile.
 
Il fait beau à présent, et il est prévu grand soleil pour les 3 derniers jours à parcourir.
 
Je pars avec mes nouveaux compagnons de route: Joël, Jean, Pascal, Alain, Paulo et Luc.
 
Depuis Privas, nous arrivons rapidement au pied du col du Benas, la principale difficulté du jour, mais le col est régulier et il se monte bien.
 
Au ravitaillement de St Rémèze, nous ne sommes pas très loin des gorges de l'Ardèche, qui ne sont pas sur le parcours de la Méridionale. Certains dans le groupe veulent profiter de l'aubaine, et faire un petit crochet supplémentaire pour prendre la route des Gorges, et c'est vrai qu'il aurait été dommage de s'en priver, tant le panorama en vaut la chandelle. Nous poussons même jusqu'au Pont d'Arc, même s'il nous faut ensuite remonter le col de Serre de Tourre descendu pour l'occasion.
 
Nous rejoignons St Martin d'Ardèche, et reprenons le fil du parcours, même si ce petit détour nous aura valu 30 km supplémentaires.
 
Nous traversons de nombreux villages toujours aussi bien accueillis. A Orgnac l'Aven, on nous remet un petit sachet de Lavande, alors qu'à Vagnas, nous sommes accueillis par Mario qui nous offre une bouteille de vin d'Ardèche. Image un peu surréaliste ensuite, du porteur de la bouteille qui doit la caler dans son porte bidon.
 
A la sortie, d'un village, une petite fille me tire un sourire, en m'encourageant, alors que je porte un maillot à pois: "Allez la rougeolle!".
 
Même si les cols ne sont pas bien longs aujourd'hui, le parcours continue à monter et descendre régulièrement, et le petit col de la Serre vers la fin, comportera même quelques passages sévères qui feront mal, le tout sous une route au goudron collant sous le soleil.
 
Le col de Pigère, le dernier qu'il nous faut monter, nous fait traverser un magnifique village médiéval, et vers la fin de la montée, nous sommes conviés à nous arrêter à un ravitaillement en pleine forêt. Celui-ci est tenu par les habitants d'un autre village, qui n'est pas sur le parcours cette année mais le sera l'année prochaine, et ils tenaient à prendre un peu le pouls en vue de l'année prochaine. Nous sommes reçus royalement, avec un bon verre de "Marquisette", cocktail de là-bas, à base de rhum et de rosé. Rien de mieux, pour nous requinquer, ou pour nous couper les pattes... c'est au choix.
 
Nous arrivons aux Vans. Je laisse mes compagnons de route, s'ils me lisent, merci encore à eux pour leur sympathie, et pour m'avoir attendu lorsque j'étais un peu à la traine.
 
Je me rends au petit hôtel situé près de l'arrivée: un ancien couvent transformé en hôtel, plein de charme et très plaisant.
 
Je fais la connaissance de Jean, mon nouveau compagnon de chambre, et je me joins à lui, Jean-Régis et Bernard pour le repas.
 
Jour 3:
 
Aujourd'hui, 150 km à parcourir, avec un dénivelé de 3395 m, c'est l'étape la plus difficile de ces 4 jours.
 
Le petit déjeuner étant servi à partir de 6h30, je laisse Jean et ses amis partir plus tôt, et je préfère prendre mon temps, et partir un peu plus tard.
 
Depuis Les Vans, nous regagnons le petit village de Ste Marguerite, encore une fois très bien accueilli. Alors que je suis remonté sur mon vélo, j'ai d'ailleurs un peu de mal à repartir, tant les gens sont charmants et viennent discuter avec moi.
 
Du village, démarre ensuite la montée au col de Terre Rouge, probablement le plus difficile de ces 4 jours, avec 16 km de montée.
 
En haut du col, une voiture arrive à notre hauteur, et je reconnais Gérard Misler, le président de l'Ardéchoise. Nous le retrouverons d'ailleurs au village de Montselgues, alors que nous mangeons une bonne soupe chaude (leur fameuse potion magique), et aurons grand plaisir à discuter avec lui.
 
Sur le parcours, je croise régulièrement mes compagnons de route de la veille.
 
Les cols se succèdent, et dans une descente, je me fais doubler par un gars, qui me signale son maillot de la main. Il porte le maillot vert du Tour de France, et je me porte à sa hauteur avec mon maillot à pois, et j'en profite pour faire connaissance. Le maillot jaune n'est pas avec nous, mais ça fera parti de ces petits moments improvisés qui laissent de bons souvenirs.
 
Nous sommes à 20 kms de l'arrivée, et je m'arrête à un ravitaillement. Alors que je reprends mon vélo, je m'aperçoit que celui-ci est crevé. Effectivement, je retire une écharde métallique plantée dans le pneu. Changement de chambre à air et je repars. Nous empruntons ensuite une petite route en mauvais état, au bord du lac d'Issarlès, et après 5 ou 6 kms, je me retrouve de nouveau crevé. Ma mini pompe, ne m'ayant pas permis de regonfler à bloc, j'ai probablement été plus vulnérable en passant sur un trou. Je n'ai plus de chambre à air, juste des rustines, et j'ai toutes les peines du monde à trouver où ma chambre a été percée. Un petit groupe de coureur aura la gentillesse de s'arrêter et de me dépanner d'une chambre à air, me permettant ainsi de terminer mon périple.
 
Arrivé au Béage, je n'ai pas de mal à trouver mon hôtel, celui de Beauséjour, puisqu'il est situé juste en face le dernier ravitaillement. Mention spéciale pour cet hôtel, où le repas qui nous a été servi, était excellent et bien garni.
 
Je retrouve Jean et ses compagnons, qui sont également hébergés à cet hôtel, et Pol, qui partagera la chambre avec moi.
 
Jour 4:
 
C'est la dernière étape, il reste 161 km pour 2760 m de dénivelé, pour regagner St Félicien.
 
Nous nous levons de bonne heure, et partons tous ensemble un peu après 6h30, une fois le petit déjeuné pris.
 
Nous montons quelques premier cols, et nous atteignons le col du Gerbier de Jonc, bien connu par son Mont où la Loire y prends sa source.
 
Je fais la descente par le coté droit du Gerbier, alors que j'aurais dû prendre à gauche, en reprenant le parcours des Sucs. Malgré ce raccourci involontaire, je reprendrais ensuite le fil du parcours avant la montée du col de l'Ardéchoise.
 
Je m'arrête moins aux ravitaillements, on est samedi, et il y a à présent beaucoup de monde.
 
Encore les cols de Clavière, et de Lalouvesc à franchir, et il ne reste plus qu'une longue descente jusqu'à St Félicien.
 
A l'arrivée, le village est noir de monde, et je ne m'attarde pas. Je récupère mon sac, et j'ai l'impression d'être un escargot transportant sa maison, lorsque je retourne en vélo au parking avec mon sac de 10 kg sur le dos.
 
 
Cette Ardéchoise me laissera d'excellents souvenirs. L'épreuve est certes sportive, mais c'est aussi une belle aventure humaine, où l'ont fait de très belles rencontres, tant sur le vélo que dans les villages. L'Ardèche est une très belle région, aux décors variés, et où les gens sont vraiment accueillants. Avec la multitude de parcours qui sont proposés, il y en a pour tous les niveaux.
 
 
 

lundi 2 juin 2014

La Mont Ventoux Beaumes de Venise 2014

Cette épreuve n'était pas inscrite dans mon programme initialement, et je me suis laissé tenter lorsque Timothée, profitant d'une semaine de vacances dans la région, m'a proposé d'y participer avec lui. L'idée de me frotter une nouvelle fois au mont Ventoux, ne pouvait que me séduire.
 
Le parcours de cette cyclo, alterne tous les 2 ans, et nous avons droit cette année au parcours le plus difficile, avec 170 kms, une montée du Ventoux par Bédoin, et une seconde depuis Sault. Le dénivelé total est proche des 4000m.
 
 
 
Je prends la route et rejoins donc Timothée, le vendredi après-midi, et nous nous rendons à Beaumes de Venise qui est très proche, pour y retirer nos dossards. Au passage, j'en profite, pour passer chez un caviste, et faire quelques dégustations, en prenant soin d'éviter tout abus.
 
Samedi matin, nous partons à Beaumes de Venise en voiture. Il y a peu de parking dans le village, et nous trouvons une place dans une rue où nous pouvons stationner. Une habitante nous fait part de son mécontentement de voir ainsi tant de voitures près de chez elle. Visiblement, nous ne sommes pas les bienvenus.
 
Nous nous rendons sous l'arche de départ, où celui-ci sera donné avec quelques minutes de retard. Le temps est idéal, avec un grand soleil, et une vingtaine de degrés.
 
Nous nous élançons, et déjà le tempo est donné par ceux qui sont devant. Tim me passe dans une des premières lignes droites, et je m'efforce de mon coté de rester au contact. On est qu'en début de course, et il faut que je redescende le cardio, sinon je le paierais dès la première montée du Ventoux.
 
J'ai un groupe en point de mire, mais je préfère me contenter de maintenir mon allure, quelques gars étant dans ma roue. A l'approche d'un village, un gars passe devant, mais il interprète mal la direction d'un signaleur et prends a droite au lieu de filler tout droit. Du coup je le suis, et nous devons faire demi-tour. Je me rends compte alors, que ce n'est plus quelques gars que je trainais derrière moi, mais un peloton assez conséquent.
 
Nous passons Bedoin. Les signaleurs sont là pour nous faciliter la traversée, mais quelques coups de klaxons des automobilistes qui sont obligés d'attendre notre passage, laisse une nouvelle fois à penser que nous ne sommes pas les bienvenus ici aussi.
 




Nous arrivons au début de la montée du Mont Ventoux, jusque-là rien de trop méchant, j'essaye de rouler à bonne allure, sans faire d'effort inutile. Nous passons St Estève, et je sais que c'est là que les choses se corsent, avec 10 bornes proches des 10%. Je roule à mon rythme, sans me mettre dans le rouge, et arrivant à remonter régulièrement d'autres cyclistes (parfois même ne faisant pas partie de la course). Je passe le chalet Reynard, mais ne m'arrête pas au ravitaillement. La fin de la montée est toujours aussi magique, il continue à faire beau, et il y a peu de vent.

 



Arrivé en haut du Mont Chauve, j'enfile le coupe vent, et c'est parti pour une descente à vive allure. Les premiers virages ne permettent pas de battre des records de vitesse, mais je me surprends à frôler les 80 km/h dans quelques lignes droites.
 




Nous traversons Malaucène, et je m'arrête au ravitaillement situé à la sortie. Je ne traine pas et repart en direction du col de Veaux. Je suis dans un petit groupe, sur une petite route tranquille, quand nous apercevons un groupe de coureurs en train de réparer sur le coté. Je me dis que c'est sans doute dû à quelques gravillons, mais au fil des kilomètres, la densité de coureurs en train de changer ses chambres à air, est telle, que ça ne laisse plus de place au doute. Il s'agit bien d'un acte de malveillance, et une zone de plusieurs kilomètres, a été copieusement semée de clous. Quelle honte !...
 
Je continue la traversée de la zone, prudemment, et en percevant toute la détresse de ceux qui ayant les 2 roues crevées sont dans l'impossibilité de repartir. J'ai l'impression que mes pneus sont plutôt résistants, mais je sens comme du mou dans ma roue avant. Je m'arrête, et force est de constater que me voila crevé à mon tour. Je m'arrête à coté d'un groupe de hollandais, qui font un sitting dans l'herbe. Visiblement, pour eux la course est terminée, et ils attendent que quelqu'un vienne les chercher. Je répare et je repart.
 
Pendant encore quelques kilomètres, de nombreux coureurs sur les cotés, et je sais qu'une nouvelle crevaison reste toujours possible.
 
J'arrive au col de Veaux, là où les 2 parcours bifurquent. Ouf, il semble que mes 2 roues devraient tenir le coup à présent. Je prends à droite, et je me retrouve avec quelques cyclistes, mais nous sommes déjà moins nombreux. Finalement, notre petit groupe va monter à une quinzaine d'unités, et je ne cache pas mon plaisir de pouvoir rouler avec eux.
 
Cette partie comporte quelques portions roulantes, mais de nombreux passages en montée régulièrement. La fatigue commence à se faire sentir, et j'ai un peu de mal à rester au contact par moment. Je vais finalement décrocher du coté d'Aurel, alors qu'il reste encore toute la montée jusqu'au Chalet Reynard, depuis Sault. D'ailleurs, je n'ai même pas remarqué que j'avais passé Sault, puisqu'on ne traverse pas le village.
 
Au fil de ces derniers kms, le temps a rapidement changé se faisant plus nuageux, et j'ai même droit à quelque gouttes de pluie. Il y a même un éclair suivi d'un coup de tonnerre assez proche. Je n'ai d'ailleurs plus beaucoup de tonus, et tout ça me laisse imaginer une fin de course des plus difficile.
 
Même si les pourcentages ne dépassent pas les 5 ou 6%, il reste cependant encore de nombreux kms, et je sens bien que je ne suis plus trop dans le coup. Je m'accroche en espérant limiter la casse.
 
J'entends un autre cycliste, arrivant à ma hauteur: "Ca y est, on se retrouve!". Je me retourne, c'est Timothée! Je m'attendais à ce qu'il soit loin devant. Il me raconte alors son passage dans la zone à clous, et de sa malchance, qui lui a coûté la crevaison de la roue avant et de la roue arrière. N'ayant qu'une chambre à air, il a pu être dépanné par un cycliste extérieur à la course. Il m'a d'ailleurs vu passé, alors qu'il terminait sa réparation, mais avec tous ces cyclistes au bord de la route, je ne l'ai malheureusement pas remarqué.
 
Tim a conservé un bon coup de pédale, et je suis incapable de continuer à son allure. Je sais alors que je ne le reverrais plus avant l'arrivée.
 
Les derniers kilomètres avant le chalet Reynard, redeviennent moins pentus, et je peux repasser le grand plateau.
 
Arrivé au chalet, je fais le plein de mes bidons et mange quelques fruits. J'ai du mal à manger autre chose à vrai dire.
 
Je fais la descente que nous avons monté le matin dans l'autre sens, jusqu'à Bedoin. Le Mistral s'est levé et sur la fin, quelques bons coup de vents m'incitent à réduire ma vitesse dans la descente.
 
Même si le plus dure est à présent derrière moi, il reste encore quelques petits cols à passer: le col de la Madeleine, le col de la Chaine et le col de Suzette. Quelques coureurs vont me dépasser, mais je me retrouverais seul pour effectuer ces montées et la fin du parcours, avec parfois un peu de mistral.
 
Je ne me rappelles plus trop de leur longueur et de leur pourcentage, mais je m'accroche à chaque fois. Le col de la Chaine est celui qui présente les plus forts pourcentages, mon compteur affichant 9% par moment. Finalement, ce sont les parties dans lesquelles je semble perdre le moins de temps.
 

Passé Suzette, il ne reste plus qu'une longue descente jusqu'à Beaumes de Venise. Je passe l'arche d'arrivée, en 8h 31, et Tim vient me rejoindre, ayant lui, passé la ligne 25 mn avant moi. Malgré nos différences d'âge et de catégories, nous décrochons tous deux le brevet d'argent.

Je termine finalement 430e, à mon niveau quoi, et je ne regrette pas d'avoir opté pour le grand parcours, car il était vraiment somptueux. Et cette succession de petits cols, en plus des 2 montées du géant de Provence, s'est révélée finalement assez usante.

Dommage que la course aie été faussée par quelques êtres irrespectueux, qui ont jugés bons de semer la zizanie à mi course.

La vidéo:


 

dimanche 27 avril 2014

La Blé d'Or 2014

C'est devenu une tradition, cette cyclo démarrant à 20 mn de chez moi, je me suis inscrit cette année encore. Mais cette fois-ci, j'ai décidé de me tester sur le grand parcours, qui fait 169 km, et nous permet d'aller chercher quelques bonnes côtes dans le Perche.
 
Je ne me fixe pas d'objectif de classement, de toute façon, il est clair que ce parcours rassemble les meilleurs coureurs, et que mon nom apparaitra probablement plutôt vers la fin du classement. Je vais quand même essayer d'effectuer la parcours en moins de 5h43, ce qui constitue la limite pour obtenir le brevet d'argent.
 
Dimanche matin, j'avoue que je suis un peu anxieux. Il a plu une bonne partie du samedi, avec quelques orages, et ça ne s'annonce pas terrible pour ce dimanche non plus.
 
Je me rends à Lèves, et déjà la pluie fait son apparition. J'attends le dernier moment pour aller m'échauffer, et avec les pieds déjà mouillés, je décide finalement de repasser à la voiture, et d'ajouter les protections pour les chaussures. Ce petit détour, me fera perdre un peu de temps, et je me positionnerais dans l'aire de départ, 1 à 2 mn avant qu'il ne soit donné. Je suis donc dans les tous derniers à m'élancer. Il pleut toujours.
 
Le départ est donné, et j'arrive à remonter quelques places, mais arrivé dans la première petite côte, où la route est peu large, impossible de remonter vers l'avant. A la sortie de la côte, nous nous retrouverons une petite dizaine à rouler ensemble.
 
Nous prenons un virage à gauche, à Poisvilliers, et là un gars chasse de la roue arrière et s'étale sur la route. J'arrive à passer sur le coté, mais cette petite déconvenue désorganisera le groupe, et je me retrouverais finalement seul avec un autre gars de Versailles.
 
On aperçoit au loin un gros groupe constitué de l'ensemble des coureurs. Je me dis que rien n'est perdu, et qu'il y a peut-être encore moyen de revenir. Je ne ménage pas mes efforts, et mon compagnon assure lui-aussi quelques relais, mais je vois bien que l'allure est un peu trop rapide pour lui. Il me le confirme d'ailleurs un peu plus tard.
 
Nous récupérons un autre lâché, et notre duo devient un trio.
 
Je suis partagé entre accélérer un peu l'allure au risque de perdre mes 2 compagnons, ou essayer de les garder le plus longtemps possible. Mais la raison est la plus forte, et je vais m'économiser beaucoup plus en roulant avec eux, d'autant que le parcours est encore très long.
 
Nous avons vent de coté puis vent de face, et notre 3eme compagnon nous donne quelques conseils pour nous placer, et faire tourner nos relais a 3 tout en nous protégeant du vent, et effectivement c'est assez efficace. Malheureusement, nous le perdons sous un relai un peu trop appuyé, et nous ralentissons un peu pour lui permettre de recoller. Nous allons assurer les relais à 2 ensuite.
 
Le gars de Versailles donne quelques consignes, et fini en s'adressant à moi: "Et toi, arrêtes de faire le mariol...". Il a raison au fond, et forcer trop l'allure, n'aurait été bénéfique pour personne. J'ai réussi à adapter mon allure, et au final, je ne le regrettes pas, puisque nous aurons parcouru une cinquantaine de kms, tous les 3, sans voir personne d'autre.
 
Un moment donné, une voiture nous double, avec un gars se tenant à la portière. Nous sommes un peu perplexe, et avons du mal à comprendre quel mérite il pourra en tirer.
 
Nous passons la côte de Pontgouin. J'ai de nouveau trop appuyé, et je dois attendre mes 2 compagnons pour pouvoir continuer.
 
2 coureurs nous rejoignent, puis un autre. C'est de bonne augure, et nous pouvons récupérer et partager des relais avec eux.
 
Nous arrivons à l'embranchement des 2 circuits. Je m'attendais à ce que les premiers du petit circuit, partis une demi heure après nous, nous aient déjà rattrapés, mais finalement non.
 
D'autres coureurs nous rejoignent, nous sommes une bonne dizaine à présent. Il y en a un qui joue le chef et donne des consignes à tout le monde pour organiser un relai. J'ai l'impression que ça en agace beaucoup, mais finalement tout le monde s'exécute, et nous roulerons efficacement.
 
Nous sommes dans le Perche, et passons les premières bosses. Un de mes compagnons du matin, ne sera plus en mesure de nous suivre.
 
Nous faisons la jonction avec un autre groupe devant nous, et au fil des bosses, le groupe va se scinder, et je me retrouverais dans le groupe de devant.
 
J'arrive à tenir ma place dans le groupe, mais j'ai des début de crampe, et une des dernières bosses me sera fatale et je décrocherais.
 
Heureusement pour moi, nous revenons à présent vers la Beauce, et avantage non négligeable, j'ai à présent le vent dans le dos. Je vais faire une trentaine de km, tout seul, à vive allure, je vais remonter ma moyenne et me refaire une santé par la même occasion.
 
Je m'arrête au ravitaillement, le temps de remplir un bidon et repars.
 
La fin du parcours est un peu en escalier sur la carte, et il y a du coup quelques portions de route où on reprends le vent de face. Je suis scotché par moment, et j'ai des doutes sur la possibilité de faire le temps souhaité.
 
A 10 kms de l'arrivée, je me fais reprendre par un groupe d'une dizaine de coureurs, avec qui j'étais lorsque nous passions les premières bosses dans le Perche. L'allure étant idéal, je vais finir avec eux jusqu'à la ligne d'arrivée.
 
Je termine en 5h50 et je loupe le brevet d'argent pour quelques minutes.

Cette édition aura été marquée par les averses et le vent, et sur les 222 coureurs au départ, seuls 157 rescapés rallieront l'arrivée, avec de nombreux abandons dû à des crevaisons. Je ne termine que 131e, mais je suis tout de même content de ma course, je ne m'attendais pas à mieux à vrai dire.

Du côté des pros, Alexandre Pichot (Europcar) et Thierry Marie (ex pro) étaient venu participer à l'épreuve.
 
J'ai beaucoup apprécié tous ces gens qui nous ont encouragés, au bord de la route, dans les petits villages traversés. Incroyable, j'en ai vu plus ici, que lors de mon Paris Roubaix, il y a 15 jours.
 
Coté organisation, j'avais un peu peur, ne connaissant pas le grand parcours, qu'il ne soit pas bien indiqué, mais j'ai été rassuré. Les traces au sol étaient bien visibles et il y avait énormément de signaleurs (et même plusieurs sur les ronds points). Un grand merci à eux, d'autant qu'ils sont restés fidèlement à leur poste, malgré les averses.
 

lundi 14 avril 2014

Paris Roubaix Challenge 2014

Cette épreuve, avec le Tour de France, fait partie des événements cyclistes que tous les étrangers nous envient en France. Les coureurs qui la remportent ne sont jamais là par hasard, et même lorsque l'arrivée se termine au sprint, il aura déjà fallu être costaud pour arriver à rester en tête de la course.
 
Le petit village de Mayenne où je suis né, a vu grandir un vainqueur majeur de Paris Roubaix: Marc Madiot qui l'a remporté par 2 fois. Il fait parti des champions qui m'ont fait vibrer lorsque j'étais tout gamin et qui m'ont fait me passionner pour cette course si particulière. Je me devais de goûter aux pavés à mon tour, afin d'en comprendre toute la subtilité, et vérifier si son surnom d' "Enfer du Nord" était mérité.

Les pavés seront à l'honneur cette année, puisqu'une étape du Tour de France empruntera une partie des secteurs pavés habituels.
 
Le parcours
 
Plusieurs parcours sont proposés. Le must est le parcours de 170 km, qui inclue la totalité des 28 secteurs pavés (soit 50 km), mais n'ayant aucune expérience des pavés, j'ai préféré assurer en participant au parcours de 141 km. Celui-ci inclue les 18 derniers secteurs pavés (soit 32 km), il part de Roubaix, pour y revenir ensuite, via les 100 derniers kms du parcours officiel.
 
Les 3 secteurs les plus durs, et les plus mythiques (trouée d'Arembert, Mons en Pévèle et Carrefour de l'Arbre) font partie de ce circuit de 141 km, ce sera déjà une expérience très intéressante pour moi.
 
Le matériel
 
Avec l'acquisition d'un nouveau vélo en début d'année, mon ancien vélo sera idéal pour ce type d'épreuve, et en cas de casse, je ne mettrais pas en péril le reste de ma saison. Il y a 2 ans, j'ai eu un problème de casse de la patte de fixation de ma roue arrière, j'espère juste qu'elle résistera au passage répété sur les pavés.
 
Pour les roues, j'ai opté pour des DT Swiss Axis 1.0, achetées sur le Bon Coin. Ce sont des roues d'entrée de gamme, mais robustes (32 rayons à l'arrière) et qui équipent les vélos Specialized Roubaix. On ne les trouve pas dans le commerce, et on peux les acheter à bon prix en occasion.
 
Je les ai équipées de pneus Schwalbe Durano de 28, gonflés à 6 bars. J'ai fait quelques essais sur route ainsi équipé, et franchement, les performances de l'ensemble sont loin d'être mauvaises.
 
Mes bidons Camelbak calés dans mes portes bidons Elite, devraient aussi m'éviter la perte de mes bidons lors des passages pavés.
 
Afin d'emmener tout ce dont j'aurais besoin: chambres à air, pompe, outils, portable, j'utilise mon sac Camelbak auquel j'ai retiré la poche à eau. Je garderais juste des barres et des gels dans mes poches. Ca m'évitera de perdre la moitié de mes affaires en cours de route.
 
La préparation
 
Depuis plusieurs mois, j'ai pris l'habitude de faire quelques séries de pompes régulièrement, histoire de renforcer les bras et la ceinture abdominale, qui seront un peu plus sollicités que d'ordinaire.
 
Pour le reste, ma préparation reste similaire à celle des autres cyclos.
 
Début de Week-End
 
Afin de profiter au mieux du week-end, j'ai réservé de longue date un petit hôtel à Tourcoing (à 5 km du vélodrome). Je peux ainsi faire tranquillement la route le vendredi, dormir là-bas la veille de la course, et être présent le dimanche pour aller voir les coureurs pro sur les pavés.
 
Le samedi matin, je me lève sans stress sur le coup de 6h du matin, alors que ceux qui participent au parcours de 170 kms se sont eux levés vers 4h et sont déjà en route vers le départ.
 
Je prends mon temps, de toute façon, j'ai jusqu'à 10 h pour me présenter au départ, mais je préfère partir assez tôt, pour profiter de l'effet de ceux qui arriveront derrière moi, et avec qui je pourrais rouler ensuite.
 
Je prépare mes bidons, prends soin de me protéger les mains (sparadraps à la base des pouces et pansement sur la paume des mains), et je me rends au départ.
 
La course
 
On ne peux pas vraiment appeler ça une course, étant donné que l'épreuve se déroule en format randosportive, et qu'il n'y a pas de classement à l'arrivée. Enfin, il y a eu quelques efforts de fait par l'organisation, qui a ajouté le chronométrage de quelques secteurs pavés cette année, dont la trouée d'Aremberg et le carrefour de l'Arbre.
 
7h30, je suis prêt à partir, mais c'est assez bizarre, tout le monde flâne sur l'aire de départ, et je dois attendre que quelques coureurs se lancent pour me joindre à eux.
 
Il y a pas mal de brouillard, et j'ai pris soin de mettre une led clignotante à l'arrière. Je me rends compte que je suis un des rares à l'avoir fait, d'autant que nous devrons rouler sur une route ouverte à la circulation.
 
Nous traversons Roubaix, et petit à petit, d'autres coureurs se joignent à notre groupe.
 
Nous avons 40 kms à faire avant de rejoindre le parcours officiel et ses secteurs pavés. Le brouillard étant toujours aussi dense, ce n'est pas la partie la plus intéressante. Toutefois, l'allure augmente progressivement et permet de se mettre en jambe.
 
Alors que nous roulons, j'entends un petit bruit de clochettes, et je n'en crois pas mes yeux, lorsque nous doublons un gars sur une draisienne en bois. Il nous lance quelques mots (en flamand, je pense), et on le sent débordant de bonheur, alors qu'il semble s'être lancé dans un bien étrange périple. Je fais un rapide calcul, me disant qu'il devait pouvoir avancer à 6 ou 7 km/h et que cela semble jouable de réaliser le circuit de 70 km en un peu plus de 10 heures.
 
Au ravitaillement situé à 30 kms, je décide de continuer, et je laisse le groupe où j'étais pour rouler avec d'autres coureurs.
 
Un panneau nous indique que nous rejoignons le parcours officiel, nous tournons à droite, et là sans le temps de dire ouf, nous nous retrouvons au début de la tranchée d'Aremberg. Je suis pris au dépourvu et je suis déjà embarqué sur les pavés avant même que je n'ai eu le temps de démarrer ma caméra. Tant pis, je garde les mains sur les cocottes, mais les vibrations sont telles, que je réalise combien il sera difficile de tenir cette position en permanence, et je comprends rapidement l'intérêt d'avoir doubler la guidoline et de positionner les mains sur le cintre.

Ce secteur mérite sa réputation, les pavés sont disjoints à souhait, formant des creux et des bosses, des touffes d'herbes, et je me ravise parfois lorsque j'essaye de doubler en quittant la bande du milieu, alors que les cotés laissent soudainement apparaitre de grosses irrégularités. L'appréhension disparait assez vite, et on se prends vite au jeu d'envoyer le maximum de puissance pour passer les pavés.
 
J'arrive au bout du secteur. Je regarde mon compteur, et je me rends compte qu'il s'est déclipsé suite aux vibrations. Ca a probablement dû se produire dans les derniers mètres, sans quoi j'aurais sans doute eu toutes les misères du monde pour retrouver mon compteur.
 
Le secteur suivant me semble facile, d'après les premiers pavés, mais l'état ne sera plus le même ensuite. Nous passons le fameux "pont Gibus", où un gars est d'ailleurs en train de repeindre l'inscription, pour la course du lendemain.
 
Les secteurs vont ensuite se succéder, et la numérotation des secteurs n'étant pas forcément bien visible, je ne sais plus trop bien combien il en reste. On a parfois l'impression d'en avoir passé plusieurs alors qu'un même secteur est parfois entrecoupé de quelques zones bitumées.

Il y a parfois des bandes non pavées sur les cotés, où on peux rouler, mais comme il n'y a pas de classement, et que je suis venus pour les pavés, je continue à rouler au milieux sur chacun des secteurs.
 
Au fil des kilomètres, les pavés créent des différences de rythme, et il n'y a plus de groupes massifs de coureurs, mais il y a régulièrement des coureurs isolés sur les pavés avec lesquels on peux lutter, ou rouler de concert.
 
Je m'arrête au ravitaillement d'Hornaing, et je repars avec des gars avec qui j'avais bien aimé roulé précédemment, et qui avaient une allure proche de la mienne.
 
Arrive ensuite le secteur d'Hornaing, le plus long avec ses 3.7 km.

Il y a quelques VTT par moment, et ceux-ci semblent plus à l'aise sur les pavés. A l'inverse, on les reprends facilement dès qu'on retrouve le goudron.
 
Sur l'un des secteurs suivants, je reconnais un britannique sur le coté, que je croise régulièrement depuis le début. Il suit un autre coureur et me reconnait lui aussi grâce à ma caméra, j'ai droit à quelques encouragements au passage.
 
Encore d'autres secteurs, puis à l'entrée d'un secteur, la rampe pour détecter la puce électronique est en place, je réalise alors que je suis arrivé au carrefour de l'arbre, autre passage mythique du Paris Roubaix. Les pavés y sont assez inégaux, avec des parties un peu rapiécées, et des pavés qui tapent pas mal par endroit.
 
Encore 2 secteurs, et nous n'avons plus qu'à traverser Roubaix et à regagner le vélodrome, où nous pouvons à l'instar des pros, passer la ligne d'arrivée de ce lieu qui a vu tant de champions s'imposer.
 
Tout ce sera bien passé, sans casse, crevaison, ni chute. Le brouillard aura même fini par se lever en cours de matinée.
 
On peux juste regretter que l'épreuve ne soit pas en format cyclosportive. Il manquait sans doute cette petite pointe d'adrénaline qui fait qu'on se défonce encore plus lorsqu'on cherche à faire le meilleur résultat, mais ça reste une belle épreuve tout de même, où on peut prendre beaucoup de plaisir.

En me levant le dimanche, quelques courbatures et ampoules, me rappellent que ce genre d'exercice reste éprouvant pour le corps, mais il n'y paraitra plus d'ici quelques jours.

Afin de profiter une dernière fois des pavés, mais en tant que spectateur cette fois-ci, j'irais ensuite me placer sur l'un des secteurs pavés et y admirer le passage des pros.


 
J'espère bien pouvoir y revenir un jour, et pouvoir me frotter à l'ensemble des secteurs pavés cette fois-ci. Alors plutôt que de faire le parcours de 170 km (50 kms de pavé), pourquoi pas participer à la randonnée cyclotouriste organisée par le VC Roubaix, tous les 2 ans, et qui propose un circuit de 210 km (55 kms de pavé).
 
En tout cas, ce week-end me laissera d'excellents souvenirs. 
 
 
La vidéo: