mardi 21 juillet 2015

L'Etape du Tour 2015 : St Jean De Maurienne - La Toussuire

Lorsque le parcours a été publié courant octobre 2014, je me suis d'abord dit que cette étape ressemblait trop à celle que j'avais effectué en 2012, avec un départ depuis Albertville. Et puis vu l'engouement suscité auprès de mes collègues et amis, qui souhaitaient y prendre part, je ne pouvait faire l'impasse, d'autant que c'est un très beau parcours, et un défi sportif assez conséquent. J'ai donc re-signé pour ma 3e Etape Du Tour.
 
Le parcours est assez court, mais il n'en est pas moins difficile avec 4 cols à enchainer, pour un total de 4600 m de dénivelé. En 2012, le parcours empruntait le col de la Madeleine, à la place du col du Chaussy, pour un final identique. J'avais souffert à l'époque, et je me doute que ce sera encore le cas cette année.
 
 
Côté préparation, j'arrive avec 5000 kms dans les jambes depuis le début d'année, quelques épreuves et séjours en montagne, et j'ai réussi à perdre du poids. Bref, j'arrive au moins aussi bien, si ce n'est mieux, préparé qu'en 2012.
 
Comme l'année dernière, Sébastien et Timothée seront de la partie également.
 
Samedi matin, Seb et moi faisons route jusqu'à St Jean de Maurienne, où nous récupérons Tim, pour ensuite nous rendre à la Toussuire pour y retirer les dossards. Bien que nous montons en voiture, nous pouvons avoir un aperçu de la pente qu'il nous faudra monter le lendemain, probablement en pleine chaleur, et déjà bien fatigués. Arrivés à quelques kilomètres du sommet, c'est l'embouteillage et il devient très difficile d'accéder à la station. Nous retirons nos dossards, et faisons un tour rapide du village de l'Etape et de ces nombreux exposants. Un grand mur a également été apposé avec le nom des 15000 participants, et nous prenons quelques minutes pour vérifier que nous y figurons bien.
 
Redescente à St Jean de Maurienne, et on file à St Michel de Maurienne où est situé notre camping.  ASO a cette année, fait main basse sur tous les hôtels de la région dès l'annonce de l'Etape, pour proposer des packages, aussi cette solution s'est avérée plus économique, tout en étant pas trop éloignée du départ. Nous plantons nos tentes, mais le sol composé principalement de gravier, complique un peu la tâche. Ma tente n'est pas très stable, mais tans pis, nous n'aurons que 2 nuits à passer ici.
 
5h le dimanche matin, c'est le grand jour. J'ai assez bien dormis, sans éprouver de stress.
6h, nous enfourchons nos vélos et partons en direction de St Jean, 13 kms sur une route plate voire descendante, qui nous feront une petite mise en jambe, l'Etape n'offrant que 3 kilomètres de plat avant d'attaquer la première montée.
 
Nous regagnons nos SAS, le second pour Tim, le 5e pour moi, et le 6e pour Seb. A 7h le premier SAS est libéré, et chaque SAS suivant est libéré toutes les 8 mn.
 
Nous voilà parti, les premiers kilomètres vont se faire à bonne allure tout en étant modérée, et rapidement nous nous retrouvons dans la pente du col du Chaussy. 16 kms de pente régulière, entrecoupée d'une petite descente. La température monte rapidement, et déjà la transpiration augmente. Je m'efforce de boire, m'alimenter très régulièrement, et à veiller à ce que le cardio ne monte pas trop, mais celui-ci a déjà tendance à prendre facilement quelques pulses.
 
La montée se poursuit, je double un gars sur un vélo élyptique. Il a lui aussi un dossard et semble parti pour faire la totalité de l'étape sur cet engin. Chapeau !
 
Nous arrivons au sommet, et je bascule directement dans la descente. J'aperçois un gars qui remonte avec une roue complétement voilée, je sais que la descente est étroite et dangereuse, et celui-ci a probablement été victime d'un accrochage au cours de celle-ci. Quelques centaines de mètres plus loin, je dois freiner brutalement, car plein de coureurs se retrouvent à l'arrêt devant moi. Un motard nous informe qu'il y a eu 3 accidents au cours de la descente qui ont nécessité l'intervention des secours. Un hélico viendra d'ailleurs récupérer l'un des blessés, un peu plus bas.
 
Une grosse partie de la descente se fera par à-coup, où nous descendrons quelques centaines de mètres et nous retrouverons bloqués plusieurs minutes. Je finis par arriver en bas, mais cette mésaventure m'aura fait perdre près d'une demi-heure, et elle va densifier le nombre de coureurs, ceux des SAS suivants nous ayants rejoints.
 
Nous abordons la boucle qui nous fait longer l'autoroute jusqu'à Epierre, pour nous faire revenir de l'autre coté vers St Etienne de Cuisnes. Il commence à faire chaud à présent dans la vallée, et il s'agit de ne pas laisser trop de forces dans cette partie. Il y a de nombreux coureurs, aussi j'arrive à me glisser de groupe en groupe pour bénéficier d'une bonne allure.
 
Peu avant Epierre, j'aperçois la zone "sprint", composée de 2 tapis de chronométrages espacés de 250 m. J'accélère et fais l'effort le temps de ces 250 m. Après l'arrivée, j'apprendrais que mon classement sur ce sprint sera de 292e sur 9471. Plutôt pas mal, mais bon, je pense que beaucoup n'ont pas souhaité dépenser d'énergie et se préserver pour la suite.
 
Arrivé à St Etienne de Cuisnes, je prends le temps de remplir mes bidons et j'attaque le col du Glandon. La traversée de St Etienne se fait dans une bonne ambiance, avec de nombreux encouragements. Vêtu d'un maillot à pois, j'aurai d'ailleurs droit à des encouragements plus spéciaux tout au long de la journée.
 
Je connais bien cette montée pour l'avoir déjà effectuée 2 fois par le passé, je sais pourtant qu'il faut rouler à une allure modérée en début de montée, mais le cardio se mets rapidement à monter, et je n'arrive pas à le faire baisser. Je profite au passage d'un spectateur qui m'asperge d'un peu d'eau d'un ruisseau, mais ca ne suffit pas à refroidir le moteur.
 
J'arrive a St Colomban, avec un petit replat qui me permet de souffler un peu, mais c'est aussi à partir de là que la pente se fait ensuite la plus sévère, sans répit jusqu'au sommet. Je continue la montée, mais les pulsations ont encore augmentées, et je sens vraiment que le moteur est en surchauffe.
 
Quelqu'un prononce mon prénom, je me retourne, c'est Seb! Il passe, mais j'avoue ne pas être trop en état de faire la causette avec lui. D'ailleurs, je m'arrête quelques mètres plus loin, prenant le temps de retrouver un rythme cardiaque convenable. Je repars, mais rapidement je suis à nouveau dans le dur, avec des débuts de crampes dans les jambes. J'arrive péniblement à parcourir 1 km ou 2, et arrivé dans les 2 derniers kilomètres, je dois me résigner, et je préfère effectuer cette partie à pied. J'ai monté de nombreux cols, et c'est la première fois que je dois en terminer un à pied, ce n'est pas glorieux... Enfin le sommet n'est plus très loin, et si ça peux me permettre de continuer...
 
Un gars sur le coté est en train de vômir. D'autres marcheurs me dépassent allègrement, et je dois, même à pied, faire quelques pauses. Je me sens au fond du gouffre, et je doute fortement de mes capacités à passer les 2 cols restants.
 
Il y a déjà de nombreux camping cars près du sommet, et en passant près de l'un deux, je me fait arroser abondamment avec un jerrican. La vache, c'est glacial!
 
A 500 m du sommet, je remonte sur le vélo et fais l'effort de terminer jusqu'au col.
 
Le ravitaillement est le bienvenu, je bois du coca, mange quelques quartiers d'oranges. J'ai constaté plusieurs fois par le passé, que cela avait un effet plutôt positif, dans ces moments là. J'en profite pour me dévêtir un peu, le T shirt que je porte sous mon maillot, contribue sans doute pour beaucoup dans cette surchauffe. J'enfile le coupe vent pour la descente... et me rends compte 200 m plus loin, qu'il reste encore les quelques kilomètres de montée jusqu'au col de la Croix de Fer. Tiens, je l'avais oublié celui-là! Heureusement, la montée n'est pas trop pentue, et j'atteints le sommet sans trop peiné. Au final, c'est quasiment une heure que j'aurais dilapidé sur l'ensemble de la montée.
 
Je réenfile le coupe vent, cette fois-ci, et me lance dans la descente. Je reprends du plaisir, et n'hésite pas à relancer un peu et à tourner les jambes dès que je peux, tout en restant prudent, la route n'étant pas toujours dans le meilleur état.

J'aperçois le virage à droite qui marque le début de la montée au col du Mollard, voilà l'instant de vérité, ai-je suffisamment récupéré?... Ce col ne fait que 6 km, mais la pente est quasi constante à près de 7%. Je monte kilomètre, après kilomètre, l'allure n'est pas trop mauvaise, le cardio a cessé de s'affoler, et les jambes ne me font plus trop mal. Ouf, je reprends espoir.
 
Arrêt rapide au ravitaillement, et je m'élance dans la descente du Mollard. Celle-ci est très technique avec de nombreux virages qui s'enchainent les uns après les autres, mais je constate que j'ai fait de gros progrès en descente, et je prends énormément de plaisir dans celle-ci.
 
Au bout d'une interminable descente, j'arrive à St Jean de Maurienne, et prends le temps de remplir les bidons et de manger un peu au ravitaillement.
 
J'attaque les premières pentes de la montée de La Toussuire, il fait encore très chaud. Les premiers
kilomètres sont les plus difficiles, et si j'arrive à tenir sur ceux-ci, ce sera bon pour le moral. Je dépasse de nombreux concurrents, qui se sont arrêtés dans les quelques coins d'ombre. A présent je suis beaucoup mieux, et j'enchaine les kilomètres à allure régulière, sans caller. Régulièrement, des spectateurs nous aspergent avec des jets d'eau, ça fait un bien fou! Nous passons le Corbier, beaucoup de gens nous encouragent. Il reste encore quelques passages pentus, mais je sais que plus rien ne pourra m'arrêter dorénavant. J'atteints La Toussuire, et je me permet même de finir sur la plaque.
 
Sitôt passé la ligne, on nous remets la médaille et le T Shirt de Finisher.
 
En 2012, j'avais bien passé le Glandon et j'avais ensuite coincé dans La Toussuire. Cette année ce fût l'inverse, heureusement que j'ai réussi à inverser à la tendance sur la seconde partie de l'épreuve.

Je retrouve Seb à l'arrivée, heureux d'avoir été au bout en 8h50. Quand à Tim, il réalise lui aussi une belle perf en passant sous la barre des 8h.
 
Comme les précédentes, cette Etape du Tour me laissera plein de bons souvenirs. Je suis loin du temps que je m'étais fixé, mais qu'importe, le passage sur la ligne d'arrivée aura suffit à faire oublier tous les mauvais moments de la journée.

Quelques Chiffres:

Col de Chaussy (1C)              15,4 km à 6.3 %
Col de la Croix de Fer (HC)   22,4 km à 6,9%
Col du Mollard (2C)               5,7km à 6,8%
La Toussuire (1C)                   18km à 6,1%
Mon temps:                            9 h 26 mn 01 sec
Ma position à l'arrivée:          6333
Le nombre de finishers:         9877
Le nombre de partants:        12092
Le nombre d'inscrits:           15000

La Vidéo:



dimanche 5 juillet 2015

Le Défi des Fondus de l'Ubaye 2015

Adepte de la pratique du vélo sous toutes ses formes, ce défi se présentait à moi comme une nouvelle épreuve qu'il me fallait tenter un jour. A vrai dire, je n'avais pas spécialement prévu d'y participer dès cette année, mais un changement dans mon programme initial, et le décalage de mes vacances m'offre finalement cette opportunité. Je pourrais ainsi participer à l'épreuve le lendemain de mon arrivée, et profiter de la semaine qui suivra pour monter d'autres cols dans cette région de l'Ubaye que je ne connais pas.
 
Le principe de ce défi est simple; au départ de Barcelonnette, effectuer jusqu'à 7 montées, en moins de 24h, et dans cet ordre: Col de Vars, Station Sainte-Anne, Cime de la Bonette, Col de la Cayolle, Col d'Allos, Col Saint-Jean, Col du Pontis. L'accès à la confrérie se fait dès lors qu'on a monté 4 cols (Membre), 5 cols (Maître) ou 7 cols (Grand Maître). Je me fixe pour objectif les 5 cols, avec l'espoir de pouvoir continuer sur les 7 cols.
 
Contrairement à une cyclosportive, le parcours n'est pas en boucle, une fois un col atteint, on le redescend et on passe au suivant, ce qui permet à chacun d'arrêter quand bon lui semble. Il n'y a pas de classement, et chacun est libre de rouler à son allure.
 
Cerise sur le gâteau, nous pédalons pour une bonne cause, et notre engagement est en quasi-totalité reversé à l'association "Vaincre la Mucoviscidose". Même les commerces locaux y vont de leur soutien, en fournissant la majeur partie des ravitaillements.
 
A une semaine de l'événement, ma participation est plutôt compromise, je souffre d'un mal de dos, qui je pense va rapidement s'estomper, et à l'inverse, à 3 jours de l'épreuve, celui-ci me fait un mal de chien, m'interdisant toute possibilité de monter sur un vélo. Heureusement, tout va rentrer dans l'ordre aussi rapidement que le mal était venu, et je redeviendrais opérationnel le jour J.
 
Arrivé à Barcelonnette le vendredi en début d'après-midi, je retire ma plaque de cadre et assiste à la réunion d'information organisée en fin de soirée. Tout nous est clairement expliqué: les contrôles en haut des cols, les ravitaillements, la possibilité de laisser des affaires à différents points du parcours, ... Pour la sécurité de tous, nous devrons pointer à chaque lieu de passage et informer de notre souhait d'arrêter ou inversement de continuer vers d'autres cols.
 
Samedi matin, je fais partie de la première vague à s'élancer à 5h30 de Barcelonnette. Ceux ayant prévu de 1 à 3 montées s'élanceront à 8h. Nous pointons notre carte de route, et nous élançons dans la vallée.
 
Ca roule tranquille jusqu'au pied du col de Vars. Les premiers kms sont assez roulants, et passés les 2 tunnels, la montée démarre véritablement. Les derniers kms sont plus durs, et déjà je croise les premiers qui en ont finis et qui redescendent. J'arrive en haut à mon tour, le temps de pointer ma carte et je redescends.
 
Je reprends la vallée et bifurque vers la station Sainte-Anne. Cette montée est courte mais comporte quelques bonnes portions qu'il faut bien négocier. Les températures commencent à monter, de même que mon cardio qui me semble un peu plus élevé que je ne l'aurais souhaité. J'arrive en haut, me disant que je récupérerais dans la descente.
 
Je regagne la vallée et m'arrête au ravitaillement de Jausier. Il faut à présent attaquer le gros morceau de la journée, la cime de la Bonette et ses 2802 m d'altitude, réputée être le point le plus haut d' Europe pouvant être atteint via une route goudronnée. Il faut faire preuve de patience, les 24 kms de montée pour 1600 m de dénivelé, ne s'avaleront pas d'un coup de pédale. La route est plutôt belle et
large au départ, il fait de plus en plus chaud, mais le léger vent qui souffle fait oublier cette impression. Et pourtant, je suis luisant de sueur, ce qui semble plaire aux mouches qui prennent un malin plaisir à se regrouper autour de moi, et à m'accompagner dans la montée. Ce qui me rassure, c'est que les autres cyclistes que je dépasse emmènent eux aussi leur essaim de mouches satellites. Je tente de les berner par quelques accélérations, mais rien à faire, elles reviennent. La montée se poursuit, et quelques rampes plus difficiles viennent casser le rythme qui était jusque là régulier. De premières crampes apparaissent, et je réalise avoir sous estimé la chaleur et les efforts lâchés dans les premières ascensions. J'absorbe un gel, m'hydrate, mais c'est trop tard, le mal est fait, et je me résigne à faire quelques arrêts dès lors que je me sens dans le dur. Le dernier kilomètre est un mur, et je me fais violence pour aller jusqu'au sommet. Malgré quelques minutes perdues ça et là, je suis encore dans le timing que je m'étais fixé, mais je commence à avoir de gros doute quant à mes capacités à tenir jusqu'au bout.
 
Je redescends à Barcelonnette, et prends le temps de me restaurer convenablement d'une salade de pâtes que les bénévoles de l'association ont pris soin de nous préparer. Je repars avec l'espoir que cette salade sera magique et qu'elle me redonnera mes jambes.
 
J'attaque le col de la Cayolle, même si celui-ci est un peu moins pentu que la Bonette, il est tout de même long de 25 kms et il ne faudra guère plus compter sur l'ombre durant la montée. D'ailleurs, je ne tarderais pas à retrouver mes amies les mouches, venant régulièrement faire un petit bout de chemin avec moi. La première partie du col n'est pas la plus difficile, mais les jambes ne sont pas revenues, et le moral commence lui-aussi à me lâcher. Dommage, car ce col est assurément l'un des plus beaux de la région, j'aurais aimé prendre plus de plaisir à le monter. Vers la fin du col, la pente se fera un peu plus sévère, sans être pourtant excessive, m'obligeant à de nouveaux arrêts. Je me sens tout honteux, d'être là à l'arrêt, alors que les autres me dépassent, certains essayant même de m'encourager. Mes bidons qui avaient été remplis d'eau bien fraiche au dernier ravitaillement, contiennent à présent de l'eau chaude qui me donne mal au ventre. Je repars, mais je sens bien qu'il n'y a plus d'essence, et que le cœur n'y est plus.
 
J'atteins le sommet du col, n'oubliant surtout pas de pointer. Ce col est le 4e, synonyme d'entrée dans la confrérie. Je redescends tranquillement, me disant que les jambes et l'envie reviendront peut-être. Au ravitaillement d'Uvernet, il y a d'un coté, l'accès au col d'Allos, le 5e, et de l'autre le retour à Barcelonnette. Et puis flûte, je rentre, plus l'envie, plus les jambes, et tous ces derniers cols que je n'ai pas monté, je les monterais au cours de la semaine de vacances qu'il me reste dans la région.
 
De retour à Barcelonnette, je rends ma plaque et notifie l'équipe de mon intention d'arrêter là. Une belle balade tout de même de 180 kms pour 4300 m de dénivelé, mais qui me laisse un petit goût de déception. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, mais j'aurais appris de mes erreurs, et aurais déjà rectifié le tir au cours de la chaude semaine qui suivra, concernant certains points qui m'ont fait défaut.
 
En soirée, le repas préparé par les bénévoles est un régal, et tant la soupe à l'oignon que les pâtes me requinqueront à la fois les muscles et le moral. Chapeau à eux, qui assureront le service jusqu'à 5h du matin lorsque les derniers arrivants des 7 cols en finiront.
 
Coté organisation, ce défi fut une vrai réussite, et la trentaine de membres qui y ont contribués, ont œuvrés durant tout un week-end à l'accueil des participants, les pointages, les ravitaillements, la restauration... sans oublier tout le travail amont. Le fruit de tout ce labeur a permis de récolter un peu plus de 17000 € au profit de l'association Vaincre la Mucoviscidose. Franchement, un grand bravo, et un grand merci à toute l'équipe !
 
Que l'on monte un col, ou 7 cols, ce défi reste un défi personnel, que l'on peux réaliser dans une ambiance très conviviale, et quel que soit son niveau.
 
Je me suis arrêté après 4 cols cette année, mais promis je reviendrais, la région est trop belle, et toute l'équipe des Fondus de l'Ubaye trop sympas !

lundi 15 juin 2015

Les 3 Ballons 2015

Bien sûre, je ne tiendrais pas de brèves de comptoir sur ce blog, pour y discuter ballon de rouge, de rosé et de blanc... Non rien de tout ça, ce nom évoque tout simplement l'une des plus belles cyclos, se déroulant au cœur des Vosges, et dont le tracé relie le ballon de Belfahy, le ballon d'Alsace et le Grand Ballon.
Son ratio distance/dénivelé (213 km pour 4300m de dénivelé) la classe parmi les plus dures de France, juste derrière la Marmotte.

J'ai coché cette épreuve de longue date, et j'en ai fais l'un des principaux objectifs de ma saison.


 
En étudiant le parcours, et en estimant le temps dans lequel je suis capable de le réaliser, je me rends compte que je ne suis pas très loin du temps pour obtenir le brevet d'or, soit 9h40.
Le parcours sera long et difficile, avec de nombreux raidars où il ne faudra pas faiblir, je pense ce défi audacieux, mais ce sera une bonne source de motivation durant l'épreuve. J'établie un plan de route, avec les heures de passages aux cols, et le fixe à l'avant de mon vélo, pour mémo.

Pour le logement, j'ai réservé dès le début de saison un emplacement au camping de Luxeuil Les Bains, où se tiendra le départ.

Arrivé sur place le vendredi, je retire ma plaque de cadre et en profite pour visiter un peu Luxeuil. Les 3 Ballons, sont semble t'il, une fierté pour les habitants, et les commerçants n'hésitent pas à afficher leur soutien à l'épreuve par des T Shirts ou vélos dans les vitrines. Je me sens en tout cas bien mieux accueilli qu'à Beaumes de Venise l'an dernier. La ville n'est pas doté de nombreux parkings, c'est pourquoi l'organisation a judicieusement placé l'arrivée à Raddon et Chapendu, à 7 km de là.

Il va pleuvoir toute la nuit précédant l'épreuve, mais heureusement, lorsque je me lève un peu après 5h, il s'arrête de pleuvoir. Le temps ne s'annonce pas aussi ensoleillé pour autant, je glisse tout de même une veste de pluie dans l'une de mes poches.

J'arrive au départ. Il n'y a, à vrai dire, que très peu de français, la plupart sont belges ou hollandais, comme à la Marmotte.

A 7h15 le départ est donné, et sitôt, les quelques carrefours traversés pour sortir de Luxeuil, nous retrouvons de la ligne droite. Je vois déjà de nombreux coureurs me dépasser à fond, de mon coté, je me contente de suivre l'allure sans faire d'efforts inutiles.

Après une vingtaine de kms, une première côte de 4 kms, qui se passe sans encombre. Déjà, plusieurs concurrents sont victimes de crevaisons, la pluie ayant probablement charrié de nombreux gravillons sur la route, durant la nuit.
 
Nous sommes assez nombreux et arrivons ensuite au pied du col des Chevrères, l'épouvantail de la journée. Les premiers kms de montée ne sont pas trop durs, mais ça se corse sur les 3 derniers, où on sera toujours au dessus de 10%, avec des pointes allant jusqu'à 15%. Tout le monde est dans le dur et s'efforce de monter sans fléchir. La montée est rendu particulièrement difficile, par une route assez étroite, et par le nombre important de participants à cet endroit, où il est très difficile de doubler. Quelqu'un devant moi, a des problèmes de dérailleur, il a du mal à passer sa vitesse, se retrouve à l'arrêt en équilibre, et oscille dans ma direction. Je lui crie dessus pour manifester ma présence, ce qui a pour effet de le faire osciller dans l'autre sens, et il finit par tomber. Tel que ça se présentait, un de nous deux (voire les 2) allait se retrouver à terre, avec les pires difficultés ensuite pour repartir, je préférais que ce soit lui :-)
 
Le sommet est atteint, c'est ce col d'ailleurs qui marque la proximité avec le col de Belfahy. Un coup d'œil à mes prévisions, j'ai 5 mn d'avance. Il y a un ravitaillement, mais je ne m'arrête pas, ayant assez pour aller jusqu'au suivant.
 
Après la descente, je roule avec un groupe assez conséquent, et nous abordons la montée du ballon d'Alsace. Des 3 montées possibles, c'est le côté le moins difficile, et c'est vrai qu'il est assez roulant, mais il faut tout de même composer avec une montée de plus de 10 kms à 5% qui pèsera en fin de parcours.
 
Je m'arrête au ravitaillement, peu après le sommet. J'en suis à présent à 10 mn d'avance sur mes prévisions.
 
Il ne fait pas trop chaud, et l'air est plutôt humide, mais je fait une bonne descente, en m'efforçant de pédaler un peu dès que c'est possible. Je me fais une petite frayeur, lorsque j'évite in extremis une pierre, à peine plus gros qu'un œuf, au milieu de la route, alors que je suis lancé à pleine vitesse.
 
Nous attaquons le col du Hundsruck, 9 kms assez roulant également. Mon avance sur l'horaire se porte à 20 mn en haut.
 
Le col suivant, c'est le gros morceau de la journée, le Grand Ballon, et ses 15 kms de montée. Jusqu'au col Amic, où l'on retrouve la route des crêtes, la pente y est régulière, et j'arrive à atteindre ce repère malgré la fatigue qui commence à peser. A partir du col Amic et pour les 6 derniers kms, on sera en moyenne sur du 8% de pente. Je commence à souffrir, et je me dis que j'ai sans doute sous-estimé ce col dans mes prévisions. L'envie de s'arrêter est forte, mais j'essaye de faire abstraction de la fatigue, pour tenir bon jusqu'au bout. J'arrive au col, vidé de mes forces. Je suis pile poil dans mon horaire, j'ai perdu mes 20 mn de marge mais ça reste jouable.
 
Arrêt au ravitaillement, il faut faire la queue pour remplir les bidons, et je perds encore de précieuses minutes. Je profite de la descente pour bien tourner les jambes et chasser les toxines.
 
Nous attaquons le col d'Oderen, j'ai retrouvé mes jambes, et hormis une petite rampe vers la fin, je fais une montée correcte. 10 mn d'avance sur mes prévisions en haut du col.
 
Le plus dur est fait et il reste encore 2 montées, dont le nom m'est inconnu et que j'identifie comme le col du Ménil et le col des Croix.
 
Alors que je suis avec un petit groupe de coureur, nous passons le col du Ménil, sans faire la moindre ascension. Là, je réalise, qu'il ne s'agit pas de la montée que j'attendais, et je n'ai plus vraiment de repères quant à la fin du parcours.
 
Nous montons le col des Croix, 4 kms, et arrivé en haut, je suis heureux d'avoir monté ce que je crois être le dernier col.
 
Nous redescendons, et arrivé à l'entrée de Servance, un signaleur nous fait prendre une petite route à droite. Horreur, cette route est un véritable mur qui démarre d'entrée à 12%, et je dois faire craquer ma chaine pour repasser illico petit plateau, grand pignon. En haut de cette côte, le dernier ravitaillement du parcours, mais je fais l'impasse.
 
Malheureusement, ce mur n'était que le hors d'œuvre, car dans sa continuité, on retrouve la dernière montée (celle que j'avais pris initialement à tort, pour le col des Croix), et là encore les pourcentages sont démesurés, avec de nombreux passages à 15%. Virage après virage, j'espère que c'est la fin, ou tout du moins que les pourcentages redeviendront plus raisonnables. Le moral dans les chaussettes, j'attends un passage à 10% plus doux (si on peux s'exprimer ainsi), et je m'arrête. C'est la première fois de la journée que je pose pied dans une ascension,  je n'ai aucune idée de la longueur de cette montée, et mes espoirs sont en train de s'envoler. Je ne m'attarde pas pour autant, je bois un coup, absorbe un gel, et je repars face à la pente. Environ 1 km après, j'atteins le sommet. Après une courte descente, encore quelques kms de montée, mais cette fois avec une pente plus raisonnable. 
 
Cette fois, c'était bien la dernière montée, d'après le kilométrage restant, il ne faudra pas trainer si je veux me maintenir dans les temps.
 
Nous retrouvons la région des milles lacs empruntée le matin, et il faut malgré tout passer quelques petits raidars en force.
 
La fin sera plus cool, avec un peu de descente, et un final sur le plat, où il faudra cependant affronter le vent qui souffle dans la vallée.
 
Je passe la ligne d'arrivée à Raddon et Chapendu. Un coup d'œil à mon chrono, c'est gagné, j'ai atteins mon objectif, avec un temps final de 9h27, pour l'obtention du brevet d'or.
Un vieil adage cycliste dit que le temps mis sur les 3 Ballons, corresponds à celui mis sur la Marmotte, ce qui dans mon cas correspondrait à une amélioration de plus d'une heure par rapport à ma participation en 2013. A vérifier.
 
Les 7 kms par la route, pour retourner à Luxeuil, ne seront qu'une formalité. La route est rectiligne et sans difficulté.
 
Une cyclo qui m'aura fait souffrir, mais que j'ai beaucoup appréciée malgré tout. L'organisation était au top, et le cadre de la cyclo somptueux.
 
Les chiffres:
 
Temps:                                          9h27:10
Classement:                                  1355 / 2378
 
Col des Chevrères (916 m)          10.3 km à 5%
Ballon d'Alsace (1171 m)            12.4 km à 5.2%
Col du Hundsruck (748 m)          8.7 km à 3.9%
Grand Ballon (1343 m)                16.0 km à 6%
Col d'Oderen (884 m)                  7.0 km à 5.6 %
Col des Croix (679 m)                 4.1 km à 4.5 %
Côte de Beulotte St Laurent (?)   4 km à 12.2 % + 3.4 km à 2.6 %

La Vidéo:


lundi 1 juin 2015

BRM 400 Km - Longjumeau 2015

A l'occasion de Paris-Brest-Paris qui est organisé cette année, comme tous les 4 ans, de nombreux BRM (Brevet de Randonneurs Mondiaux) sont organisés tout au long de l'année à travers la France. Quiconque veux prétendre à se lancer dans l'aventure d'un Paris-Brest-Paris doit tout d'abord valider plusieurs brevets qualificatifs de 200, 300, 400 et 600 kms.
 
En ce qui me concerne, cet immense défi n'est pas encore prévu cette année, mais j'ai souhaité profiter de cette opportunité, pour m'essayer à de la longue distance. J'avais déjà franchi la barre des 300 kms, c'est donc en toute logique que je me suis orienté vers ce brevet de 400 kms.
 
 
 
Il ne s'agit pas d'une course, et chacun est libre de rouler à son allure, à partir du moment où il a effectué la totalité du parcours, et qu'il a pointé les différents contrôles répartis sur le parcours.
Pour moi, ce sera un test intéressant, me permettant d'effectuer pas mal de bornes, en grande partie de nuit, et me permettant de vérifier ma condition physique face à la fatigue et à la durée passée sur le vélo. Le parcours ne comporte pas spécialement de difficulté, en dehors de sa longueur.
 
J'ai dû pour l'occasion acheter un peu d'équipement: un compteur GPS, un gilet réfléchissant, de bonnes lampes avant et arrières, des jambières...
 
Le départ a lieu à Longjumeau à 16h, et je me rends une heure plus tôt afin de m'inscrire et de préparer mon vélo. On nous fourni le road-book, notre carte de route, et on nous indique pour les différents points de contrôles, comment valider le passage en ces lieux.
 
Les vélos sont contrôlés et nous voilà ensuite lâchés dans la nature. Il y a des vélos de toutes sortes, chacun ayant ses combines pour y loger tout se dont il a besoin.
 
Nous voila donc partis pour ce long périple, l'allure n'est pas excessive et me convient bien. Nous formons rapidement un petit groupe d'une vingtaine de coureurs.
Il fait beau, mais nous roulons contre le vent. Quelques côtes pour sortir de l'Essonne, mais rien de très pentu.
 
Nous avançons à travers la Beauce, et arrivons au premier point de contrôle, après 110 km de route. Nous tamponnons nos cartes à l'auberge, et refaisons le plein de nos bidons. Il est proche de 20h, et une partie du groupe, fait une halte pour manger.
 
Je repars avec le reste du groupe, nous ne sommes plus que 10. A l'avant du groupe certains assurent un tempo idéal, ni trop, ni pas assez rapide, et nous progresserons efficacement.
A 22h, nous ne sommes plus très loin de Blois, mais il nous faut déjà allumer les lampes sur le vélo. Arrivé à Blois, nous arrêtons au Mc Do. Il ne s'agit aucunement de se gaver d'un double cheese burger, mais de faire tamponner nos cartes de route. Nous en profitons aussi pour enfiler quelques affaires pour la nuit. Il ne fait pas encore très froid, mais l'un des membres du groupe, qui a déjà 4 Paris-Brest-Paris à son actif, nous conseille vivement de nous habiller chaudement, car la nuit sera fraiche, ce que tout le monde fera sans broncher.
 
Nous repartons, la traversée de Blois, nous procure quelques hésitations, mais les GPS nous sont d'une grande utilité. J'en profite pour allumer le mien, la batterie devant à présent être suffisante jusqu'à la fin, malheureusement l'ayant acheté une semaine auparavant, je ne l'ai pas encore bien en main, celui-ci s'éteignant automatiquement après quelques secondes. Bon, il faudra que je fasse plus attention la prochaine fois, en attendant, il vaut mieux que je sois capable de suivre le groupe, sinon il me restera le road book au cas où je me retrouverais tout seul.
 
Il fait à présent bien nuit, la lune nous éclairant quelque peu. Nous traversons la Sologne, de longues lignes droites et plates à n'en plus finir. Lors de traversée de village, je profite de l'éclairage urbain pour lire mon compteur ou regarder l'heure. C'est dingue comme le temps passe moins vite la nuit!
Cela dit, nous maintenons notre allure, chacun restant bien concentré sur celui qui le précède.
 
Nous arrivons à Vannes Sur Crosson pour le 3e contrôle. A cette heure de la nuit, personne pour pouvoir valider notre passage, aussi la photo de la pancarte de l'entrée du village fera office de "preuve" à notre retour. Dans le village, une fontaine, nous permettra de remplir les bidons.
 
Nous repartons, 260 km dans les jambes, mais jusque là les organismes tiennent le coup, et tout le monde est encore éveillé et attentif.
 
Nous arrivons au point de contrôle suivant, la boulangerie de Bazoches Les Gallerandes. Le boulanger est prévenu de notre arrivée, il ouvre normalement à 5h, mais il est 4h40. Ce dernier nous entends depuis son fournil et il vient nous ouvrir. Il remplit nos cartes, et nous lui achetons des pains au chocolat tout chaud. Voilà un délice qui se mérite! Nous ressortons de la boulangerie, et devons faire face à la réalité de nouveau: il fait un froid de canard dehors à cette heure!
 
Quelques kilomètres de route, et nous voilà un peu plus réchauffés. D'ailleurs le jour ne tarde plus à se lever, et c'est déjà un premier sentiment de victoire que d'avoir pu braver la nuit.
 
Le 5e et dernier point de contrôle se situe à Authon La Plaine, après 350 km de route. On doit faire pointer nos cartes dans le bar restaurant, mais là encore, nous sommes en avance sur l'horaire et celui-ci n'est pas encore ouvert. Même si nous passons à côté de l'occasion de prendre un bon café, une photo de l'établissement nous permettra de valider notre passage.
 
Les 50 derniers kilomètres se feront toujours à bonne allure, et nous retrouverons quelques bosses sur la fin que l'on arrivera à passer grouper. Il est 8h, et nous sommes le premier groupe à arriver à Longjumeau, mais encore une fois, ce qui prime avant tout c'est la satisfaction d'avoir réaliser un beau et long périple tous ensemble. J'en profite d'ailleurs pour remercier tous ceux avec qui j'ai rouler, et qui m'ont permis de prendre autant de plaisir sur mon premier BRM.
 
J'ai un peu mal partout, mais je me sens plutôt bien. J'ai tiré de nombreux enseignements, et je note déjà de nombreux points d'améliorations si je devais participer de nouveau à un tel événement.
 
Maintenant, dans les années à venir; il y a fort à parier que je monterais la barre un peu plus haut, en me lançant d'autres défis, et qui sait, peut-être que dans 4 ans, je serais au départ de mon premier Paris-Brest-Paris, affaire à suivre...
 
 
 
 

lundi 27 avril 2015

Liège - Bastogne - Liège Challenge 2015

Après m'être essayé aux pavés de Paris Roubaix, l'année dernière, j'ai choisi de mettre une autre classique à mon programme, il y a déjà plusieurs mois, une excellente occasion pour moi de découvrir la Wallonie et ses Ardennes belges.
 
On la surnomme la "Doyenne" parce que c'est la course cycliste la plus ancienne, et sa renommée n'est plus à faire tant les coureurs pro rêvent d'ajouter cette grande classique à leur palmarès. Le parcours y est long, ponctué de nombreuses bosses aux pourcentages sévères.
 
La formule qui est proposée aux amateurs comporte plusieurs parcours: celui de 273 km reprenant l' intégralité du parcours de la course, ainsi que 2 autres parcours de 156 km et 75 km. Même si le parcours de 273 km me fait rêver, j'ai choisi celui de 156 km. Mieux vaut être raisonnable comme c'est ma première participation, et se faire déjà une bonne idée des difficultés. Les parcours ne sont pas chronométrés et ne donnent pas lieu à un classement, en revanche on pourra connaître son temps et son classement sur 4 des principales côtes.
 
J'arrive à Liège en milieu d'après-midi et me rend directement à la Halle pour y retirer mon dossard. Mon hôtel est situé de l'autre côté de Liège, à  6 km, et lorsque je m'y rends, je suis surpris de voir que la ville elle-même comporte beaucoup de montées. Ce qui signifie pour moi, qu'il me faudra garder encore un peu de force pour pouvoir regagner mon hôtel après la course.
 
Contrairement à mes craintes, il n'a pas fait trop mauvais ce vendredi finalement, mais la météo annonce beaucoup de pluie pour ce samedi. Je me lève de bonne heure, et effectivement lorsque je met le nez dehors, la route est déjà bien détrempée et il pleut. Il ne semble pas faire particulièrement froid, mais je ne prends pas de risque, ce sera cuissard et veste longs. Je quitte mon hôtel pour me rendre au départ, et je n'ai pour cela qu'à suivre le flêchage, puisque c'est la route empruntée par la fin du parcours.
 
L'horaire de départ est libre et déterminé en fonction de la longueur du parcours, j'arrive un peu après 7h et je me joins au premier groupe de coureur qui s'élance sur le parcours. Les premiers kilomètres se font en ville, avec de nombreux signaleurs aux carrefours. Nous nous retrouvons assez nombreux, et sitôt sorti de la zone urbaine de premières côtes permettent déjà d'étaler les coureurs. Celles ci ne sont pas encore répertoriées comme principales difficultés, mais elles contribueront à fatiguer les organismes.
 
Je suis dans un groupe assez conséquent, et nous arrivons à la bifurcation entre les parcours de 156 et de 273 km. La quasi totalité du groupe prends la direction du 273 km, me laissant presque seul sur le 156 km. Malgré la pluie, ceux qui se sont inscrits sur le grand parcours semblent assumer leur choix, et ne pas renoncer.
 
Encore quelques côtes, puis nous arrivons dans la première à être répertoriée, même si celle-ci ne fait pas partie du parcours officiel: la côte de l'ancienne barrière. Celle-ci est plus longue que pentue.
 
L'arrêt au ravitaillement suivant sera bref, avec cette pluie, je suis à présent bien trempé, et il faut surtout éviter de se refroidir. Nous traversons une ville où les rues sont entièrement pavées, et nous devons nous arrêter à un stop, alors que c'est le début de la côte de la Haute Levée, de l'autre côté de la route, avec ses premiers pourcentages au delà de 10%. La montée dure plusieurs km, mais heureusement la pente s'adoucit ensuite.
 
Un peu plus loin, nous attaquons le col du Rosier, assez long mais aux pourcentages réguliers. Cette montée est chronométrée, alors j'essaye de garder un bon rythme pour la monter.
 
S'en suit quelques kilomètres en vallée, où je roulerais par moment seul, ou avec quelques coureurs.
 
Nous traversons un village, et là, ce que je redoutais (sans mauvais jeux de mots) le plus, se présente à moi: la côte de la Redoute. On est tout de suite dans le vif du sujet, et la pente ne tarde pas à dépasser les 10%. J'arrive à maintenir un coup de pédale correct et à effectuer quelques dépassements, malgré une route pas très large. Vers le milieu de la côte, les pourcentages dépasseront les 20%, mais je continue en force. Je vois le sommet de la côte, content d'en arriver au bout.
 
Le ravitaillement suivant sera lui aussi assez bref, car au moment où je m'arrête la pluie se met à redoubler. Je dois ensuite traverser la ville, où il est aussi difficile pour les cyclistes que pour les automobilistes de se dépasser.
 
Nous attaquons ensuite la côte de la Roche aux Faucons, là aussi les pourcentages y sont en grande partie au delà des 10%, je ne fais pas une grande montée, mais j'arrive à gérer mon effort.
 
Nous sommes à présent proche de Liège, et la dernière difficulté se présente: la côte de Saint Nicolas.
Même si celle-ci est globalement moins raide que les 2 précédentes, elle comporte tout de même de belles portions bien pentues. Dès le début de la côte, de nombreux coureurs me dépassent à bonne allure, je prends un coup au moral et je me rends compte que je ne suis plus aussi frais. Je ne lâche pas pour autant, et arrive en haut, même si c'est de façon moins fluide que je ne l'aurais souhaité.
 
Il reste encore quelques kilomètres en zone urbaine, la dernière montée à Liège où est jugée l'arrivée des pros, et nous rejoignons la Halle qui boucle le parcours.
 
Les principales côte du parcours, avec mes temps et classements:
 
La côte de l'Ancienne Barrière     - 4.8 km à 4.7% (Max 6%)
La côte de la Haute Levée            - 3.5 km à 5.6% (Max 12%)
Le col du Rosier                           - 4.5 km à 5.7% (Max 12%)   - 17 mn 22 - 1505 / 2977
La côte de la Redoute                   - 1.7 km à 9.7% (Max 20%)   -   8 mn 53 - 1451 / 3279
La côte de la Roche aux Faucons - 1.5 km à 9.9% (Max 16%)   -   9 mn 15 - 1964 / 3300
La côte de St Nicolas                    - 1.4 km à 7.6% (Max 13%)   -   7 mn 12 - 2195 / 3306
 
Dommage que le week-end aie été perturbé par la pluie, mais cette première expérience a été très enrichissante, et j'aurais grand plaisir à revenir, qui sait, peut-être pour effectuer le grand parcours la prochaine fois.

La vidéo:
 

lundi 20 avril 2015

La Blé d'Or 2015

Pour la 4ème année consécutive, je retrouve cette cyclo qui prends son départ à 20 mn de chez moi.
 
Alors que j'avais effectué le grand parcours sous la pluie l'année dernière, j'ai opté pour le petit parcours cette année, et les conditions s'annoncent pas trop mal avec du soleil, mais beaucoup de vent malheureusement. Nous aurons à parcourir 98 km à travers la Beauce, qui est fort exposée au vent. D'après les prévisions météo, nous devrions avoir un vent favorable à l'aller, alors que nous devrions le subir au retour.
 
J'avais monté mes jantes hautes en carbone, mais avec les bourrasques qu'il a fait le samedi, je me suis finalement ravisé, et j'ai remis des jantes classiques en alu.
 
Arrivé à Lèves, je ne tarde pas à aller m'échauffer, de façon à pouvoir me placer au départ, peu de temps après le départ de ceux qui effectuent le grand parcours. Je doit être placé vers le milieu, ce sera toujours mieux que la fin, pour essayer d'accrocher un bon groupe.
 
Le départ est donné, tout se passe bien, et comme je m'y attendais, ça bouchonne un peu dans la première côte, mais j'arrive à remonter quelques places et à intégrer un petit groupe. J'évite de trainer en queue de peloton, et au fil des premiers kms, nous reprenons déjà d'autres coureurs.
 
Après 40 kms, nous sommes dans un groupe assez conséquent, mais au fil des accélérations, beaucoup lâchent les uns après les autres et je me fait violence à chaque fois pour les dépasser et recoller au groupe. La stratégie aujourd'hui est simple, avec le vent, il faudra être le moins souvent isolé.
 
Je roulerais ensuite avec une dizaine de gars, efficacement en nous protégeant du vent. Me sentant bien, je n'hésite pas à prendre régulièrement des relais.
 
Nous arrivons à Pontgouin, qui sera suivi de la principale difficulté du parcours. Je suis un peu coincé dans se groupe, alors que je me sens de bonnes jambes pour grimper, alors dès qu'un passage se libère, je n'hésite pas à accélérer l'allure, et je remonte de nombreux concurrents. Arrivé en haut de la côte, je me retrouve seul, mais ce n'est pas grave, je connais la suite du parcours qui est abritée en forêt, et plutôt roulante.
 
Arrivé à St-Maurice-St-Germain, un coureur me rattrape, et en me retournant j'aperçoit un petit groupe non loin de lui. C'est de bon augure, le vent allant être à présent défavorable. Notre petit groupe avance bien, tout le monde collaborant.
 
Nous revenons sur un groupe précédant, et nous sommes à présent une bonne cinquantaine, et continuerons ainsi de nombreux kms. Malheureusement une cassure, me laisse avec une vingtaine de coureurs, mais nous continuerons à bien nous entendre et à nous partager les relais. Les cuisses commencent à me piquer un peu, et j'ai à présent un peu de mal à me porter à l'avant.
 
A 5 km de l'arrivée, je commence à lâcher prise avec le groupe, heureusement, la côte de Levesville dans un premier temps, me permettra de rester au contact, et arrivé dans la côte de la Chacatière, je donne tout ce qui me reste, même si les jambes me brûlent.
 
Je termine finalement en 3h05, au milieu du classement (188e / 373). Je suis loin des premiers bien évidemment, mais je suis satisfait de ma course, je pense avoir bien géré, en faisant les efforts qu'il fallait aux bons moments. Je décroche le brevet d'Argent, que je manquais ces dernières années de quelques minutes à chaque fois.
 
Le parcours, bien que remodelé, était assez proche de l'ancien parcours, avec même quelques côtes de moins, ce que je trouve un peu dommage.
 
A l'arrivée le plateau repas nous attend, et le traditionnel œuf en gelé, est toujours un régal!
 

mercredi 4 mars 2015

La Jacques Gouin 2015

Une fois de plus, c'est cette cyclo qui lancera ma saison. Ce n'est pas le genre de cyclo sur laquelle je suis le plus à l'aise, mais elle constitue le premier rendez-vous de l'année, me permettant de me motiver lors de mes sorties hivernales afin d'être opérationnel dès ce premier jour de mars.
 
Le parcours est quasiment celui de ces dernières années, avec une nouvelle côte qui y a été inséré vers la fin du parcours, soit 115 kms, avec des portions roulantes, entrecoupées de plusieurs côtes, pour pas loin de 1000 m de dénivelé.
 
C'est maintenant ma 3ème participation, et comme lors des éditions précédentes, je m'attends à ce que le niveau et le rythme y soient élevés, même si ce genre de parcours est proche de ce que j'effectue régulièrement à l'entrainement.
 
Une fois arrivé à Mennecy, je retrouve Seb, pour qui ce sera la première participation. Je retire mon dossard, et ma noix de coco, petit clin d'œil de l'organisation qui a choisi cette année les Antilles pour thème.
 
Nous nous plaçons dans les SAS de départ, et celui-ci est donné à 9h00 pétante.

 
Cette année les températures sont beaucoup plus clémentes avec pas loin de 10°C, mais il tombe une petite pluie qui va rendre la route glissante.
 
Ca part vite, mais pas d'incident à noter, et après quelques kilomètres, des groupes commencent à se former. Je retrouve Seb, et nous essayons de tenir le rythme qui est imposé à l'avant du peloton.
 
La première côte arrive, et elle scinde déjà notre groupe. Je perdrais de vue Seb qui était à l'avant, pour me retrouver avec d'autres coureurs.
 
Passé 20 km, mon compteur refusera de détecter l'aimant de ma roue, et je devrais m'en passer par la suite, heureusement j'ai encore à peu prêt le parcours en mémoire.
 
Il y a beaucoup de vent, et celui-ci étant plutôt de face, il faut veiller à ne pas se laisser décrocher dans les parties roulantes. Nous sommes à présent moins nombreux, et j'essaye de me porter vers l'avant dans les côtes. Bien souvent, nous reprenons les lachés des groupes précédents.
 
Je suis à présent dans un petit groupe, et je n'hésite pas à prendre quelques relais. Dans une côte, j'emmènerais d'ailleurs un peu trop fort, n'emmenant qu'un seul coureur dans mon sillage. Nous discutons ensemble, et décidons d'attendre le reste du groupe.
 
Nous roulerons ensemble de nombreux kms, jusqu'à ce que le groupe explose de nouveau. Dans l'avant-dernière côte, je monte à mon allure, et continue à envoyer dans la foulée sur la partie plane suivante, le vent étant à présent favorable.
 
Le groupe précédent reviendra sur moi au pied de la côte de Champcueil, où celui-ci se disloquera de nouveau. C'est la plus difficile du parcours, mais je la passe sans encombre.
 
J'ai encore pas mal d'énergie et je termine à bloc, dépassant par moment quelques coureurs.
 
Je termine en 3h55, soit 10 mn de plus que l'année dernière. Un peu déçu forcément, comme j'étais beaucoup plus frais à l'arrivée cette année, mais ça fait partie du jeu, c'est une course où il faut savoir se placer en permanence et savoir gérer ses efforts.
 
Je regarde l'état de mon vélo et de ma tenue, maculés de boue. Même lors de ma participation à Paris-Roubaix l'année dernière, j'étais arrivé dans un meilleur état.
 
Je vais prendre mon plateau repas et retrouve Seb, qui est arrivé 10 mn avant moi.
 
Toute l'équipe de Eric Ramos a encore bien travaillé, et le menu accompagné de l'ambiance antillaise, était une excellente idée.