A l'occasion de Paris-Brest-Paris qui est organisé cette année, comme tous les 4 ans, de nombreux BRM (Brevet de Randonneurs Mondiaux) sont organisés tout au long de l'année à travers la France. Quiconque veux prétendre à se lancer dans l'aventure d'un Paris-Brest-Paris doit tout d'abord valider plusieurs brevets qualificatifs de 200, 300, 400 et 600 kms.
En ce qui me concerne, cet immense défi n'est pas encore prévu cette année, mais j'ai souhaité profiter de cette opportunité, pour m'essayer à de la longue distance. J'avais déjà franchi la barre des 300 kms, c'est donc en toute logique que je me suis orienté vers ce brevet de 400 kms.
Il ne s'agit pas d'une course, et chacun est libre de rouler à son allure, à partir du moment où il a effectué la totalité du parcours, et qu'il a pointé les différents contrôles répartis sur le parcours.
Pour moi, ce sera un test intéressant, me permettant d'effectuer pas mal de bornes, en grande partie de nuit, et me permettant de vérifier ma condition physique face à la fatigue et à la durée passée sur le vélo. Le parcours ne comporte pas spécialement de difficulté, en dehors de sa longueur.
J'ai dû pour l'occasion acheter un peu d'équipement: un compteur GPS, un gilet réfléchissant, de bonnes lampes avant et arrières, des jambières...
Le départ a lieu à Longjumeau à 16h, et je me rends une heure plus tôt afin de m'inscrire et de préparer mon vélo. On nous fourni le road-book, notre carte de route, et on nous indique pour les différents points de contrôles, comment valider le passage en ces lieux.
Les vélos sont contrôlés et nous voilà ensuite lâchés dans la nature. Il y a des vélos de toutes sortes, chacun ayant ses combines pour y loger tout se dont il a besoin.
Nous voila donc partis pour ce long périple, l'allure n'est pas excessive et me convient bien. Nous formons rapidement un petit groupe d'une vingtaine de coureurs.
Il fait beau, mais nous roulons contre le vent. Quelques côtes pour sortir de l'Essonne, mais rien de très pentu.
Nous avançons à travers la Beauce, et arrivons au premier point de contrôle, après 110 km de route. Nous tamponnons nos cartes à l'auberge, et refaisons le plein de nos bidons. Il est proche de 20h, et une partie du groupe, fait une halte pour manger.
Je repars avec le reste du groupe, nous ne sommes plus que 10. A l'avant du groupe certains assurent un tempo idéal, ni trop, ni pas assez rapide, et nous progresserons efficacement.
A 22h, nous ne sommes plus très loin de Blois, mais il nous faut déjà allumer les lampes sur le vélo. Arrivé à Blois, nous arrêtons au Mc Do. Il ne s'agit aucunement de se gaver d'un double cheese burger, mais de faire tamponner nos cartes de route. Nous en profitons aussi pour enfiler quelques affaires pour la nuit. Il ne fait pas encore très froid, mais l'un des membres du groupe, qui a déjà 4 Paris-Brest-Paris à son actif, nous conseille vivement de nous habiller chaudement, car la nuit sera fraiche, ce que tout le monde fera sans broncher.
Nous repartons, la traversée de Blois, nous procure quelques hésitations, mais les GPS nous sont d'une grande utilité. J'en profite pour allumer le mien, la batterie devant à présent être suffisante jusqu'à la fin, malheureusement l'ayant acheté une semaine auparavant, je ne l'ai pas encore bien en main, celui-ci s'éteignant automatiquement après quelques secondes. Bon, il faudra que je fasse plus attention la prochaine fois, en attendant, il vaut mieux que je sois capable de suivre le groupe, sinon il me restera le road book au cas où je me retrouverais tout seul.
Il fait à présent bien nuit, la lune nous éclairant quelque peu. Nous traversons la Sologne, de longues lignes droites et plates à n'en plus finir. Lors de traversée de village, je profite de l'éclairage urbain pour lire mon compteur ou regarder l'heure. C'est dingue comme le temps passe moins vite la nuit!
Cela dit, nous maintenons notre allure, chacun restant bien concentré sur celui qui le précède.
Nous arrivons à Vannes Sur Crosson pour le 3e contrôle. A cette heure de la nuit, personne pour pouvoir valider notre passage, aussi la photo de la pancarte de l'entrée du village fera office de "preuve" à notre retour. Dans le village, une fontaine, nous permettra de remplir les bidons.
Nous repartons, 260 km dans les jambes, mais jusque là les organismes tiennent le coup, et tout le monde est encore éveillé et attentif.
Nous arrivons au point de contrôle suivant, la boulangerie de Bazoches Les Gallerandes. Le boulanger est prévenu de notre arrivée, il ouvre normalement à 5h, mais il est 4h40. Ce dernier nous entends depuis son fournil et il vient nous ouvrir. Il remplit nos cartes, et nous lui achetons des pains au chocolat tout chaud. Voilà un délice qui se mérite! Nous ressortons de la boulangerie, et devons faire face à la réalité de nouveau: il fait un froid de canard dehors à cette heure!
Quelques kilomètres de route, et nous voilà un peu plus réchauffés. D'ailleurs le jour ne tarde plus à se lever, et c'est déjà un premier sentiment de victoire que d'avoir pu braver la nuit.
Le 5e et dernier point de contrôle se situe à Authon La Plaine, après 350 km de route. On doit faire pointer nos cartes dans le bar restaurant, mais là encore, nous sommes en avance sur l'horaire et celui-ci n'est pas encore ouvert. Même si nous passons à côté de l'occasion de prendre un bon café, une photo de l'établissement nous permettra de valider notre passage.
Les 50 derniers kilomètres se feront toujours à bonne allure, et nous retrouverons quelques bosses sur la fin que l'on arrivera à passer grouper. Il est 8h, et nous sommes le premier groupe à arriver à Longjumeau, mais encore une fois, ce qui prime avant tout c'est la satisfaction d'avoir réaliser un beau et long périple tous ensemble. J'en profite d'ailleurs pour remercier tous ceux avec qui j'ai rouler, et qui m'ont permis de prendre autant de plaisir sur mon premier BRM.
J'ai un peu mal partout, mais je me sens plutôt bien. J'ai tiré de nombreux enseignements, et je note déjà de nombreux points d'améliorations si je devais participer de nouveau à un tel événement.
Maintenant, dans les années à venir; il y a fort à parier que je monterais la barre un peu plus haut, en me lançant d'autres défis, et qui sait, peut-être que dans 4 ans, je serais au départ de mon premier Paris-Brest-Paris, affaire à suivre...
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