lundi 12 septembre 2016

La Lapébie 2016

Histoire de finir la saison en beauté, la Lapébie est une très belle épreuve, qui a lieu en septembre, et ne souffre pas (ou moins) de la concurrence avec les autres épreuves, comme ça peut être le cas en juin ou juillet. Elle n'en demeure pas moins une cyclo de montagne assez difficile, avec 157 km pour 3200 m de dénivelé positif, et des cols à la difficulté graduelle, dont le redoutable Port de Balès en point d'orgue, avant le retour sur Luchon.


 
Etant en vacances, la semaine précédente a été l'occasion d'effectuer de nombreuses randonnées à pieds et de montées de cols à vélo, en Andorre, non loin de là. J'ai sans doute un peu trop chargé la mule, et lorsqu'à mon retour, je refais une sortie vélo, je ressens un gros état de fatigue et un manque évident de fraicheur. Ajoutons à cela, les bons restos, le taillage de la haie debout toute la journée, et vous aurez un condensé de tout ce qu'il aurait été bon d'éviter, pour être en forme à la veille d'une course comme celle-là. Enfin bref, je ne jouerais pas les premiers rôles de toute façon, et je veux juste me faire plaisir une dernière fois en montagne cette année, sur ce parcours et ces cols que je ne connais pas, tout en donnant le maximum de moi-même.
 
Côté objectif, je me suis fixé d'obtenir le brevet d'or, soit d'effectuer le parcours en moins de 7h08, la limite qui est fixée dans ma catégorie d'âge. J'estime mes temps de passage en bas et en haut des cols, et je dois m'y reprendre à plusieurs fois pour que ça tienne dans le temps impartis. Je sais que même au meilleur de ma forme en juin/juillet, ça serait peut-être difficile, mais au vu de ma forme actuelle, ça me semble clairement impossible. Peu importe, ces temps seront une source de motivation supplémentaire, et je m'efforcerais de les tenir.
 
Je me rends à Luchon la veille de la course, le camping est agréable et ombragé, et il n'est situé qu'à 2.5 km du départ.

Le départ du grand parcours, sur lequel je suis aligné, est donné à 7h45, celui du moyen parcours à 8h30 et celui du petit parcours à 9h45. Dans tous les cas, les participants devront se confronter à la montée du Port de Balès.

Le départ se fait derrière voiture ouvreuse, qu'il est interdit de dépasser. Je me calle en fin de peloton, et même si le rythme n'est pas démesuré, lorsque la voiture s'écarte au pied du col des Ares, j'ai réussi à tenir l'allure sans faire d'effort superflu.

Même s'il fait 8 km de long, le col des Ares se monte bien, et j'arrive à dépasser quelques concurrents. En haut, je me retrouve seul pour faire la descente.

A vrai dire, pendant les kms suivants, je continuerais à être seul, avec seulement un autre cycliste que j'ai devant moi en point de mire, mais que je ne rattrape pas. Sur cette partie, de nombreuses petites côtes que j'avais ignorées en regardant le profile du parcours, mais qui feront malgré tout leur travail d'usure.

J'attaque le col de Larrieu, celui-ci est plus court, mais il comporte déjà quelques portions qui piquent un peu. D'ailleurs, c'est dans l'une d'entre elles que je reviens et dépasse le cycliste que j'avais en point de mire précédemment.

Dans la vallée qui suit, nous retrouvons un peu d'ombre et de fraicheur, mais la route s'élève de nouveau. Même si nous ne sommes pas encore dans la montée du col de Menté, c'est en quelque sorte son prolongement. Nous prenons à droite, et attaquons la montée proprement dite. Au début, la pente n'est pas très forte, redevenant plat ou descendant par endroit. Mais plus on monte, plus la pente s'accentue par la suite. Je retrouve des concurrents du moyen parcours, et commence à me sentir moins seul.

Passé les derniers lacets, j'atteins le col, et je refait le plein au ravitaillement. La température ayant pas mal grimpée depuis le départ, il faudra veiller à ne pas être à sec par la suite. Côté prévision, je suis 15 mn en avance, mais mieux vaut ne pas trainer tout de même, car un gros morceau nous attends.

Je repars dans la descente, un vrai régal, rapide et sinueux comme j'aime. C'est dans cette descente, que Luis Ocana avait perdu le Tour de France, le 12 juillet 1971 (j'avais 10 jours!), lorsqu'il chuta et fut percuté ensuite par Zoetemelk. Je veille toutefois à ne pas subir le même sort, dans cette descente.

Je rejoins un gars en bas de la descente, et machinalement, nous nous relayons sur le plat qui va suivre. Nous reprenons 4 ou 5 coureurs, mais continuons à assurer les relais tous les 2.

Lorsque la route s'élève à l'approche de Mauléon, je suis le premier à décrocher, alors que mon collègue de relai, s'arrête sur le bas côté. Mais passé quelques centaines de mètres, je recolle au groupe, et continue sur mon allure.

A Mauléon, une banderole est là pour nous rappeler que nous attaquons les 19 km de la montée du Port de Balès. La première moitié n'est somme toute pas trop difficile, et je la monte à mon rythme. C'est après que les choses se corsent, la pente est assez régulière, et se fait très souvent à plus de 10%, allant même jusqu'à 15% par endroit.

Je suis en souffrance, mais suis rassuré de constater que c'est aussi le cas des rares coureurs que je dépasse. Certains s'arrêtent, victimes de crampes, moi j'espère que ça tiendra jusqu'en haut.

Il fait très chaud, et certaines portions sont totalement dépourvues de vent. Une voiture de l'organisation me propose de l'eau en arrivant à ma hauteur. Je décline poliment, pensant avoir assez dans mon bidon, mais je le remplis finalement un peu plus loin, à 5 km du sommet.

Un troupeau de vaches est au milieu de la route, mais je me fraie un passage, sans les effaroucher.

Les derniers kms sont toujours aussi raide, mais le paysage deviens plus bucolique. En atteignant le sommet, mon avance a fondue, j'ai à présent 5 mn de retard sur mes prévisions.

La descente est très rapide, mais ce sera sans doute très serré pour faire le temps escompté.

En bas de la descente, il ne reste plus qu'à traverser Luchon et regagner la ligne d'arrivée. J'en termine en 7h11, soit 3 mn de plus que le temps du brevet d'or. Enfin, ce n'est pas grave, j'aurais tout donné, et j'ai pris mon pied sur ce parcours, qui était tout bonnement superbe.

Je me classe 77e sur 108 concurrents, à mon niveau, sur une épreuve de ce type. Dommage que ce parcours n'attire pas plus de monde, car c'est assurément une très belle cyclo, qui mérite d'être effectuée.


 La vidéo:

jeudi 14 juillet 2016

L'Etape du Tour 2016 : Megève - Morzine

Il n'était pas dans mes plans initiaux de participer à l'Etape du Tour cette année, parce que j'avais à l'esprit une autre cyclo qui a lieu à la même période. Finalement, lorsque le parcours est annoncé en octobre, c'est une belle étape de 146 km, avec 4 cols, et 3700 m de dénivelé positif qui est proposée. Comme elle suscite pas mal d'engouement, auprès de mes amis et collègues, je me laisse finalement tenté, et je signe pour ma 4e Etape du Tour, après celles de 2012, 2014 et 2015.
 
A une semaine de l'évènement, je suis plutôt satisfait de ma forme, après être passé par quelques cyclosportives de préparation, ainsi que la traversée des Alpes à 15 jours de la course.
 
Lorsqu'à 5 jours de l'Etape, ASO nous apprends que le parcours est amputé du col de la Ramaz, pour un parcours qui ne fera plus que 122 km et 2873 m de dénivelé, j'avoue que c'est une grosse déception. Le parcours y perds ses lettres de noblesse, et il n'aura plus le coté "grosse étape" de montagne qu'on pouvait lui prêter les années précédentes. Cela dit, je comprends tout à fait la décision d'ASO, qui est plus liée à une décision préfectorale visant à la sécurité des participants dans la descente du col de la Ramaz, où des éboulements ont eu lieux ces derniers mois.


 
Le parcours est du coup moins sexy, mais tant pis, je participerais quand même, d'autant que la présence du col de Joux Plane contribuera à un final bien corsé.
 
Sur le groupe de 4 inscrits à l'Etape, que nous formions, et qui devaient se retrouver au départ, nous ne sommes plus, à la veille de la course, que 2 participants.
 
L'avant-course
 
Le vendredi, je fais le trajet vers Megève, et me rends à l'altiport pour y retirer mon dossard. Le site est plutôt bien trouvé, avec une piste qui fait office de parking à l'arrivée, et un village en plein cœur de la montagne où il est très agréable de flâner. J'ai l'agréable surprise de croiser Arnaud, il avait participé lui aussi à la cyclo des Grandes Alpes, il y a 15 jours, et je suis sûre qu'il sera dans un bon état de forme sur cette étape lui-aussi.
 
Je prends le temps de regarder l'arrivée de l'étape du jour sur le grand écran, où Thibault Pinot affiche déjà les premiers signes de faiblesse, dans cette première étape des Pyrénées.
 
Je redescends à Praz Sur Arly, où Seb nous avait dégotté un petit appartement très sympa et proche du départ, malheureusement celui-ci n'a finalement pas pu être des nôtres et partager ce WE avec nous. Jean-Philippe me rejoins en fin d'après-midi, nous avons des objectifs différents, lui de la terminer, moi de faire un bon temps, mais nous pourrons nous motiver l'un et l'autre à réussir notre objectif.
 
Le samedi, vers 10h, nous partons emmener la voiture à Morzine qui est distante de Megève de 66 km, pensant être de retour en début d'après-midi. Nous faisons un détour par l'altiport, pour y déposer les vélos au parc du village, et qui nous permettront de rentrer à Praz ensuite.
 
Il n'est pas simple de se garer à Morzine, et nous emmenons la voiture dans l'un des parkings mise en place par ASO, à quelques kms de Morzine, et pour lesquels ils proposent des systèmes de navettes gratuites. 2 participants anglais arrivent eux-aussi, mais décident de tenter leur chance dans l'un des parkings payant de Morzine, et ils nous proposent gentiment de nous redescendre à Morzine. Heureusement, car nous apprendrons par la suite que les systèmes de navettes gratuites n'auront lieu que le jour de la course, ce que ASO n'avait mentionné nulle part.
 
Nous nous restaurons, et nous rendons au village d'arrivée, avec l'intention d'y prendre la navette de retour vers Megève, et que nous avions payée dès l'inscription.
 
Il n'y a aucun membre de l'organisation sur place, et lorsque nous demandons à quelques policiers l'endroit d'où partent les navettes, nous apprenons avec stupeur que ASO a changé ses plans, qu'elles ne partent plus de Morzine, mais depuis Avoriaz, situé bien plus haut. Forcément le téléphérique qui y mène ne sera en marche que le jour de la course, il nous faut donc prendre un bus en direction des Prodains, situés à quelques kilomètres, d'où nous pouvons prendre un autre téléphérique nous emmenant à Avoriaz. Après avoir traversé Avoriaz, nous trouvons le départ des navettes et pouvons enfin repartir vers Megève. Comme rien n'est jamais simple, la navette ne peux se rendre à l'altiport, et nous devrons encore prendre un autre bus plus court pour nous y rendre, récupérer nos vélos, et enfin pouvoir rentrer à Praz Sur Arly. Pfffff, quelle galère, franchement là, ASO mérite le carton rouge! J'ai pas pour habitude de passer pour un râleur habituellement, mais leur gestion des navettes retour, parkings et autres navettes gratuites, c'est du grand n'importe quoi! Ils ont même pas pris la peine de corriger les informations erronées qu'ils avaient mis sur le site, et je peux vous dire qu'on en a rencontré un paquet de gars qui comme nous se sont retrouvés dans la panade...
 
Enfin bref, fin de mon coup de gueule... Nous arrivons vers 20h à l'appartement, et profitons du temps restant pour préparer nos vélos.
 
La course
 
Même si le départ n'a lieu pour moi qu'à 8h, nous devrons être arrivés à Megève avant 7h. En effet, le parcours passant par Praz, nous ne pourrons plus passer lorsque les 1ers coureurs se seront élancés.
 
Je rejoins le SAS 8, et Jean-Philippe le SAS 12, et nous nous souhaitons mutuellement bonne chance.
 
Peu avant 8h, notre SAS est libéré, afin que l'on puisse se placer sur la ligne de départ. A 8h pétante, le départ est donné et les premières notes d'ACDC, "Highway to Hell", retentissent. C'est bon ça, et ça donne un bon coup de boost dès le départ! Le titre est bien choisi, la route nous mènera au col de Joux Plane, où la chaleur et le ressenti seront synonymes d'enfer pour beaucoup d'entre nous.
 
Le départ se fait à bonne allure, mais sans excès. Les premiers km me sont familiers, je les ai déjà empruntés il y a un mois lors de la Time Megève Mont Blanc.
 
2 premières côtes du côté de Flumet, me permettent de vérifier que les jambes sont plutôt bonnes, et je n'hésite pas à remonter quelques places.

Jour de finale de l'Euro, qui verra jouer la France ce soir, quelques participants contribuent à l'ambiance festive et arborent perruques, ou drapeaux accrochés aux vélos, aux couleurs nationales.
 
Nous arrivons à la Giettaz, où démarre véritablement la montée du col des Aravis. La montée n'est pas sévère, et je remonte de nombreux coureurs. Beaucoup semblent se réserver pour la suite, mais l'étape étant courte, je me sens en jambe pour imprimer un bon tempo dès le premier col. D'ailleurs, arrivé en haut, j'ai l'impression, d'après les dossards, qu'il y a à présent plus de cyclistes partis depuis le SAS précédent, 8 mn avant moi.
 
Comme j'en ai pris l'habitude, j'ai scotché l'estimation de mes temps de passage, sur mon vélo, et je note 10 mn de retard sur mes prévisions. Je pense que la densité de coureurs y joue pour beaucoup, n'ayant pas toujours roulé à l'allure optimale.
 
La descente qui suit n'est pas dangereuse, mais la densité de coureurs empêche de se lâcher complètement dans celle-ci.
 
Sitôt arrivé en bas de la descente, au Grand-Bornand, débute la montée du col de la Colombière. Il y a déjà beaucoup de monde en bas, à nous applaudir et à nous encourager. Comme j'en ai pris l'habitude à chaque Etape du Tour, j'ai mis un maillot à pois, ce qui suscite en général des encouragements spéciaux à mon égard, lorsqu'on me voit passer. Je n'ai pas la prétention d'être le meilleur en montagne, mais je prends tous ces encouragements avec un grand plaisir à chaque fois.
 
Par ce côté, la montée du col de la Colombière n'est pas la plus difficile, mais elle se fait progressive sur un peu moins de 12 kms. La chaleur atteins à présent 25 à 26°C, mais il y a un peu d'air, je suis bien, et je n'hésite pas, comme dans les Aravis, à rouler à bonne allure, et à dépasser encore pas mal de monde. En haut, c'est à présent, beaucoup de dossards 5000 ou 6000 qui m'entourent. Un coup d'œil à mes prévisions, j'ai rattrapé mon retard, et je passe même avec 2 mn d'avance. C'est bon pour le moral.
 
Je referme la fermeture éclair, et aborde la descente. Pour une fois, je n'ai pas emporté de coupe vent, les cols n'étant pas situés très haut, et la chaleur étant rapidement présente, il ne sera pas nécessaire de l'enfiler aujourd'hui. La descente est rapide et sinueuse, et passé les premiers km, gendarmerie et pompiers sont déjà à l'œuvre pour signaler ou secourir, les malheureux qui ont chuté dans la descente. Du coup, les ralentissements tendent à regrouper tout le monde dans la descente, incitant à lever le pied, et à ne doubler que lorsque cela deviens possible.
 
Je passe à côté du ravitaillement situé à Scionzier, où j'avais initialement prévu de m'arrêter, mais ayant encore un peu d'eau dans mon bidon, je décide de pousser jusqu'au prochain.
 
Nous abordons à présent, un long faux plat de plus de 30 km, qui viens remplacer la montée / descente du col de la Ramaz, initialement prévu. Je me méfie de cette portion, car il sera très facile de se mettre dans le rouge en voulant suivre un groupe, et de le payer plus loin dans la montée de Joux Plane. Pourtant le petit groupe dans lequel je me situe roule à une allure qui me conviens bien, et où je n'ai pas à faire d'effort superflu.
 
En passant dans un village, un spectateur en voyant mon maillot, m'encourage d'un "Allez le roi de la montagne!", et je me dois de rectifier en souriant: "N'exagérons rien" :-)
 
A Mieussy, je m'arrête cette fois pour un ravitaillement en eau, qui après vérification sur mon compteur, n'aura duré que 2 mn 30. Le timing est toujours en ligne avec mes prévisions.
 
Les kms restants jusqu'à Samoëns se feront tantôt seul, tantôt avec d'autres coureurs, en n'insistant jamais lorsque l'allure commence à devenir trop élevée. Un coup d'œil à ma moyenne, et je me surprends moi-même d'avoir pu maintenir 27.5 km/h sur ces 100 premiers kms, malgré le passage de 2 cols.
 
A Samoëns, j'ai l'air de "Highway to Hell" dans la tête, ça y est, on y est... Nous traversons le village, où beaucoup de gens nous encouragent. La température atteins à présent 31°C, et la pente se cabre très rapidement à plus de 10% dès le premier km. A la faible allure où on commence la montée, les spectateurs ont le temps de lire notre plaque, et ils nous encouragent par notre prénom: "Allez Daniel!", c'est plaisant. Cela-dit, ça n'efface pas la difficulté à monter cette partie, où on est tout de suite face à la réalité.

Je n'ai jamais eu l'occasion de monter le col de Joux Plane à vélo, mais j'ai le souvenir de l'avoir monté avec ma vieille Peugeot 309 en 1997, nous étions 4 à bord, et celle-ci peinait dans la montée. 2/3 jours plus tard, Marco Pantani y signait l'une de ses plus belles victoires.
 
Je monte à mon rythme avec le 34-28. J'avais hésité à mettre plus de dents à l'arrière, j'espère ne pas avoir fait une erreur. Il y a beaucoup de monde, et il n'est pas aisé de se faufiler. La pente se calme un peu ensuite, et j'arrive à trouver mon rythme.
 
Au milieu de la montée, la pente se redresse de nouveau à près de 10% de moyenne, il en sera ainsi jusqu'au sommet. Mon compteur s'emballe même un peu par moment, m'indiquant des pourcentages démesurés, mais je préfère ne pas le croire. Tout le monde avance à présent à vitesse réduite, et je ne suis pas bien à l'aise lorsque je me retrouve bloqué derrière des coureurs, sans moyen de dépasser et obliger de rouler à une cadence très faible. Je ne veux surtout pas m'arrêter, mais il m'est difficile d'aller moins vite. Heureusement, des espaces vont se libérer plus loin, et je vais pouvoir passer et reprendre mon allure.
 
Il n'y a pas d'ombre, il fait très chaud, la température atteindra 37°C par moment. J'ai le maillot grand ouvert et je sue à grosses gouttes. Heureusement, par endroits, certains habitants ont sorti les jets d'eau, et ils nous arrosent généreusement lorsqu'on le souhaite.
 
Cette montée fait mal à tout le monde, et pas mal de coureurs commencent à s'arrêter sur les côtés, profitant des rares coins d'ombre. Je n'oublie pas de boire et m'alimenter, mais je sens des premiers signes de crampe dans les cuisses. Je continue la montée tant bien que possible, mais le 34-28 m'oblige à continuer à rouler en force, alors qu'il me faudrait pouvoir tourner les jambes un peu plus souplement pour récupérer. A 2 km du sommet, les crampes me semblent proches, et je préfère faire un arrêt minute, le temps de bien boire, manger un gel, et faire redescendre le cardio. Je perds 1mn 45 dans l'affaire, mais je pense que c'était une sage décision, car je repars et en termine avec cette montée, dans de meilleures conditions.
 
Début de la descente, avant que la route ne se redresse de nouveau après 2 ou 3 kms, pour monter un autre col (le Ranfolly), mais celui-ci ne fait pas plus d'1 km. On ne vois pas trop son sommet, et je suis bien content d'entendre les spectateurs m'indiquer "plus que 100 m".
 
Voilà, à présent, je peux reprendre la descente de Joux Plane. Il y a un peu moins de monde, mais il faut rester prudent lors des dépassements.
 
J'arrive en bas, et il n'y a plus qu'à tout lâcher dans les rues de Morzine. C'est assez technique avec beaucoup de virages avant de passer la ligne d'arrivée.
 
J'en termine en 5h16, mon estimation (que je pensais assez agressive) étant de 5h20. Donc plutôt satisfait de ma course.
 
Je dépose mon vélo au parc, récupère mon sac, et me rends à la pasta.
 
Jean-Philippe, en termine quelques heures plus tard, très heureux. Cette fois c'est la bonne, et il aura réussi son Etape et franchi l'arrivée lui-aussi.

Nous rentrons à Praz Sur Arly, prenons 2 pizzas au passage, et pouvons enfin souffler devant la finale de l'Euro, avec l'issue malheureuse que l'on connaitra ensuite...
 
Malgré la suppression du col de la Ramaz, ce fut tout de même une belle étape.

Je ne suis pas certain de vouloir remettre ça l'année prochaine, j'essayerais sans doute d'autres cyclos, et il faut dire que l'Etape du Tour demande souvent du temps et une grosse logistique, qu'il n'est pas toujours facile de mettre en place.
 
Quelques chiffres:
 
Col des Aravis (2C)                 6.7 km à 7.0 %
Col de la Colombière (1C)    11.7 km à 5.8 %
Col de Joux Plane (HC)        11.6 km à 8.5 %

Mon temps:                            5 h 16 mn 19 sec
Ma position à l'arrivée:          3079
Le nombre de finishers:       11164
Le nombre de partants:        11471
Le nombre d'inscrits:           15000 
 
 La vidéo:

mardi 5 juillet 2016

La Cyclo Des Grandes Alpes 2016

Alors que j'avais jusqu'ici parcouru une grande partie des Alpes, en séjournant ici ou là, cette Cyclo des Grandes Alpes se présente comme l'opportunité de les parcourir, d'une façon assez inédite pour moi. Cette cyclo ne propose pas moins que la traversée des Alpes en 6 étapes, au départ de Thonon, au bord du lac Léman, pour arriver à Menton, au bord de la Méditerranée. La route nous fera passer par les cols les plus prestigieux, et on ne peux pas rêver plus beau décor. De belles étapes en prévision, avec pas beaucoup de plat, et de beaux enchainements de cols, qu'il ne serait pas possible d'effectuer en temps normal, au départ d'un circuit en boucle.
 
L'organisation de la cyclo est assurée par Philippe Delachenal et de son équipe de choc. En fait, tout le monde est aux petits soins pour nous, on ne s'occupe de rien, et on a plus qu'à pédaler dans la bonne humeur.
 
Après nous avoir envoyé les dernières recommandations par mail, tous les participants arrivent les uns après les autres au camping de St Disdille, près de Thonon. Je fais la connaissance de Fernand, Philippe, Jean-François et Jean-Claude qui partageront le mobil-home avec moi, pour cette première nuit. Fernand qui a déjà effectué 6 fois cette traversée, évoque bon nombre d'anecdotes qui me mettent déjà l'eau à la bouche, tant l'ambiance qui règne sur cette cyclo semble sympa.
 
Nous nous rendons au briefing, Philippe nous présente les membres du staff, et nous pourrons constater l'étendue de leur gentillesse et de leur dévouement pour nous, tout au long du séjour. Chacun d'entre nous se présente également, 80 cyclistes venus d'un peu partout (et même de NY et du Canada), de différents horizons, jeunes, plus agés... mais tous ont en commun l'amour du vélo.
 
Après un bon repas partagé tous ensemble, nous retournons au mobil-home. La bonne ambiance règne, et Jean-Claude nous annonce en plaisantant, qu'il attaquera dès le 1er km, le lendemain.
 
Etape 1: Thonon - La Giettaz - 115 km, D+ 2660 m

Col des Gets + Col de la Colombière + Col des Aravis


Le temps s'annonce bien maussade pour cette première journée, et il nous faut enfiler les vestes de pluie dès le départ.
 
Je remonte mon sac à l'entrée du camping où un fourgon est prévu pour le transport. J'ai prévu beaucoup (trop, sans doute) d'affaires pour la semaine, et mon sac pèse une tonne. D'ailleurs, la lanière lâche dès les premiers mètres. 1er enseignement: prévoir un sac avec des roulettes la prochaine fois.
 
Nous partons tous groupés depuis le camping pour nous rendre au km 0, matérialisé par une borne, devant la mairie de Thonon. Après les derniers encouragements, nous voila partis pour la première étape. Ca part doucement, et je remonte tranquillement vers l'avant du peloton. J'aperçois Jean-Claude et je me cale dans sa roue, alors que celui-ci effectue une franche accélération pour se placer en tête du peloton. Il reste quelques mètres devant, et m'annonce "Voilà, j'ai eu mon petit moment de gloire". Jean-François est là lui aussi, et nous rions de bon cœur en repensant à l'attaque qu'il nous avait prémédité la veille.
 
Nous attaquons la montée du col des Gêts, qui se fait très progressive. J'effectue un relai, puis JF repasse devant. Il est impressionnant, bien qu'il fasse parti des plus anciens, il est très à l'aise sur cette montée, et nous ne sommes bientôt plus qu'un petit groupe à le suivre, l'allure est soutenue et personne ne bronche. La pluie redouble, et je préfère m'arrêter pour enfiler les sur-chaussures. Je repars et parvient à rejoindre le groupe avant le sommet. La descente qui suit, sous la pluie, ne sera pas une partie de plaisir. D'ailleurs mon compteur, trop mouillé, fini par me lâcher.
 
Nous arrivons à Cluses, et bientôt la route commence à s'élever pour la montée la plus importante de la journée: le col de la Colombière. La pluie à cessée, et les premiers kms se montent plutôt bien. Au village du bien-nommé Reposoir, un ravitaillement nous attends. Il vaut mieux ne pas se refroidir, car le gros de la montée nous attends, et effectivement des panneaux nous indiquent respectivement, 9%, 10% et enfin 11% de pente moyenne, sur les 3 derniers kms.
 
J'effectue la descente au Grand Bornand, seul, et je retrouve JF, au début de la montée des Aravis. Je sens quelques tiraillements dans les jambes, et je préfère aborder la montée à un rythme plus faible, de façon à pouvoir récupérer et accélérer progressivement.
 
A 1 km du sommet, des motards de la gendarmerie, nous font signe de nous arrêter sur le bas côté, et bientôt tout un cortège de coureurs et de véhicules, nous font face dans l'autre sens. Il s'agit du Tour de Savoie Mont Blanc, dont l'une des étapes emprunte les Aravis et la Colombière, dans le sens contraire. Quelques coureurs connus comme Brice Feuillu ou Pierre-Luc Perichon y participent. Nous repartons dès qu'il n'y a plus de danger, mais devrons encore nous arrêter à plusieurs reprises, les groupes de coureurs étant déjà bien espacés, à ce moment de la course.
 
Nous arrivons à La Giettaz, JF m'a pris quelques longueurs dans la descente, et je ne peux le prévenir lorsque nous passons à proximité du centre d'hébergement, alors qu'il continue tout droit. Il en sera quitte pour revenir sur ses pas, et bénéficier de quelques kms de montée supplémentaires.
 
L'après-midi nous permettra ensuite de nous reposer et de sécher nos affaires. Je fais la connaissance de Guy qui partagera la chambre avec Fernand et moi, et qui me parle de son Jura avec passion.
 
Etape 2: La Giettaz - Val d'Isère - 110 km, D+ 3126 m

Col des Saisies + Cormet de Roselend + Montée de Val d'Isère


Alors que nous étions partis tous ensemble la veille, les départs se feront à présent à 3 horaires
différents: 7h30, 8h et 8h30. Comme je n'ai pas trop mal tourné la veille, j'ai la chance de partir avec les derniers à 8h30.
 
Aujourd'hui, plusieurs variantes sont proposées, l'une pour effectuer la première descente via Hauteluce, la seconde pour effectuer la montée du col du Pré à la place de la première partie du Roselend. Cette seconde variante est un peu plus difficile, et j'attendrais d'avoir passé la montée des Saisies, pour me décider.
 
Nous terminons la descente des Aravis, et attaquons la montée des Saisies depuis Flumet. Cette montée, elle est encore fraîche dans mon esprit, puisque effectuée 15 jours auparavant sur la Time Megève, à la différence près que nous faisions un crochet à Crest Voland et rejoignions la route principale quelques kms plus loin. Je monte à mon allure, et lorsque j'arrive en haut, je me sens les jambes capables d'effectuer la montée par le col du Pré.
 
Après les Saisies, j'effectue la descente par Hauteluce, une petite route que je connais bien également et qui est plus agréable que l'autre descente, plus classique. Alors que nous ne sommes plus très loin de Beaufort, les membres du staff sont en train de baliser une déviation au sol, alors que la route principale n'est plus accessible pour cause d'éboulement sur la chaussée. Il nous faut alors remonter sur quelques kms, avant de nous retrouver au pied du Cormet de Roselend, à la sortie de Beaufort. La traversée de Beaufort (et donc la montée au col du Pré) étant barrée de nouveau, je me résigne à laisser tomber la variante et à effectuer le parcours initialement prévu.
 
Je démarre l'ascension du Cormet de Roselend, montée que j'ai déjà effectué plusieurs fois, et qui me surprend toujours par sa longueur et sa difficulté non négligeable, même si on n'y trouve pas de pourcentages affolants. Passés les premiers kms, je me retrouve seul, dans cette montée en forêt, bof, que c'est monotone. Arrive le moment le plus magique, celui où l'on arrive au col de Mérillet, et où on fait face au lac, avant de le contourner et d'aborder la seconde partie de la montée. Je n'ai pas retrouvé de compagnon, mais j'apprécie la beauté et la quiétude de ces lieux. Je me fais passé par Hervé, mais celui-ci est trop fort pour moi, je serais incapable de prendre sa roue.
 
En haut, un copieux ravitaillement nous attends, et je dévore saucisson et fromage avec envie. Bien repu, je me lance dans la descente, alors que d'autres repartent eux-aussi. Ce côté-là aussi je l'adore, tant à la montée qu'à la descente d'ailleurs. C'est très rapide, et c'est du pur bonheur.
 
J'arrive à Bourg St Maurice, et prends la direction de Val d'Isère, la dernière montée du jour, que l'ont pourrait considérer comme le début de la montée de l'Iseran. Il reste 30 kms de montée, et j'avais à l'esprit que les pourcentages y seraient assez faibles. Que Neni! Il y a tout de même de bonnes portions à 6 ou 7% régulièrement. J'arrive au niveau de Tignes, où il faut passer une petite rampe et un pont surplombant une autre route. Il fait mal celui-là, mais je sais que j'arriverais désormais dans une partie un peu moins pentue jusqu'à Val d'Isère. Cela-dit, il reste toute une série de tunnels à traverser, avec de la circulation, ce n'est pas le pied.
 
Je rentre à Val d'Isère, et je trouve le centre UCPA sans trop de problème. Lorsque j'arrive on m'annonce être le premier arrivé. Bien sûre, ce n'est pas une course, et il faut relativiser avec le fait que les meilleurs avaient eux effectué la variante par le col du Pré, mais j'avoue en tirer une certaine fierté, moi qui ne gagnerait probablement jamais la moindre course.
 
Visiblement, la pièce où l'on doit déposer les vélos n'est pas encore connue, et je le dépose dans l'une d'elle en sous-sol, sauf que c'est une salle ou une conférence démarre juste après... et je dois me faire tout petit pour y retirer mon vélo par la suite.
 
Arrivé tôt, j'en profite pour aller au massage, sans avoir à faire la queue. C'est la première fois de ma vie que je profite du plaisir du massage, c'est plutôt agréable, et j'en ressort avec les jambes bien apaisées. 
 
 Etape 3: Val d'Isère - Serre Chevalier - 154 km, D+ 3240 m

Col de l'Iseran + Col du Télégraphe + Col du Galibier


Voilà la "grosse" étape de la semaine, l'étape reine en quelque sorte, car il nous faudra affronter 2 des plus hauts cols des Alpes: l'Iseran et le Galibier.

La météo jouera un rôle déterminant, et les prévisions sont loin d'être les plus optimistes, avec un peu de pluie au départ; qui pourrait très bien se transformer en neige une fois arrivé en haut de l'Iseran. Un car est même envisagé, afin de pouvoir rapatrier les coureurs, si le temps devait se gâter.
 
Je m'habille plus chaudement cette fois, avec jambières, manchettes, gants longs, et je prévois un petit sac pour pouvoir adapter ma tenue en cours de route.

Je retrouve JF en bas, avec qui j'ai pris l'habitude de prendre le départ de 8h30. Jacques, le médecin, nous annonce que nous sommes les 2 derniers à partir, tout le monde étant parti plus tôt que prévu.
 
Nous n'avons, cette fois, aucun km d'échauffement, et il nous faut continuer la montée de l'Iseran, laissée la veille à Val d'Isère. Après quelques kms, les sensations deviennent meilleures, et je rattrape même quelques coureurs dont JC, qui a décidé d'en garder sous la pédale pour la suite. Les derniers kms passés entre des murs de neige de 7 à 8 m, sont impressionnants, et finalement le temps se sera maintenu jusqu'en haut sans la moindre averse.

Je ne traine pas là-haut, et enfile le coupe vent pour effectuer la descente. Il faut être très prudent, la route est en train d'être refaite par endroit, avec parfois de belles saignées dans lesquelles il vaut mieux ne pas s'engager.

En bas, à Bonneval Sur Arc, une boisson chaude nous est offerte par la municipalité. Pour avoir déjà eu le temps d'y flâner par le passé, cette ville est l'une des plus belle ville de France, et ce n'est pas usurpé. Je profite de l'arrêt, pour enlever jambières et gants longs, et je repars pour une longue descente jusqu'à Modane, en roulant régulièrement avec d'autres cyclistes.

Après le ravitaillement, il reste encore quelques kms à faire pour rejoindre St Michel de Maurienne, et je regrette me retrouver seul dans cette portion, alors que le vent est de face. Heureusement, un petit groupe viendra me rejoindre et me permettre de récupérer.

Arrivé à St Michel, nous prenons à gauche au 1er feu, et sommes aussitôt face aux premières pentes du col du Télégraphe, 12 kms à la pente régulière, qui font office de marchepied à la montée du Galibier. J'effectue la montée en conservant le même braquet quasiment tout du long.

Je passe Christian, l'un des membres du staff, que je ne reconnais pas sur le coup comme il n'a pas de plaque sur son vélo, mais je trouve ça sympa qu'il vienne partager quelques bons moments avec nous sur le vélo.

A 1 km du sommet, j'essuie une petite averse, mais je ne m'arrête pas et je préfère poursuivre jusqu'au sommet où je me décide à enfiler la veste.

Courte descente jusqu'à Valloire, l'accès principal est fermé en raison de la présence de nombreux rochers sur la route, mais j'arrive à passer en portant mon vélo à la main. Hervé me gratifie d'un petit selfie, en passant à ma hauteur dans Valloire, alors que la route ne tarde pas à s'élever en direction du Galibier.

La première partie jusqu'à Plan Lachat n'est pas trop exigeante, mais il ne faut pas la sous-estimer tout de même. Un ravito en eau est prévu, c'est de bon augure car je suis quasiment à sec. Serge, le cameraman, est sur place et il m'interroge sur mes impressions.

Je ne m'attarde pas, car il reste les 8 kms les plus exigeants à gravir. Je monte à mon allure sans me soucier des autres, et Serge me filme à plusieurs reprises au cours de la montée. Comment fait-il pour être partout à la fois?

J'arrive en haut, fatigué et heureux d'avoir vaincu ce monstre. Serge m'interviewe de nouveau.

Je repars sur l'autre versant, pour la descente finale via le Lautaret. Un peu après le passage de celui-ci, petite frayeur lorsque je prends plein pot, un petit décrochage sur la route qui est en train d'être refaite. Un peu plus loin, le décrochage inverse est lui bien indiqué avec de nombreuses flèches de peinture oranges. A mon passage, la peinture s'imprime sur mon pneu, ce qui provoquera l'obsession de mon regard sur celui-ci pendant le reste de la descente. Une belle descente malgré tout, où j'apprécie le peu de voiture, alors que la saison touristique n'a pas encore démarré.
 
J'arrive au centre UCPA, et le buffet qui m'attends est un régal. Le sport ça creuse, et je mangerais à ma faim, durant tout ce séjour, mais gare à la balance au retour!

Le soir, au briefing, Philippe nous présente Bernard Thévenet, qui est le parrain de la cyclo et qui viendra partager l'étape du lendemain, parfois en voiture, mais aussi sur le vélo. C'est un homme d'une grande gentillesse, et il nous remplit de bonheur lorsqu'il évoque, en toute simplicité, ses souvenirs du Tour de France, dans les années 70.

Etape 4: Serre-Chevalier - Barcelonnette - 109 km, D+ 2350 m

Col de l'Izoard + Col de Vars


Au départ, à 8h30, il fait déjà une température agréable, le beau temps étant désormais de mise jusqu'à la fin de la semaine.

Bernard donne le départ, et nous partons tranquillement en direction de Briançon, où est situé le pied du col de l'Izoard. La première partie n'est pas trop dure, mais la chaleur commence progressivement à augmenter. Au début de la seconde partie, le groupe des meilleurs me dépasse, mais je préfère ne pas me mettre dans le rouge en essayant de les suivre. Plus loin, j'aperçois JF, que je garderais en mire, 30 m devant moi, mais sans jamais pouvoir le rejoindre.

Nous nous retrouvons en haut, et repartons pour une longue et belle descente. Je prends le temps d'admirer la Casse déserte au passage, avec ce paysage lunaire si particulier, et j'enchaine les nombreux virages de la descente à bonne allure.

A Guillestre, nous nous retrouvons assez nombreux au ravitaillement. Bernard Thévenet est en tenue, et il va monter lui aussi le col de Vars.

Je repars en compagnie de JC et JF, mais Bernard nous a devancé et il est déjà dans la montée. Les premiers kms sont assez soutenus, et je commence à souffrir de la chaleur, mon principal point faible. Je ne fais pas une montée impériale, mais j'atteins ce sommet, qui m'a semblé si éloigné.

La descente est rapide, mais quelques bonnes rafales de vent m'intiment de rester prudent malgré tout.

Il ne reste plus qu'à rejoindre Barcelonnette par une route légèrement descendante. Je suis seul, et en passant à Jausiers, j'aperçoit l'enseigne d'une pharmacie, bonne occasion pour acheter un tube de crème solaire, alors que j'ai omis d'en mettre dans mon sac, avant le départ. Le bord du trottoir est incliné, mais assez haut, et au moment où je m'apprête à l'enjamber, j'ai une hésitation... et je me gaufre lamentablement au sol. Plus de peur que de mal, et je repars bredouille, après m'être rendu compte, que c'est l'heure de la pause déjeuner, et que la pharmacie n'est pas encore ouverte. Heureusement que Serge n'était pas dans les parages avec sa caméra!

J'arrive à Barcelonnette, me restaure, et me rends au massage, qui, beau temps oblige, se tiens en plein air.

Je me rends en ville, avec JF et JC, afin de satisfaire notre soif, de quelques bières bien méritées. Lorsque nous devons payé notre dû, le barman n'est pas très pressé, et nous rentrons alors que le briefing de l'étape du lendemain est terminé. Mais nous arrivons tout de même à temps pour l'apéro, où nous pouvons déguster une nouvelle bière, du Galibier cette fois, et produite localement.

Nous allons aux nouvelles concernant l'étape du lendemain. Celle-ci est la plus courte, avec les montée de la Cayolle et de Valberg, mais une variante bien plus corsée est possible, avec la montée de la Bonnette, de la Couillole et de Valberg. Le col de la Couillole me fait un peu peur, je l'ai monté en pleine chaleur l'année dernière, après avoir monté le col de la Lombarde, et j'avais pas mal souffert. J'hésite à m'engager sur ce parcours, mais JF (et probablement aussi les quelques bières ingurgitées!) va me convaincre de l'accompagner avec lui sur le parcours de la Bonnette.

Etape 5: Barcelonnette - Valberg - 118 km / D+ 3300

Col de la Bonnette + Col de la Couillole + Valberg


Pour la variante de la Bonnette, le départ est fixé à 8h, mais nous ne sommes que 10 au départ. Il y a là, tous ceux qui ont un bon coup de pédale et pour qui cette étape ne devrait être qu'une formalité. J'espère que je ne serais pas trop à la traine derrière...

Nous partons groupés en direction de Jausiers, le pied du col de la Bonnette. Je reconnais ma pharmacie de la veille, en passant devant.

C'est parti pour 23 kms de montée, et 1600 m de dénivelé. La route est très large au début. Comme je m'y attendais, je perds rapidement le contact avec le groupe qui mène devant, mais je m'efforce de maintenir un bon rythme de montée.

Le paysage n'est pour l'instant pas grandiose, mais lorsqu'à mi-col, on emprunte ce petit pont de pierre, on a l'impression de rentrer dans un royaume, car le paysage s'y fait d'un seul coup plus sauvage. Les marmottes sont plutôt timides aujourd'hui, mais j'en avais déjà rencontré en grandes quantité à cet endroit, il y a un an.

La pente ne faiblit pas, et il y a quelques raidars à passer en force, parfois vent de face. Arrivé au col, où il y a moyen de redescendre par l'autre versant, il reste un gros km de montée jusqu'à la cime. La route est bloquée par quelques éboulis de pierre et de neige, mais il y a moyen de passer en vélo. La fin est vraiment raide, et l'accès à sa cime se mérite. Je retrouve le reste du groupe là-haut, ainsi que JF qui en termine lui-aussi, heureux d'avoir monté ce qui constitue l'un des plus beaux et plus durs cols de l'hexagone.

Xavier, le kiné, nous a apporté de quoi nous restaurer, et nous repartons tous ensemble jusqu'à St Etienne de Tinée, en bas de la descente, sur l'autre versant.

Pour arriver au pied du col de la Couillole, nous avons pas loin de 30 km à parcourir, par une route au milieu de la vallée. Il y a un fort vent, et nous organisons un relai à 10, qui s'avèrera plutôt efficace, et nous épargnera pas mal d'énergie sur cette partie, certainement pas la plus intéressante.

Nous abordons la montée, il fait à présent très chaud, et comme je m'y attendais, je ne suis pas au mieux dans cette montée. L'eau de mon bidon est chaude, et je bois à contre cœur. L'ombre est plutôt rare, et les rochers restituent la chaleur lorsqu'on passe à côté.

A 1 km du sommet, quelques gars se sont arrêtés, et ils me signalent la présence d'une fontaine, que je n'aurais probablement pas vu sinon. L'eau est fraîche, que c'est bon, je n'avais jamais imaginer à quel point ce breuvage pouvait être aussi délicieux!

J'arrive au sommet, et à ma bonne surprise, tout le monde m'a attendu. Nous repartons tous ensemble dans la descente.

La montée vers Valberg, se fera en 2 temps, avec tout d'abord quelques km à la sortie de Beuil, puis les 2.5 kms finaux menant à la station. Pas de gros pourcentage finalement, c'est plutôt une formalité si on compare aux 2 autres cols montés aujourd'hui.

A Valberg, je retrouve Fernand et Guy, et nous échangeons sur nos parcours respectifs, au cours de cette magnifique journée.

Etape 6 : Valberg - Menton - 134 km, D+ 2770 m

Col de la Couillole + Col St Martin + Col de Turini + Col de Castillon



Dernière étape de ce périple, et je n'ai pas vu le temps passer.

Tout le monde a revêtu le maillot de la cyclo, il n'y a pas vraiment d'horaire ce matin, et nous partons au compte goutte, dans un laps de temps assez réduit.

Nous réempruntons la route par laquelle nous étions arrivés la veille, et devons remonter le col de la Couillole dans l'autre sens. Heureusement, c'est le côté le plus facile, et on arrive en haut, le temps de le dire. Nous redescendons ce que nous avons monté hier, et je suis impressionné par sa longueur et sa pente. C'est parfois à la descente que l'on mesure la vrai difficulté d'un col.

A St Sauveur, nous prenons à droite, et reprenons le fil de la descente de la vallée vers le sud. Mais quelques km plus loin, nous quittons celle-ci pour aborder la montée du col St Martin. Les pentes de celui-ci me conviennent bien, pas trop raide, et les températures sont encore clémentes. Je prends beaucoup de plaisir à le monter.

 Descente rapide, avant d'aborder le début du col de Turini. Les 3 premiers km sont assez soutenus avant d'arriver à La Bollène où un ravitaillement nous attends.

Nous attendons tout le monde, et faisons départ commun pour monter les 12 kms restants du Turini, car cette fois ce sera à qui sera le plus rapide. Philippe a enfourché son vélo, et il fera la montée avec nous.

Après qu'un petit groupe de coureurs se soit détaché à l'avant, quelqu'un remonte tout le monde tel un boulet de canon, et se positionne quelques instants à l'avant. JF s'esclaffe d'un "il l'a fait!", et je réalise que c'est notre ami Jean-Claude, qui vient de porter une nouvelle "attaque" comme il nous l'avait encore annoncé la veille en blaguant. Je me porte à sa hauteur, et le remercie pour ce bon moment, alors qu'il est à présent bien essoufflé.

Je continue la montée, il fait chaud, beaucoup me dépassent, et je constate que ceux qui avaient quelques difficultés en début de semaine, ont clairement progressé au fil des jours.

Je retrouve JF et JC, en haut, et nous repartons pour une descente très sinueuse et technique. Je prends mon pied! Le rallye de Monte-Carlo a l'habitude de l'emprunter, on comprends pourquoi.

Nous arrivons au pied du col de Castillon, c'est le dernier de cette traversée des Alpes, il n'est ni très long, ni très pentu. Alors que nous avons rejoins le groupe des meilleurs, je dois de nouveau lever le pied et les laisser filer devant moi, la chaleur nuisant une fois de plus à mon rendement.

Dernière descente jusqu'à Menton, où j'ai un peu moins d'entrain, et où je reste en retrait.

Il nous reste à traverser Menton, au milieu de la circulation, et dans les derniers mètres, nous
prenons en pleine face, une superbe vue sur la Méditerranée. Wouah, c'est grandiose comme final! Les participants se congratulent, heureux d'avoir mener à bien cette longue traversée des Alpes.


Voilà, l'aventure est terminée, et chacun devra rentrer chez soi, le soir même ou le lendemain. Il en demeurera néanmoins de merveilleux souvenirs. Pour ma part, je suis sûre que de très bons souvenirs rejailliront, et me rappelleront cette cyclo, dès que j'aurais l'occasion de poser mes roues sur l'un de ces cols, de nouveau.

Pour ceux qui l'ont vécu, j'espère avoir retranscrit aussi fidèlement que possible cette belle aventure,  et même si elle s'est passée différemment pour chacun d'entre nous, je suis sûre que vous y retrouverez quelques similitudes. Pour les autres, je ne peux qu'espérer que ce blog vous donnera envie d'y participer vous aussi, et que vous puissiez apprécier, tout comme ce fut le cas pour moi, le côté sportif et humain de cette grande cyclo.

Je remercie les membres du staff, Philippe, Odile, Christian, Olivier, Jacques, Marcel, Robert, les kinés... pour la bonne humeur qu'ils ont su insuffler à cette cyclo, mais aussi la disponibilité et le dévouement dont ils ont fait preuve, pendant toute la durée de ce séjour.

Un grand merci aussi aux participants, avec qui j'ai partagé tous ces moments de joie ou de souffrance dans les montées, Jean-François, Jean-Claude, Fernand, Guy, Philippe (le sanglier des Ardennes), Jean-Philippe, Léon, Hervé, François, Arnaud, ... bref la liste serait trop longue. En tout cas, au plaisir de vous revoir sur cette cyclo ou une autre, ou peut-être qui sait, pour une traversée des Pyrénées en 2017?...

 

mercredi 8 juin 2016

La Time Megève Mont Blanc 2016

15 jours après avoir affronté les premières pentes des Alpes dans le Vercors, je remets ça avec une cyclosportive où les pentes deviennent plus sérieuses. Dans le cadre de ma préparation à l'Etape du Tour, cette cyclo présente un kilométrage (148 km) et un dénivelé (3800 m) équivalent à ce qu'il faudra affronter dans un peu plus d'un mois. Le départ depuis Megève avec l'ascension du col des Aravis en hors d'oeuvre donnera quelques indications précieuses sur le début du parcours.
 
La Time est réputée dans le milieu des cyclosportives, et elle se différencie des autres par plusieurs points. Les coureurs font départ commun, et peuvent ensuite choisir, en fonction de leur forme, vers quel parcours ils souhaitent continuer (2 cols, 3 cols ou 4 cols pour le plus grand parcours). La région offrant de nombreuses possibilités de parcours et ceux-ci étant renouvelés tous les ans. D'ailleurs, heureusement que le Cormet de Roselend n'était pas inclus au programme cette année, car j'ai appris qu'une coulée de neige l'aurait rendu inaccessible le jour de la course. L'organisation a préféré jouer la carte de la sécurité, en neutralisant les descentes, et pour cela des tapis de chronométrage sont installés en début et fin de col, ainsi que sur la dernière partie précédent l'arrivée.



J'ai bien failli ne pas participer, suite aux événements survenus cette semaine. Habitant au bord d'une petite rivière, dans l'un des départements de la région Centre, celle-ci a débordée, inondant abri de jardin, cave et atelier, mais épargnant heureusement la maison. Il n'y avait pas grand chose d'autre à faire qu'à attendre que toute l'eau se retire et que tout cela s'assèche, aussi je décide finalement de maintenir mon WE à Megève.
 
Je me suis bien sûre fixer pour objectif d'effectuer le grand parcours, avec les ascensions des Aravis, de la Croix Fry, des Saisies par Flumet, et de nouveau les Saisies par Beaufort. Comme j'en ai pris l'habitude, j'estime mes temps de passage en haut et en bas des cols, et le fixe pour mémoire à l'avant de mon vélo.
 
J'aurais l'occasion de vérifier que l'organisation de la course se fera dans d'excellentes conditions, mais j'ai noté un ensemble de petits points pour lesquels Megève a manqué de communication, et c'est le cas tout d'abord lors de l'inscription, où aucune confirmation n'est prévue, et où un simple lien sur le site avec la liste des inscrits aurait pu s'avérer rassurant. Heureusement, tout est Ok, et mon inscription a bien été prise en compte.
 
Pour mon séjour, je me suis posé dans l'un des camping de Praz Sur Arly, à 5 km du départ, et au bout du compte, je suis absolument seul dans ce camping. Enfin peu importe, au moins je n'aurais pas à faire la queue pour prendre ma douche.
 
Le départ de la course est donné le dimanche matin, passé 8h30. Romain Grosjean, l'un des pilotes français de F1, est le parrain de l'épreuve, il porte le dossard N° 1, et il effectuera lui aussi l'un des parcours.
 





Les 10 premiers kms ne sont pas chronométrés et ils nous emmènent à Flumet, au pied des Aravis. La montée n'est pas trop difficile, mais le revêtement n'est pas top. La descente qui suit est neutralisée, mais je ne chaume pas, sans pour autant prendre de risque.
 




Nous abordons la montée de la Croix Fry, les pentes deviennent plus sérieuses, et il faut par endroit affronter des passages à plus de 10%. Arrivé en haut, je découvre un ravitaillement, même si le chrono continue à tourner, je préfère m'arrêter, parce que là encore je n'ai aucune information sur les endroits où ils sont situés. Il nous faut ensuite redescendre la Croix Fry, et reprendre la fin de la montée des Aravis, dans l'autres sens, sur 4 ou 5 kms. Le chrono sera alors interrompu, avant la descente vers Flumet.
 
A Flumet, un second ravitaillement, si j'avais su, j'aurais peut-être pu attendre celui-ci finalement. Autre point important du règlement, que j'ai appris lors du retrait du dossard: passé 13h30, il n'est plus possible de poursuivre vers les circuits de 3 ou 4 cols, mais heureusement l'horaire est large ici. J'avais discuté avec un gars sur la Challenge Vercors, qui m'avait parlé de ces horaires élimination, mais là encore, aucune info précise à ce sujet, sur le site de la cyclo.
 
Jusque là tout va bien, je n'hésite donc pas à continuer vers le 3ème col, celui des Saisies. J'ai estimé à 13h10 mon arrivée en haut, alors qu'il y a là aussi un horaire élimination à 13h30 pour pouvoir continuer vers le 4ème col. Il ne faudra pas que je traine, d'autant que je passe à Flumet, pile poil à l'heure que j'avais prévue.
 
Par ce côté, la montée comporte une 15aine de kms avec une pente assez irrégulière. Le temps reste couvert, au moins je ne souffrirais pas de la chaleur, une bonne partie de la montée n'étant pas ombragée. Les jambes commencent à peiner en fin de montée, mais j'atteins le sommet à 13h, à temps pour pouvoir poursuivre.
 
Je refais le plein au ravitaillement, et au rond point suivant, j'ai le choix entre faire le tour du rond point pour rentrer et en finir avec le circuit de 3 cols, ou bien continuer tout droit pour le grand parcours. Je me remémore le Défi des Fondus de l'Ubaye l'année dernière, où j'avais beaucoup hésité entre arrêter à 4 cols ou continuer vers 5, j'avais arrêté à 4, mais avait eu quelques remords ensuite. Cette fois-ci, je ne laisse pas le temps à mon cerveau de réfléchir, et je poursuis tout droit, il aura tout le temps de réfléchir plus tard et de prendre conscience de la décision qu'il a prise ...
 
J'espère que la descente va me permettre de récupérer en tout cas. Cela dit, je peux à présent me lâcher, parce qu'il n'y a à présent plus beaucoup de cyclistes sur le parcours.
 
Je traverse Beaufort, et attaque la dernière montée des Saisies, à la sortie du village, direction Hauteluce. Je connais bien le début de la montée, puisque je l'avais empruntée l'été dernier, lors de mes vacances dans la région, pour monter au col du Joly. Avantage non négligeable, puisque je sais que le début de la montée est assez sévère, mais qu'on retrouve ensuite un répit passé le petit hameau des Curtillets où j'étais en location.
 
Je tiens bon dans cette partie, malgré la souffrance qui commence à s'amplifier, et récupère ensuite un peu en tournant les jambes.
 
Après Hauteluce, on rejoins la route principale, c'est le moment où la pluie se décide à tomber drue. Les 6 derniers kms sont à présent constants à 7%, et j'essaye d'oublier la pluie et mon mal de jambe. J'atteins le sommet et je retrouve le ravitaillement où je m'étais arrêté à l'aller.
 
Je repars, et la pluie m'accompagne encore pendant 7 ou 8 kms de descente, mais je retrouve du temps plus clément en bas, et même un peu de soleil, qui me permets de me sécher un peu.
 
Il ne reste plus que quelques km de faux plat jusqu'à Megève. Je passe la ligne d'arrivée, j'entends en même temps le speaker qui prononce mon nom, qu'il a lu manifestement sur un écran de contrôle en temps réel.
 
Je peine à trouver le parc à vélo, pas clairement fléché, et me rends au palais des sports, ou un plateau repas nous attends. Bien requinqué, je ressors et suis refroidi par la pluie qui s'est remise à tomber entre temps. Je profite d'une accalmie, et repars à Praz Sur Arly en vélo. Je n'ai pas fait 500 m, qu'un déluge s'abat sur moi, pendant les 5 kms qu'il me reste à parcourir pour rentrer. Finalement, le moment le plus difficile moralement, de ma journée.

Sur les 1190 participants présents au départ, je fais partie des 205 participants à avoir boucler le grand parcours et l'intégralité des cols proposés. Je termine 171e pour un temps cumulé de montée de 4h50. Je me suis amusé à comparer mes temps avec ceux de Romain Grosjean qui a effectué 3 montées, il a été plus rapide que moi dans les 2 premières montées (Aravis et Croix Fry), mais je réalise un meilleur temps sur la montée des Saisies.
 
 La Time Megève Mont Blanc fait partie des cyclos de référence, avec des prestations de qualité, et le soucis de la sécurité des participants. Je regrette juste les quelques points mentionnés, certes anecdotiques, mais qui pourraient être gommés facilement, et qui aideraient beaucoup ceux qui effectueront cette cyclo pour la première fois. En espérant que ce blog pourra y palier et les aider dans leur préparation.

lundi 23 mai 2016

La Challenge Vercors 2016

En cette fin du mois de mai, la Challenge Vercors offre l'opportunité de démarrer la saison avec une première cyclosportive de montagne. Ce n'est certe pas une épreuve avec de grands cols alpins, mais celle-ci propose un joli parcours de 154 km, avec 2 cols principaux, et le reste du parcours assez vallonné, le tout pour 2900 m de dénivelé. Autre particularité de cette épreuve, une course est réservée aux femmes le lendemain sur un parcours qui leur est dédié.

 
Le départ se fait pour la première fois depuis St Nizier du Moucherotte. J'y ai réservé un emplacement au camping situé 3 km plus bas, qu'il me faudra remonter le matin de la course, mais pas de quoi puiser dans mes forces avant le départ.
 
Le réveil est un peu frisquet, il ne fait que 3°. A 1000 m d'altitude, et au mois de mai, ce n'est pas surprenant. Nous avons beaucoup de chance, malgré une semaine très pluvieuse, ce samedi est annoncé comme la plus belle journée de la semaine.
 
Au départ tout le monde porte manchettes ou coupe-vent, mais nul doute que l'on pourra s'en séparer lorsque les températures vont remonter au cours de la journée.
 
Le départ est donné avec un peu de retard, le beau temps a engendré de nombreuses inscriptions de dernière minute, et on laisse le temps aux derniers concurrents de récupérer leur dossard et de se placer sur la ligne de départ.
  
Le départ est donné, mais les 8 premiers kms, en descente, seront neutralisés par une voiture de l'organisation, ceci pour la sécurité des concurrents.
 
A Lans Le Villard, la course démarre véritablement, et le petit col de la Croix Perrin, va déjà permettre de faire une sélection. Je monte à mon rythme, en remontant quelques coureurs.
 
A l'issue de la descente suivante, je me retrouve avec un petit groupe, et tout le monde s'emploie à se relayer et nous faisons la jonction avec un autre groupe.
 
Arrivé au pied du col d'Herbouilly, les températures sont à présent très clémentes, et j'en profite pour enlever mon coupe-vent. La montée fait 10 km, les premiers sont pentus, mais le milieu de la montée redeviens un peu plus roulant. Nous retrouvons des pentes plus sérieuses sur la fin, dans une partie boisée.
 
Passé le col, je bascule pour une longue descente. Les concurrents sont à présents distants les uns des autres, et je peux faire la descente sans appréhension. A part quelques épingles, la descente est très roulante.
 
Un peu après St Martin En Vercors, je bifurque sur le parcours Granfondo, où, passé le rond point, on traverse un long tunnel rectiligne de pas loin de 2 kms, fort heureusement éclairé. Au début c'est assez angoissant, et puis c'est tellement roulant, on se sent comme aspiré dans ce boyau, que ça devient finalement grisant.
 
S'en suit encore un bon bout de descente, où je croise un coureur du petit parcours, qui reviens sur ses pas... enfin sur ses roues, victime d'un mauvais aiguillage, visiblement.
 
Un petit raidar à passer et j'arrive au ravitaillement de St Jean. Je refais le plein et repars, car ici débute la montée du col de la Machine, 10 kms assez réguliers le plus souvent à 7 ou 8%.
 
Je me sens plutôt bien et remonte régulièrement quelques coureurs. Bien qu'il fasse déjà assez chaud, nous traversons des parties en forêt ombragées, où nous bénéficions d'un peu de vent par moment.
 
Peu avant la fin du col, nous abordons une petite route en corniche, traversée de petits tunnels, absolument magnifique. On imagine mal le travail qu'il a fallu à ces hommes pour tailler cette route à travers la roche.
 





Passé le col de la Machine, répit de courte durée puisqu'il faut enchainer avec le col de Carri, mais
heureusement celui-ci est un peu moins pentu et moins long.
 
La descente qui suit, se fera avec un vent assez fort, jusqu'à La Chapelle En Vercors où je fais mon second arrêt ravitaillement.
 
Un peu plus loin, je rejoins un autre coureur, le vent est de face, nous passons spontanément nos relais, et roulons efficacement pendant de nombreux kms.
 
La route commencera à remonter quelques kms plus loin, en plein soleil, au milieu des pâturages, il n'y aura plus de vent. Je commence à avoir un petit coup de pompe, mais j'essaye de maintenir le rythme, sans oublier de bien m'hydrater.
 
Plus loin, nous continuons à monter, mais cette fois-ci nous sommes bordés par les rochers, dans un milieu beaucoup plus frais. Je retrouve de meilleures sensations.
 
J'arrive à Lans En Vercors, où il reste à monter les 8 derniers kms neutralisés du départ. La pente n'est pas très raide, mais ils seront à présent moins aisés avec la fatigue et la chaleur.
 

J'aborde cette partie avec un autre coureur, mais je dois finalement finir seul, celui-ci étant pris de
crampes. Je continue à mon rythme, et passe la ligne à St Nizier/
 
Je termine en 5h42 (pour 146 kms, après neutralisation des 8 premiers kms), avec une bonne marge d'avance pour l'obtention du brevet d'Or. Je me classe bien modestement à la 245e place sur 357 concurrents, mais je suis satisfait de ma course. J'ai l'impression d'avoir progressé et d'avoir bien géré mes efforts du début à la fin, et même si je n'ai pas fait des descentes à tombeau ouvert, je n'ai cette fois pas reperdu toutes les places gagnées dans les montées.
 
Un superbe parcours dans une région qui mérite le détour. Côté organisation, merci aux signaleurs qui ont parfois dû rester de longues heures en plein soleil, n'ayant parfois que leur pancarte de signalisation pour se faire un peu d'ombre.

La Vidéo: