dimanche 10 septembre 2017

Les Ballons Vosgiens 2017

La saison est déjà bien avancée, et les principaux objectifs sont passés, mais l'envie de rouler encore un peu en montagne étant encore là, les Ballons Vosgiens m'offraient une dernière opportunité de me frotter à un beau parcours de moyenne montagne. J'en touche un mot à Jean-François qui est séduit lui aussi et accepte de m'accompagner dans cette aventure. Cette cyclosportive étant organisée tous les 2 ans, c'est l'occasion d'y participer cette année.
 
Le parcours est comme je les aime, très accidenté avec une succession de cols plus ou moins longs et pentus, pour 156 km et 3700 m de dénivelé.


 
Profitant de ma période de congés, j'ai eu l'occasion de travailler mon coup de pédale dans les stations des Alpes, mais les objectifs principaux étant passés, je suis loin de mon niveau optimal. JF est dans la même situation, lui-aussi n'ayant pas eu l'occasion de travailler beaucoup le dénivelé ces derniers temps. Mais qu'importe, il s'agira pour nous, avant tout de se faire plaisir sur une dernière cyclo de fin de saison.
 
Je retrouve JF au camping de Gérardmer le samedi, et nous partons dans l'après midi à la Mauselaine, pour y récupérer nos dossards. Nous y montons en voiture par le côté le plus raide, celui qui avait donné lieu à arrivée d'étape du Tour de France, il y a 3 ans. Cependant, nous apprendrons par la suite que lors de la cyclo, nous effectuerons la montée par l'autre côté, plus long mais moins raide, de bon augure en fin de cyclo, alors que nous serons beaucoup moins frais.
 
Nous nous rendons au départ le dimanche matin, situé au bout du lac, et pas bien loin du camping. Je prends le coupe vent et les manchettes, il fait encore un peu frais. La pluie est annoncée en cours de journée, mais à l'inverse le temps se dégagera très rapidement et nous bénéficierons d'une très belle journée ensoleillée finalement.
 
Le départ est donné, et je suis JF à travers les rues de Gérardmer. J'utilise un nouveau bras pour déporter mon compteur, et je ne l'avais encore jamais testé en parallèle de mon autre bras pour la caméra. Même celle-ci éteinte, il semble que cela gêne la transmission des informations, et je me rends compte , peu après le départ, que je ne connais ni ma fréquence cardiaque, ni ma cadence. J'essaye de réinitialiser mais rien n'y fait. Tant pis, il va falloir que je roule aux sensations, en veillant à ne pas me mettre dans la zone rouge.
 
Nous attaquons le col de la Schlucht, 10 km à la pente régulière. Je suis un petit groupe de coureurs dont l'allure me va bien. Je passe JF qui préfère modérer son allure pour ne pas exploser plus tard. Alors que nous bifurquons sur la route des crêtes, je m'arrête pour l'attendre. Nous repartons, et effectuons cette partie accompagnés de 2 autres coureurs. Cette route est très agréable, avec un enchainement de courtes montées et descentes, et surtout de magnifiques points de vues sur la vallée.
 
Passé le Platzerwazel, une longue descente qui nous mène au pied du Petit Ballon. JF n'étant pas dans le meilleur état de forme dans les montées aujourd'hui, nous convenons d'un commun accord, à ce que je ne l'attende pas en haut des cols.
 
Je pars devant et atteins le sommet après 10 km de montée, fait à mon rythme, et la sensation d'avoir maintenu le cardio au seuil. Je mange 2,3 trucs en passant le ravito, et repars aussitôt dans la descente. Il y a peu de monde, et je peux l'effectuer au rythme souhaité. Je rejoins un autre concurrent, mais je suis gêné et ne trouve pas d'opportunité de le doubler. C'est lors de la sortie d'un virage que j'entends un "psch..." et que je me sens immédiatement rouler sur la jante. Pas de doute, j'ai crevé, et je m'arrête aussitôt sur le côté, sur une bande de terrain qui me permet de m'écarter le plus possible de la route afin de ne pas risquer l'accident pour ceux qui descendront à pleine vitesse à cet endroit. Je commence à démonter ma roue, celle-ci est brûlante, et je pense dans un premier temps que ma crevaison est due à cette surchauffe, alors que je devais trop maintenir les freins sur la jante, derrière ce coureur, mais JF m'indiquera plus tard avoir noté la présence de verre dans ce virage. D'ailleurs, alors que je suis occupé à changer la chambre à air, il arrive à son tour dans la descente, me reconnaît et s'arrête. J'ai tout ce qu'il faut pour réparer, alors inutile de lui faire perdre du temps, j'aurais encore le temps de le rejoindre dans une des montées suivantes. Il passe encore quelques coureurs, et quasiment tous me proposeront leur aide. Geste de solidarité qui fait plaisir à voir, mais qui ne s'avérera pas nécessaire. Je mets un peu plus de temps que prévu à réparer et regonfler, mais je repars finalement.
 
J'en termine avec la descente, en gardant un œil sur ma roue arrière, espérant ne pas avoir loupé une étape lors de la réparation. Il ne reste pas grand monde derrière moi, mais j'arrive à remonter quelques concurrents sur un replat.
 
J'attaque le col de Firstplan, régulier et pas très long. A chaque coureur que j'aperçois au loin, j'espère retrouver JF, mais il est déjà visiblement plus loin.
 
Après la descente du Firstplan, suit une autre montée, mais je ne sais plus où j'en suis du parcours, et j'ai à l'esprit qu'il s'agirait du Markstein, le plus long du parcours. La montée est finalement assez courte, il s'agissait en fait du col de Bannstein, que j'avais totalement oublié.
 
En haut du col, il y a un ravitaillement, et je retrouve JF qui vient d'arriver lui aussi. Il me prévient sur le fait qu'ils n'ont plus d'eau, et ça n'arrange vraiment pas mes affaires, alors que je suis quasiment à sec, et que j'avais délibérément choisi de ne pas remplir mes bidons au 1er ravitaillement. J'arrive finalement à obtenir un reste de thé, mais avec 2 demi-bidons, la longue montée du Markstein qui nous attends, et la chaleur qui commence à se faire bien sentir, il va falloir rouler à l'économie.
 
Nous repartons, accompagnés de quelques coureurs. En traversant un village, j'aperçois une fontaine et en averti immédiatement mes partenaires, mais en s'approchant de plus prêt, on y lit la mention "eau non potable". Tant pis, il va falloir s'en passer.
 
Nous abordons la montée du Markstein. Je n'ai pas les jambes pour aller plus vite que JF en début de montée, mais progressivement je trouve mon allure et je pars devant. Outre sa longueur, cette montée présente de bons pourcentages vers son milieu. A 4 ou 5 km du sommet, alors que j'essaye de relancer en danseuse, je suis pris de crampes dans la jambe droite. Je me rassois et mets tout à gauche en réduisant sensiblement l'allure sur la fin de la montée.
 
Je m'arrête au ravitaillement et JF m'y rejoins lui aussi. Il y a de l'eau cette fois, et je remplis mes bidons quasi vides. L'un des bénévoles qui tient le ravito nous informe de l'accident qui s'est produit peu de temps avant, sur le parcours de 90 km, dans la descente, entre un coureur et un véhicule. La course a due être neutralisée pendant 20 mn pour permettre l'intervention des secours. Souhaitons que ce participant se rétablisse vite.
 
Nous prenons à notre tour cette longue descente du Markstein, avec 3 ou 4 autres coureurs.
 
Après quelques kilomètres assez roulants, nous abordons la montée du col de Bramont, 7 km à la pente très régulière. Je pars devant, et me fait rejoindre par un autre coureur alors qu'il reste 4 ou 5 km de montée. Il a un meilleur coup de pédale que moi, et il pourrait me passer, mais il prends le temps de rester à mes côtés pour discuter. Nous montons, du coup, à une allure régulière, et cette plaisante conversation me fera oublier la montée. Arrivé en haut du col, je le laisse filer pour attendre JF, et nous repartons.
 
Le col suivant est le col des Feignes, je l'ai déjà monté il y a plus de 10 ans, et j'en garde le souvenir d'un col facile. C'est toujours le cas, mais je pensais sa pente plus régulière, alors que le début et en faux plat, et sa fin reprends du 5% de moyenne. Je prends soin de ne pas me mettre dans le rouge, car je sens de nouvelles crampes se profiler.
 
En haut, c'est le dernier ravitaillement, et nous prenons notre temps. En repartant, je me sens un peu nauséeux, il faut dire qu'avec tous ces gels avalés au cours de la journée, l'estomac commence à vouloir dire stop. JF a lui aussi cette sensation. Nous repartons, et cette envie de vomir va s'estomper au fil des kilomètres.




Après un peu de descente, nous enjambons un petit pont et voyons la route se redresser franchement, il s'agit du col de la Grosse Pierre. Au ravito, on nous a briefé sur le fait qu'il y avait un "coup de cul" à passer dans le 1er tiers, et effectivement, je vois mon compteur passer au dessus des 10%. JF est plus à l'aise que moi, alors que je suis un peu en retrait, essayant d'éviter les crampes. Une automobiliste me fait en passant: "ça monte, hein?", et je ne peux qu'acquiescer. Le reste de la montée redevient ensuite plus abordable, alors que nous reprenons la route principale.

Il ne nous reste plus à présent, qu'à rejoindre Gérardmer, et à monter les 3 derniers kilomètres jusqu'à La Mauselaine, heureusement moins pentus par ce côté. Nous montons ensemble. Un signaleur nous annonce qu'une bonne bière nous attends à l'arrivée, ce qui me rebooste, car c'est exactement ce dont j'ai besoin à cet instant. Lorsque nous arrivons au niveau de la ligne d'arrivée, par excès de politesse, ni JF, ni moi, ne veux la franchir en premier, mais j'accepte finalement de passer devant, et gagner ainsi une place anecdotique.

Nous allons prendre notre repas, accompagné d'une bonne bière bien fraiche. L'appétit n'est pas franchement là, et c'est dommage parce que le plateau est plutôt sympa.

Nous n'aurons pas réaliser une grosse perf à vrai dire, mais qu'importe, cette cyclosportive était un bon moyen de prolonger encore un peu la saison, avec un parcours qui en valait la chandelle, des montées et paysages sympas et bien répartis tout au long du parcours, et une organisation de qualité. J'ai notamment apprécié le polo qui était offert à l'inscription, en lieu et place du traditionnel maillot qui reste la plupart du temps au fond d'une armoire.

La vidéo:



 

samedi 22 juillet 2017

La Granfondo Serre Chevalier 2017

Il me tenait à cœur de faire cette cyclosportive, depuis quelques années déjà, parce que le parcours Granfondo qui a été ajouté en plus des parcours existants est tout de même hors norme, et qu'il propose un magnifique parcours, à cheval entre la France et l'Italie. Une jolie boucle de tout de même 219 km, au départ de Serre Chevalier, et qui nous fera franchir les cols de l'Echelle, du Mont Cenis, du Télégraphe et du Galibier, le tout pour 4400 m de dénivelé. Autant dire que la journée risque d'être longue!
 
 
 
Particularité de l'épreuve, le grand parcours se déroule le samedi, tandis que les petit et moyen parcours ont lieu le dimanche, offrant ainsi la possibilité à ceux qui le veulent de s'aligner sur 2 parcours différents.

J'avais initialement prévu de participer à cette cyclo en 2016, mais m'étais finalement embarqué sur l'Etape du Tour, sous la motivation d'autres amis. Cette année, je fais l'impasse sur l'Etape, pour me consacrer à la Serre Che, dont je ferais l'objectif principal.

Après un séjour en Ariège, 15 jours auparavant, et de bonnes sensations sur l'Ariégeoise XXL, j'aborde la Serre Che plutôt confiant.

J'ai loué dans un camping proche de Briançon et fais le trajet le vendredi à la veille de la course. C'est le premier WE de vacances, mais je ne suis pas gêné par les bouchons. Par contre, pensant que le nouveau tunnel du Chambon sur la route du Lautaret est à présent ouvert, je me rends compte que ce n'est pas le cas, et je me vois dans l'obligation de faire un détour plutôt longuet, par Gap.

Samedi matin, le temps est plutôt ensoleillé, et je me rends au départ à Chantemerle. Le départ officiel est annoncé à 7h, mais il est en fait donné à 6h55, de façon à nous faire traverser Briançon en toute sécurité, derrière un véhicule de l'organisation. Je comprendrais mieux pourquoi, après avoir franchi la ligne d'arrivée, et compte tenu de ces 5 mn de marge, mon compteur affichera 219 km alors que l'organisation n'en annonçait que 209 km.

Nous sommes moins de 200 sur ce parcours, et vu la longueur et la difficulté de celui-ci, le départ n'a vraiment rien de stressant. Dès que nous abordons le col de l'Echelle à la sortie de Briançon, chacun trouve les espaces nécessaires pour rouler à sa convenance. Ce col est idéal pour se lancer en début de parcours, sa première partie est assez roulante et la montée se fait graduellement jusqu'au 2 derniers km qui atteignent les 7% de moyenne. J'avais revêtu le coupe-vent au départ, les températures étant encore un peu fraiches, mais malgré l'apparition du soleil en cours de montée, je n'éprouve pas encore le besoin de le retirer, et je le conserverais même pour faire la descente.
 
Au sommet, nous basculons en Italie, la descente est assez technique avec quelques épingles et dos d'ânes sur la route, heureusement bien signalés. Les paysages sont vraiment splendides sur ce versant.
 
Arrivé à Bardoneccia, s'ensuit un long morceau de vallée, où l'on passera Oulx, pour se diriger à Suza, au pied du Mont Cenis. Les températures commencent d'ailleurs à monter progressivement.
 
A la traversée des villages italiens, la police locale donne un coup de main afin d'assurer le bon déroulement de la course. Un des signaleurs, pris par l'ambiance, gesticule les mains au dessus de la tête, mais ça ne m'aide pas et je prends finalement la mauvaise direction. Enfin l'erreur est vite corrigée, et je repars sur la bonne route dans la foulée, sans rancune envers ce signaleur un peu trop zélé.
 
J'arrive au pied du Mont Cenis, je prends le temps de remplir mes bidons, parce que la montée va être longue.
 
La première partie s'effectue en forêt, la pente est régulière à 6 / 7%, et la chaleur commence à peser lors de l'effort. Ce col, point de passage entre la France et l'Italie, est très fréquenté, et j'avoue que tout ce trafic tend à rendre la montée un peu pénible. Entre les voitures qui n'ont que faire de laisser un écart lorsqu'elles doublent, ou les motos qui ont un peu tendance à prendre la montée pour un circuit de grand prix, je dois redoubler de vigilance.
 
Je passe la frontière, à mi-col, et quitte une zone boisée, au profit d'une partie qui devient un peu plus sauvage. Les lacets s'enchainent, d'abord au dessous du barrage que l'on commence à apercevoir, puis au dessus du lac, d'où la vue est absolument splendide.
 
Le col est situé à l'autre bout du lac, et il faut encore enchainé quelques courtes montées et descentes pour l'atteindre.
 
Le ravitaillement est de bon augure après une si longue montée. La descente par l'autre versant est assez courte, et j'arrive assez rapidement à Lanslebourg.
 
On est à mi-parcours, et je retrouve à présent un tracé que je connais bien, puisque c'est celui que j'ai emprunté, il y a un an, lors de la traversée des Alpes, jusqu'à Serre Chevalier.
 
Bien que la route présente un profile plutôt descendant jusqu'à St Michel de Maurienne, il me faut fournir des efforts non négligeables, d'autant que je me retrouve seul avec vent de face. Je roule pendant de nombreux kilomètres seul, sans croiser d'autres cyclistes, ni voir de signaleur, où de flêchage du parcours. Heureusement que je connais bien cette route, car je pense que j'en serais venu à me demander si je ne m'étais pas tromper un moment donné.
 
Après avoir passé Modane, je retrouve un petit groupe de coureurs et je me laisse emmené, essayant de récupérer des nombreux efforts fournis auparavant.
 
A St Michel, nous bifurquons à gauche dans la montée du Télégraphe. Je dois gérer la chaleur et la fatigue accumulée. Je ne fais pas une montée impériale, mais j'atteins le sommet, conscient que le plus dur m'attend désormais.
 
La descente sur Valloire est vite avalée. Je fais un arrêt au ravitaillement, j'aurais bien aimé y trouver bananes et oranges, qui en général me sont très bénéfiques à un tel moment de la course, mais l'organisation n'a prévue que des morceaux de pastèque, qui je l'espère m'aideront à récupérer.
 
Je repars, et me retrouve rapidement confronté aux premières pentes du Galibier. S'en suit une partie qui devient un peu plus roulante, mais sur laquelle je ne me sens pas très performant.
 
J'arrive à Plan Lachat, lieu emblématique où après avoir traversé le pont, on bascule sur l'autre versant, pour les 8 derniers km les plus difficiles, souvent au delà des 10%.
 
Je fais un arrêt rapide à Plan Lachat, histoire de boire un bon coup, et m'alimenter un peu, et je repars. Comme prévu, la pente deviens rapidement très soutenue, et je dois avancer au mental, tout à gauche. Je fais un autre arrêt, pas plus d'1 mn, et je reprends ma route, n'ayant plus rien dans les jambes. J'atteins le sommet en ayant limité la casse, mais j'ai tout de même mis un peu plus de temps que lors de mes montées précédentes du Galibier.
 
Le temps s'est couvert là-haut, et je me couvre pour faire la descente. Je prends d'ailleurs quelques gouttes de pluie. Passé le Lautaret, il reste encore un long morceau de descente.
 
La route est large, et cette descente est très roulante et pas trop dangereuse, c'est toujours un plaisir, d'autant qu'avec la fermeture du tunnel du Chambon, il y a très peu de voitures. Dans les derniers kilomètres de la descente, il ne pleut plus, mais la route est plutôt détrempée suite à une averse précédente, et je termine les pieds complètement trempés.
 
Arrivé à Chantemerle, je bifurque au téléphérique, et passe la ligne d'arrivée à l'endroit même où nous avions pris le départ.
 
J'en termine en 10h, soit une demi-heure de plus que mes estimations initiales, et je pense que ça corresponds au temps perdu dans l'enchainement Télégraphe + Galibier. J'ai probablement négligé un peu trop le facteur "fatigue", associé à un parcours aussi long et au dénivelé conséquent.
 
Je n'en demeure pas moins satisfait de ma course, même si les premiers auront mis quelques heures de moins que moi. Ce parcours était vraiment de toute beauté, et il était sportivement très intéressant.
 
Lorsque l'organisation, avec le soutiens de Luc Alphand, avait mis en place cette cyclosportive, elle s'était engagée pour 20 ans, et nous arrivions cette année, en toute logique au terme de cet engagement. Souhaitons, qu'elle soit renouvelée l'année prochaine, car c'est assurément une très belle course qui a sa place dans le calendrier cyclosportif, et il serait vraiment dommage qu'elle disparaisse.

La vidéo:




vendredi 30 juin 2017

L'Ariégeoise 2017

Cette année, j'ai fait de l'Ariégeoise l'un de mes principaux objectifs. Cette cyclosportive fait partie des références, d'autant que depuis l'année dernière un parcours complémentaire, nommé "XXL" a été ajouté afin de prolonger le plaisir (ou la souffrance?) un peu plus.
 
En tout, ce sont 4 parcours différents auxquels plus de 5000 concurrents prendront part. L'organisation est à la hauteur de l'événement, et c'est avec l'aide de nombreux bénévoles que l'événement est possible. L'Ariégeoise est un atout important pour faire connaître cette belle région, et l'on sent bien l'engouement de la population locale pour cet événement.
 
Le parcours est de toute beauté, avec un enchainement de cols qui ont fait la renommée du Tour de France. Malheureusement, quelques semaines avant l'épreuve, suite à un orage, un éboulement a lieu dans le col d'Agnes, rendant le parcours incertain. A une semaine de l'épreuve, le verdict tombe, il ne sera pas possible de remettre le col en état dans un délai aussi court, et malgré les moyens engagés, l'organisation doit se résoudre à proposer un parcours modifié. Le col d'Agnes et le col de Latrape passent à la trappe (elle était facile celle-là!), et l'on devra enchainer à la place le col de Saraillé et le Port de Lers. Le kilométrage reste identique, et la difficulté du parcours ne s'en trouve qu'assez peu altérée finalement.


 
Le parcours de l'Ariégeoise, empruntera donc les cols de Port, de la Core, de Saraillé et le Port de Lers. Pour ceux qui souhaitent poursuivre sur le parcours XXL, il faudra poursuivre avec la montée de Goulier Neige. Option intéressante, il est possible de se classer sur l'un des 2 parcours, quel que soit le choix de départ, et en fonction de son envie et de sa forme.
 
J'espère bien sûre aller au bout de la XXL, mais il ne faudra pas trainer, car si je n'ai pas atteins le pied de la dernière ascension avant 16h, je n'aurais plus la possibilité de la tenter.
 
Afin de profiter de la région, j'ai cette fois choisi, de passer quelques jours supplémentaires dans le coin, et les 3 jours précédents seront mis à profit pour effectuer d'autres montées. J'en profite notamment pour découvrir le Plateau de Beille, le Mur de Péguère, et effectuer une reconnaissance du col de Port et de sa descente jusqu'à Massat. Il fait très chaud, et je veille à bien m'hydrater et à me préserver en vue de la course le samedi.
 
J'ai loué dans un camping près de Neaux, et je n'ai pas pour longtemps à me rendre au départ à Tarascon Sur Ariège, le samedi matin. Le temps est couvert, et malgré les jours fort ensoleillés précédents, je me résous au dernier moment à emporter un coupe vent, espérant que la grisaille va tout de même se lever.
 
Des temps pour les brevets sont proposés, et je me fixe pour objectif de réaliser un temps de moins de 7h45, pour le brevet d'argent. J'estime mes temps de passage, mais je suis loin du compte, et je dois me fixer un timing très agressif, pour que cela puisse être réalisable. Tant pis, je scotche tout ça sur mon vélo, et ce sera une source de motivation supplémentaire que d'y arriver.
 
Le départ est respecté et donné à 8h, le temps de traverser la ville, et nous voilà rapidement dans la montée du col de Port, longue d'un peu plus de 16 km. L'ayant monté 2 jours auparavant, j'ai déjà une idée du temps que je peux mettre, d'autant que je sais le début plus facile, et la partie la plus soutenue au milieu. Nous sommes évidemment nombreux, et il n'ai pas aisé de choisir son allure, mais j'arrive malgré tout à faire une bonne montée, et même améliorer un peu mon temps.
 
Au sommet du col, le brouillard est déjà plus dense, il ne fait pas trop froid cependant et je peux me passer du coupe vent pour la descente. Pas de vache dans la descente cette fois, je pense que des consignes ont été données pour éviter tout incident.
 
J'arrive à Massat, la pente se fait plus douce à présent. Je suis dans un petit groupe, et nous progressons vite sans peiner. Un groupe plus conséquent nous rejoint, ce qui relance immédiatement l'allure. Nous perdons quelques éléments, mais je m'accroche pour tenir. Malheureusement, à la faveur d'une portion de bitume fraichement refaite, le groupe continue à s'étirer, et je finis par lâcher. Je poursuis seul, mais garde une allure convenable, grâce à une route qui continue à descendre jusqu'à St Girons.
 
La traversée de la ville se fait sous une petite pluie fine. Il y a de la circulation, mais les signaleurs régulent parfaitement le trafic.
 
Je rejoins d'autres coureurs, et ensemble nous attaquons les 17 kms de la montée du col de la Core. La difficulté moyenne est assez semblable à celle du col de Port, mais la pente m'y semble plus régulière sur l'ensemble de la montée. Au sommet, c'est une nouvelle fois un brouillard épais qui est présent. Je m'arrête rapidement au ravitaillement, pour y remplir mes bidons, mais je prends soin d'enfiler le coupe vent cette fois-ci pour effectuer la descente.
 
L'enchainement des nombreux lacets, dans le brouillard, est pénible, mais nous retrouvons à mi pente, des conditions déjà moins humides.
 
Nous traversons quelques villages, et lorsqu'arrivé à Ercé, on se retrouve au pied du col de Saraillé, ça a de quoi surprendre quand comme moi, on ne le connaît pas. On emprunte d'entrée une petite route étroite et très raide qui nous fait longer l'église, et nous fait poursuivre en pleine forêt sitôt sorti de la ville. Ce col n'étant pas initialement prévu, j'avoue ne pas l'avoir trop étudié, m'attendant plutôt à un col pas très haut, et de pente moyenne. Il n'en est rien, ce col est vraiment atypique, avec un bon gros raidar au début, et des passages soit très roulant, soit se cabrant de nouveau par la suite. C'est peut-être pour cette raison, qu'il aura probablement été l'un de mes coup de cœur préféré de la journée.  Peu avant le sommet, nous retrouvons quelques habitations au milieu des pâturages, et la fin de la montée se fait sur le grand plateau.
 
La descente, est tout aussi technique, et je serais bien dans l'impossibilité de vous donner le nombre de virages qu'elle comporte.
 
De retour à Massat, je fais un arrêt rapide au ravitaillement, et je file vers la montée du Port de Lers. J'y retrouve à présent des concurrents de la Mountagnole, qui ne déméritent pas eux non plus, et attaquent leur 3e montée du jour. C'est de nouveau 17 km de montée, qu'il nous faut affronter. La pente est assez régulière, et après quelques km, me sentant bien en jambes, je n'hésite pas à relancer un peu mon allure régulièrement. Je garde un œil sur mon timing, j'ai un peu de retard, mais pas tant que j'aurais pu le craindre, et je garde un espoir de réaliser un bon temps.
 
Arrivé au niveau du carrefour où nous laissons le col d'Agnes sur notre droite, il y a là l'étang de Lers. En théorie seulement, parce qu'avec ce brouillard, je n'aurais pas la possibilité de le contempler.
 
Il reste encore environ 4 km de montée jusqu'au Port de Lers, on sent la fatigue sur le visage des
coureurs, et ce brouillard épais n'arrange rien, tout le monde a hâte d'arriver au sommet. Une fois passé, il reste encore une longue descente jusqu'à Auzat, et pour une fois, quelques portions de lignes droites où l'on pourra prendre de la vitesse.
 
J'arrive à Auzat, un panneau m'indique à droite l'arrivée de l'Ariégeoise, tandis qu'à gauche un autre panneau m'indique le parcours XXL. Je ne suis plus tout frais, mais n'ayant pas connu de problème de crampes ou autre, je n'hésite pas à poursuivre sur le XXL. Après tout, j'ai signé pour, je ne me vais pas me défausser maintenant. Il n'est pas encore 15h, et je ne serais pas gêner par la barrière horaire.
 
J'arrive à Vicdessos, où la situation est un peu confuse, il y a des coureurs un peu partout: ceux qui rentrent à Tarascon, ceux qui redescendent de Goulier, ceux qui arrivent de l'aire d'arrivée. Les signaleurs sont occupés à faire la circulation pour tout ce petit monde, et je ne vois qu'au dernier moment la pancarte indiquant Goulier, alors que j'étais tout bonnement parti pour filer vers Tarascon!
 
Enfin rien de grave, et j'attaque la montée, moins longue que les précédentes, mais ses presque 10 km à 8% de moyenne, vont être usants.
 
Je croise régulièrement des groupes de coureur encadrés par des motos, qui en ont fini et qui redescendent de Goulier-Neige. Nous sommes déjà nettement moins nombreux dans cette montée, mais j'arrive encore à rattraper quelques coureurs. Je surveille les pourcentages de pente qu'affiche mon compteur, mais celui-ci, n'ayant pas apprécié l'humidité prolongée lorsqu'il y avait du brouillard, décide de se mettre en carafe. Cela dit, même sans compteur, je me rends bien compte de la pente, par endroit.
 
A 2 km du sommet, j'estime encore possible d'en terminer en moins de 7h45, sous réserve que ces 2 derniers km ne soient pas trop raides. Il n'en est malheureusement rien, et je dois en finir avec une fin plutôt pentue.
 
J'en termine en 7h48 finalement, pas très loin du compte, mais qu'importe, je reste pleinement satisfait de ma course, et je n'imaginais initialement pas faire un tel temps.  Nous serons un peu moins de 600 au final, à avoir bouclé le parcours XXL.
 
Il me faut ensuite redescendre pour rejoindre l'aire d'arrivée à Auzat, même si à présent le chrono est arrêté. En règle général, je n'ai pas très fin après la course, mais j'ai cette fois grand appétit et la tartiflette qui nous est servie avec le plateau repas, sera très requinquante.
 
D'Auzat, il me faut ensuite rejoindre Tarascon à vélo, mais la route descends continuellement, et même en étant fatigué, il n'y a pas beaucoup d'effort à fournir finalement pour rentrer.
 
J'avais déjà effectué quelques cyclosportives auparavant, mais celle-ci m'a vraiment séduit par sa qualité. Du point de vue de l'organisation, tout était vraiment nickel, des signaleurs en nombre, agréables et efficaces, des panneaux bien lisibles, et là aussi nombreux pour signaler les dangers sur la route. J'y ai trouvé aussi les participants très disciplinés, et l'ambiance conviviale. Je n'ai quasiment pas vu de déchets à trainer sur la route, et c'est probablement la première cyclosportive où je n'ai pas l'occasion de voir les secours intervenir.
 
Franchement bravo, voilà la notion de cyclosport telle que je l'apprécie, et j'y reviendrais avec plaisir!

La vidéo:




 

dimanche 4 juin 2017

L'Orbea Granfondo 2017

A l'approche de l'été et des premières cyclos montagnardes, je recherchais une épreuve de moyenne montagne, pour la caller au mois de mai, et m'en servir comme épreuve de préparation. J'ai finalement opté pour l'Orbea Granfondo qui se tient en Espagne, dans le Pays Basque et offre un parcours de tout de même 180 km pour un dénivelé total de 3100 m.
 
 
Dans cette région, les cols n'atteignent guère plus de 1000 m d'altitude, mais leur succession permet d'y tracer un parcours très casse-pattes, comme c'est le cas sur cette Granfondo.

Sur le site de l'épreuve, tous les renseignements sont bien sûre en espagnol, mais avec l'aide d'un traducteur informatique, j'en comprends tous les détails importants. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire de fournir de certificat médical.
 
M'étant inscrit en début d'année, et ayant par la même occasion réservé un hôtel à Vitoria-Gasteiz, d'où se fera le départ, je prends la route le vendredi matin en direction de l'Espagne. Je suis un peu désappointé, lorsque je veux programmer mon GPS, et que je me rends compte que celui-ci, censé couvrir une vingtaine de pays d'Europe, ne couvre pas l'Espagne. Bon, finalement, une fois passé la frontière, Vitoria sera clairement indiqué sur l'autoroute, et j'arriverai à bon port sans problème. Le plan de la ville que j'avais imprimé avant de partir me sera toutefois fort utile pour atteindre mon hôtel.
 
Je profite de la fin d'après midi pour aller retirer mon dossard et visiter la partie historique de Vitoria-Gasteiz. Ne parlant pas un mot d'espagnol, je me rends rapidement compte que la langue devient vite une barrière pour moi, puisqu'aucun des commerçants que je rencontre ne parle ni français, ni anglais. Enfin, peu importe et j'arrive tant bien que mal à commander la bière qui me fait tant envie, par cette journée si chaude et ensoleillée.
 
Mais en fin de soirée, le ciel s'assombri rapidement, et des éclairs apparaissent dans le ciel. L'orage est proche, mais les habitants qui tout comme moi, ne portent qu'un T-shirt, ne semblent pas paniquer, et lorsqu'une pluie diluvienne fait son apparition, les gens se contentent de s'abriter et de reprendre leurs activités, une fois l'orage passé, comme si de rien n'était. J'ai à présent un aperçu du climat qu'il règne dans le Pays Basque, ensoleillé et humide, et je comprendrais aisément pourquoi tout est si vert là-bas, au cours de la cyclo le lendemain.
 
Samedi matin, je me rends au départ, sur le parking du Stade où je suis déjà venu la veille, à 5 km de mon hôtel.
 
Pas loin de 2000 participants sont inscrits, et répartis dans 3 SAS différents. Comme c'est ma première participation, je m'élancerai du dernier. Il n'y a que 1% d'étrangers de recensé, et à vrai dire, je n'aurais pas l'occasion de rencontrer d'autres homologues français, avant ou pendant la course.
 
L'Orbea Granfondo n'est pas une cyclosportive qui donne lieu à un classement. Les coureurs sont équipés d'une puce qui leur permettra d'être chronométrés sur 3 des montées principales, et de connaître leur temps total.
 
Tout le monde (à de rares exceptions prêts) a revêtu le maillot bleu de l'Orbea qui nous a été offert, et qu'il nous est demandé dans le règlement de porter pendant l'épreuve.
 
A 8h, les concurrents du premier SAS sont libérés, et ainsi de suite jusqu'au dernier. Ca roule assez tranquille pour sortir de la ville, et au bout de quelques kilomètres seulement, nous abordons les pentes du premier col, le Puerto Vitoria.
 
La route est large, et le col présente une pente régulière qui permet de se mettre en jambes. C'est un flot bleu de cyclistes qui effectue la montée, et malgré le fait que la route reste ouverte à la circulation, beaucoup essayent de remonter sur la gauche de la route et se font rappeler à l'ordre par les motards de l'organisation. Peine perdue, puisqu'à peine ceux-ci passés, les coureurs se replacent immédiatement à gauche. Pour ma part, je me contente de faire quelques accélérations lorsqu'un espace se libère devant les coureurs qui me précèdent.
 
Première descente avant d'aborder le Puerto de Rivas, le premier des cols chronométrés. Il y a encore beaucoup de monde, et je me contente de dépasser les autres lorsque ça ne présente pas de risque.
 
Après avoir passer le col, à la traversée d'un village, les secours nous dépassent, sirène hurlante, et nous les retrouvons un peu plus loin dans la descente. Des coureurs sont partis dans le fossé, dans un virage, mais il ne semble y avoir plus de peur que de mal.
 
Alors que nous continuons à redescendre dans la vallée, le vent s'y fait à présent très violent, soit de face, soit de côté. Je veille à rester au contact d'un groupe de coureurs, mais je ne me sens pas très à l'aise, face à ces fortes bourrasques qui se succèdent inopinément.
 
Nous abordons la montée du Puerto de Herrera, le col le plus dur du parcours, et qui a été classé en 1ère catégorie. D'entrée, un panneau nous rappelle que la pente s'y fera à 14% par endroit. Les coureurs sont à présent plus espacés, et je peux monter à mon allure sans être gêné.
 
Je passe le sommet et aborde la descente, c'est un vrai régale, on y retrouve une pente toute aussi
forte, avec de longues lignes droites et des courbes assez larges. Sans forcer ni même m'en rendre compte, je fais quelques pointes à 80 km/h.
 
Alors que je roule seul, sur une partie qui alterne montées et descentes, je rejoins un autre coureur, qui collabore bien avec moi. Nous en rejoignons un 3e, et nous appliquons à effectuer des relais courts et réguliers, tous les 3, face au vent. Nous revenons sur un groupe et je me porte à l'avant tout en veillant à ne pas accélérer, afin de ne perdre personne.
 
Nous arrivons à Bernedo où je m'arrête pour le ravitaillement. Il y a un horaire éliminatoire au cas où j'arriverais trop tard, mais ça va, j'ai une bonne marge.
 
A peine sorti de celui-ci, la pente se dresse immédiatement pour monter le Puerto de Bernedo, le dernier des 3 cols chronométrés.
 
En abordant les premiers kilomètres de la descente, j'y croise les premiers coureurs de la Granfondo qui remontent dans l'autre sens. Cette partie est commune sur quelques kilomètres, et je devrais la reprendre dans l'autre sens après avoir effectué une boucle.
 
J'aborde une partie en vallée, où je retrouve un fort vent. Alors que je roule seul, je me fait doubler par un groupe. Celui qui est à l'avant ne porte pas le maillot, ni la plaque de la Granfondo, il me dit quelque chose en espagnol, que je ne comprends, bien sûre pas, mais je devine qu'il m'aie dit un truc du genre :"Mets-toi dans ma roue, je vais vous tirer, toi et les autres". Et effectivement, pendant plusieurs kilomètres, il emmène notre petit groupe, sans ménager ses efforts face au vent. A l'entrée d'un village (probablement là où il réside), il s'écarte, et nous le remercions chaleureusement pour le travail effectué.
 
Nous abordons la montée du Puerto de Bernedo que nous avions descendus précédemment, mais n'allons pas jusqu'à son sommet, et nous bifurquons un peu avant au Puerto de Aldea.
 
Nous rejoignons Bernedo, par une autre route, et je m'y arrête de nouveau au ravitaillement. Nous sommes à présent en début d'après-midi, et n'étant pas certain qu'une collation est prévue à l'arrivée, je prends le temps de manger une assiette de pâtes.
 
Je repars et nous retrouvons une route alternant montées et descentes.Sur une portion assez plane, le vent est à présent de dos, et je me fais doubler par quelques groupes lancés à bonne allure. Je ne cherche pas à les suivre, et me contente de gérer mon hydratation, alors qu'il fait plutôt chaud.
 
J'attaque la dernière montée, le Puerto de Zaldiaran, même si la fatigue commence à peser, la pente n'y est pas trop forte, et il se monte relativement bien.
 
Il ne reste plus qu'une seule descente, et nous rejoignons Vitoria-Gasteiz, où je passe l'arche d'arrivée, sous l'air de "The Final Countdown" (Europe), la même musique que celle qui retentissait au départ. J'espère que pour ceux qui sont restés sur l'aire de départ toute la journée, ils n'ont pas passé cette musique en boucle :-)

Je passe ma dernière soirée à Vitoria-Gasteiz, toute la ville est en effervescence, le Deportivo Alavès, qui est le club de la ville, joue la finale de la Coupe des Rois contre le Barça, ce soir même.
 
Très heureux d'avoir pu participer à cette épreuve, dans une région que je ne connaissais pas, et qui en valait vraiment la peine. L'absence de classement rends finalement cette cyclo très conviviale. Les services de secours et les signaleurs, sont très bien représentés, et les routes y étant généralement assez larges, on s'y sent en sécurité sur l'ensemble du parcours.
 
Le service de chronométrage n'était cependant pas au point. Un problème technique n'a pas permis de fournir les temps du Puerto Herrera, et pour certains coureurs (comme ce fut le cas pour moi), le chrono n'a pas fonctionné dans le Puerto de Rivas. Ce n'est pas bien grave, mais à l'heure où ce système a fait ses preuves sur bon nombre de cyclosportives, souhaitons qu'ils aient amélioré ce service l'année prochaine.
 
Les montées:
 
Puerto Vitoria - 694 m
4.5 km / Moy 3.4%

Puerto de Rivas - 960 m
4.1 km / Moy 5.07%

Puerto de Herrera - 1109 m
5.6 km / Moy 8.2 %

Puerto de Bernedo - 1000 m
4.2 km / Moy 6.57 %

Puerto de la Aldea - 950 m
4.4 km / Moy 5.6 %
 
Puerto de Zaldiaran - 780 m
8.3 km / 3.2 %

La Vidéo:
 
 
  

lundi 8 mai 2017

La Vélostar 2017

La saison cyclo est à présent bien commencée, et après une participation à la Jacques Gouin et à la Blé d'Or, je poursuis avec la Vélostar, dernière des épreuves franciliennes.
 
Je ne l'avais pas initialement cochée dans mon programme, mais le fait que Jean-François et Jean-Claude y participent également, m'a rapidement convaincu. JC a dû retarder sa préparation en début de saison, mais il est à présent opérationnel et motivé comme jamais, pour sa participation à sa toute première cyclosportive.
 
Fidèle à sa tradition, la Vélostar s'élance le 1er mai, depuis un lieu différent chaque année. Cette année, c'est depuis Breuillet, dans l'Essonne, que sera donné le départ. Le parcours de 133 km comporte pas mal de côtes, pour un dénivelé avoisinant les 1200 m.
 
Je me rends chez JF, récupérons JC en route, et profitons des kilomètres qui nous séparent de Breuillet, pour nous échauffer.
 
Nous nous rendons dans les SAS de départ, où se tiennent environ 400 personnes, d'après les numéros de dossard. Tony Galopin est lui aussi au départ, et il partira devant bien évidemment.
 
Nous sommes chanceux côté temps, et malgré les prévisions météo qui avaient annoncées des averses, il n'en sera rien, et nous ne revivrons pas les conditions dantesques de la Jacques Gouin. Il faudra cependant faire face à un vent très fort, et ce, dès le début du parcours.
 
Je ne sais pas trop comment m'habiller à vrai dire, mais le vent m'incite à la prudence, et j'opte finalement pour une tenue longue et bien couverte.
 
Le départ est donné à 8h30, sans rush ni stress particulier, vu que les 3 premiers kilomètres sont neutralisés. Nous nous appliquons à rester tous les 3 ensembles, et je ne me rends d'ailleurs pas bien compte de l'endroit qui fait office de départ réel.
 
Nous roulons dans un groupe et veillons à y tenir notre place, mais rapidement une première côte va déjà morceler celui-ci. Le temps de nous regrouper, et nous continuons au sein d'un petit groupe. Le vent est déjà fort, et ce groupe s'étire rapidement. JF en profite pour tracer la route sur le côté, et nous remonter vers l'avant de ce groupe.
 
Instinctivement, JF et moi assurons les relais à l'avant, essayant de protéger JC le plus possible, du vent. Nous continuons notre progression, parfois isolés tous les 3, parfois en reprenant d'autres coureurs, mais en prenant soin de nous attendre lorsque nécessaire.
 
Régulièrement, JF appelle JC pour s'assurer de sa présence parmi nous, et il doit parfois s'assurer que ce n'est pas un imposteur qui lui répond.
 
Nous sommes à présent 15/20 coureurs, JF et moi assurons l'ensemble des relais à l'avant, avec un vent de face ou de côté plutôt fort. Je n'ai pas l'habitude de me retrouver dans cette position à vrai dire, et d'habitude c'est moi qui essaye de m'accrocher au groupe, plutôt que de le mener. Cela dit, je prends un malin plaisir à être à l'avant et à donner le tempo sur des relais parfois longs et appuyés. J'y laisse probablement pas mal d'énergie, mais qu'importe, j'essayerai de récupérer plus tard.
 
Malgré pas mal de kilomètres passés dans ce groupe, nous devons finalement le laisser filer, afin de nous regrouper tous les 3.
 
Nous nous relayons de nouveau, JF et moi, alors qu'un 4e coureur se joint à nous. Il prend part lui aussi aux relais, mais en imprimant un rythme assez fort. La cohésion entre nous n'est pas bonne, et notre progression pour rester tous ensemble un peu compromise.
 
Nous avons un groupe devant nous en point de mire, et à nous 4 nous parvenons à revenir mètre après mètre, d'autant qu'à la faveur d'une intersection, nous prenons à droite et bénéficions à présent d'un vent de dos. Nous recollons, et je dois immédiatement poursuivre mon effort, parce que le groupe est en train de perdre des éléments. Nous nous laissons emmener et pouvons enfin récupérer des efforts précédents.
 
Malheureusement, une côte a raison de JC, et je me laisse décrocher pour l'aider à revenir. Nous ne sommes guère plus de 50 m derrière, mais n'arrivons pas à boucher le trou. Une nouvelle côte, et nous devons nous résigner. Nous retrouvons JF, et poursuivons tous les 3.
 
Un peu plus loin, après avoir passé Rochefort, une côte nous sépare les uns des autres. Au moment d'aborder la descente, JF est devant et il passe le grand rond-point qui est au bout de celle-ci, et qui permet aux voitures de s'engager sur l'A10. La route est large, et je me place naturellement à droite, sur une bande de la route prévue pour les vélos. Lorsque j'arrive sur le rond-point, j'ai l'impression que la bande de peinture s'y poursuit jusqu'au bout. A partir de ce moment, tout se passe très vite, je regarde au loin le signaleur placé sur le rond-point, et m'assure qu'il arrête bien les véhicules et que je peux m'engager sans danger. Je repère en même temps la flèche m'indiquant la direction que je devrais prendre, et lorsque je pose à nouveau les yeux devant ma roue, je me rends compte avec stupéfaction, que la voie où je suis ne se termine, non pas par une bande de peinture, mais par une bordure épaisse en ciment, obligeant les cyclistes à prendre le rond-point complètement à l'extérieur. Trop tard pour réduire ma vitesse ou changer de trajectoire, et je m'enquille pleine balle sur cette bordure. Celle-ci a un effet tremplin, et je sens ma roue avant rebondir à plusieurs reprises, m'efforçant de garder le cap à partir d'un guidon devenu totalement incontrôlable. Après quelques mètres, je suis encore en équilibre, avec une lueur d'espoir de m'en sortir, mais ma roue avant se met soudainement de travers, me catapultant au sol, lourdement sur tout le côté droit.
 
Le signaleur vient vérifier que tout va bien, et m'aide gentiment à ramasser bidons et lunettes. J'ai l'épaule et la cuisse meurtris, le gant déchiré, mais rien ne semble cassé. J'inspecte le vélo rapidement, remets la chaine, les cocottes sont bien rappées, mais tout semble encore en état de marche.
 
Grosse frayeur tout de même, et après analyse de la boite noire (enfin, des données enregistrées sur mon compteur), il semble qu'avec l'effet de la descente précédente, j'ai tapé la bordure alors que j'arrivais à plus de 40 km/h. D'ailleurs, JF m'avouera plus tard, s'être fait la même frayeur lui aussi, à cet endroit.
 
Cette chute est une première pour moi sur une cyclosportive, et à vrai dire, il me faut remonter à plus de 25 ans la dernière fois qu'il m'aie été donné de chuter en roulant. Fort heureusement, je l'ai faite alors que j'étais seul, et n'ai entrainé personne avec moi.
 
Je remonte sur le vélo, et rejoins JC qui est passé entre temps, ne m'ayant reconnu qu'après coup.
 
Malgré les hématomes et toutes ces émotions, les jambes semblent encore bonnes, et je devrais malgré tout pouvoir regagner l'arrivée.
 
Il nous reste une trentaine de bornes, et continuons à rouler tous ensemble. JC a un petit passage à vide, et nous réduisons un peu l'allure. Passé Clairefontaine, nous récupérons un groupe de coureurs, mais JC s'est bien refait, et c'est à présent moi qui aie un passage à vide, et n'arrive plus à tenir sa roue dans les bosses.
 
Je suis décroché du groupe et me retrouve seul. Je pense que je paye les conséquences des efforts consentis face au vent au début, et peut-être dans une moindre mesure, de ma chute.
 
Je continue à mon allure. Je dessers un peu mes freins à l'avant, je ne m'en étais pas rendu compte, mais en tapant, ma roue avant s'est un peu voilée, et elle frottait sur les patins.
 
A un rond-point, je dois revenir sur mes pas, car je n'ai pas compris la direction qu'on m'indiquait. Décidément, je n'y suis plus!
 
Un peu plus loin, je dois m'arrêter de nouveau. Ma chaussure est trop serrée, et j'ai mal au pied. Pensant qu'il pleuvrait, j'avais mis les sur-chaussures, qu'il me faut à présent enlever pou pouvoir dé-serrer ma chaussure. A vrai dire, je commençais déjà à avoir mal au pied avant ma chute, mais celle-ci m'avait finalement fait oublier la douleur.
 
Je repars, alors qu'un autre coureur arrive, lui-aussi seul. Nous reprenons une portion en ligne droite, avec un fort vent de face. Il me relaie dans la mesure des forces qu'il lui reste, mais m'avoue en souriant ne pas pouvoir faire beaucoup plus. Ce n'est pas grave, j'apprécie pouvoir rouler avec quelqu'un, et je m'emploie à maintenir un rythme qui nous permettra de progresser tous les 2.
 
J'aperçois 2 coureurs au loin qui arrivent dans l'autre sens, et qui font demi-tour à notre approche, ce sont JF et JC. C'est sympa qu'ils m'aient attendus pour effectuer ensemble les derniers kilomètres, mais je ne leur en aurais pas voulu, s'ils avaient décidés de maintenir leur allure jusqu'à l'arrivée.
 
Nous progressons à présent tous les 4, après une dernière bifurcation à droite, il ne reste plus qu'une dernière côte à franchir. JF a toujours les jambes, et après avoir atteins son sommet, il relâche son effort pour nous attendre et nous permettre de franchir la ligne d'arrivée tous ensemble.
 
Nous regagnons le gymnase où un repas, accompagné de folklore breton, nous est offert. Nous sommes heureux de revoir Arnaud, autre compère émérite de la traversée des Alpes, et qui participait lui-aussi à la Vélostar.
 
Les muscles se sont à présent refroidis, et lorsque nous quittons le gymnase, je sens à présent nettement une douleur, dans l'épaule et dans la cuisse, causée par ma chute sur le rond-point. Ca fait parti du métier, comme on dit, mais ça ne m'aura pas empêché de passer une agréable journée, en bonne compagnie. Le temps et le classement sont bien moyens, mais qu'importe, je n'en faisais pas un objectif prioritaire.
 
Le parcours était vraiment sympa, à la difficulté bien dosée, avec toutes ces bosses et ces parties ventées.
 
Rien à redire côté organisation, où toute l'équipe d'Eric Ramos a assuré d'un bout à l'autre du parcours.

La Vidéo:

 


 

lundi 10 avril 2017

La Blé d'Or 2017

Comme tous les ans, depuis 2012,j'ai participé de nouveau à la Blé d'Or, et c'est sur le grand parcours que je me suis cette fois aligné. Les parcours sont nouveaux, avec pour ce grand parcours, 160 km au programme, avec de nombreuses côtes dans le Perche.
 
L'année dernière, j'avais fait un de mes meilleurs temps sur le petit parcours, mais à vrai dire, ma course n'avait pas été passionnante, ayant suivi un même groupe du début à la fin. Je sais que ce ne sera pas le cas sur ce grand parcours, avec probablement peu de cyclistes de mon niveau. Je me fixe à titre personnel, de pouvoir atteindre le brevet d'argent, et de boucler le parcours en moins de 5h23, soit une moyenne de 30 km/h sur les 160 km.


 
J'arrive à Lèves dimanche matin, 1h avant le départ prévu à 10h, et je retrouve Jean-François avec qui j'avais prévu de rouler. Malheureusement, à son arrivée, il s'est rendu compte de l'oubli de son casque. Nous demandons autour de nous, mais bien entendu c'est le genre d'accessoire que l'on amène rarement en double. J'ai juste le temps de faire un aller-retour rapide chez moi pour en récupérer un, malheureusement, avec le flot de véhicules qui est encore en train d'arriver, il m'est impossible de sortir de l'espace de stationnement situé autour de l'étang.
 
Résigné, JF ne se voit que dans l'impossibilité de participer et envisage de rentrer chez lui. Je suis déçu moi aussi, d'autant que le temps s'annonce plutôt ensoleillé, et que j'aurais pris beaucoup de plaisir à rouler avec lui, dans des conditions nettement meilleures à celles que nous avions connues, il y a un mois, sur la Jacques Gouin.
 
Je pars tout de même m'échauffer rapidement, et vais me placer dans le SAS.
 
Le départ est donné, et nous nous retrouvons rapidement à monter cette petite côte à la sortie de Lèves, sur une route étroite, et qui contribue généralement à constituer les groupes de niveau.
 
J'ai accroché un groupe qui semble rouler à une allure qui me convient bien, mais le rythme est soutenu, et au bout de 10 km, je décroche et reste à quelques longueurs de ce groupe. Heureusement, quelques coureurs me rejoignent, et ensemble nous arrivons à recoller au groupe.
 
Je fais une dizaine de bornes supplémentaires avec eux, mais ai à nouveau des difficultés à tenir ma place. Ca roule par à coup, et je me fais décrocher dès que la route s'élève un peu, faisant l'effort pour revenir à chaque fois. A force de faire l'élastique à l'arrière, celui-ci fini par céder, et je me retrouve définitivement seul, seulement 20 kms après le départ.
 
Le vent n'est pas trop fort, et j'arrive malgré tout, seul, à maintenir un écart d'une centaine de mètres avec eux, pendant de nombreux kilomètres.
 
Au sommet d'une petite bosse, un regroupement de spectateurs me redonne un peu de baume au cœur en m'encourageant et en m'avertissant que le groupe n'est pas loin devant, mais je sais que je ne pourrais plus les rejoindre à présent.
 
J'ai l'impression d'être lancé dans un exercice de contre la montre, depuis à présent 50 kms, n'ayant vu personne me rejoindre, ni personne d'autre s'être fait lâché du groupe.
 
Bien que la plupart des carrefours soient régulés par des bénévoles, j'ai un doute quant à la forme d'une des flèches jaunes censées marquer la direction du parcours. Celle-ci n'indiquait-elle pas de tourner à droite? Je lève un peu le pied dans le doute, et vois à ce moment-là un autre coureur qui revient derrière moi.
 
Je l'attend et me remet à pédaler avec lui, rassuré de ne pas m'être trompé de parcours. Il m'explique avoir crevé, alors qu'il visait un top 10 sur l'épreuve, et me demande à son tour: "Toi aussi tu as crevé?". Heu... non, et je me sens un peu penaud de lui avouer que je n'ai tout simplement pas réussi à tenir le rythme du groupe dans lequel j'étais. En tout cas, j'ai été très honoré qu'il m'est prêté des qualités que je n'ai pas ;-)
 
Très gentiment, il me propose de me caler dans sa roue. Je mets un point d'honneur à assurer quelques relais tout de même, jusqu'à ce que quelques kms plus loin, nous arrivions dans l'une des premières bosses du Perche, où je suis incapable de le suivre.
 
Le parcours se fait à présent moins roulant, avec de nombreuses successions de montées et de descentes. Je continue à rouler seul, j'espère toujours un peu de renfort venant de l'arrière, mais je me mets à l'évidence, que le gros des coureurs doit à présent être loin devant moi.
 
Dans une côte, j'aperçois un autre coureur, quelques centaines de mètres devant moi. Je maintiens l'écart avec lui, mais parviens à le rejoindre dans la partie roulante qui suit.
 
Nous nous relayons bien, j'ai parfois du mal à rester dans sa roue dans les montées, mais j'arrive à revenir dès que la pente s'affaiblit.
 
Un peu plus tard, nous rejoignons d'autres coureurs, dans une autre bosse, mais je n'arrive pas à suivre le rythme et me retrouve de nouveau seul. Finalement, je retrouve ce petit groupe un peu plus loin, avant de reperdre de nouveau le contact.
 
Au second ravitaillement, je rempli un bidon, et repars avec l'un de mes compagnons de route précédents. Nous nous relayons bien pendant quelques kms, mais je suis surpris de ne plus le voir tout à coup, dans ma roue. Quelques instants auparavant, nous avons roulé sur une route un peu sale avec de gros graviers, j'ai bien peur qu'il aie été victime d'une crevaison.
 
Je dois rouler seul de nouveau. Il me reste 30 km à parcourir, et j'estime le temps qu'il me faudra pour tenir sous les 5h23. Ca risque d'être juste, d'autant que j'aborde une longue ligne droite, en faux plat montant, et vent de face. Ma moyenne en prends un coup, et mon moral aussi, mais les choses s'améliorent, dès que je tourne à droite et que je retrouve une route beaucoup plus roulante.
 
Je retrouve le final que je connais bien à présent, et que j'adore, avec cet enchainement de la côte qui mène à Lèves, suivi de la descente en ville, et de l'arrivée en haut de la côte de la Chacatière.
 
J'en termine en 5h21 finalement, juste 2 mn en dessous la limite que je m'étais fixée pour le brevet d'argent. J'aurais rouler les 3/4 du temps tout seul, mais je reste satisfait d'avoir réussi à maintenir une allure régulière d'un bout à l'autre. Il faut bien avouer que le niveau des concurrents sur ce grand parcours est quand même assez relevé, et que j'ai encore beaucoup à travailler, si je veux tenir le rythme de la plupart d'entre eux.
 
Sur mon portable, il y a un message de JF, l'organisation a finalement réussi à lui trouver un casque, et même s'il était trop tard pour partir sur le grand parcours, il a tout de même pu prendre le départ du petit parcours à 10h30. Je suis content qu'il aie pu participer, et je le retrouve après la course, pour échanger sur nos prestations respectives.
 
Une belle cyclo, à laquelle je prends toujours autant de plaisir à participer. Cette année, les parcours étaient bien différents de ce que j'ai pu connaître par le passé, mais ils étaient tout aussi plaisants et sécurisés par les nombreux signaleurs.

dimanche 19 mars 2017

La Jacques Gouin 2017

La saison cyclo reprend, et pour la 5e fois consécutive, c'est avec la Jacques Gouin, que je la démarre.
 
Contrairement aux autres fois, je n'y serais pas seul, et je l'aborde dans un état d'esprit différent, celui de l'effectuer avec un groupe d'amis, et de me mettre le plus possible à leur service.
 
Les conditions météos sont annoncées vraiment mauvaises, mais elles restent correctes lorsque j'arrive à Mennecy. Je retrouve Jean-François, que j'ai rencontré lors de la traversée des Alpes l'an dernier, et avec qui j'avais passé d'excellents moments. Il est venu avec Bruno, qui roule dans son club, c'est sa première participation à une cyclosportive, et nul doute qu'il s'en souviendra.
 
Après un échauffement rapide, nous regagnons notre SAS. Le départ est donné à 9h, et lorsque nous franchissons la grille du parc du château, je sens les premières gouttes de pluie tomber.
 
Nous restons groupés dans la 1ère montée, alors qu'à son sommet, la pluie a elle aussi déjà prise son rythme de croisière.
 
Nous progressons parmi un groupe de coureurs et atteignons la 1ère côte, 10 km plus loin. Je frotte un peu avec un autre coureur, lorsqu'une voiture descend en sens inverse, mais ça passe.
 
Nous veillons à nous regrouper en haut de chaque côte, afin d'aborder les parties qui sont face au vent, ou de coté, en nous protégeant mutuellement. Et il faut dire qu'il est particulièrement violent le vent, dans les plaines de l'Essonne, 70 km/h étaient annoncés la veille. JF assure de longs relais devant, et je le seconde afin que Bruno soit le plus possible protégé.
 
La pluie et le vent ne s'arrêtent pas, et ils font progressivement leur travail de sape. Après 30 km, je me dis intérieurement, que les derniers kilomètres vont me sembler bien long, mais personne ne bronche dans notre petit groupe, et le moral reste au beau fixe.
 
Nous croisons déjà pas mal de coureurs qui ont crevé ou qui font demi-tour pour rentrer. Nous en dépassons quelques uns qui ont pris le parti de revêtir le cuissard court, j'en ai froid pour eux.
 
Côte après côte, partie ventée après partie ventée, nous continuons à progresser, parfois en récupérant d'autres coureurs avec nous, parfois en devant réduire l'allure pour nous attendre.
 
A mi parcours, dans une côte, je sens déjà des premiers signes de crampes. J'essaye de me ménager dans les suivantes, car je sais que dans la dernière, celle de Champcueil, les pourcentages y seront assez forts.
 
A la traversée de petits villages, nous croisons d'ailleurs de nombreux coureurs, qui s'abritent où ils peuvent, transis de froid. Certains se tiennent les cuisses, ravagés par les crampes.
 
Nous ne tardons pas à voir régulièrement les secours qui distribuent des couvertures de survie à tous ces malheureux.
 
Dans notre petit groupe, même si nous souffrons tous les 3, personne ne moufte, et nous continuons à progresser à une allure régulière.
 
Nous avons les mains gelées, et les conversations deviennent difficiles, avec des mâchoires qui deviennent elles aussi engourdies. Absorber un gel, relève aussi de la gageure, avec ces mains engourdies. Je n'espère qu'une chose à ce moment de la course: c'est de ne pas avoir à crever, car je mettrais beaucoup de temps à réparer et me refroidirais très vite.
 
Tout en roulant, JF étreint ses gants, c'est impressionnant la quantité d'eau qui s'en échappe.
 
Alors que je coupe un peu l'allure en haut du côte, pour attendre mes compagnons, le prends une bonne rafale de vent de coté, et je me retrouve emmené bien malgré moi, à rouler sur le bas coté, sur une partie en terre, en décroché de la partie goudronnée. Petite frayeur, mais je regagne la route, conscient que j'aurais pu crever ou chuter.
 
Vers la fin du parcours, le vent redevient plutôt favorable, et en plus de devenir un allié, il nous permet de nous sentir un peu moins frigorifiés à présent.
 
Nous passons la côte de Champcueil, JF a encore de bonnes jambes devant, et nous parvenons tous les 3 en haut, sans que personne n'aie lâché prise.
 
Il reste une bonne dizaine de kilomètres, relativement plat et vent dans le dos. On peux à présent y croire.
 
Une dernière portion où il faut être vigilant, car la route est défoncée, et les nombreux trous sont masqués par la présence d'eau. Dernier virage à droite, la ligne d'arrivée nous attends en légère montée, et nous la franchissons ensemble. 10 mètres après celle-ci, je m'arrête pour soulager un besoin naturel, car je ne tiens plus, et je n'ai pas voulu imposer un arrêt à mes compagnons de route.
 
A peine le temps de boire un verre de coca au ravitaillement, que je commence à greloter de partout. Je réalise à quel point nous avons eu raison de ne pas nous arrêter, et à maintenir une allure régulière.
 
Nous regagnons les voitures pour nous changer. Il pleut toujours et il faut être un acrobate pour arriver à se contorsionner à l'intérieur. D'ailleurs, de nouvelles crampes font déjà leur apparition.
 
Après nous être retrouvés à la salle pour y partager le repas, le soleil réapparait à l'extérieur comme pour nous narguer. L'organisation n'aura pas été vernie cette année, et elle aura eu forte à faire pour rapatrier tous les malheureux qui n'ont pas fini la course. Elle aura enregistré un peu moins de 500 inscrits cette année, avec seulement 254 coureurs à l'arrivée, auxquels il faut ajouter près de 80 abandons, soit un quart des coureurs qui étaient au départ.
 
Même si j'avais connu des conditions un peu similaires, il y a 2 ans, à Hautacam, je n'ai pas le souvenir d'en avoir autant souffert. Les conditions furent vraiment exécrables cette fois, et il fallait être un guerrier pour aller au bout.
 
Heureusement, grâce à mes compagnons de route, la motivation d'aller au bout est restée intacte, et j'aurais malgré tout pris beaucoup de plaisir à rouler avec eux. JF a assuré devant, en sachant imprimer un bon tempo et à réduire l'allure lorsque nécessaire. Quant à Bruno, il a su gérer ses efforts sans se mettre dans le rouge, et à faire preuve de régularité tout au long de la course. Bravo à lui, pour une première cyclo, c'est une réussite, et ce n'était certainement pas facile à gérer.
 
Histoire de finir cette journée mémorable en beauté, nous partageons un bon resto tous ensemble, avec Jean-Claude, qui n'a pu prendre le départ avec nous, mais nous lui racontons la course, et lui faisons part des conditions dantesques dans lesquelles elle s'est déroulée.
 
L'organisation, bien que prise un peu de cours, a très bien géré la situation, pour que tout le monde puisse être rapatrié au départ. Comme toujours, les signaleurs ont été appliqués dans leur tâche, et je me doute que ce n'était pas facile pour eux de rester sous la pluie et en plein vent, durant ces longues heures.