vendredi 29 juin 2018

La Mercantour Bonette 2018

La saison est à présent bien lancée, et j'aborde ma première cyclosportive en haute montagne, de l'année: la Mercantour Bonette. Cette jeune cyclo qui en est à sa 3ème année d'existence, offre néanmoins un parcours exigeant et somptueux de 190 km pour 4600 m de dénivelé.
 
Je suis inscrit sur le grand parcours, et j'en ai fait mon objectif majeur cette année. Malheureusement, ces dernières semaines ont été compliquées pour moi, ayant tout d'abord perdu ma maman, et ayant enchainé avec une intoxication alimentaire. Je n'ai quasiment pas roulé des 3 semaines précédents la course. Le seul point positif, est que suite à ces événements, j'ai pu constater la perte de 3 kg, en l'espace de 15 jours, ce qui me ramène à un poids acceptable, à l'approche de la montagne.
 
Je dois revoir mes ambitions à la baisse, et pour une fois, je me dis que finir la course sera déjà un objectif acceptable, tant je ressens un manque dans mon entrainement et mes capacités à tenir sur un tel parcours. En cas de coup dur, il me reste cependant la possibilité de renoncer à la dernière montée, et d'être classé tout de même sur le moyen parcours.
 
Au cours de cette journée qui s'annonce assez longue, 4 cols sont au programme: La Couillole (par son côté le plus facile), la Bonette (1600 m de dénivelé à elle seule), la Cayolle, et Valberg (si les jambes sont toujours là).


 
Je séjourne au camping de Beuil, à 6 km de Valberg, où j'ai rejoins Jean-François qui dois lui aussi participer à la course. Lui aussi a quelques réserves sur ses possibilités de tenir la distance, à cause d'un rythme cardiaque qui fait des siennes, et qui n'arrive pas à se stabiliser, ces derniers jours.
 
Le départ étant donné à 7h, nous partons au petit matin, et profitons des 6 kms en légère montée sur Valberg, pour nous échauffer. JF doit se rendre à l'évidence, son rythme cardiaque comporte toujours des anomalies, proportionnellement à l'effort fourni, et il préfère, à juste titre, ne pas prendre de risque, et ne pas prendre le départ. Je ne peux que le conforter dans sa décision.
 
Le départ est donné, mais la partie en descente, qui nous ramène à Beuil est neutralisée. La journée s'annonce belle, mais il fait encore un peu frais à 7h du matin.
 
Nous abordons la montée de la Couillole, dans ce sens pas très longue, et idéale pour se mettre en
jambes progressivement. Elle permet déjà d'étaler les concurrents, ce qui s'avère de bon augure, avec la descente de l'autre côté du col, qui s'avère très rapide et technique. Je ne cherche pas à prendre de risque, ni à gagner du temps. J'essaye de descendre au mieux, dépassant parfois quelques concurrents, mais lorsqu'arrivé à mi descente, je me retrouve dans un petit groupe, je me contente de suivre le tempo qui est donné, et qui me va bien finalement.
 
Arrivé en bas de la Couillole, je prends la bifurcation à gauche, qui nous fait suivre le grand parcours. Le groupe s'est un peu éclaté, et je me retrouve rapidement seul. Cette partie est le plus souvent en faux plat montant, et je décide de rouler, sans toutefois lâcher trop de forces. Je remonte quelques groupes de coureurs, et continue de progresser en remontant au suivant, jusqu'à en trouver un dont l'allure me convient bien.
 
Le gars qui emmène le groupe, est à l'avant depuis un bon moment, et je me porte à sa hauteur pour le relayer. Nous alternons ainsi les relais jusqu'à St Etienne de Tinée, en en profitant pour discuter tous les 2.
 
Nous abordons la montée de la Bonette, le gros morceau de la journée. J'ai effectué la montée par ce côté, il y a quelques années, et j'en ai le souvenir d'une pente plus régulière que par son autre versant.
 
Je monte prudemment, un peu sur la réserve, car 25 km c'est très long, et que je n'ai aucune idée de l'état dans lequel je serais là-haut. Alors que je suis encore dans le début de la montée, un insecte arrive à vive allure sur moi. Je n'ai pas le temps d'identifier s'il s'agit d'une guèpe ou d'une abeille, mais à peine arrivé sur moi, je sens une brûlure au niveau du cou. Heureusement, il ne semble pas avoir eu le temps d'injecter tout son venin, parce que l'endroit où il m'a piqué ne semble pas se mettre à gonfler.
 
J'ai lâché quelques mètres sur mon compagnon précédent, mais je ne cherche pas à faire un effort qui pourrait m'être fatal en essayant de recoller. Le voir à portée raisonnable est déjà un signe encourageant sur mon état de forme dans la montée.
 
Le paysage commence à se faire plus sauvage, des plaques de neige apparaissant sur les côtés. Des débuts de crampe font leur apparition, je ne suis pas très loin du sommet, et je dois gérer mon effort pour que ça aille jusqu'au bout. Je laisse filer mon compagnon, qui jusque là était encore à portée de fusil.
 
J'atteins le col. En principe, la montée se poursuit jusqu'à la cime, mais cette partie de l'ascension a été retirée par l'organisation, la route n'étant pas praticable à cause de l'enneigement qui y persiste. Ce n'est pas pour me déplaire à vrai dire, puisque cela m'épargne 1 km de montée supplémentaire, à plus de 10%.
 
Je prends le temps de me couvrir, et je repars dans la longue descente. La route y est large et on s'y sent en sécurité. Les quelques automobilistes rencontrés, sont même coopérants et ils s'arrêtent sur le bas côté, pour nous permettre de descendre sans être gênés. Je rejoins un autre cycliste, et je décide de faire la descente avec lui, sans chercher à accélérer l'allure.
 
Nous arrivons au pied, à Jausier, et je prends le temps de m'arrêter au ravitaillement. Je repars seul, me disant que j'ai peut-être fait une erreur, le vent étant de face dans la vallée. Mais la route est globalement descendante, et j'atteins Barcelonnette sans avoir à fournir trop d'efforts finalement.
 
Je me fais rejoindre par une fille, alors que je traverse la ville. Je la relais, lorsque nous abordons les premières pentes de la Cayolle, mais dès que la pente commence à se durcir, elle me repasse et je suis dans l'impossibilité de garder sa roue.
 
Cette montée est vraiment magnifique, et très variée, tant par ses paysages, que par sa difficulté.
J'avais dû y mettre pied à terre lors du défi des Fondus de l'Ubaye, alors que j'en était à ma 4e montée, et j'ai à cœur de la monter cette fois-ci sans lâcher prise.
 
Je n'ai plus son profile en tête, mais lorsque j'aborde les derniers kms, je me remémore que ceux-ci sont les plus difficiles, et qu'il en sera ainsi jusqu'à son sommet. Il m'est en plus difficile de m'alimenter, l'absorption de gel me donnant une légère tendance à l'envie de vomir.
 
Sitôt le sommet atteins, je repars pour une longue descente en direction de Guillaumes. Je ne connais pas ce côté à vrai dire, mais la descente y est très rapide. Je suis surpris par la présence de tunnels peu éclairés, mais tout se passe bien en les passant.
 
La fin de la descente est moins pentue, et il me faut redonner quelques coup de pédale, pour atteindre Guillaumes.
 
J'arrive au ravitaillement qui marque l'arrivée du parcours de 175 km, mais qui permet encore de poursuivre sur celui de 190 km avec la montée finale de Valberg. Je suis encore dans les temps, par rapport à la barrière horaire, qui permet de poursuivre sur le grand parcours, mais le manque d'entrainement de ces dernières semaines se fait sentir, et mes envies de vomir étant toujours présentes, je décide d'en rester là pour cette fois.
 
Je reste satisfait de ma course cela-dit, alors que j'avais de sérieux doutes sur ma condition, au départ.
 
L'organisation a bien fait les choses, puisqu'un système de navettes permet aux concurrents s'arrêtant à Guillaumes, d'être remontés à Valberg.
 
Après le repas, il ne me reste plus qu'à regagner Beuil, et comble de malchance, alors que je rentre dans le village, j'essuie une violente averse orageuse, durant les 5 dernières minutes passées sur mon vélo, alors que j'avais été épargné par la pluie tout au long de la journée.
 
Ce parcours était vraiment somptueux, et bien que cette cyclosportive soit encore assez récente, l'organisation y est déjà parfaitement rodée.
 
 

La vidéo:


lundi 25 juin 2018

Les Boucles du Verdon 2018

Avec le beau temps qui revient, la prochaine épreuve qui est prévue à mon programme cette année, me permet d'aller rouler dans une très belle région, celle du Verdon. En effet, Les Boucles du Verdon offrent un magnifique parcours très vallonné et casse-pattes, de 140 km et 2090 m de dénivelé. Le décor y sera de toute beauté, avec le lac de Sainte Croix, qu'il nous faudra contourner.


Jean-François s'est lui aussi laissé séduire par le parcours, et je le retrouve avec Brigitte, au camping de Gréoux Les Bains, d'où sera donné le départ.
 
Le temps devrait être plutôt ensoleillé et agréable, mais il n'est pas exclu quelques averses orageuses. J'en essuie d'ailleurs quelques unes sur la route, le vendredi, peu avant mon arrivée à Gréoux.
 
Nous profitons du samedi pour visiter un peu la région, et retirer nos dossards.
 
L'organisation  avait eu une bonne initiative, en organisant pour les accompagnateurs, une visite de Gréoux, à laquelle Brigitte souhaitait participer. Malheureusement, alors que nous souhaitions l'inscrire sur place, nous apprenons qu'il fallait s'inscrire au préalable, et que la visite avait finalement été annulée, faute de participants. Dommage, il manquait probablement d'un peu plus d'informations sur le site de l'événement, pour que les gens s'inscrivent et que la visite puisse être maintenue.
 
Dimanche matin, JF et moi nous préparons. Nous avons quelques hésitations sur notre tenue vestimentaire. Il devrait faire beau, mais il n'est pas exclu un peu de pluie en fin de parcours. Je me contenterais de la tenue courte, sans me charger davantage.
 
Nous nous rendons au départ, et celui-ci est donné à 8h30 pour le grand parcours, et un quart d'heure plus tard pour le petit parcours.
 
Je fais un départ prudent, les rues de Gréoux sont étroites, et je ne souhaite pas prendre de risque inutile. Je perds rapidement JF de vue, mais je me doute qu'il doit se trouver quelque part devant moi. Passé le pont qui enjambe le Verdon, c'est le Km 0 officiel, et la course est véritablement lancée. Les premiers kilomètres sont en légère montée, ce qui a pour effet de morceler assez rapidement le peloton.
 
Après quelques km, je me retrouve dans un petit groupe de 5 coureurs où l'entente est bonne et chacun est prêt à collaborer.
 
Nous nous faisons passer par un groupe de 5 coureurs, à vive allure. Nous n'essayons même pas de les suivre, tant ceux-ci semblent se déplacer à la vitesse d'un avion de chasse. Je n'ai pas compris sur le coup, mais il s'agit en fait des premiers du petit parcours qui nous rattrapent, alors qu'ils sont partis un quart d'heure après nous.
 
Quelques minutes plus tard, un second groupe plus conséquent, et lui aussi du petit parcours, nous rattrape. Nous faisons cette fois l'effort pour nous y accrocher. Quelques kilomètres plus loin, 2 coureurs, du même club, s'accrochent et chutent, heureusement sans entraîner personne avec eux. Cet incident calme un peu l'allure du groupe, mais celui-ci repart de plus belle un peu plus loin, et je dois me mettre dans le rouge pour essayer de m'accrocher. Mais l'effort est vraiment trop conséquent pour moi, et je retrouve finalement 2 de mes anciens compagnons qui n'ont pas réussi à tenir l'allure eux non plus.
 
Nous passons la bifurcation des 2 parcours, et nous nous relayons tous les 3. Nous rattrapons un autre coureur, mais celui-ci doit s'arrêter un peu plus loin pour un problème mécanique.
 
Nous arrivons au pied de la première véritable difficulté, avec pas loin de 6 km de montée. La pente n'est pas très forte, et je me place en tête de groupe pour imposer le rythme. Après quelques kms, nous ne sommes finalement plus que 2, l'autre coureur étant un local de Gréoux. Il connaît bien cette montée, et il me motive à faire l'effort, à chaque fois que nous avons d'autres coureurs en point de mire devant nous.
 
Nous basculons dans la descente, où s'en suit une partie vallonnée, dans laquelle nous rejoignent quelques uns des coureurs que nous avions rattrapés dans la montée. Nous commençons à apercevoir le lac de Sainte Croix au fond de la vallée, et nous finissons par le traverser un peu plus tard.
 
Après une rapide montée, nous arrivons à hauteur d'un ravitaillement. Quelques gars de mon groupe s'arrêtent, alors que je reconnais le maillot de JF, qui est lui en train de repartir. Nous échangeons quelques mots sur nos conditions respectives, et poursuivons ensemble.
 
A l'approche de Moustiers-Sainte-Marie, nous arrivons au pied de la seconde difficulté, celle-ci doit
faire environ 2 km, mais les pourcentages y sont au delà des 10%, avec des pointes allant même jusqu'à 20% sur quelques mètres. Tout le monde s'arrache pour monter, et j'en termine non loin de JF à son sommet.
 
Je poursuit quelques kms, avec 2 coureurs, avant que le groupe précédent ne se reforme, et c'est JF qui en donne l'impulsion, la plupart du temps. Nous alternons descentes et montées, et je ne me sens pas très à l'aise dans les descentes, celles-ci étant souvent assez techniques, avec des portions gravillonnées où en mauvais état. Je me fais d'ailleurs souvent lâché dans les descentes, tandis que j'arrive fort heureusement à revenir dans les montées. Dans l'une d'entre elles, je remonte d'ailleurs tout le groupe, pour retrouver à son sommet les 2 plus anciens, dont JF fait parti, et qui sont les plus en forme du groupe.
 
Je ne suis plus très frais, mais j'avoue que JF est le lièvre qu'il me faut, et l'allure qu'il impose devant moi, est celle qui me convient le mieux à ce moment de la course. Je ne suis pas en mesure d'aller plus vite, mais je suis motivé à faire les efforts pour rester dans sa roue.
 
Alors que nous approchons de Gréoux, nous dépassons un VTT, mais celui-ci équipé en assistance électrique, prends un malin plaisir à nous redépasser dans la montée qui suit.
 
Nous rentrons dans Gréoux, et à un rond-point, j'entends des encouragements qui semblent pour moi, mais je n'ai pas le temps d'apercevoir Brigitte, alors que je suis trop occupé à tenir la roue de JF.
 
Nous en terminons en à peine plus de 5h, à une bien modeste place dans le classement, mais heureux de nos courses respectives. Le temps, même s'il devenait plus menaçant en fin de parcours, se sera finalement maintenu, et le parcours, même si on reste loin de la haute montagne, aura tout de même comporté quelques belles difficultés, le tout au milieu d'un décor sublime. Cerise sur le gâteau, JF est classé dans sa catégorie, et il aura le plaisir de monter sur le podium.
 
L'organisation, le fléchage et la convivialité des participants, auront été des points qui ont fait le succès de cette cyclosportive, même si le parcours aura été jugé moins difficile que les autres années.


 

La vidéo: