A l'approche de l'été et des premières cyclos montagnardes, je recherchais une épreuve de moyenne montagne, pour la caller au mois de mai, et m'en servir comme épreuve de préparation. J'ai finalement opté pour l'Orbea Granfondo qui se tient en Espagne, dans le Pays Basque et offre un parcours de tout de même 180 km pour un dénivelé total de 3100 m.
Dans cette région, les cols n'atteignent guère plus de 1000 m d'altitude, mais leur succession permet d'y tracer un parcours très casse-pattes, comme c'est le cas sur cette Granfondo.
Sur le site de l'épreuve, tous les renseignements sont bien sûre en espagnol, mais avec l'aide d'un traducteur informatique, j'en comprends tous les détails importants. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire de fournir de certificat médical.
M'étant inscrit en début d'année, et ayant par la même occasion réservé un hôtel à Vitoria-Gasteiz, d'où se fera le départ, je prends la route le vendredi matin en direction de l'Espagne. Je suis un peu désappointé, lorsque je veux programmer mon GPS, et que je me rends compte que celui-ci, censé couvrir une vingtaine de pays d'Europe, ne couvre pas l'Espagne. Bon, finalement, une fois passé la frontière, Vitoria sera clairement indiqué sur l'autoroute, et j'arriverai à bon port sans problème. Le plan de la ville que j'avais imprimé avant de partir me sera toutefois fort utile pour atteindre mon hôtel.
Je profite de la fin d'après midi pour aller retirer mon dossard et visiter la partie historique de Vitoria-Gasteiz. Ne parlant pas un mot d'espagnol, je me rends rapidement compte que la langue devient vite une barrière pour moi, puisqu'aucun des commerçants que je rencontre ne parle ni français, ni anglais. Enfin, peu importe et j'arrive tant bien que mal à commander la bière qui me fait tant envie, par cette journée si chaude et ensoleillée.
Mais en fin de soirée, le ciel s'assombri rapidement, et des éclairs apparaissent dans le ciel. L'orage est proche, mais les habitants qui tout comme moi, ne portent qu'un T-shirt, ne semblent pas paniquer, et lorsqu'une pluie diluvienne fait son apparition, les gens se contentent de s'abriter et de reprendre leurs activités, une fois l'orage passé, comme si de rien n'était. J'ai à présent un aperçu du climat qu'il règne dans le Pays Basque, ensoleillé et humide, et je comprendrais aisément pourquoi tout est si vert là-bas, au cours de la cyclo le lendemain.
Samedi matin, je me rends au départ, sur le parking du Stade où je suis déjà venu la veille, à 5 km de mon hôtel.
Pas loin de 2000 participants sont inscrits, et répartis dans 3 SAS différents. Comme c'est ma première participation, je m'élancerai du dernier. Il n'y a que 1% d'étrangers de recensé, et à vrai dire, je n'aurais pas l'occasion de rencontrer d'autres homologues français, avant ou pendant la course.
L'Orbea Granfondo n'est pas une cyclosportive qui donne lieu à un classement. Les coureurs sont équipés d'une puce qui leur permettra d'être chronométrés sur 3 des montées principales, et de connaître leur temps total.
Tout le monde (à de rares exceptions prêts) a revêtu le maillot bleu de l'Orbea qui nous a été offert, et qu'il nous est demandé dans le règlement de porter pendant l'épreuve.
A 8h, les concurrents du premier SAS sont libérés, et ainsi de suite jusqu'au dernier. Ca roule assez tranquille pour sortir de la ville, et au bout de quelques kilomètres seulement, nous abordons les pentes du premier col, le Puerto Vitoria.
La route est large, et le col présente une pente régulière qui permet de se mettre en jambes. C'est un flot bleu de cyclistes qui effectue la montée, et malgré le fait que la route reste ouverte à la circulation, beaucoup essayent de remonter sur la gauche de la route et se font rappeler à l'ordre par les motards de l'organisation. Peine perdue, puisqu'à peine ceux-ci passés, les coureurs se replacent immédiatement à gauche. Pour ma part, je me contente de faire quelques accélérations lorsqu'un espace se libère devant les coureurs qui me précèdent.
Première descente avant d'aborder le Puerto de Rivas, le premier des cols chronométrés. Il y a encore beaucoup de monde, et je me contente de dépasser les autres lorsque ça ne présente pas de risque.
Après avoir passer le col, à la traversée d'un village, les secours nous dépassent, sirène hurlante, et nous les retrouvons un peu plus loin dans la descente. Des coureurs sont partis dans le fossé, dans un virage, mais il ne semble y avoir plus de peur que de mal.
Alors que nous continuons à redescendre dans la vallée, le vent s'y fait à présent très violent, soit de face, soit de côté. Je veille à rester au contact d'un groupe de coureurs, mais je ne me sens pas très à l'aise, face à ces fortes bourrasques qui se succèdent inopinément.
Nous abordons la montée du Puerto de Herrera, le col le plus dur du parcours, et qui a été classé en 1ère catégorie. D'entrée, un panneau nous rappelle que la pente s'y fera à 14% par endroit. Les coureurs sont à présent plus espacés, et je peux monter à mon allure sans être gêné.
Je passe le sommet et aborde la descente, c'est un vrai régale, on y retrouve une pente toute aussi
forte, avec de longues lignes droites et des courbes assez larges. Sans forcer ni même m'en rendre compte, je fais quelques pointes à 80 km/h.
forte, avec de longues lignes droites et des courbes assez larges. Sans forcer ni même m'en rendre compte, je fais quelques pointes à 80 km/h.
Alors que je roule seul, sur une partie qui alterne montées et descentes, je rejoins un autre coureur, qui collabore bien avec moi. Nous en rejoignons un 3e, et nous appliquons à effectuer des relais courts et réguliers, tous les 3, face au vent. Nous revenons sur un groupe et je me porte à l'avant tout en veillant à ne pas accélérer, afin de ne perdre personne.
Nous arrivons à Bernedo où je m'arrête pour le ravitaillement. Il y a un horaire éliminatoire au cas où j'arriverais trop tard, mais ça va, j'ai une bonne marge.
A peine sorti de celui-ci, la pente se dresse immédiatement pour monter le Puerto de Bernedo, le dernier des 3 cols chronométrés.
En abordant les premiers kilomètres de la descente, j'y croise les premiers coureurs de la Granfondo qui remontent dans l'autre sens. Cette partie est commune sur quelques kilomètres, et je devrais la reprendre dans l'autre sens après avoir effectué une boucle.
J'aborde une partie en vallée, où je retrouve un fort vent. Alors que je roule seul, je me fait doubler par un groupe. Celui qui est à l'avant ne porte pas le maillot, ni la plaque de la Granfondo, il me dit quelque chose en espagnol, que je ne comprends, bien sûre pas, mais je devine qu'il m'aie dit un truc du genre :"Mets-toi dans ma roue, je vais vous tirer, toi et les autres". Et effectivement, pendant plusieurs kilomètres, il emmène notre petit groupe, sans ménager ses efforts face au vent. A l'entrée d'un village (probablement là où il réside), il s'écarte, et nous le remercions chaleureusement pour le travail effectué.
Nous abordons la montée du Puerto de Bernedo que nous avions descendus précédemment, mais n'allons pas jusqu'à son sommet, et nous bifurquons un peu avant au Puerto de Aldea.
Nous rejoignons Bernedo, par une autre route, et je m'y arrête de nouveau au ravitaillement. Nous sommes à présent en début d'après-midi, et n'étant pas certain qu'une collation est prévue à l'arrivée, je prends le temps de manger une assiette de pâtes.
Je repars et nous retrouvons une route alternant montées et descentes.Sur une portion assez plane, le vent est à présent de dos, et je me fais doubler par quelques groupes lancés à bonne allure. Je ne cherche pas à les suivre, et me contente de gérer mon hydratation, alors qu'il fait plutôt chaud.
J'attaque la dernière montée, le Puerto de Zaldiaran, même si la fatigue commence à peser, la pente n'y est pas trop forte, et il se monte relativement bien.
Il ne reste plus qu'une seule descente, et nous rejoignons Vitoria-Gasteiz, où je passe l'arche d'arrivée, sous l'air de "The Final Countdown" (Europe), la même musique que celle qui retentissait au départ. J'espère que pour ceux qui sont restés sur l'aire de départ toute la journée, ils n'ont pas passé cette musique en boucle :-)
Je passe ma dernière soirée à Vitoria-Gasteiz, toute la ville est en effervescence, le Deportivo Alavès, qui est le club de la ville, joue la finale de la Coupe des Rois contre le Barça, ce soir même.
Très heureux d'avoir pu participer à cette épreuve, dans une région que je ne connaissais pas, et qui en valait vraiment la peine. L'absence de classement rends finalement cette cyclo très conviviale. Les services de secours et les signaleurs, sont très bien représentés, et les routes y étant généralement assez larges, on s'y sent en sécurité sur l'ensemble du parcours.
Le service de chronométrage n'était cependant pas au point. Un problème technique n'a pas permis de fournir les temps du Puerto Herrera, et pour certains coureurs (comme ce fut le cas pour moi), le chrono n'a pas fonctionné dans le Puerto de Rivas. Ce n'est pas bien grave, mais à l'heure où ce système a fait ses preuves sur bon nombre de cyclosportives, souhaitons qu'ils aient amélioré ce service l'année prochaine.
Les montées:
Puerto Vitoria - 694 m
4.5 km / Moy 3.4%Puerto de Rivas - 960 m
Puerto de Herrera - 1109 m
Puerto de Bernedo - 1000 m
Puerto de la Aldea - 950 m
4.4 km / Moy 5.6 %
Puerto de Zaldiaran - 780 m
8.3 km / 3.2 %La Vidéo:
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