samedi 10 mars 2018

La Jacques Gouin 2018

Nous sommes le 1er week-end de mars, et voilà déjà ma 6e participation consécutive à la Jacques Gouin. J'ai pu noter son évolution au fil des années, et je dois dire que côté organisation, la cyclo est plutôt bien aboutie. C'est toujours un plaisir d'y participer, dans une ambiance où il règne bonne humeur, convivialité, et sécurité.
 
Après un cru 2017, où les conditions avaient été épiques, sous la pluie, le vent et le froid, Jean-François et Bruno, qui avaient eux aussi bravés ces conditions dantesques, remettent ça cette année. Notre petit groupe évolue, puisque Jean-Claude qui n'avait pu participer l'année dernière, se joindra à nous.
 
L'hiver a été particulièrement difficile cette année, et nous n'arrivons pas tous avec le même niveau d'entrainement. Nous en sommes bien conscients, et nous avons décidé de rouler tous ensemble, et de ne laisser personne sur le carreau. Pour ma part, j'ai réussi à perdre quelques kilos superflus et à retrouver un état de forme convenable, durant ces 2 derniers mois, mais je sais que mon niveau est encore loin de celui que j'avais, à même époque, les années précédentes.
 
Niveau temps, ce sera un peu l'inconnue jusqu'au dernier moment. 2 ou 3 jours auparavant, la température sera redescendue à -10 °C, avec encore quelques chutes de neige dans la région. Je m'enthousiasme un peu vite, à l'idée que nous y échapperons, et que le temps sera plus clément, mais JC me rappelle à juste titre, qu'il est tout de même prévu de la pluie et du vent pour ce week-end. Il n'a pas tort, et les prévisions seront respectées, mais elles ne pourront être pires que les conditions dans lesquelles nous avions roulé l'année dernière.
 
Cette année, c'est le thème de la Belgique qui a été retenu, et petite nouveauté sur le parcours, une portion de 1.5 km de pavés y a été ajoutée, histoire d'être encore plus dans le thème, et de nous permettre de nous prendre un peu plus pour des flahutes.
 
J'arrive à Mennecy, le dimanche matin, un peu à la bourre, un barrage imprévu et mis en place par la gendarmerie, m'ayant obligé à rebrousser chemin, et à changer mon itinéraire. Heureusement, JF a pu retirer mon dossard la veille, ce qui me fait gagner un temps précieux. Je fais la connaissance de Muammer, autre membre de leur club, et qui prendra le départ avec nous.
 
Nous faisons quelques kilomètres d'échauffement tous ensemble, et allons nous placer dans notre SAS de départ. Le départ est donné à 9h, ce n'est pas encore la grosse pluie, mais le sol est déjà bien mouillé.
 
Après ce départ "fictif", nous sommes arrêtés quelques kilomètres plus loin, pour ce qui constituera le départ réel. Nous sommes tous les 5 éparpillés au milieu de tous ces coureurs, mais nous arrivons à opérer le regroupement un peu plus loin, dès que les choses se sont calmées un peu.
 
Nous roulons avec un petit groupe de coureurs, et après un peu plus de 10 kms, je reconnais, à l'entrée d'un village, le pied de la première bosse. C'était généralement un endroit stratégique où il fallait veiller à ne pas se retrouver coincé derrière, les autres années, au risque de ne pouvoir doubler dans la montée, mais nous ne sommes déjà plus très nombreux, et je ne serais pas gêné.
 
Nous nous regroupons tous les 4 en haut de la bosse, mais nous laissons filer Muammer qui a des fourmis dans les jambes.
 
Dans une descente, je me fais surprendre par un trou sur la route, probablement causé par la neige, ces dernières semaines, et je l'évite au dernier moment.
 
Nous progressons tous les 4, avec bien souvent JF à l'avant qui donne le tempo. Nous perdons Bruno, mais JF ne s'en ai pas rendu compte, et il continu sur le même rythme. Je me laisse décrocher pour tenter de le ramener, et nous roulons tous les deux, jusqu'au l'approche de la prochaine bosse, que je monte à mon allure. J'y rattrape JC, et nous reformons notre petit groupe quelques kms plus loin.
 
Arrivé à mi parcours, je profite d'un peu d'avance en haut d'une côte, pour m'arrêter et soulager un besoin naturel. Le piège avec un temps humide, c'est souvent d'oublier de boire, j'y est pris garde, mais j'ai en contrepartie rempli ma vessie plus rapidement.
 
Nous continuons à rouler, en nous attendant à chaque fois que nécessaire. Il y a d'ailleurs d'autres concurrents que nous retrouvons régulièrement, et dont les numéros de dossards ne me sont désormais plus inconnus.
 
Alors que nous arrivons à Boutigny, et que nous prenons à droite, JC ne peux laisser échapper un "Ah, les salauds" de dépit, à l'idée de la côte qui va se présenter à la sortie de la ville. Je la reconnais moi aussi, avec un temps de retard, lorsque j'arrive à son pied.
 
Nous empruntons une descente qu'il me semble avoir déjà emprunté aujourd'hui, et j'en ai la confirmation, lorsque j'évite, in extremis, le même trou dans un virage.
 
Nous ne sommes à présent plus très loin du secteur pavé. Bruno et JC ne sont pas trop chauds pour l'emprunter, mais j'arrive à convaincre JF de m'accompagner, et nous convenons de nous retrouver à la sortie du secteur. J'ai la vessie de nouveau sur le point d'exploser, je pensais pouvoir tenir jusqu'à l'arrivée, mais je dois me résoudre à m'arrêter de nouveau. JF profite de l'arrêt lui-aussi, et nous laissons filer Bruno et JC, pensant les rejoindre après les pavés.
 
Nous repartons, et revenons plus vite que prévu sur nos 2 compagnons. Nous n'aurons finalement pas traversé de secteur pavé, l'organisation ayant préféré le retirer du parcours au dernier moment, de part sa dangerosité sous la pluie.
 
Sur le côté, un gars est enveloppé dans une couverture de survie, et il nous assure que tout va bien, lorsque nous passons à sa hauteur. L'année dernière, cette scène avait malheureusement été très courante, mais le froid ressenti par l'effet combiné de la pluie et du vent, aura été moins intense cette année.
 
Nous arrivons à Campcueil, où se profile la dernière côte, mais néanmoins pas la plus facile. JF a retrouvé un membre de son club, et il la monte tranquillement en papotant avec lui. Je monte devant, et comme tous les ans, mon compteur indiquera des passages à 17%. Ce que je considérais au début comme un erreur les premières années, n'est donc pas erroné. En haut, un gars se tient les cuisses, la côte aura eu raison de lui.
 
Après avoir reformé notre petit groupe, nous passons à présent le panneau indiquant les 5 derniers kilomètres. Un gars, debout à côté de son vélo, est ravagé par les crampes et il gémis de douleur. Nous en avons mal pour lui, et espérons qu'il aura réussi à terminer ces derniers kilomètres et à rallier l'arrivée.
 
Nous prenons à droite, dans un village, et je sais que l'arrivée n'est à présent plus qu'à quelques centaines de mètres au bout de la ligne droite. J'averti JC, qu'il peux à présent y mettre ses dernières forces. Il tente une timide attaque, mais on sent bien que la machine commence à être à cours de carburant.
 
Nous franchissons la ligne tous les 4, pour un temps et un classement qui resteront assez anecdotiques. J'avoue que cette fois-ci, j'ai plus roulé en mode randonnée, qu'en mode course. Mais ce n'est pas grave, c'était quand même plus sympa de la faire avec une bande de copains, que de chercher à vouloir gagner 50 ou 60 places au classement.
 
Alors que Brigitte et Monique nous ont rejoins après la course, nous nous restaurons d'une bonne fricadelle-frites, le tout accompagné du "rock'n roule" endiablé des Chasses Patates, un bon petit groupe aux airs vintages, et aux chansons retraçant la gloire de nos héros cyclistes favoris. Le thème de la Belgique aura été respecté jusqu'au bout.
 
L'organisation de cette cyclo frôle à présent la perfection. Tous les carrefours étaient parfaitement signalés, et le fléchage était bien visible, et facile à suivre. Un grand merci à tous ces bénévoles qui auront dû, cette fois encore braver la pluie durant de longues heures.

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